20ème CHAPITRE. LE DERNIER COMBAT
Meredith entre dans la chambre. Et remplace les fleurs fanées par des fraîches, qu'elle vient d'apporter. Puis, elle s'installe dans le fauteuil, près du lit.
Trois mois, qu'elle répète ses mêmes gestes. Elle vient tous les jours, depuis que Sirius s'est sacrifié pour sauver Lily. Elle lui parle d'Aria, qui vient de fêter ses un an, et qui marche à présent.
- C'est un véritable ouragan cette petite. J'ai été obligée de verrouiller tous les placards, et de mettre une barrière devant l'escalier.
Mais dans le petit lit d'hôpital, Sirius est toujours dans le coma. Aucun signe ne montre qu'il l'entend.
Mais elle n'abandonne pas.
Parfois elle chante, elle joue de la guitare, toutes ces ballades irlandaises, qu'il aime tant, et ce chanteur moldu, Bob Dylan, qu'il apprécie tellement.
Elle carresse sa joue, tendrement, l'embrasse. Et lui murmure,
- Tu vas y arriver, Sirius. Tu es plus fort que cette saleté. La preuve, tu es toujours en vie. Bats toi, pour moi, pour Aria, pour nous. Je t'aime. Je n'ai jamais aimé que toi.
Lorsqu'elle quitte la chambre, elle a le cœur en morceaux, mais, elle sera là, le lendemain, comme tous les jours.
James et Lily viennent aussi, parfois, Remus les accompagne. Lily se sent tellement coupable, qu'à peine franchit la porte, elle est déjà en larmes.
- Salut mon frère, dit James. Je crois que t'as assez dormi, là, tu crois pas ? On a besoin de toi, nous ici. Allez, Sirius, lâche rien, je sais que tu peux le faire. T'es l'mec le plus fort que je connaisse. Et moi, je te lâcherais pas. Lily et moi, on sera là, à ton réveil. Et fais pas attention à Lily, elle a la larme facile en ce moment. Et puis je voulais te dire merci, de l'avoir sauvé.
Sa voix tremble. Il essuie une larme, d'un geste rapide.
Comme toujours Lily est incapable de parler. Elle se contente de lui serrer la main, pour qu'il sente sa présence.
Quelque fois, elle arrive à lui dire,
- Pourquoi, Sirius ? Pourquoi as tu fait ça ? Je.. C'était de ma faute, j'ai été stupide. Je ne méritais pas ton sacrifice. Je t'en suplie, reviens.
Remus l'observe en silence, il a l'air plus fatigué que jamais.
- Toi, quand tu fais, quelque chose, tu le fais pas à moitié, lui dit il. Tu as sauvé Lily, c'est bon, tu as une fois de plus joué ton role de grand frère protecteur. Tu peux revenir maintenant. J' ai acheté une bouteille de whisky, de ta marque préféré, j'aimerais qu'on la boive ensemble, alors, n'attends pas trop longtemps, hein ?
Elle entre dans la chambre, plongée dans le silence et l'obscurité.
Et s'arrête à l'entrée. Chaque fois qu'elle y entre, son cœur manque un battement. Une larme menace, elle secoue la tête, s'efforce de reprendre contenance, et plaque un sourire crispé sur ses lèvres, puis elle traverse la chambre d'un pas décidé. Et dans son bavardage incessant elle cherche à contenir sa peur de le perdre, et son chagrin.
Andromeda Tonks, née Black, a toujours eu un faible pour son cousin. Elle était là, lors de sa naissance, et à ce nourrisson, elle avait fait une promesse, elle veillerait sur lui et le protègerait. Et aujourd'hui, elle pense avoir échoué.
- Ted est désolé, il aurait voulu venir, mais il a beaucoup de travail. Nymphadora est reparti à Poudlard.
Dans sa lettre, elle dit que tu lui manques et que tu as intérêt à aller bien quand elle reviendra cet été.
Ecoute moi bien, Sirius, je connais ton courage, et ta loyauté envers tes amis.
Et franchement je t'admire, mais là, tu es, allé trop loin. Qu'est ce qui t'autorise à penser que ta vie vaut moins que celle de Lily Potter ? Tu as pensé à cette pauvre Méredith ? Elle n'a pas assez souffert comme ça ? Et Aria ? Cette petite à perdu ses parents, et voilà que maintenant elle va devoir te perdre aussi ? C'est tellement injuste. Mais bon, ce qui est fait, est fait, mais maintenant, tu vas me faire le plaisir d'évacuer cette cochonnerie, tu vas revenir parmi nous, auprès de ta famille, tu m'entends ?
Elle quitte la chambre, bouleversée, mais, elle reviendra pourtant.
Beaucoup de personne sont entrés sans cette chambre, ces trois derniers mois. Marion et Maxime, Dumbledore, Franc et Alice londubat, les frères Prewett, et Régulus. Il vient tous les soirs, quand il n'y a plus personne. Il est toujours aussi en colère.
- Pourquoi tu as fait ça ? Hein ? Tu avais retrouvé Meredith. Et tu avais Aria, alors pourquoi ? Bon sang, Sirius, tu as poussé l'amitié un peu loin, tu ne crois pas ? C'est bien de penser aux autres, mais personne, pas même eux, ne t'ont demandé de te sacrifier. Allez, reviens maintenant. Parce que ils ont besoin de toi. Et Méredith, sans toi, elle va redevenir la princesse de glace, et les Potter, hein, qui les sauvera la prochaine fois qu'ils se retrouveront dans le pétrin ? Et puis, je deviens quoi moi, sans toi pour me gueuler dessus et me dire de faire quelque chose de ma vie ?
On a tous besoin de toi, alors déconne pas.
Mais rien n'y fait. Il ne revient pas.
Pourtant il les entend. Et son cœur est lourd, devant leur chagrin.. Il a envie de leur hurler "je suis là, je vous entends, et je me bats."
Mais, aucun son ne franchit ses lèvres.
Les yeux clos, incapable du moindre mouvement, prisonnier de son propre corps, Sirius lutte pourtant comme un damné, contre le poison qui tente de le détruire. Il sait qu'il ne doit pas laisser la magie noire s'emparer de son cerveau, car alors, elle le consummerait totalement. La magie mortelle parcours son corps, ses veines sont noires, gorgées, de poison, et la souffrance intolérable qu'elle lui procure, lui ne lui laisse aucun repis.
Le corps en feu, il n'a pas la possibilité de se réfugier dans son cocon mental, car s'il baisse la garde, alors le venin s'insinuera jusqu'au fond de lui, et le tuera.
Alors il s'accroche à ces voix, qui lui disent qu'elles l'aiment, qui l'encouragent. Ce sont elles, qui le maintiennent en vie, pour elles qu'il se bat sans relâche. Et il murmure, en silence je vous aime aussi.
Sirius se réveille, dans un endroit inconnu, un désert fait de pierre, sous un ciel sombre.
Allongé sur le sol, il se demande pourquoi il doit se lever. Il est bien, là, couché dans la poussière.
Il ne souffre pas. Il n'a ni froid, ni chaud. Et son corps est si lourd, qu'il n'a pas envie de bouger.
- Sirius !
Cette voix ! Familière, irritante.
- Sirius lève toi, ça suffit maintenant, debout.
- MERE ?
- Oui, c'est moi.
- Mais... Vous êtes morte.
Il se redresse et se retrouve face à cette femme qui l'a élèvé, et qu'il hait de toute son âme.
- Oui, et tu mourras aussi si tu ne te lèves pas.
- À quoi bon ? Je vais mourir de toute façon.
- CE N'EST PAS COMME ÇA QUE JE T'AI ÉLEVÉ. Gronde Walburga. DEBOUT. UN BLACK NE RENONCE PAS. JAMAIS. TANT QU'IL TE RESTE UN SOUFFLE DE VIE, TU DOIS TE BATTRE. IL EST OU TON COURAGE ? ELLE EST OU TA VOLONTE INÉBRANLABLE ? Je ne te reconnais plus. La magie noire t' aurait elle déjà rempli le cerveau ? Tu as mis tellement de force à nous tenir tête, qu'attends tu pour en faire autant ? Ce n'est quand même pas un peu de magie qui va venir à bout de mon petit rebel. Je veux voir cette rage, qui a détruit les Lestrange, briller dans tes yeux.
- J'ai plus la force. Murmure t'il. Je suis trop fatigué.
- SIRIUS ORION BLACK ! Gronde Walburga. JE T'INTERDIS DE PLEURNICHER SUR TON SORT. DEBOUT ! ALLEZ, LEVE TOI.
- Je peux pas.
- Jamais je n'aurais cru voir le jour où mon fils abandonnerait un combat sans se battre. Jamais je n'aurais cru que tu étais un lâche.
Un éclair de colère passe dans les yeux de Sirius., et sous les yeux de sa mère, il se relèva. Et s'apprête à engager le combat, contre le poison qui tente de le tuer.
- Ça fait quatre mois. Dit la voix du médicomage. Même s'il devait se réveiller maintenant, la magie noire a causé tellement de dégâts, qu'il ne serait plus le même. Il pourrait même rester gravement handicapé.
- Alors que suggérez vous ? Demande Meredith de ce ton glacial qu'elle utilise, lorsque la colère menace de l'envahir.
- Et bien, dit le médicomage, d'une voix incertaine. Nous pourrions peut être, il existe des méthodes... Qui pourraient..
- le tuer. Acheve Meredith. Vous voulez le tuer.
- Non ! Certainement pas. Nous voulons le laisser partir en douceur, sans souffrance, avec dignité.
- C'est hors de question, vous entendez ! Moi vivante, vous ne le toucherez pas.
- S'il devait sortir du comas, il l'aurait fait depuis longtemps. Dit une autre voix, une femme, un autre médicomage.
- Vous ne le connaissez pas comme je le connais. Il est fort, il se bat. Affirme Meredith. Et je me fiche que ça fasse trois mois, six mois ou dix ans.
- Et bien, que se passe t'il ? Demande James qui vient d'arriver.
- Ils veulent tuer Sirius.
- QUOI ? Comment ça ?
Le medicomage soupire.
- Nous ne voulons pas le tuer, seulement lui permettre de partir dans la dignité.
Et James perd son sang froid. Il attrape le pauvre homme par son col, ses yeux flamboient de colère.
- Touchez ne serait ce qu'un cheveux de Sirius et je vous découpe en morceaux.
Cette menace c'est celle que fait Sirius quand il est furieux. Elle lui est venue spontanément aux lèvres, comme s'il lui avait souflé.
- Soyez raisonnable, la magie noire l'a presque entièrement recouvert. Il doit souffrir terriblement. Laissez nous le soulager.
- NON ! Crie Meredith. Vous l'avez dit, presque et tant que ce ne sera pas totalement, il reste une chance.
- Nous sommes tous d'accord. Affirme James.
Lily ne dit rien. Elle imagine la souffrance de Sirius, elle s'en veut tellement. Tout est de sa faute. Les larmes roulent une fois de plus sur ses joues. Elle a maigri, elle est pâle, et semble perdue dans son chagrin.
James la serre contre lui, tout en fixant les médicomages d'un air furieux..
- Très bien, comme vous voudrez. Mais celui qui aura le dernier mot, c'est son frère. Il est sa seule famille légale. C'est lui qui décidera si oui ou non, on s'acharne sur ce pauvre homme.
- Cet homme, n'a rien de pauvre, ou de faible. Gronde James. Il a vaincu les Lestrange, les Illuminatis en France, un obscurus, des mangemorts, il n'a jamais flanché, il gagnera encore contre cette saloperie qui le ronge. Il ne renoncera pas, parce que c'est pas dans nature. Et nous on sera là, pour lui, pour l'encourager, pour qu'il sache qu'il n'est pas seul. Et vous nous laisserez faire.
L'homme recule soupire, il sait qu'ils veulent bien faire, il aurait aimé les persuader, mais il ne peut qu'admirer leur entêtement.
Ce soir là, lorsque Regulus arrive à l'hôpital Sainte Mangouste, le médicomage chef l'attend. Comme il l'a fait pour Meredith, il lui expose les faits.
Regulus ferme les yeux. Il lutte contre les larmes qui menacent.
- Je ne veux plus qu'il souffre. Dit il. S'ils se sentent coupables, ce n'est pas mon problème. Il s'est suffisemment sacrifié pour eux. Faites, ce qu'il faut..
Puis, il entre dans la chambre de son frère.
- Salut, frangin. Sa voix est éraillée par l'émotion. Il s'assied sur le fauteuil.
Ecoute, je me doute sue tu seras pas d'accord avec moi, de toute façon, on n'a jamais été d'accord sur quoi que ce soit, toi et moi. Mais j'en peux plus, de te voir comme ça. Je sais, que tu souffres, alors voilà, j'ai décidé que tu en avais assez fait.
Il essuie une larme, d'un revers de main.
- Tu as assez souffert. Tu t'es bien battu, Sirius. Tu mérites de te reposer.
Tu sais, même si on s'est souvent disputés, tous les deux, je n'aurais pas voulu d'un autre frère que toi. Même si j'ai dû te partager avec Potter.
Je suis désolé, ça me crève le cœur de faire ça. Mais.. Il y a des décisions impossible à prendre, et... Il faut bien que quelqu'un les prenne. Et tu sais comme moi, qu'ils préféreraient te laisser souffrir éternellement plutôt que de laisser partir.
Ce n'est pas de l'amour, ça, c'est de l'égoïsme.
Adieu mon frère, tu as bien gagné ta place au paradis, s'il existe. Tu vas sûrement y retrouver Leo, embrasse le pour nous. Et dis lui qu'il manque à son oncle. Je pense pas qu'on s'y verra, je doute d'y avoir ma place. Je... Je t'aime Sirius. Je sais qu'on se dit pas ces choses là, mais je voulais, que tu le saches. Tu vas me manquer.
Régulus ne cherchait plus à retenir les sanglots qui à présent le secouait. Il
se laissa glisser sur le côté du lit, se prit la tête dans ses mains, et se mit à pleurer.
Il ne vit pas les larmes silencieuses rouler sur les joues de son frère.
Sirius souffrait, mais la douleur de son corps, n'était rien comparée à celle qu'il ressentait en cet instant. La douleur dans la voix de son frère, lui soulevait le cœur. Il aurait voulu pouvoir lui dire qu'il comprenait, qu'il ne lui en voulait pas, et qu'il devait trouver la force de pardonner à Lily et James.
Il se concentra, rassembla le peu de force qui lui restait et hurla.
- REG !
Mais tout ce qui sortit de ses lèvres sèches, fut un murmure indistinc.
Régulus se retourna brutalement.
- Sirius ?
Sirius n'arrivait pas à y croire. Il l'avait entendu.
Il se crispa, et renouvela, l'appel, cette fois, sa voix sortit avec plus de puissance.
- REG.
Les yeux écarquillés, Régulus se releva. Et fixa son frère.
- Je suis là, je suis près, de toi.
Sirius sentit un intense soulagement.
-Rrreg.
Le cœur de Régulus battait à tous rompre.
Il saisit la main de son frère, et la serra dans la sienne.
- C'est bien lui dit il, reviens. Allez.
- M... Merrrry.
Régulus, sourit.
- Oui, je lui envoie un patronus. Putain, j'ai bien cru que....
Une seconde, Régulus, ferme les yeux. Une larme roule sur sa joue. Il l'essuie d'un revers de main.
- Je reviens vite.
Il quitte la chambre et s'adosse un instant contre le mur.
Il réalise alors ce qui vient de se passer, et un sourire rayonnant éclaire son visage.
Il donne un petit coup de
Poing sur le mur, et quitte l'hôpital, soulagé, et heureux.
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