Chapitre 52
La gorge enflammée de rage, Klaus ne savait plus où il se trouvait avant d'apercevoir le visage de Charles, penché au-dessus de lui. Ses oreilles bourdonnaient si fort qu'il parvenait difficilement à comprendre ce qu'il lui disait. La dernière chose dont il se souvenait ce fut un sourd et intense éclat de verre.
- Ne bougez surtout pas ! Ordonna Charles dont l'expression paraissait inquiète.
Klaus sentit alors une douleur lancinante lui broyer la poitrine. Sa bagarre avec Tyler n'avait pas été vaine. Et après plusieurs minutes dans les vapes, Klaus se souvint d'avoir été projeter contre la paroi en verre de son bureau.
- Où est-il ! Demanda-t-il rageusement.
- Maîtrisé.
En s'écartant, Charles laissa apparaître Tyler, le visage tuméfié, en sang. Klaus tenta de se relever avant qu'un agent ne le repousse gentiment contre le sol.
- Vous êtes blessé monsieur Kreighton ! S'écria-t-il fermement ; Ne bougez pas !
- Je vais te tuer ! Siffla-t-il à l'adresse de Tyler.
Mais alors que la rage semblait plus fort que la douleur qui lui oppressait le cœur, Klaus laissa retomber sa tête contre le sol.
- Monsieur Kreighton vous m'entendez ?
- Bien-sûr que je vous entends !
Répondre par l'agressivité était pour lui une façon de se protéger. Avec regrets, il posa son regard sur le médecin qui s'affairait autour de lui.
- Qu'est-ce que j'ai docteur ? Parvint-il à dire en serrant le poing contre sa hanche.
- Vous avez un bout de verre enfoncé dans l'épaule et si vous ne cessez pas de raidir vos muscles vous allez aggraver la blessure.
Klaus ferma les yeux brièvement en se maudissant.
- Meredyce, il faut que je...
- Plus tard monsieur Kreighton, je dois vous emmener à l'hôpital.
Dio qu'avait-il fait ? Meredyce était probablement arrivée en Italie et attendait patiemment qu'il arrive. Il avait failli à sa promesse de lui prouver qu'il pouvait se contrôler. Quel idiot !
Tyler l'avait délibérément provoqué et même s'il s'en voulait d'avoir réagi à cette provocation, Klaus ne regrettait pas l'avoir frappé à mort. Même si ce dernier avait profité d'un moment d'intention pour le mettre à terre.
- Meredyce, il faut absolument que tu la joignes et que tu lui dises que tout va bien.
Klaus déglutit péniblement et ne put s'empêcher de gémir lorsqu'il bougea inconsciemment son épaule.
- Dis-lui que je suis dans l'avion.
La seconde suivante, Klaus tiqua et lâcha chapelet de jurons.
- Non, dis-lui seulement que j'arrive, rectifia-t-il d'une voix affaiblie par la douleur.
Charles s'exécuta immédiatement.
- Il en a un dans le dos, déclara un autre urgentiste
Klaus préféra fermer les yeux et vit le visage de Meredyce s'imposer dans son esprit un visage qui suffit à apaiser les douleurs atroces qui le transperçaient.
~
Meredyce consulta la pendule une énième fois alors qu'elle terminait tout juste le premier puzzle de Tara. Celle-ci prenait tout son temps pour poser les pièces. Dans l'éclat de ses iris, Meredyce perçut de la déception. Comme si elle redoutait qu'elle s'en aille.
Le soleil de Palerme commençait à filtrer des fibres rougeoyantes sur le puzzle. Signe que le soleil commençait à se coucher et Klaus n'était toujours pas là. La panique ne faisait que s'accroître au fil des heures. Ses mains tremblaient.
- Ton téléphone sonne, lui fit remarquer Tara.
Arrachée de sa torpeur ternie par une vague d'inquiétudes, Meredyce cilla avant de se précipiter vers son téléphone.
- Allô !
- Mademoiselle Farella ? C'est Charles Spenser à l'appareille.
Ça y est. Meredyce sentit déjà des larmes lui picotaient les yeux.
- Oui, murmura-t-elle d'une voix enrouée.
- C'était pour vous dire que Klaus m'a chargé de vous dire qu'il aurait un peu de retard et qu'il sera en Italie demain matin.
Très loin d'être soulagée, Meredyce porta une main à son cœur.
- Est...est-ce qu'il va bien ? Parvint-elle à demander en prenant garde de ne pas alarmer Tara.
- Oui bien-sûr ! Répondit Charles si vite qu'il venait de se trahir sans le savoir.
Meredyce avança vers le lit pour s'éloigner le plus possible de Tara.
- Je sens que quelque chose ne va pas, dit-elle la main toujours sur le cœur.
Le temps parut alors se suspendre. Charles semblait chercher ses mots.
- Je vous assure que tout va bien Meredyce, assura-t-il sur un ton mal engagé ; Dès qu'il pourra il vous appellera.
Est-ce qu'il la croyait stupide ?
Elle connaissait ces timbres de voix étrangement silencieux, chargés de mensonges.
La communication se coupa brutalement. Meredyce n'eut pas le temps d'insister. Son cœur se brisa en mille morceaux et sa gorge se noua. Klaus avait peut-être des ennuis et refusait de lui dire la vérité. Se tenant au bord du lit en songeant au petit être qu'elle portait, elle s'ordonna de se calmer et se tourna vers Tara. Malgré la douceur de son innocence, Tara n'était pas dupe.
- Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle sans dissimuler l'inquiétude palpable qui se lisait sur son visage.
- Bonne nouvelle Tara ! Commença Meredyce en forçant un sourire ; Je reste avec toi cette nuit.
Aucune joie se manifesta sur son visage. Tara se leva simplement pour la rejoindre et commença à tirer nerveusement sur sa chemise de nuit.
- Tu me caches quelque chose.
- Non ! Je t'assure. Klaus a du retard et n'arrive que demain matin.
Meredyce balança son téléphone sur le lit et frappa dans ses mains.
- Ce qui signifie que ce soir, je reste avec toi.
- Tu as le droit ?
- Bien-sûr que j'ai le droit je me suis renseignée auprès de la directrice tout à l'heure.
Tara lui lança un regard perplexe.
- Meredyce, tu es sûre que ça va ? Insista Tara en la fixant droit dans les yeux.
Une douleur lancinante lui comprimait le cœur. Elle avait envie de lui hurler la vérité mais réprima cette envie trop risquée pour la santé de Tara.
- Tout va très bien Tara allez viens, il faut finir ce puzzle.
Prenant Tara par la main elle reprit place sur la chaise et sentit le regard de Tara peser sur elle.
~
Quand Klaus se réveilla dans un brouillard épais et opaque, sa seule pensée fut destinée à Meredyce.
- Bonjour Klaus comment tu te sens ?
- Comme un homme détestable et qui vient de mentir à la seule femme qui ne le mérite pas.
Le chirurgien esquissa un sourire en coin. Raphaël Renz l'avait déjà soigné de ses blessures passées. Après sa vive bagarre avec un groupe de prisonniers, Klaus avait été admis dans cet hôpital.
- Tu es tiré d'affaires et heureusement cette plaque de verre n'a pas touché de tendons.
- La mort ne veut visiblement pas de moi, bougonna-t-il en tournant son regard vers la fenêtre ; Il faut que je parte pour Palerme dès ce soir.
- J'aurais tant voulu me battre avec toi mais je n'ai pas le temps, répondit Raphaël en remplissant sa fiche ; Mes ordres sont très simples, si tu veux prendre un avion ce soir tu devras accepter qu'un infirmier t'accompagne durant le vol.
De mauvaise grâce, Klaus accepta. Si c'était le prix à payer pour rejoindre Meredyce alors il acceptait cette contre partie.
- Où est Tyler ?
- Il a été soigné et se trouve au post de police.
Klaus se promit alors de tout faire pour le faire tomber.
- La police veut te parler avant de prendre un avion, annonça Raphaël ; Apparemment c'est très urgent.
- Meredyce est mon urgence principale.
- Je n'en doute pas mais la police veut vraiment te parler, insista Raphaël sérieusement.
Klaus fronça légèrement des sourcils devant sa mine préoccupée.
- Très bien, céda Klaus en essayant de se redresser sur le lit.
- Mais d'abord je dois appeler Edouardo pour savoir si Meredyce va bien.
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