Chapitre 49
Depuis que l'avion avait décollé, Meredyce pleurait chaudement et en silence pour ne pas attirer l'attention d'Edouardo. Être loin de Klaus était comme un déchirement de l'intérieur. Comme si quelqu'un lui arrachait le cœur à main nue. Pourquoi avait-il décidé de l'envoyer à Palerme toute seule ? Qu'avait-il l'intention de faire ? Trop de questions demeuraient sans réponses. Si jamais il lui arrivait quelque chose la dernière phrase qu'elle lui aurait dites c'était qu'elle le détestait. À cette seule pensée son cœur se tordit de douleurs. Perdue dans un gouffre de douleurs elle parvint tout de même à entende son téléphone vibrer contre la tablette. Derrière elle, Edouardo avait posé sa tête contre le dossier et semblait jouir du luxe dans lequel il se prélassait avec des soupirs d'aises.
- Allô ?
- Pourquoi pleures-tu cara mia ? Murmura-t-il doucement.
Sa voix portait tellement loin qu'elle ne put retenir un sanglot.
- Parce que la dernière fois qu'on m'a laissé seule, mon père est mort et tu...
- Je ne vais pas mourir Meredyce ! S'emporta-t-il d'une voix ferme.
Éclatant en sanglot, Meredyce se cacha le visage avant sa main libre.
- Pourquoi est-ce si difficile de comprendre ce que je ressens, parvint-elle à dire entre deux respirations erratiques.
- Je comprends mieux que quiconque ce que tu ressens cara mia et je peux te promettre que cet obstacle à notre bonheur sera le dernier.
Meredyce voulait tant y croire mais cette promesse était la plus dangereuse de tous. Elle savait pertinemment pourquoi il l'avait éloigné et qui allait payer pour sa trahison. Tyler était peut-être dangereux.
- Je ne suis pas stupide Klaus, rétorque Meredyce en reprenant un peu de sa voix ; Je sais pourquoi je suis dans cet avion.
Une respiration bruyante se fit entendre. Ce qui signifiait qu'elle avait tapé dans le mile. Klaus avait bien l'intention de confronter Tyler. Immédiatement elle se sentit submergée par une vague de panique. Habituée aux combats de rue, Meredyce savait qu'il y avait soixante-dix pourcent de chance qu'ils en viennent aux mains. Le passé peu glorieux de Klaus pouvait peser contre lui.
- Je ne veux pas que tu retournes en prison Klaus.
- Me crois-tu capable de te faire ça Meredyce, s'enquit-il d'une voix qui trahissait son regret de l'entendre dire ça.
- Non, mais Tyler est capable de te provoquer, laisse-t-elle entendre.
Il soupira encore mais cette fois-ci moins bruyamment. Le savoir si loin d'elle était insoutenable.
- Oui, mais je sais exactement ce que j'ai à faire Meredyce, j'ai besoin que tu me fasses confiance.
Elle ferma les yeux, épuisée.
- Je te fais confiance, murmura-t-elle enfin.
- Je l'espère bien, dit-il fermement ; Un mariage est basé sur la confiance, lui rappela ce dernier d'une voix implacable.
- Tu parles comme si nous étions déjà marié, murmura-t-elle avec un faible rire.
- C'est tout comme trésoro, dio ! J'ai hâte, confia-t-il d'une voix rauque.
Le cœur battant à tout allure, elle se passa une sur sa joue chaude et humide.
- Comment va Edouardo ?
Meredyce se tourna légèrement pour pencher la tête dans l'allée. Ce dernier était complètement affalé sur le siège, les yeux fermés, mains croisées derrière la tête.
- Je crois qu'il adore tes sièges, répondit-elle simplement.
- Edouardo est sans doute le seul ami fiable que j'ai, expliqua-t-il d'une voix rassurante ; Tu n'as rien à craindre de lui, il te protégera jusqu'à mon retour.
- Très bien, souffla-t-elle en serrant l'accoudoir jusqu'à blanchir ses phalanges.
- Je t'aime cara mia.
- Je t'aime aussi...
Lorsque la communication prit fin, Meredyce reposa le téléphone et prit son sac posé à ses pieds. Sa nervosité croissait à mesure qu'elle plongeait sa main dans son sac pour attraper le test de grossesse qu'elle avait acheté la veille. Son cœur martelait dans sa poitrine si vite et si fort qu'elle reposa doucement sa tête contre le dossier avant de se lever pour parvenir à atteindre la cabine. Une fois seule à l'intérieur, Meredyce éplucha la notice du test avant de mettre en application les conseils d'utilisation. C'était sans doute trop rapide, songea-t-elle en déchirant l'emballage. Elle n'avait pas ses règles mais rien ne laissait supposer qu'elle était enceinte.
- Miss ? Ça va là-dedans ? Lança la grosse voix d'Edouardo.
- Oui tout va bien.
Alors qu'elle s'apprêtait à retirer son pantalon, Edouardo en bon garde du corps, actionna la poignée.
- Je suis au toilette enfin ! S'écria-t-elle en fermant à double tour ; Je n'ai pas l'intention de m'enfuir ! Nous sommes dans un avion.
- La vache c'est vrai pardon, s'excusa-t-il gêné ; C'est juste que Klaus a dis que si jamais il vous arrivait quelque chose...
Meredyce ne put s'empêcher de sourire.
- Je vais bien Edouardo, assura-t-elle en remettant son pantalon.
Tenant fermement le test dans sa main, elle s'installa sur les toilettes en retenant sa respiration.
- Vous savez, Klaus est quelqu'un de bien, déclara-t-il à travers la porte close.
- Je sais.
- Il a vécu des choses en prison vraiment très difficiles et je suis sûr d'une chose, c'est qu'il a l'air de vraiment tenir à vous.
Le cœur serré, Meredyce était prise de culpabilités. Si elle avait agi plus vite, peut-être que Klaus serait sorti de prison moins amoché. Il était si mystérieux sur sa vie en prison qu'elle craignait qu'il soit affecté plus qu'il le disait. Réprimant à mal ses larmes, elle prit en grande inspiration.
- Je l'aime et je regrette tant de ne pas être intervenu plus tôt.
- Mieux vaut tard que jamais, précisa Edouardo ; Moi aussi j'étais innocent et personne n'est venu proclamer mon innocence.
Elle perçut de la tristesse dans sa voix.
- Je suis sincèrement désolé pour vous Edouardo.
Inutile d'avoir la porte ouverte pour ressentir la tristesse de l'homme. L'injustice était peut-être la morale de leur histoire. Combien d'inconnus pouvaient être enfermés à tort ? Combien d'assassins en liberté ?
Un goût amer lui noua la gorge.
- J'ai tellement hâte de retrouver mon fils et ma femme, lança-t-il avec enthousiasme.
- Et par ma faute, vos retrouvailles sont retardées, ne put s'empêcher de dire Meredyce en posant un regard triste sur le test.
- Klaus vient de me donner une opportunité unique de recommencer ma vie loin de tout avec ma famille. Rien ne me fais plus plaisir que de veiller sur sa fiancée.
- Quel âge a votre fils ? Demanda-t-elle en se levant pour observer son reflet dans le miroir.
- Sept ans mademoiselle.
Edouardo frappa quelques coups à la porte de la cabine lorsque l'avion passa dans une zone de turbulences.
Meredyce s'accrocha au lavabo en retenant un hoquet.
- Vous devriez sortir maintenant, nous passons une zone de turbulences.
Serrant le test dans ses mains, Meredyce accepta de sortir avant qu'un haut-le-cœur ne la surprenne. Le visage de l'homme tout juste sorti de prison était blanchâtre.
- Je vais bien Edouardo, assura-t-elle en regagnant son siège.
- Ne me faites plus une peur pareille s'il vous plus Meredyce, lâcha-t-il le visage recouvert de son teint hâlé.
Meredyce grimaça, ne sachant pas quoi dire. Elle aurait tant aimé que Klaus découvre le verdict du test.
- Ne vous inquiétez pas Meredyce, Klaus ne tarda pas.
Lentement, elle tourna sa tête vers lui et esquissa un sourire tremblant.
- Je veux qu'il comprenne qu'il n'est plus seul maintenant, je suis là.
Edouardo inclina sa tête avec un sourire qui laissait entendre qu'il le savait déjà.
- Nous sommes là, rectifia-t-elle lorsque le test dévoila la réponse qu'elle attendait.
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