Chapitre 47
D'une main tremblante, Meredyce s'efforçait de verser le thé dans la tasse sous le regard intrigué de Betty. En fait, celle-ci était sous le choc. À quoi bon lui en vouloir ? Même elle avait du mal à le croire.
- Tu le mérites Meredyce, avait-elle fini par lâcher en lui souriant.
- Tu crois ? Demanda-t-elle d'une voix hésitante ; Tu ne penses pas que ça va trop vite ? Et s'il se trompait ?
Pour toute réponse, Betty écarquilla les yeux.
- Se tromper ? Répéta-t-elle ahurie ; Je ne pense pas que Klaus Kreighton se trompe bien au contraire.
Meredyce inspira profondément. Depuis qu'elle avait quitté Klaus pour récupérer quelques affaires, elle demeurait sur ses gardes chaque fois que son téléphone sonnait. Klaus n'était pas impétueux ça non. Mais elle avait terriblement peur qu'il change de décision.
- Je suis tombée amoureuse de lui, je...ça ne se contrôle pas.
- Non, l'amour ne se contrôle pas Meredyce, affirma-t-elle en tirant sur ses doigts ; D'ailleurs à se propos j'ai quelque chose à t'annoncer Meredyce.
Attentive, elle s'installa en face d'elle.
- Je t'écoute, l'encouragea Meredyce en soufflant sur son thé.
- Je m'en vais, je quitte New-York.
Meredyce faillit s'étrangler.
- Pour aller où ?
Betty se pinça les lèvres, les joues empourprées. Un comportement qui ne lui ressemblait guère.
- Je pars pour Paris, expliqua-t-elle en souriant ; J'ai décidé de continuer mes études là-bas, je vais...habiter avec Florian.
- Florian qui ?
- Un homme que j'ai rencontré il y a deux mois lors d'une soirée.
Étonnée, elle reposa sa tasse.
- Tu es amoureuse ? Demanda-t-elle alors.
- Autant que tu l'es, murmura-t-elle timidement ; Florian est un homme formidable et je l'aime vraiment beaucoup.
- Je suis vraiment heureuse Betty, murmura Meredyce ; Mais comme toute bonne amie je suis dans l'obligation de te demander si tu as une issue de secours ?
- Vingt-cinq mille dollars de côté je pense que c'est une bonne issue ! Dit-elle en riant.
Soulagée Meredyce lui prit la main.
- Je suis vraiment heureuse Betty, répéta-t-elle en un sourire radieux ; Tu vas me manquer.
Celle-ci roula des yeux.
- Nous aurons plein de possibilité de nous revoir ne t'en fais pas pour ça ma Meredyce adoré.
Tandis qu'elles riaient, une silhouette découpa l'encadrement de sa cuisine.
- Alors c'est vrai ? Lâcha Jason d'une voix grave ; Tu vas épouser ce type ?
Meredyce se leva lentement sans l'épargner d'un regard glacial.
- Oui pourquoi ?
- Tu es malade Meredyce ! Tu vas te planter ! S'écria Jason d'une voix sourde.
- Jason je ne pense pas que ça te regarde, intervint Betty.
- Toi la ferme !
Betty blêmit sous le choc.
- Ma vie ne te regarde pas Jason, il est temps pour toi de te faire à l'idée qu'il n'y aura rien entre nous, déclara Meredyce fermement.
Le regard de Jason se fit plus dur. Pendant un instant, elle crut qu'il allait la frapper.
- Cet ex taulard n'en a que faire de toi ! Rugit-il poings fermés ; Tu finiras comme ta mère !
Meredyce accusa le coup du mieux qu'elle le put. Chaque fois, l'insulte était plus douloureuse.
- Tu ferais mieux de sortir d'ici, conseilla Betty sans se lever ; Ton obsession pour Meredyce va te créer des problèmes.
Jason pouffa.
- Tu crois sincèrement que tu vas fonder une famille avec lui ? Poursuivit-il sur un ton méprisant ; Tu as perdu la tête ma pauvre Meredyce.
- Peut-être mais je l'aime, et si je me trompe, ça me regarde.
- Tu reviendras en rampent et...
- Assez ! Grinça une voix derrière lui.
Meredyce sursauta et réprima un cri de surprise. Klaus se tenait devant la porte de la cuisine, le regard sombre. Son cœur se mit à battre si vite qu'un bourdonnement assaillit ses oreilles. Jason redressa les épaules et parvenait à mal de soutenir son regard menaçant.
- C'est bien vous qui avez postulé au new York times ? S'enquit-il avec une nonchalance calculée.
Jason fronça légèrement des sourcils en se raclant la gorge.
- Oui c'est bien moi.
Klaus esquissa un sourire mystérieux.
- C'est la chance de votre vie n'est-ce pas ?
Mains dans les poches, dans une démarche assurée, Klaus lui fit face ; Je pourrais la réduire à néant.
Jason devint subitement cendré. Meredyce n'avait jamais été si heureuse de voir Klaus surgir de nulle part. Pourquoi le monde s'acharnait contre elle de façon si haineuses ? Pourquoi lui refusait-on le bonheur qu'elle avait largement mérité. Crachant sa défaite d'un simple regard de torve rivé dans sa direction, Jason ne demanda son reste et s'en alla à pas de loup.
- Bon ! Eh bien il est temps pour moi de faire mes cartons ! Annonça Betty en l'enlaçant amicalement.
Exécutant une courbette à l'adresse de Klaus celle-ci quitta à son tour les lieux. Et ce fut seulement là qu'elle reprit son souffle.
- Tout va bien ? Tu n'as rien ?
- No...Non ça va je...mon dieu quelle horrible situation, murmura-t-elle avec désolation ; Seule Betty est heureuse pour moi, je n'ai personne d'autre avec qui partager ma joie.
Une expression indéfinissable passa sur son regard.
- Je suis navré cara, dit-il sincèrement ; Peut-être que l'avenir te rapportera de belles choses et j'y veillerais.
Cette promesse lui fit chaud au cœur. Klaus attachait une grande importance à son bonheur et s'il continuait ainsi...
- Tu me fais confiance ? Demanda-t-il soudain le regard impassible.
Troublée elle hocha de la tête.
- Alors prend tout ce qui a de la valeur à tes yeux et suis-moi.
Eberluée, Meredyce battit vivement des cils.
- Pour allez où ?
Sans cacher son impatience, Klaus lui prit doucement le menton.
- Tu viens de me dire que tu me faisais confiance non ?
Immédiatement, ses paumes diffusèrent une brûlante chaleur sur sa peau. Le monde s'était rétréci. Son ventre se mit à palpiter. Rudement, il l'attira contre lui et enfonça ses doigts dans ses cheveux roux.
- J'ai longuement réfléchi à notre avenir et j'ai pris la décision de tout reconstruire avec toi Meredyce.
Comme elle s'apprêtait à parler il posa son index sur sa bouche.
- Ça va vite je sais, et je n'ai jamais été si impatient de toute ma vie, raison pour laquelle je dois absolument en finir avec mon passé et voir vers l'avenir.
Il la hissa sur le haut du canapé et lui ordonna de ne plus bouger. Pendant qu'il s'affairait à jeter ses affaires dans un sac de voyage, Meredyce repensa à sa vie d'avant. Lorsqu'elle était seule et fatiguée, personne ne prenait soins d'elle comme Klaus le faisait. Elle se rappelait aussi de ces nuits sans dormir, hésitante et terrifiée à l'idée de rencontrer le célèbre Klaus Kreighton. L'homme au regard bleu, qui jadis cinq ans lui avait probablement sauvé la vie.
- Tu te rends compte que si je n'étais pas venu en prison jamais nous aurions pu vivre ça ? Lança-t-elle en s'agitant sur le haut du canapé.
Klaus cessa ses mouvements et se redressa. Vingt-quatre heures venait de s'écouler et à aucun moment Meredyce avait regardé réellement sa bague de fiançailles. Comme si elle se l'interdisait. La gorge serrée, il leva le pied, pour enjamber le sac et vint lui prendre son visage. Combien d'ennemis avaient-ils vaincu et combien d'autres encore avant d'être définitivement en paix ?
Voici les questions qui se bousculaient dans sa tête depuis la veille. Klaus avait fini par en conclure qu'il fallait agir maintenant.
- Je me rends compte à quel point j'ai de la chance cara mia, murmura-t-il en déposant un chaste baiser sur ses lèvres ; C'est pour cette raison que je t'implore de me suivre et de ne pas poser de question.
Les yeux de la jeune femme s'emplirent de questions auxquelles Klaus voulait rester secret.
- Je te fais confiance Klaus...murmura-t-elle enfin.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top