Chapitre 46



Meredyce hésita avant de la prendre dans ses mains.

- Quoi ? Tu veux me léguer ton portefeuille ? Railla-t-elle doucement en plongeant sa main dans sa poche.

- C'est bien pire ! S'écria-t-il en faisant mine d'être affligé.

Impatiente, comme une petite fille qu'elle n'avait pas eu le temps d'être, elle sortit l'objet de sa poche intérieure les yeux tellement embués qu'elle eut dû mal à distinguer ce que c'était. La veste tomba à terre lorsqu'elle découvrit la minuscule boîte noire qu'elle tenait dans la main.

- Klaus...bafouilla-t-elle en relevant la tête vers la porte.

- Tu vas ouvrir maintenant !

Aussitôt Meredyce déverrouilla la porte et se recula. La seconde suivante, la porte s'ouvrit sur lui. Plus beau que jamais, il croisa ses bras en pinça ses lèvres.

- Maintenant je veux que tu l'ouvre, ordonna-t-il doucement.

Meredyce tressaillit en regardant la boîte dans sa main. Comme elle ne bougeait pas, comme si ses forces refusaient de s'y soumettre, Klaus entra dans la petite penderie pour l'ouvrir à sa place.

- Je te lègue mon cœur, si tu es d'accord, murmura-t-il en plaçant sa paume de main sous la sienne.

Alors que le sol se dérobait sous ses pieds, Meredyce observa timidement la bague qui scintillait dans l'écrin.

- Klaus, commença-t-elle la gorge enrouée ; Mais enfin qu'est-ce que ça veux dire ?

Il haussa un sourcil presque moqueur.

- Dois-je te faire un dessin ? Tu ne comprends donc pas ce que cette bague signifie ?

- Tu as dis que tu ne croyais pas au mariage, tu as dis que...

- Ce que j'ai dis n'a plus de valeur, coupa-t-il fermement ; À ce moment-là je ne savais pas encore que j'avais des sentiments pour toi Meredyce.

Des sentiments ? Pour elle ?

- Si rapidement ? Demanda-t-elle incrédule ; Comment est-ce possibles Klaus.

Soudain, l'idée qu'il fasse tout ça pour elle dans le seule but de la garder effleura son esprit. Elle chassa cette idée aussitôt. S'il avait voulu la garder pour quelques semaines supplémentaire il l'aurait noyé de promesses.

Il lui prit la main pour l'entraîner à l'extérieur de la penderie.

Meredyce avait l'impression que sa tête lui tournait. Ses battements de cœur redoublaient à mesure qu'il l'entraînait vers le canapé.

- Ces quelques semaines m'ont fait réaliser à quel point j'avais besoin de toi, reprit-il en s'installant près d'elle ; J'avais peur d'aimer mais maintenant je sais au plus profond de moi que je prends la bonne décision cara..

Émue aux larmes, Meredyce inspira difficilement. Elle devait certainement être en plein rêve ? Oui elle devait rêver !

Cela lui semblait si difficile de s'ouvrit. Son visage était partagé entre le remord et la culpabilité. Elle aurait voulu apaiser ses craintes et lui promettre l'infini mais préféra garder le silence.

- Je ne suis pas doué pour les déclarations d'amour, c'est la première fois pour moi et...

Il tiqua en secouant de la tête.

- Meredyce, accepte s'il te plaît, laisse-moi une chance de te montrer que tu ne fais pas une grave erreur en te donnant à moi.

- Pourquoi as-tu si peur que je m'en aille Klaus ?

- Parce que c'est ce que tout le monde à fait, répondit-il les yeux dans le vague ; Tout le monde fini par me quitter ou c'est moi qui les quitte.

Ses parents, ses amis, Tyler...chaque fois qu'il avait tenté d'ouvrir une porte de son cœur, Klaus avait été blessé et déçu.

- Toutes les femmes avec lesquelles j'ai eu des aventures ne songeaient jamais à ce que je pouvais ressentir, poursuivit Klaus le visage fermé.

- Je ne suis pas ses femmes et je ne vais pas te quitter.

Il encadra son visage entre ses mains les yeux luisant de promesses.

- Avant toi j'étais dur et inaccessible, aujourd'hui je désire par-dessus tout faire de toi celle qui partagera ma vie, déclara-t-il d'une voix rauque.

- Tu es complètement fou ! S'écria Meredyce en riant à travers ses larmes.

- Fou certainement, mais pleinement conscient de ce que je te demande.

Sans attendre qu'elle accepte, il lui glissa la bague et porta sa main à ses lèvres.

- Je te veux Meredyce et je ne reculerais devant rien pour te prouver à quel point je t'aime mi amore.

- J'ai vingt-trois ans, et...

- Ton jeune âge contraste merveilleusement avec ta maturité, l'interrompit ce dernier sans attendre : Nous sommes deux âmes torturées voués à se rencontrer.

Le cœur remplie de joie, elle noua ses bras autour de lui en éclatant en sanglots. Des sanglots de bonheur intenses. Klaus venait de lui faire une déclaration si magnifique qu'elle aurait voulu la réentendre encore et encore.

- Mais à partir de ce jour, je veux que l'on soit sincère l'un envers l'autre.

Perdue, elle s'écarta pour distinguer son regard.

- Je ne t'ai jamais menti Klaus.

- Si une fois mais c'était de ma faute, expliqua-t-il en se levant après avoir déposé un baiser sur son front.

Meredyce avait beau se creuser les méninges elle n'avait aucun souvenir d'avoir menti.

- Quand aurais-je pu mentir ? Demanda-t-elle alors en se levant.

- En Italie après notre nuit, le lendemain lorsque je t'ai demandé si tu prenais la pilule tu m'as dis oui or c'est faux.

Meredyce crut que le sol allait s'ouvrir sous ses pieds. Klaus Kreighton était un ascenseur émotionnel à lui tout seul. Il est vrai qu'elle lui avait délibérément menti mais il ne lui avait pas réellement donné le choix.

- J'ai menti parce que j'ai paniqué, avoua-t-elle en croisant les bras ; Je n'avais pas d'expérience sexuelle avant toi et ma mère n'était pas de très bon conseils.

Morose par tant de souvenirs qui affluaient dans son esprit elle sentit un froid glacial la parcourir.

- Et je ne t'en tiens pas rigueur chérie, déclara-t-il en braquant son regard dans le sien ; Je ne t'ai pas aidé ce jour-là, poursuivit-il en dénouant sa cravate.

- Mais...comment as-tu conclu que je ne prenais pas la pilule ? Demanda-t-elle alors, curieuse de savoir comment il avait deviné.

Sans aucun remord, il déclara alors ;

- J'ai fouillé dans tes affaires car j'avais certains doutes.

Comme elle s'apprêtait à lui exprimer son mécontentement sur ses agissements, il leva sa main pour la couper sur-le-champ.

- Voilà pourquoi à partir de maintenant je ne veux plus que tu me mentes.

- C'était un mensonge qui sur le coup m'a paru nécessaire, se défendit-elle alors qu'il s'approchait lentement vers elle le regard planté fermement dans le sien.

Raide comme la justice, Meredyce lui tint tête et leva le menton. Son regard la perçait de part en part. Il survolait son corps le regard empli d'émotions.

- Tu portes peut-être mon enfant Meredyce.

Elle écarquilla les yeux. Son sang lui monta à la tête presque immédiatement.

- Non...selon une étude...

- Selon mon étude tu portes mon enfant.

- Et selon la mienne et mon calendrier menstruel, je vais avoir mes règles demain.

Aucune déception trahissait l'expression illuminée qu'il portait sur son visage. Il semblait même persuadé qu'elle se trompait.

- Si ce n'est pas le cas je serais très heureux d'apprendre que tu portes notre enfant.

Cette révélation la fit trembler.

- Je croyais que tu ne voulais pas d'enfant Klaus, lui fit-elle remarquer en gardant la tête rejetée en arrière.

- Une certaine personne m'a persuadé un jour que je ne serais pas comme mon père, murmura-t-il en enlaçant sa taille ; Avez-vous une idée de qui ça peu bien être ?

Malgré elle, Meredyce sourit en plaquant ses mains sur son torse. Seigneur ! Il avait l'air si heureux que l'idée qu'elle ait ses règles demain lui donna la nausée.

- Ne t'en fais pas pour ça, murmura-t-il en la prenant dans ses bras : Ce n'étais qu'une simple supposition, laissons l'avenir nous donner la réponse.

Klaus plaqua sa main contre sa nuque et put enfin effacer son sourire de façade. Car au fond de lui, Klaus voulait réellement cet enfant...

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