Chapitre 45



En sortant de sa Ferrari, Klaus leva les yeux au ciel pour observer les étoiles scintiller dans une voute absolument envoûtante. Autant que l'était la jeune femme qui venait de claquer précautionneusement la portière par peur de l'abîmer. Ses cheveux s'éparpillèrent une fois de plus sur son beau visage. Klaus lui prit la main avec la sensation d'être l'homme le plus chanceux du monde.

- C'était une soirée un peu agitée, commenta-t-elle en ôtant ses chaussures.

Klaus en gardait encore un goût amer dans la bouche. Gagnant une longueur d'avance sur Tyler, Klaus espérait le mettre hors d'état de nuire le plus rapidement. De plus, il n'était plus seul dans sa vie. En huit ans, Tyler n'avait pas évolué et restait centré sur un seul objectif : Le pouvoir.

En d'autre termes plus inquiétant, il devait protéger farouchement Meredyce. Peu importe le prix qu'il lui en coûterait. D'ailleurs ne l'avait-il pas déjà fait quelques heures plus tôt en menaçante Willis ?

- Si vous l'approchez ne serait-ce qu'une fois je vous brise les jambes ! Lui avait-il dit les dents serrées.

- Je suis désolé cara mia, dit-il en revenant au présent ; Ce n'est pas la soirée à laquelle je m'attendais moi aussi.

Elle haussa des épaules en retirant son manteau.

- Au moins les personnes présentes dans la salle étaient comportement sous ton charme.

Même s'il aimait sa façon de voir les choses, Meredyce se trompait sur les réelles intentions de ces personnes. Il ne lui en voulait pas de vouloir le rassurer mais après des années de pratique Klaus était sûr d'une chose.

Le monde dans lequel il vivait n'avait pas de pitié. Klaus l'avait su à la minute où il avait franchi les grilles de sa cellule, seul, le monde lui tournant le dos...sauf une.

Debout au milieu du salon, elle lui offrait le plus beau des sourires pour masquer les peines et les humiliations qu'elle avait subie ce soir. Comment était-ce possible de connaître un être aussi facilement ? De pouvoir capter chaque regard pour en déterminer les émotions ?

- Elles souhaitent surtout passer dans mon bureau pour affaire avec moi, rectifia-t-il en allant se servir un verre.

- Même la vieille dame à notre table ? Demanda-t-elle d'une voix rieuse.

Klaus rit malgré lui en dodelinant sa tête.

- Peut-être, laissa-t-il entendre en enfonçant l'une de ses mains dans sa poche de pantalon.

Meredyce ne savait plus depuis combien de temps elle retenait sa respiration. Le cœur battant à tout rompre elle s'approcha de lui en traînant ses pieds sur le sol. Klaus avait des tas de choses à lui dire. Meredyce était à la fois impatiente et terrifiée à l'idée qu'il puisse lui dire tout le contraire de ce qu'elle désirait entendre. Incapable de refluer ses émotions, Meredyce se contenta de s'installer sur le fauteuil et de tortiller ses mains.

Plusieurs minutes s'écoulèrent avant qu'il ne décide à se retourner.

- Je me suis trompé sur Tyler, lâcha-t-il enfin ; J'ai fini par comprendre qu'il cherchait à contrôler ma vie personnelle afin qu'aucune femme ne vienne fausser ses plans.

- Comment l'as-tu su ? Demanda-t-elle dune voix presque détendue.

- Par moi-même, expliqua-t-il d'un soupir ; Fais-moi une place querida.

Meredyce se leva du fauteuil et s'installa sur ses genoux. Des reflets sombres se dessinaient peu à peu sur son beau visage.

- Je pensais sincèrement avoir réussi à trouver un ami fidèle mais je me suis trompé, reprit-il rictus aux lèvres ; Peu après notre discussion dans les archives, je me suis rappelé l'avoir mis sur mon testament en tant que bénéficiaire principal de l'entreprise.

Elle blêmit.

- Oh...

Klaus jura entre ses dents.

- Autrement dit, Tyler aurait hérité de la moitié de ma fortune.

- Mon dieu, murmura-t-elle tristement ; Et l'autre part ?

Meredyce se sentit bête d'avoir posé cette question ridicule. Tara devait sans doute être la deuxième bénéficiaire.

- Tara, elle recevra cinq parts de l'entreprise c'est-à-dire cinq cent millions de dollars.

Meredyce faillit s'étrangler. Une telle fortune ne pouvait exister. Et pourtant...

- Mais j'ai tout t'arranger ce soir, poursuivit-il avec un léger sourire.

- Stop ça suffit, lança-t-elle en fermant les yeux ; C'est affreux ce que tu dis, tu parles comme si tu allais mourir.

Désespérément elle noua ses mains autours de son cou, en ravalant ses larmes.

- Je n'ai pas l'intention de mourir Meredyce mais un homme comme moi avec autant d'argent doit songer à l'avenir de sa fortune.

Il marqua une pause dans laquelle il reposa son verre sur la petite table en verre.

- C'est pour ça que je t'ai nommé la seule et unique bénéficiaire de ma fortune.

La réaction de Meredyce ne tarda pas. Elle bondit sur ses pieds sous le regard étonné de l'homme qui se redressa. Incapable de prononcer le moindre son, se revoyant crier à la vitre de sa fenêtre dans les derniers instants de son père, Meredyce prit la fuite dans la première pièce à disposition et s'y enferma.

- Cara ! S'écria-t-il en actionnant la poignée ; Ouvre immédiatement !

- Mon dieu pourquoi tu as fait ça ! Tu es fou !

- Ouvre la porte, ordonna-t-il agacement.

Les yeux embués de larmes, Meredyce se laissa tomber contre la porte dans l'obscurité la plus totale.

- Comment as-tu pu me mettre sur ton testament Klaus ! On se connaît que depuis un mois et sept jours !

- Eh bien...ce n'est pas exactement la réaction que j'attendais, lui fit-il remarquer d'un grondement sourd.

- À quoi tu t'attendais ? Que je saute au plafond ? Riposta Meredyce en reniflant ; Ainsi c'est ça la morale de notre histoire ? Le riche homme d'affaires qui lègue tout à une jeune femme qu'il connait depuis un mois ? As-tu déjà réfléchi dans quelle circonstance tu veux mourir ?

- Meredyce si tu n'ouvres pas tout de suite je défonce la porte, prévint-il d'une voix menaçante.

- Je suis juste derrière !

- Oublie cette histoire de testament et sors de là.

Soudain la pièce obscure lui parut bien exiguë.

- Oh cara tu es vraiment différente des autres femmes qui ont partagée une infime partie de ma vie, reprit-il d'une voix plus amené ; N'importe quelle femme se serait empressée de me dire...

- Je ne suis pas intéressé par ton argent ! Coupa Meredyce fermement.

- Et c'est bien pour ça que tu es la femme la plus merveilleuse que j'ai rencontré.

Cette confession lui marqua le cœur.

- Sors d'ici cara mia, que l'on puisse discuter en face à face.

Comme elle ne répondait pas, elle l'entendit soupirer.

- Tu veux bien ouvrir la lumière ? Demanda-t-il doucement.

Excellente idée songea-t-elle en se levant pour appuyer sur l'interrupteur. Elle hoqueta en découvrant l'intérieur de la pièce. Remplie de manteaux et de vestes, la pièce était étroite et affreusement silencieuse. Soudain elle se sentait ridicule.

- Maintenant que j'ai allumé la lumière et que je me sens honteuse d'être au milieu d'un tas de manteaux est-ce que tu veux bien partir pour que je puisse...

- Cara mia, ce n'est pas exactement comme ça que j'avais imaginé notre soirée.

Il semblait affreusement déçu mais pas autant qu'elle ne l'était.

- Moi non plus Klaus mais il faut dire que tu t'y prends mal, rétorqua-t-elle en essuyant ses yeux ; Un homme normal n'aurait certainement pas commencé par " Si je meurs tu seras riche ! "

- Mais je ne suis pas un homme normal cara.

Mains moites et s'entoura de ses bras.

- Très bien, soupira-t-il à nouveau ; Puisque tu as décidé de rester enfermé est-ce que tu veux bien regarder dans la poche intérieure de ma veste j'ai oublié de te donner quelque chose.

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