Chapitre 44



Avec un regard de torve, Klaus foudroya Tyler du regard. Comment osait-il le déranger sans aucune gêne dans un moment si important.

- Quel discours ? Demanda-t-elle en nouant son bras autour du sien.

Trop occupé à faire comprendre à Tyler à quel point il était en rage contre lui, Klaus mit un temps infini à lui répondre.

- Je dois présenter la soirée avant qu'elle ne commence, allons-y mon amour.

Tyler se figea instantanément sous l'effet du choc. Klaus l'avait fait délibérément pour lui faire comprendre que sa liaison avec Meredyce n'aurait probablement jamais de fin. Avec nonchalance, Klaus passa devant lui et quitta la pièce en entraînant la jeune femme vers les tables.

- Cette conversation est loin d'être terminée, prévint-il d'un souffle contre son oreille.

Meredyce frissonna incapable de ne pas réagir à sa voix si rauque et intense. Des sensations inédites la balayèrent sitôt l'homme grimpé sur l'estrade pour faire son discours. Son cœur palpitait, son ventre saisi d'un tourbillon de sensations brûlantes. Il parlait avec beaucoup de diplomatie et arrivait même à glisser deux ou trois blagues qui fit rire l'assemblée entière.

- Mon mari souhaite s'assurer que rien ne pourrait se mettre en travers de lui, lança une voix féminine à côté d'elle.

La joie de Meredyce s'envola. Carlie, la femme regardait Klaus faire son discours le visage tristement fermé.

- Vous êtes un obstacle pour lui et il fera tout pour vous éloigner de lui, ajouta-t-elle en déviant son regard sur son mari qui bombait le torse à côté de Klaus.

- Pourquoi me dites-vous cela ? Demanda-t-elle d'un murmure.

Carlie inspira sans se départir de sa tristesse lisible aux yeux de tous.

- Épousez Tyler a été la plus grosse erreur de ma vie, confia celle-ci en la regardant enfin ; J'ai perdu quatre ans de ma vie. Tyler est obsédé par le pouvoir et rien ne l'arrêtera tant qu'il n'aura pas obtenu ce qu'il veut.

Elle marqua une pause pour applaudir.

- Klaus a l'air de tenir à vous, ne vous laissez pas perturber par les faux dires de mon mari sinon il parviendra à reprendre le contrôle de l'entreprise.

Meredyce demeura longuement songeuse. Les avertissements de Carlie étaient concis. Tyler ne voulait aucune femme dans la vie de Klaus au risque de perdre des intérêts stratégiques. Un dégoût marqua ses lèvres. Ce type était ignoble et ne valait pas mieux que les autres. Klaus était définitivement seul contre ses requins assoiffés de pouvoir. Une douleur serra sa poitrine.

- Et vous ? Pourquoi restez-vous avec lui ?

- Je n'ai pas l'intention de rester, dit-elle avec un sourire entendu ; J'attend juste que le plus impitoyable des hommes le mette à terre pour le quitter et tout recommencer.

- Qui vous dit que Klaus saura un jour les véritables intentions de votre mari ? S'enquit Meredyce en fronçant des sourcils.

Carlie esquissa un vague sourire d'espoirs.

- Oh mais il le sait déjà, j'en suis sûre.

Les mains tremblantes, Meredyce se mit à applaudir la fin de son discours en reportant son attention sur lui. Était-il vraiment au courant des intentions ignobles de Tyler ?

Gardant le silence elle lui offrit ses lèvres à son retour et esquissa un sourire tremblant. Tyler la méprisait tant que même Sanchez le remarqua sans commenter ce bref regard assassin posé sur elle.

- Que faites-vous dans la vie Meredyce ? Demanda la femme de ce dernier.

- Klaus lui a obtenu un poste dans les archives de l'entreprise, répondit Tyler par-dessus son verre de whisky.

Péniblement, Meredyce accusa l'insulte destinée à l'humilier.

- C'est un poste qui me convient pour l'instant mais je désire par-dessus tout m'occuper d'enfants.

- Oh quel beau travail ! Commenta la femme de Sanchez.

- Oui ça l'est, affirma Klaus en avalant son verre d'un trait.

- Mon ami toi qui ne veux pas d'enfants, tu vas être servi, lança Tyler en riant.

Quelques rires crispés l'accompagnèrent, seulement la tension qui habitait Klaus était si visible qu'aucun d'entre eux se risquèrent à commenter. La bouche sèche, Meredyce mordilla dans son toast rêvant là tout de suite s'endormir !

- Détrompe-toi Tyler, j'ai changé et les enfants sont devenus l'une de mes priorités, rétorqua Klaus en faisant signe au serveur de le resservir.

Meredyce cilla en relevant la tête. Un silence assourdissant tomba sur leur table. Tyler arborait un sourire crispé, mais au fond, Meredyce devinait aisément ce qu'il en pensait réellement.

- Et donc cette soirée porte sur les thèmes des enfants des quartiers sensibles ? S'enquit Sanchez pour détourner la conversation.

- Oui, déclara Klaus en lui prenant la main sous la table ; Elle me tient particulièrement à cœur.

Klaus avait-il réellement dit qu'il voulait des enfants ou était-ce une stratégie pour déstabiliser Tyler ?

La gorge nouée, elle se passa sa main libre dans ses cheveux pour se donner contenance. L'esprit embrumé, elle ne savait même plus depuis combien de temps la soirée avant commencé. La seule chose dont elle se souvenait c'était les paroles inquiétantes de Carlie qui feignait d'être amusée par les récits de son mari. Pauvre femme, songea-t-elle tristement en dévorant son bœuf sauce morille avec entrain.

- Tu as un appétit d'ogre, murmura-t-il à son oreille d'une voix douce.

Elle se tapota la bouche avec sa serviette blanche et se pencha près de lui, suffisaient pour sentir son parfum viril.

- Je pourrais dévorer n'importe quoi ce soir, confia-t-elle en essayant d'ignorer les problèmes qui s'enchainaient ce soir.

- N'importe quoi ? Fit-il en faisant mine d'être étonné.

- Oui, j'ai une faim de loup !

- Des petites fringales ? Hasarda-t-il alors qu'elle venait d'éclater de rire.

- Des petites fringale ? Répéta Meredyce en fronçant légèrement des sourcils.

Il se redressa avec nonchalance et passant son bras sur le dossier de sa chaise pour passer ses doigts dans son dos nu. C'était comme si le monde avait cessé d'exister autour d'eux.

- Oui, murmura Klaus avec une lenteur délibérée tout en lui caressant le dos ; par exemple des fraises, du chocolat...

De plus en plus intriguée par les mystérieux sous-entendus qu'il émettait avec flegme, Meredyce battit des cils lentement.

- Je rêve d'un bon cheeseburger avec des frites et...

Il éclata d'un rire puissant qui attira le regard de Tyler.

- Concernant les investissements pour les centres publiques et la télécommunications Klaus a quelques propositions à vous faire.

Meredyce le vit se rembrunir violement.

- Je ne pense pas que ce soit le bon moment pour ça Tyler, objecta Klaus en retirant sa main derrière son dos pour la poser sur la table ; Nous avons une table de réunion pour ça.

- Je voulais lui émettre tes hypothèses, rétorqua Tyler en redressant les épaules.

- Comme tu viens de le soulever, ce sont 《 mes 》 hypothèses.

La tension monta d'un cran entre les deux hommes. Tyler avait du mal à supporter l'humiliation et cherchait vainement de la dissimuler derrière un sourire de façade. Le regard de Klaus était sombre et menaçant. Encore une fois, Tyler venait de mettre un terme à leur conversation délibérément.

- Nous sommes en train de dîner avec nos compagnes pour une bonne cause, le moment est mal choisi pour parler affaires Tyler, conclut-il avec la plus grande fermeté.

Klaus était sur le point de passer par-dessus la table pour étrangler Tyler. Reprenant un contrôle total de la situation et reporta son attention sur Meredyce.

- J'ai des tas de choses à te dire cara mia, déclara-t-il alors en la regardant droit dans les yeux ; Je te parlerai quand nous serons seuls.

Elle acquiesça, silencieuse, la veine de son cou palpitant contre sa chair. Loin de savoir ce qui l'attendait ce soir...

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