Chapitre 42
Monsieur Wilher se racla la gorge en prenant son stylo.
- Pouvons-nous faire ça tout de suite ? Demanda-t-il en consultant sa montre.
- Un endroit fermé serait plus adéquate, lui fit-il remarquer.
Se gardant de montrer son impatience, Klaus se leva pour se diriger vers elle. Il lui prit la main sans plus d'explication et traversa l'hôtel escorté par un service de sécurité. Le directeur confia son bureau sans aucune hésitation.
- Tu veux bien m'attendre ici ?
- Klaus que se passe-t-il je ne comprends pas.
Malheureusement, Klaus n'avait ni l'intention de lui expliquer ni l'intention de sauter les étapes importantes qui l'attendaient après ce dîner.
- Un rendez-vous de dernière minutes qui n'était pas prévu, je vais essayé d'aller vite, lui promit-il en posant un chaste baiser sur sa bouche entrouverte.
Muette de stupéfaction, Meredyce n'eut d'autre choix que de se laisser choir sur une chaise et regarder la porte se refermer. Elle connaissait Klaus depuis six semaines et c'était bien la première fois de sa vie qu'il était aussi énigmatique. Chassant l'angoisse qui la tenaillait dans le bas-ventre Meredyce fixait la porte sans savoir dans combien de temps elle allait s'ouvrir.
- Commençons je vous prie, ordonna-t-il en retirant sa veste de smoking.
- Par pitié monsieur Kreighton, commença Wilher d'une voix hésitante, vous n'allez tout de même pas mettre un membre de votre famille à la tête de votre fortune.
- Non, rassurez-vous aucun membre de ma triste famille n'aura un centime de moi.
Wikher qui le connaissait depuis des années et qui avait été témoin des manigances de son père, poussa un soupir de soulagement.
Klaus posa un regard en oblique sur la porte en songeant à Meredyce. Il admirait sa façon de prendre leur relation avec du recul. Mais aujourd'hui Klaus voulait plus.
- Je veux mettre Meredyce Farella comme seule bénéficiaire.
- La jeune femme dehors ? S'étonne Wilher.
- Oui, affirma-t-il en inclinant sa tête.
Sceptique, Wilher jeta un vague regard sur la porte fermée.
- Monsieur Kreighton êtes-vous conscient que vous n'allez pas mourir dans l'heure et que vous avez le temps d'y songer.
Agacé par sa remarque qui visait Meredyce, Klaus rétorqua ;
- J'étais également conscient lorsque j'ai été accusé à tort d'un crime que je n'avais pas commis ; Et seule cette jeune femme ma rendu ma liberté, aussi je tiens à vous préciser que je suis totalement déterminé à la mettre sur ce testament.
D'abord choqué d'apprendre que c'était elle la mystérieuse inconnue qui avait témoigné pour lui, Wilher desserra sa cravate en se grattant la gorge.
- Très bien monsieur Kreighton.
Alors qu'il commençait un long récit sur les conséquences d'une telle décision, Klaus leva sa main pour le stopper.
- Je connais toutes les closes de votre récit monsieur Wilher il est temps d'en venir à la conclusion.
Klaus prit le dossier et rédigea les quelques lignes qui feraient de Meredyce la seule et unique bénéficiaire de sa fortune. Le moment était certes glauque et sinistre mais Klaus refusait que sa fortune et son entreprise tombe dans les mains de Tyler qui n'avait de cesse de feindre d'être un ami.
- Pour Tara, voulez-vous changer...
- Non, rien ne change pour Tara.
Klaus conclut son testament en recopiant mot par mot ce qu'il lèguerait à Tara.
Une fois terminé, Klaus signa le bat de la page et se leva.
- Wilher je vous remercie pour votre rapidité et votre professionnalisme.
L'homme rangea ses dossiers dans sa sacoche en cuir et lui serra la main.
- Votre nouveau testament sera précieusement gardé vous pouvez compter sur moi.
En ouvrant la porte à la volée, Klaus vit sa compagne se trémousser sur la chaise en tortillant ses doigts.
- Mademoiselle, murmura Wilher en s'inclinant.
Lorsqu'il disparut, Meredyce fronça ses épais sourcils roux.
- Tu viens...
Meredyce se retint de justesse, désireuse de connaître les raisons de tout ces mystères. Klaus Kreighton allait la rendre folle à coup sûr ! De retour dans salle principal, quelques couples venaient d'entamer un slow. Faisant mine de se diriger vers le bar, il la fit tournoyer sur elle-même pour mieux la piéger entre les couples.
- Je ne sais pas danser, prévint-elle en posant sa main sur son épaule.
- Je vais te guider cara mia, murmura-t-il exploitant son désir pour elle aux yeux de tous.
Grisée de toute part, Meredyce rejeta sa tête en arrière pour arrimer son regard au sien.
- Tu es bien mystérieux ce soir Klaus, lui fit-elle remarquée en suivant ses pas.
Il leva un sourcil sans répondre. Son large visage entièrement impassible la fit frémir.
- Mon dieu Klaus, commença-t-elle d'une voix tremblante ; Sais-tu à quel point c'est difficile pour moi d'être là, dans tes bras devant toutes ces personnes qui me dévisagent comme une...
Meredyce préféra s'interrompre en fermant les yeux.
- Je ne peux pas les empêcher de parler Meredyce mais je peux leur montrer que je ne suis plus le play-boy qu'ils pensent que je suis encore.
- C'est pour ça que je suis ici Klaus ? Demanda-t-elle en s'arrêtant soudain de danser ; Pour redorer ton image ?
- Je t'interdis de penser une chose pareille ! Grogna-t-il doucement.
Le cœur battant à tout rompre, Meredyce étrangla un hoquet lorsqu'il resserra ses doigts autour de sa taille.
- Pourquoi est-ce si compliqué pour toi de voir que je tiens à toi ?
- Parce que parfois le confort d'un mensonge vaut mieux qu'une triste et dure réalité.
Cette fois-ci ce fut à son tour de s'arrêter de danser pour la dévisager longuement.
- Ainsi tu penses sincèrement que nous deux..
- Klaus...coupa-t-elle en réprimant les larmes qui lui picotaient les yeux ; J'ai peur, je ne sais pas comment te le dire. J'ai peur de me réveiller un beau matin et que tout soit terminé. Je me moque de ton statut et ta fortune, tout ce que je veux c'est...être rassurée.
Lentement, Klaus reprit ses pas de danse alors que la musique semblait s'affiner dans ses oreilles.
- Une fille comme moi il y en a des milliers, reprit-elle les yeux larmoyants ; Elles rêvent encore et encore d'un prince charmant qui les délivrent mais qu'en est-il de l'amour ? Des conséquences d'une telle union ?
- Es-tu capable de me donner de l'amour Klaus ? Demanda-t-elle d'une voix tremblante.
- Plus que tu ne le crois, murmura-t-il en lui prenant le menton le regard déterminé.
Meredyce réprima un sanglot sans le quitter des yeux. Quand il passa son pouce sur ses lèvres elle inspira imperceptiblement alors que son corps commençait déjà à s'embraser.
- Je t'aurai quoi qu'il m'en coûte, déclara-t-il comme une promesse qu'il tiendrait.
Meredyce sentit son corps frémir. Tout son monde venait de basculer. Klaus avait sa propre façon de s'exprimer comme s'il avait peur de lui avouer ses sentiments. Comme s'il avait peur d'aimer. Une douleur qu'il ne pensait plus là, l'empêchait pourtant d'avancer. Klaus était comme lié à d'éprouvant souvenirs qu'il croyait avoir chassé. Mais Meredyce savait qu'il se voilait la face. Derrière cette façade d'homme froid se cachait un homme blessé.
- Tu m'auras, répéta-t-elle d'un murmure presque inaudible.
Le regard profondément ancré dans le sien, il s'apprêtait à lui répondre mais se redressa complètement en regardant derrière elle le regard empli de froideur et de dangereuses promesses. Meredyce avait le sentiment de ne pas avoir pu achever cette conversation et d'en tirer un maximum d'informations. Klaus restait de marbre et silencieux, tirant sur sa taille pour la plaquer contre son torse. Ce ne fut que lorsqu'elle se retourna qu'elle vit Tyler avec sa femme, se dirigeant vers eux tandis que l'homme qu'elle aimait profondément lui portait un regard cruel.
- Je t'aurai, affirma-t-il d'une voix vibrante de déterminations...
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