Chapitre 34
Bonsoir,
J'espère que vous allez bien ?
Je voulais vous remercier pour vos messages de soutien. Cela m'apporte beaucoup. Si j'ai écris ce message, c'est essentiellement pour faire comprendre à ces personnes qu'on ne peut pas s'approprier un travail de longue durée sans aucune once de gêne et de remord.
Je vous souhaite une bonne lecture.
Un gros bisous à tous.
Craignant le pire, Klaus suivit des yeux l'infirmière se diriger vers Tara pour lui donner des médicaments. Que pouvait-il espérer d'elle si elle était constamment sous anxiolytiques ? Désarmé il se leva en remarquant à peine les échanges que tenaient la directrice et l'infirmière. Il se contenta de quitter la chambre avec Meredyce en se passant une main sur son visage. Il la sentait tendue et inutile. Son beau visage l'apaisa, sa main contre la sienne lui apportait beaucoup de chaleur.
- Même si tu as l'impression de n'avoir rien pu faire, crois-moi Meredyce, tu m'as été d'une grande aide.
Ses grands yeux émeraudes affichaient un certain regret et une peine immense. Elle aurait aimé faire plus et ce simple constat suffit à ravager son intérieur. Cela dit, Klaus devait se montrer impassible et impitoyable pour la suite. En effet la directrice s'était présentée à lui avec une mine grave. Il devait mettre son désir pour Meredyce de côté et se concentrer uniquement sur Tara.
- Tu veux que je te laisse ?
- Non, refusa-t-il simplement en l'entraînant avec lui jusqu'au deuxième étage ; Je ne t'ai pas fait venir ici pour t'écarter au moment où la suite s'annonce plus complexe.
Meredyce resta dans la réserve et le suivit jusqu'au bureau de la directrice. Ses collaborateurs et amis avaient-ils la moindre idée de ce qu'il était en train de traverser ? Sans doute que non, songea-t-elle lorsqu'il lui tira le siège galamment. Klaus Kreighton dissimulait cette part de sa vie avec dextérité et une impassibilité égale à son regard qui reflétait rien d'autre qu'une épaisse couche de glace...qu'elle tentait de gratter un peu plus chaque jour. Lorsque la directrice pénétra dans le bureau, Meredyce sut tout de suite que la conversation allait devenir complexe et tendue. Car à peine la proposition de la femme tirée à quatre épingles étalée sur la table que Klaus rafla le document qui vola dans la pièce abruptement. Le ciel devint gris, un crachin de pluie s'abattit sur Palerme.
- J'espère que vous plaisantez ? Demanda-t-il alors d'une voix faiblement maîtrisée.
- Non, et je trouve que ce programme pourrait convenir à Tara.
- Non, lâcha Klaus catégorique.
N'osant à peine penser à la suite, Meredyce jeta un coup d'œil inquiet à la directrice qui venait de ramasser les documents. Si elle avait bien tout suivit, celle-ci proposait d'intégrer Tara dans un voyage de réinsertion sociale pour un mois complet avec d'autres filles. Jusqu'ici Meredyce trouvait la proposition à la fois comme un signe de désespoir et d'espoir.
- Tara est trop fragile pour la lâcher dans nature, reprit Klaus inflexible.
- Elle sera avec moi et dix autres filles, expliqua la directrice d'une voix posée ; Ce programme à pour but de faire découvrir autre chose aux filles, de les réintégrer dans la vie sociale. Cet exercice marche à 90% sur nos patientes.
- Mais Tara n'est pas comme les autres, contrat-il sèchement ; Vous savez qu'elle a une peur bleue d'aller dehors, d'être entourée d'hommes.
- Tara n'a pas peur des hommes en générale elle se punit depuis sept ans d'avoir enfreint le couvre feu du centre d'accueil, répliqua-t-elle toujours sur le même ton ; Elle croit que c'est de sa faute, elle pense qu'elle est responsable de ce qui lui est arrivée. Et si elle ne franchit pas les grilles de cet rétablissement elle demeura à jamais ici.
Il se leva en manquant de renverser le siège. Toutes les deux sursautèrent alors qu'il se dirigeait vers la fenêtre l'air désespéré.
- Monsieur Kreighton, reprit-elle en posant sa voix le plus doucement possible ; Aussi étrange que cela puisse paraître, je tiens énormément à la guérison de Tara. Étant son tuteur légal je ne pas l'emmener à ce voyage sans vous.
Comme il se contentait de fixer l'horizon le visage creusé, Meredyce décida d'intervenir.
- Et où se fera ce voyage ?
Alors qu'elle s'attendait à une destination comme Rome, Venise ou bien les États-Unis, Meredyce, horrifiée, aurait voulu disparaître sous terre.
Klaus tourna violemment la tête dans sa direction les yeux tellement noirs que la directrice ouvrit la bouche pour mieux la refermer.
- Et pourquoi pas dans la jungle ! Entourée d'aborigènes ! Rugit-il poings fermés.
Sa voix avait été si violente que la directrice porta une main sur sa poitrine comme si son cœur venait de se soulever.
- Monsieur Kreighton, je vous laisse les documents, regardez-les au moins, suggéra-t-elle en se levant.
Meredyce les prit et se leva. Après avoir embrassé Tara, ils quittèrent l'établissement dans un silence de mort. L'attention qu'il porta à sa conduite pour le retour la toucha au plus profond de son cœur. Même si une sourde colère l'empêchait de réfléchir correctement il n'en demeurait pas moins lucide.
- Merci de ne pas rouler trop vite, lâcha Meredyce dans l'espoir qu'il quitte sa torpeur.
Il se gara dans l'allée sans un mot. Dans la villa, c'est toujours silencieusement qu'il alla se servir un verre pour arpenter le grand salon, les sourcils froncés.
- Dis-moi ce que tu en penses Meredyce, dit-il enfin en se tournant vers elle.
Craignant que son avis le mette hors de lui, Meredyce tortilla ses doigts sous son regard appuyé voire impatient.
- Je pense que c'est une dernière tentative qui pourrait aider Tara.
Énigmatique, il devint indéchiffrable. Il dévia son regard sur les baies vitrées.
- Tu penses, répéta-t-il pensivement ; J'ai besoin de plus qu'une pensée Meredyce.
- J'ai lu le document dans la voiture, reprit Meredyce en ignorant sa remarque ; Elle sera logée dans une maison complètement aménagé pour les recevoir, elle ne sera ni obligée de participé aux excursion ni obligée de rester si ça ne lui convient pas. Tout sera pris en charge et...
- Tu penses que je réagis de façon brutale ? Coupa-t-il en venant vers elle.
- Tu réagis comme un frère protecteur, rectifia Meredyce en posant sa main sur la sienne ; Mais tôt ou tard tu vas devoir retourner à New-York et Tara demeura la même jeune femme apeurée et cachée quand tu reviendras lui rendre visite.
Alors qu'il s'apprêtait à rétorquer une défense qui à coup sûr lui donnerait raison, Meredyce reprit ;
- Ce que la directrice veut faire c'est exactement ce que tu essayes de faire avec moi.
L'homme passa de la colère à l'incrédulité en moins d'une seconde.
- Qu'est-ce que tu veux dire par-là ?
Meredyce réprima un soupir et leva sa main en l'air pour désigner la ville.
- La villa en Italie, dans un cadre magnifique dans l'espoir que la pauvre Meredyce qui n'a jamais rien vu...
- Non...non attend Meredyce c'est différent, coupa-t-il en articulant ; Je...
- Tu as dit toi-même que tu voulais que chacune de mes pensées deviennent réelles Klaus, as-tu tenter de connaître celle de Tara ?
Un lâcha un juron et se leva furibond. Il garda le silence incapable de répliquer. Encore une fois la belle américaine avait raison. Si elle était là, c'est uniquement parce qu'il avait voulu lui offrir une vision différente de la vie. Seulement Tara était encore plus fragile que l'était la femme assise derrière lui. Il devait l'admettre, Klaus n'arriverait à rendre personne heureux s'il continuait à vouloir conduire le monde de façon implacable. Lâcher du leste était peut-être la meilleure solution pour que Tara puisse un jour guérir.
- Tu as peut-être raison, lâcha-t-il enfin en reposant son verre sur la table en verre ; Je ne peux pas continuer à refuser les solutions que l'on me proposes et puis Tara est libre de choisir.
Lorsqu'il dévia son regard sur elle, la lueur étonné qu'il lut dans ses yeux le prit de court. Apparemment, Meredyce ne s'attendait pas à ce qu'il soit d'accord avec elle. Son visage d'ange se mit subitement à rosir.
- Laisse les documents sur la table, je vais y jeter un coup d'œil plus tard.
Impatient, il courba son index pour qu'elle s'approche. Saisi d'un trouble que seule cette jeune femme arrivait à lui faire ressentir, Klaus enlaça sa taille précautionneusement et l'embrassa avec fougue et impatience. La saveur de ses lèvres étaient si fraîche, si douce et sucrée. Klaus rompit l'étreinte pour humer son odeur.
- Tu es en train de me changer cara mia, chuchota-t-il à son oreille.
Elle frémit tout entière et lui sourire malicieusement.
- En bien ou en mal ?
- D'après toi, dit-il d'une voix rauque...
Agrippant sa chemise elle se mit sur la pointe des pieds pour quémander un baiser. Son téléphone sonna exigeant qu'il réponde. Déçue elle rejeta sa tête en arrière en exhalant un soupir agacé.
- Ne boude pas cara mia, je suis à toi dans une seconde.
Il marqua une pause dans laquelle Klaus lui exprima un récit de promesses ardentes...
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