Chapitre 23
Le lendemain matin c'est sidéré qu'il entra dans la chambre voisine à la sienne et la trouva là, étendue sur le lit après seize heures de sommeil en continu. Il ne pu s'empêcher de ressentir un pincement au cœur de la voir si fatiguée alors que dans ses yeux bleus turquoises noyés d'un vert émeraude, il pouvait y voir l'envie, une femme combative qui voulait sourire à la vie. Toute la nuit Klaus avait fait des aller-retour dans sa chambre pour s'assurer qu'elle allait bien. Il avait dû interrompre le cours de ses pensées à la fois intimes et inappropriées à plusieurs reprises au cours de la nuit. Combien de fois avait-il dû résister à la tentation de la caresser, de l'embrasser ? Combien de fois s'était-il réveillé tourmenté par le désir ?
Lâchant un juron dans la pénombre, Klaus boutonna sa chemise en se dirigeant vers le grand rideau et l'écarta pour laisser la lumière fendre la chambre. Hélas, la belle jeune femme dormait à point fermé, bouche en cœur, ses cheveux éparses sur l'oreiller. Klaus inspira bruyamment et décida de la réveiller. Autrement dit...il s'apprêtait à réveiller le désir qui le tenaillait.
D'abord il la secoua doucement. Rien. Il eut même peur qu'elle ne se réveille jamais avant d'écraser sa bouche sur la sienne, les yeux grands ouverts. Elle ouvrit les siens, battit énergiquement des cils comme un papillon sortit de sa chrysalide puis écarquilla les yeux.
- Bonjour la belle au bois dormant, chuchota-t-il en s'écartant pour se remettre sur ses jambes.
- Quelle heure est-il ? Demanda-t-elle d'une voix ensommeillé.
- Huit-heurte du matin.
Le papillon s'agita sur le lit pour rependre l'équilibre en jetant un regard ahuri autour d'elle.
- J'ai dormi...
- Seize heures d'affilés sans jamais te réveiller, termina-t-il à sa place en passant sa cravate autour de son cou.
Meredyce se tint la tête d'une main. Elle aurait pu ne jamais se réveiller tant ce lit était confortable. Ses lèvres lui piquaient. Le baiser ensorcelant de Klaus avait encore eu raison d'elle. Il avait cet air sans arrêt sérieux. En fait, Klaus avait le pouvoir d'intimider n'importe qui. Il avait même réussi à s'immiscer dans ses rêves. Son regard se posa sur elle encore plus pénétrant que la veille.
- Tu trouveras une nouvelle tenue dans la salle de bain, déclara l'homme au regard hypnotique ; Rejoins-moi quand tu seras prêté.
Oui très bonne idée, songea-t-elle le cœur battant à tout allure.
- Me...merci...
Il sentait si bon, il était si viril dans cette tenu qu'elle chancela sur le lit comme le petit chaperon rouge offerte au loup. Sa respiration s'accéléra soudain lorsqu'il s'approcha lentement d'elle et lui attrapa le menton.
- Tu te sens disposée à travailler tu es sûre ? S'informa-t-il en examinant son visage.
- Évidemment ! S'exclama-t-elle en feignant une attitude dégagée.
Il inclina la tête et disparu tout simplement.
Partagée entre la déception et le soulagement, Meredyce fila dans la salle de bain pour prendre une douche dans l'immense douche à l'italienne et profita des jets relaxants quelques minutes puis se drapa dans une serviette en coton. Son euphorie retomba la seconde suivante en apercevant sur le lavabo, des produis pour femme une brosse à dent et une brosse à cheveux. Combien de femmes étaient passées par cette chambre avant d'atterrir dans la sienne ? Un sentiment de dégoût marqua ses lèvres. Elle resserra la serviette autour de son corps, honteuse d'avoir crû qu'il s'intéressait à elle différemment des autres femmes. Refusant de craquer, Meredyce ravala son chagrin et prit la brosse à cheveux.
- Trésoro ? Tout va bien là-dedans ?
Inutile de faire éclater son chagrin à travers cette porte, songea-t-elle en regardant celle-ci dans le reflet du grand miroir. Elle passerait sûrement pour une pauvre gamine naïve et jalouse !
- Ou...oui tout va très bien.
Même à travers la porte, la force qui émanait de lui se diffusait dangereusement jusqu'à elle.
- Je t'ai acheté des huiles, une brosse à dent et a cheveux, tu les trouveras sur le lavabo.
Meredyce se figea, interdite. Elle se mordilla la lèvre inférieure le cœur battant sourdement contre ses tempes.
- C'est...Pour moi ?
- Pour qui d'autre ? Ça te plaît ?
Déboussolée, Meredyce porta ses doigts à sa bouche. Ainsi c'était pour elle ? Mon dieu quelle idiote ! En examinant la brosse, elle remarqua seulement là qu'elle était neuve.
- Tout est parfait merci ! S'exclama-t-elle d'une voix aiguë.
Elle l'entendit partir grâce à ses pas lourd sur le sol. Pressant le pas elle déballa le paquet et en sortit le contenu. Choquée par les sous-vêtements en dentelles, Meredyce les contempla longuement avant de se décider à la mettre. Tout en feu, prête à s'entrechoquer avec la glace, Meredyce descendit les marches ses chaussures à la main et fut ravie de constater que Klaus n'était pas insensible à sa nouvelle tenue. Et elle...rata la dernière marche sous le rire vibrant de ce dernier.
- Eh bien Meredyce....dit-il en se moquant gentiment d'elle.
Pour toute réponse elle le foudroya du regard.
- Tu es très belle dans cette robe, commenta-t-il des flammes jaillissant de ses yeux.
- Pourquoi une robe ? Pourquoi pas un tailleur comme les autres femmes ?
Il se rembrunit subitement.
- Parce que tu es différente, dio ! Veux-tu ressembler à ces femmes cupides qui espèrent fouler mon lit ?
Il jura entre ses dents.
- Oublie, je suis nerveuse, se justifia-t-elle en attrapant la tasse qu'il lui tendait, le regard glacial.
Ses mâchoires tressautèrent.
- Tu n'as pas à l'être.
- Bien-sûr que si ! S'agaça Meredyce en redressant le menton pour l'affronter.
Dépassé par son air cuirassé, Klaus haussa un sourcil.
- Sais-tu combien de femmes rêvent d'être un jour regarder par un homme comme toi Klaus ?
- Des milliers je suppose, répondit-il avec flegme.
Ulcérée, elle écarquilla ses beaux yeux verts.
- C'est dangereux, finit-elle par dire.
- Je suis dangereux, rectifia-t-il par-dessus sa tasse.
Elle soutint son regard. Craignant que la suite soit moins agréable que son réveil. Pendant des années elle s'était forcée à ériger des barrières pour se protéger des hommes. Aujourd'hui elle voulait savoir ce que ça faisait de rêver. Car qui ne rêverait pas de plaire à un homme tel que Klaus Kreighton ?
Il la désirait elle...une pauvre gamine des rues.
- Je suis dangereux Amore et toi...tu es la jeune femme qui a su toucher une partie de moi qui me dépasse.
Il contourna le plan de travail pour venir toucher son menton avec le bout de son index.
- Je ne devrais pas, murmura-t-il le regard en peine ; Tu as peur que je te brise...j'en suis incapable.
- Tu dis ça maintenant mais plus tard, quand tu te sera lasser de la petite étudiante éperdue tu te tourna vers autre chose.
- Tu te trompes Meredyce, se contenta-t-il de dire en caressant ses cheveux.
- Je n'aspire pas aux mêmes rêves que toi.
- Ça fait longtemps que je ne rêve plus, dit-il avec une ébauche d'un sourire furtif ; J'ai tout ce que je veux, Meredyce, je n'attend plus rien de la vie.
Vivement il encadra son visage en le penchant en arrière. Il coulait sur elle un regard rempli de détermination qui la laissa sans voix. Des fissures creusaient son visage comme s'il avait mal quelque part.
- Il est temps d'y aller, dit-il précipitamment en relâchant son visage ; Nous reparlerons de tout ça ce soir si tu es d'accord.
Elle acquiesça sans réfléchir.
- Il faut juste que je passe chez moi à l'heure du déjeuner, prévint-elle en attrapant son sac.
Il la rattrapa par le bras, l'air inquiet.
- Tu viendras ce soir n'est-ce pas ?
- Oui, je viendrais.
Il sourit furtivement à sa réponse. Meredyce n'avait pas l'intention de battre en retraite tout de suite. Il y avait quelque chose dans son regard qui la poussait irrésistible vers lui.
Ce soir ou demain, une chose était sûre, Meredyce voulait rêver encore. Elle voulait explorer cette partie d'elle qui voulait être regardée comme Klaus la regardait. Mais cet homme renfermait quelque chose de douloureux. Il lui suffisait de regarder ses traits tendus et sévères pour l'affirmer. Pourquoi se disait-il dangereux ? Qui avait bien pu le persuader d'être un monstre ?
Meredyce inspira profondément, bien décidée à le découvrir.
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