Chapitre 22
La tension monta crescendo lorsque les portes s'ouvrirent sur elle. Ce qu'il venait de se passer dans l'ascenseur ne serait pas sans conséquence, Meredyce le savait...
Klaus venait de lui offrir la belle expérience de sa vie. Elle avait d'ailleurs l'impression d'avoir goûté au péché interdit. Elle qui repoussait les hommes depuis qu'elle avait dix-sept ans ! Voilà qu'elle s'était abandonné dans les bras d'un don juan persuadé de pouvoir changer. De plus, il était celui qu'elle avait libéré, celui qu'il l'avait sauvé...
Le plus sage aurait été de faire demi-tour or elle ferma les yeux, et posa son pied hors de l'ascenseur. L'appartement était une pure merveille sur deux étages. L'intérieur était décoré avec beaucoup de magnificence. Il était vaste, d'une splendeur à couper le souffle. Comme un automate, Meredyce le suivit jusqu'au canapé en L les yeux en mouvement circulaire.
- Donne-moi ton manteau.
Meredyce s'exécuta encore émerveillée par la grandeur de l'appartement.
- C'est vraiment magnifique, commenta-t-elle en lui donnant.
- Je suis ravi qu'il te plaise trésoro, murmura-t-il impassible.
Il était si énigmatique qu'elle ne savait plus s'il s'en voulait de l'avoir embrassé ou s'il voulait recommencer. Il traça ses lèvres avec son pouce en les regardant avec une lueur mystérieuse dans le regard. À quoi pensait-il ?
Meredyce aurait tant voulu le savoir...
- Je dois passer un coup de fil, fais comme chez toi je n'en ai pas pour longtemps, dit-il précipitamment en s'éloignant d'un pas déterminé.
Lorsqu'il disparut, Meredyce avait deux choix. Soit elle reprenait le chemin de l'ascenseur pour disparaître. Soit elle restait ici...dans son antre. Sans savoir où cette folie allait la mener, elle tortilla ses doigts nerveusement tout en partant explorer cet appartement luxueux. Elle remarqua qu'il y avait certains cartons encore fermés. Comme s'il venait tout juste d'emménager.
- Non, je ne veux pas attendre, envoyez-moi ces dossiers sur-le-champ, lança-t-il au loin en passant comme une ombre noire.
Terriblement curieuse, elle s'approcha vers un carton à moitié ouvert et y trouva des dessins. Subjuguée, elle les admira en vérifiant qu'il n'était pas derrière elle. Était-ce lui l'auteur de ces fabuleux traits de crayon ?
Son cœur s'arrêta subitement de battre lorsqu'elle tomba sur elle. Une chaleur diffuse lui bloqua la respiration. Oui...c'était elle sur cette feuille. Son regard était comme ébauche mais elle se reconnaissait très clairement.
- Non...chuchota l'homme derrière elle.
- Je suis désolé, je ne voulais pas...
Il lui reprit les dessins des mains pour les remettre dans le carton.
- C'est moi ? Vous m'avez dessinée ?
Le grand et puissant Klaus Kreighton semblait mal à l'aise au point de se passer une main dans les cheveux.
- C'est juste une esquisse, marmonna-t-il.
- C'est vraiment magnifique, vous avez du talent.
- Je ne suis pas non plus Picasso, rétorqua-t-il en retirant sa veste.
- Vous avez du talent, répéta Meredyce en rougissant.
Il resta un instant muet en la dévisageant de la tête aux pieds.
- Alors un jour je te dessinerais sur une toile, décida-t-il sans même lui demander son accord.
L'idée d'être la muse de cet homme lui provoqua une énorme bouffée de chaleur incontrôlable.
- Très bientôt même, ajouta-t-il d'une voix rauque.
Il s'approcha pour poser sa main sur sa joue brûlante. Meredyce ravala son souffle.
- Pour le moment, je vais suivre les conseils de ton médecin, dit-il en retirant lentement sa main ; Viens, je vais te faire à manger.
- Je serais mieux chez moi, contrat-elle après avoir reprit ses capacités à réfléchir.
- Pas toute seule, ce n'est pas négociable.
Vaincue elle lui suivit jusqu'à la cuisine entièrement équipée et se glissa sur l'un des tabouret.
- Demain tu reprendras ton travail, ajouta-t-il en ouvrant le frigo ; Rien de ce qu'il s'est passé dans l'ascenseur me fera changer d'avis. Tu es une personne intelligente et très compétente.
Elle accueillit ce compliment avec un sourire timide. Mais elle n'en demeurait pas moins inquiète pour la suite. Elle connaissait Klaus depuis une semaine à peine et son cœur n'arrêtait pas de battre fort et à un rythme irrégulier chaque fois qu'elle croisait son regard.
- Tu dormiras dans la chambre supérieure, poursuivit-il comme s'il avait déjà avisé la suite de la journée ; Ne t'inquiète pas, je ne violerais pas ton intimité.
- Klaus je....
- Chut...murmura-t-il en se penchant sur la table de travail pour planter son regard ; Laisse-moi faire Meredyce, laisse-moi m'occuper de toi que je le veux.
- Sans me consulter ? Riposta Meredyce se trémoussant sur le tabouret embarrassée et sidérée par tant d'autorité.
- Personne ne t'a jamais accordé autant d'attention je me trompe ?
En plein dans le mile, songea-t-elle tristement. Personne ne lui avait accordé autant d'attention. Elle avait dû se débrouiller seule une bonne partie de sa vie. Personne ne l'avait encore choyé comme Klaus le faisait. Meredyce s'était habituée à vivre au jour le jour sans jamais attendre qu'on lui tende la main.
- Non, je me suis débrouillée seule jusqu'ici je ne sais pas....je ne connais pas...
Comme son esprit s'embrouillait, Meredyce posa ses doigts sur sa tempe. Prise de malaise elle vacilla même assise.
- Laisse-moi faire, répéta-t-il plus durement en la soulevant dans ses bras la seconde suivante.
Meredyce n'avait ni la force de résister ni l'énergie de le contredire. Il la déposa sur le lit comme une princesse et lui retira ses chaussures en les envoyant valser dans la belle chambre à coucher. Ses yeux devinrent subitement lourds. Bientôt, elle s'endormirait sur ce lit, chez Klaus Kreighton. L'homme qui venait de lui offrir son tout premier baiser.
- Tu mangeras mieux demain, l'avait-elle entendu lui dire.
Klaus se passa une main nerveuse dans les cheveux sans un mot et quitta la chambre sous le regard éperdue de la jeune femme. En fait...Klaus se faisait peur à lui-même. Il avait des réactions vives et inquiétantes. Il désirait l'embrasser encore mais voulait également prendre son temps. Il se sentait presque incapable de la laisser filer. Le sexe n'avait rien avoir avec les émotions qui se bousculaient en lui depuis des jours. Au contact de Meredyce, Klaus avait la sensation de découvrir une autre partie de lui. Et elle se révélait la plus terrifiante. En revenant sur ses pas il eut la curieuse sensation d'être moins seul. Il se passa une main sur son visage et exhala un soupir en rivant son regard sur les cartons. Klaus n'était pas un excellent peintre mais il se débrouillait suffisamment bien pour laisser apparaître sur une feuille blanche l'esquisse d'une femme et pas n'importe laquelle. Combien de fois avait-il regarder ce dessin avec un verre à la main...Seul...dans la pénombre. La perspective de la peindre sur une toile suffit à raviver la flamme qui le consumait. Et il avait une idée très précise de comment il la voulait sur ce tableau. Mais pour le moment, Klaus envisageait d'abord de la laisser tranquille. Du moins, il envisageait de mettre assez distance entre eux pour s'éviter une folie.
Car chaque fois qu'il l'avait en face de lui, il n'avait qu'une envie...l'embrasser jusqu'à en perdre le souffle.
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