Chapitre 12
Bonsoir,
J'espère que vous allez bien ?
Je suis navrée pour mes absences, j'ai eu de nombreux soucis ces derniers jours.
Je vous souhaite une agréable lecture.
Gros bisous !
Ignorant les cris excités de Betty, Meredyce se pinça les lèvres en se regardant dans le miroir. C'est elle qui l'avait convaincu d'y aller pour mettre un terme définitif à cette étrange situation. Meredyce mentirait si elle disait ne pas ressentir une sensation mystérieuse nouer son ventre. Monsieur Kreighton souhaitait la remercier avec un dîner et elle avait l'impression de s'offrir en sacrifice. Le regard énigmatique de cet homme la poursuivait sans relâche. Elle avait l'impression d'être happé par ses yeux bleus. Elle posa instinctivement sa main sur sa gorge car celle-ci était nouée. Elle avait opté pour une robe simple, sombre et cintrée.
- Tu es magnifique ! S'écria Betty en frappant dans ses mains.
La bouche sèche, Meredyce enroula son châle autour de ses épaules. Betty n'avait aucune idée de qui était Klaus Kreighton. Il avait la beauté du diable. Une détermination féroce qui ne laissait guère la place au refus. Pendant une fraction seconde elle regrettait amèrement de l'avoir fait sortir de prison.
- J'ai mal au ventre, murmura-t-elle le visage tordu d'une grimace d'inquiétude.
- Respire, conseilla Betty en la prenant à bout de bras avec un sourire rassurant.
Facile à dire, songea Meredyce en jetant un coup d'œil à l'horloge. Il était temps pour elle de partir. Elle préférait l'attendre en bas de l'immeuble. Il était hors de question qu'il pénètre dans son appartement.
- J'espère que tu me raconteras tout ! S'exclama Betty toute excitée.
Meredyce murmura un « oui » résigné et descendit les escaliers pour se poster devant la porte. Son cœur cessa de battre lorsqu'une voiture noire s'arrêta à sa hauteur. Il descendit, l'air à la fois surpris et mécontent.
- Ce n'est pas prudent de m'attendre ici, dit-il d'une voix grave ; Vous auriez dû rester à l'intérieur.
Meredyce serra les dents. Un frisson parcourut son échine à mesure qu'il dardait son regard menaçant sur elle.
- Je souhaite garder un peu d'intimité si cela n'est pas trop vous demander.
Un sourire fugace traversa sa bouche entourée de barbe. D'ailleurs elle s'étonnait qu'il ne l'ait pas rasé. Il tiqua en pinçant un sourire.
- Moi qui mourait d'envie de vous charger sur mon épaule, murmura-t-il en plongeant son regard dans le sien ; Vous êtes divinement belle Meredyce.
Ça y est...cette chaleur diffuse se remettait à se répandre dans son ventre.
- Venez...
Il ouvrit la portière arrière. Pendant un seconde elle songea à faire marche-arrière et il l'avait senti puisqu'il posa sa main dans son dos pour l'inviter à monter. Cette main était froide...elle pouvait le sentit. Si bien qu'elle frissonna en se glissant sur la banquette arrière. Il se glissa à côté d'elle. Meredyce était comme prisonnière.
Klaus referma la portière les doigts brûlants. Meredyce n'était pas seulement belle...elle était absolument magnifique. D'une beauté dangereuse. Lui-même avait failli perdre le contrôle lorsqu'il l'avait vu sur ce trottoir, seule, vêtue d'une robe élégante et sombre. Seul son châle rouge bordeaux faisait ressortir ses beaux yeux bleus. Ses cheveux étaient incroyablement longs et Klaus avait remarqué qu'ils étaient bouclés. Klaus aperçut subrepticement ses genoux et ses mollets pâles qui se révélaient doux comme du satin. Une bouffée de désir indomptable l'empêcha d'émettre le moindre son. Un désir qu'il n'avait pourtant pas le droit de ressentir car cette jeune créature avait encore l'innocence de la jeunesse. La bête qui sommeillait en lui se réveilla alors plus cruelle que jamais. Car en dépit de cette petite voix dans sa tête qui lui ordonnait de revenir à la raison, Klaus huma le délicieux parfum de la jeune femme au teint lisse.
- Promettez-moi qu'après cette soirée, vous me laisserez tranquille, murmura-t-elle en fermant brièvement les yeux.
Klaus en fut incapable à la seconde où son regard se plongea dans le sien.
Il renversa la paume de sa main pour caresser sa joue et put la sentir frémir à son contact.
- Meredyce je ne peux pas promettre des choses que je ne suis pas sûr de tenir, chuchota-t-il alors en baissant sa main pour la fermer en poing contre la banquette.
Mortifiée elle le dévisagea la bouche involontairement exposée comme une tentation dangereuse. Elle marmonna quelque chose d'inaudible et tourna son regard vers la fenêtre. Il remarqua alors qu'elle tortillait nerveusement ses doigts sur ses genoux. Sa respiration se faisait plus haletante à mesure que la voiture roulait dans les quartiers réputés de Manhattan. Quand une boucle tomba sur son épaule, Klaus ressentit un soupçon de regret de devoir la partager avec d'autres. Mais enfin ! Qu'est-ce qui lui prenait de songer à elle comme si elle était à lui ! Se maugréa-t-il intérieurement en foudroyant son chauffeur qui n'y était pour rien dans la tournure que prenait ses pensées. Si un paparazzi avait le malheur de se trouver dans les parages, Klaus voyait déjà les gros titres de la presse le lendemain. " L'ex-prisonnier Klaus Kreighton en compagnie d'une jeune femme, qu'elle prenne garde ! "
Voilà la réputation qu'il avait bien voulu montrer. D'un geste impatient il lui prit la main pour sortir de la voiture. Le loup croquait toujours ses victimes, mais ce soir, il ferait une exception. Car derrière ce regard, une lueur de vulnérabilité brillait dans ses yeux captivant.
Le directeur de l'établissement lui réserva un accueil cérémonial. Une fois installés dans un endroit tranquille à l'écart des autres clients, Klaus commanda une bouteille de chardonnay et prit commande. Il ne lui laissa guère le choix de choisir.
- Vous savez monsieur Kreighton, commença-t-elle en posant ses avant-bras sur la table ; Bien que je ne sois pas née dans un milieu aisé, je sais encore lire une carte.
- Je n'en doute pas trésor, répliqua Klaus ravi que ce petit surnoms lui donne chaud aux joues ; Mais dans ce genre de menus, les présentions sont traîtres, elles peuvent induire en erreur. Je tiens à ce que vous vous régaliez.
Meredyce sentait son cœur battre déraisonnablement et ça depuis qu'elle l'avait observé s'approcher d'elle sur ce trottoir sombre dans cet élégant costume. Elle ne parvenait plus à contrôler ses battements. De plus son regard pénétrant prenait plaisir à la déstabiliser.
- Et si je n'aime pas, lui défia-t-elle.
Il se pencha en avant, impassible, mains croisées contre son menton.
- Alors je serais obligé de vous inviter à dîner...une deuxième fois.
Un sourire s'incurva sur ses lèvres. Meredyce avait l'impression que son sang ne parvenait plus à son cerveau.
- Alors je vous fais confiance, murmura-t-elle en se redressant.
- Monsieur Kreighton, voulez-vous garder la bouteille à disposition ? Demanda le serveur en se tenant droit comme un piquet.
- Laissez-là voulez-vous, je me charge du reste.
Le serveur déposa la bouteille et s'en alla.
- Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis à propos de ce dîner ? Demanda-t-il en lui servant du vin.
- Vôtre détermination, avoua-t-elle en refoulant la tentation de tremper immédiatement ses lèvres dans son verre.
Il sourit de nouveau mais cette fois-ci avec arrogance.
- Pourquoi l'idée de dîner avec moi vous déplait tant ?
- Parce que je ne comprends toujours pas ce que je fais ici et les raisons qui vous motives à persister.
Son masque froid et dur remplaça son sourire. Il reposa lentement la bouteille sur la table sans la quitter des yeux.
- Je n'ai aucune motivation, répondit-il d'une voix grave ; Vous m'intriguez Meredyce.
Timidement, elle replaça une mèche derrière son oreille.
- Il n'y a rien d'intriguant chez moi monsieur Kreighton, je vous assure.
- Et bien moi je crois le contraire, murmura-t-il en la regardant droit dans les yeux, comme s'il cherchait à fouiller son âme.
- Alors c'est pour cette raison que je suis ici ? Demanda-t-elle incrédule ; Parce que je vous intrigue ?
Impassible il prit son verre de vin pour le porter à ses lèvres dures.
- Vous êtes bien la première femme à essayer de comprendre pourquoi elle est assise avec moi autour d'un bon dîner.
Curieusement, Meredyce sentit une pointe amère se resserrer autour de son cœur. Évidemment à quoi elle s'attendait ? Il devait avoir un nombre de conquêtes record.
- Vos entrées monsieur.
Le serveur créa une diversion dans laquelle, Meredyce puisa dans ses dernières défenses pour reprendre ses esprits. Car la soirée promettait d'être longue...
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