Chapitre 1


𝗔𝗧𝗧𝗘𝗡𝗧𝗜𝗢𝗡 !

𝗢𝗘𝗨𝗩𝗥𝗘𝗦 𝗦𝗢𝗨𝗦 𝗣𝗥𝗢𝗧𝗥𝗘𝗖𝗧𝗜𝗢𝗡𝗦 𝗗𝗘𝗦 𝗗𝗥𝗢𝗜𝗧𝗦 𝗗'𝗔𝗨𝗧𝗘𝗨𝗥.
𝘾𝙤𝙥𝙮𝙧𝙞𝙜𝙝𝙩 ©A.S SYLA, 2018 - Auteur Wattpad Lamiss141

« toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. » 



Les première feuilles du printemps commençaient déjà à revêtir les arbres. Alors qu'elle sortait de l'obscurité totale, Meredyce profitait du soleil pour se remettre de sa nuit blanche. Elle releva la tête vers les passants de central Park. Elle jalousait leur bonheur inscrit sur leurs visages. De ces couples qui s'enlaçaient. Mais ce qu'elle détestait le plus au monde c'était de devoir subir les regards de ces inconnus comme si elle était une pauvre créature abandonnée sur ce banc chaque matin depuis un mois. Était-ce si difficile pour eux de deviner qu'elle était dans une immense phase de peur ? Devait-elle crier pour être entendue ?

Chassant ses songes ridicules d'un geste furtif de la tête, Meredyce reporta son regard sur le questionnaire qu'elle préparait depuis un mois. Inspirant profondément, elle gomma l'une des questions pour la remplacer par une autre. Ce qu'elle s'apprêtait à faire était sans doute une erreur. Mais elle devait le faire. Si Betty entendait ses pensées elle la tuerait sur-le-champ. Meredyce faisait pourtant son possible pour faire taire cette petite voix qui lui rappelait sans cesse cette nuit de juillet. Cette nuit où sa mère lui avait asséné le coup fatal d'une longue vie éprouvante.

- Tu songes toujours à y aller ?

Meredyce cacha son questionnaire quand la présence de Betty lui imposait dorénavant le doute.

- Oui, dit-elle d'une voix incertaine.

- Tu es tombée folle ! S'écria Betty en attirant le regard des passants ; As-tu au moins songé aux répercutions sur ton mentale !

- Oui, et j'ai fini par en conclure qu'il ne peut pas être atteint plus qu'il ne l'est déjà.

Betty écarquilla les yeux.

Même si Meredyce détestait ce genre de dispute avec son amie, elle était la seule sur qui elle pouvait compter. Devoir se battre contre elle ne lui plaisait guère.

- Tu te rend compte de ce que tu comptes faire ? Gronda Betty en visant son questionnaire ; Aller interroger un tueur sur ses conditions en prison tout ça pour...

- Tu n'y étais pas ! S'écria Meredyce au bord des larmes ; Imagine que ce ne soit pas lui ? Mon témoignage n'a même pas été entendu à l'époque et si l'homme que l'on a mit en prison n'était pas le vrai assassin ?

Betty roula des yeux comme si elle était folle.

- Il a été jugé coupable dois-je te le rappeler ?

- Ce n'est pas lui, lâcha Meredyce en refermant son cahier ; Il y avait trois hommes ce soir-là.

Dans le désespoir, Meredyce se leva du banc, manquant de bousculer un passant. Pourquoi personne refusait de l'entendre.

- Et sur les trois qui te dit que ce n'était pas lui ?

Meredyce s'arrêta en fermant les yeux. Elle se souvenait encore de sa mère qui l'avait enfermée dans une pièce...seule jusqu'à ce que ce couple ne vienne s'allonger sur ce lit en velours. Honteuse encore de les avoir regardé goûter au plaisir de la chaire, elle grimaça en se frottant la joue pour effacer cette image de sa mémoire en vain...

Le reste n'était pas aussi clair qu'elle ne l'aurait voulu. Mais elle pouvait entendre encore cette voix s'érailler sous la colère et de ce regard sous l'ombre...planté dans le sien. Il est vrai que la pénombre ne l'avait pas aidée à déterminer le visage de l'homme mais c'est lui qui avait été arrêté, elle en était sûre. Klaus Kreighton...était peut-être l'assassin mais pour en être sûre Meredyce devait le voir en personne.

- Qu'est-ce qui te laisse penser ça ? Demanda Betty d'une voix douce.

- Mes cauchemars, murmura-t-elle en se retournant pour la confronter ; Je revois sans cesse cette main, ce bras tenant l'arme et la pointer sur cet homme.

Meredyce secoua de la tête.

- Puis il y a cette autre main, reprit-elle en se tenant la tête ; l'un des trois hommes a poussé la table pour me cacher et elle était différente de celle qui tenait l'arme....et...

- Meredyce arrête, coupa Betty en posant ses mains sur ses épaules le visage peiné pour elle ; Tu réfléchis trop et je pense que tu devrais rester en dehors de ça.

- Et si Klaus Kreighton n'était pas le coupable ?

- Si c'est le cas...cet homme à les moyens de sortir plus tôt, du plus si tu lisait autre chose que ton questionnaire tu saurais que son procès en appel à...

- Réduit sa peine mais pas suffisamment si ce n'est pas lui le coupable cela reviendrait à conduire un innocent sur la chaise électrique ! Je ne suis pas ce genre de personne du moins je me suis fait la promesse de ne jamais devenir comme ma mère.

Betty poussa un soupir qui en disait long sur la phrase qu'elle était sur le point d'émettre.

- Meredyce, commença-t-elle d'une voix ferme ; Et s'il te reconnait ? S'emporta-t-elle en levant les mains en l'air.

Cette question demeurait encore sans réponse. Mais au plus profond d'elle, Meredyce était quasiment certaine qu'elle était une inconnue aux yeux de cet homme. Il faisait trop noir ce soir-là et les années avaient passées.

- Aucun risque, dit-elle enfin.

Betty ne voulait pas lâcher l'affaire. Mais Meredyce s'était préparée à ce moment depuis si longtemps qu'elle ne voulait pas douter. Pas maintenant. Pas aujourd'hui.

- Tout ira bien Betty, la rassura-t-elle d'un sourire ; Le directeur de la prison m'a dit que je craignais rien.

- Ce n'est pas ça qui m'inquiète, répliqua Betty ; C'est de savoir que peut-être tu pourrais te retrouver en face d'un meurtrier.

- Il ne pourra pas me faire de mal, murmura-t-elle en regardant l'heure sur son téléphone ; J'ai besoin de savoir Betty.

Alors qu'elle s'engageait dans les foules de promeneurs, elle entendit la voix de Betty résonner dans ses oreilles.

- Tiens-moi au courant ! S'écria celle-ci.

À bord du taxi, Meredyce tenait son cahier fermement entre ses doigts. Le trajet en direction de la prison semblait s'éterniser. Un filet de sueur tomba contre sa tempe. Le chauffeur du taxi jetait des coups d'œil dans son rétroviseur. Meredyce baissa la tête vers son cahier. Elle vérifia sa tenue quand l'énorme bâtisse se révéla à elle plus terrifiante que sur les photos.

- Mademoiselle Farella, je suis le directeur de la prison, se présenta l'homme tiré à quatre épingles ; C'est une plaisir d'accueillir une étudiante dans notre établissement.

Écarquillant les yeux sans le vouloir, Meredyce mit un temps fou à lui répondre. Petite menteuse ! Lui aurait crié sa mère.

- Merci, murmura-t-elle en redressant les épaules pour se donner du courage.

- Venez, nous allons passer par l'arrière-cour.

Le cœur battant à tout rompre elle le suivit flanquée de deux agents de sécurité.

Son cahier tomba à ses pieds quand deux détenus dans la cour la sifflèrent suivit de commentaires qui alarma d'autres hommes. Meredyce regardait droit devant elle, parvenant difficilement à ignorer la concupiscence perçant le regard de ces détendus. L'estomac noué, elle pénétra dans la prison et dut subir une fouille qui ne laissa pas le gardien indifférent. Elle se recula farouchement lorsqu'il chercha à glisser ses mains vers ses collants. Le regard qu'il lui porta était mi-figue mi-raisin...de quoi alerter le directeur.

- Venez mademoiselle Farella.

Récupérant ses affaires, Meredyce sentit le point dans son estomac se transformer en un gouffre géant.

- En quoi consiste votre questionnaire ?

- Les conditions de vie des prisonniers.

Le directeur lui adressa un regard sceptique ce qui l'obligea à le complimenter très vite.

- Selon certains témoignages que j'ai pu retenir, cette prison est la plus sûre et la meilleure des États-Unis, commença-t-elle avec un sourire ; Je n'ai pas hésiter une seule second sur mon choix.

Fièrement, il redressa les épaules avec un sourire arrogant.

- Pourquoi Klaus Kreighton ? Demanda-t-il alors en passant une carte magnétique dans le système d'ouverture.

- Il me semble que c'est le moins cruel de tous, répondit-elle avec hésitation.

Il pouffa.

- Détrompez-vous mademoiselle Farella, contrat-il en ouvrant la lourde porte ; Klaus est dans les quartiers de haute sécurité.

Le sang de Meredyce se figea.

- Mais...selon les dires son dossier est en cours d'examinassions, bégaya-t-elle en restant sur le seuil de l'entrée ; Les preuves contre lui pour le meurtre de Jaspen s'amenuisent n'est-ce pas ?

Le directeur esquissa un sourire contrit.

Mon dieu ! Avait-elle fait une erreur monumentale en s'engageant ici ? Et si c'était vraiment le meurtrier de ce banquier qui d'après les journalistes, était véreux et loin d'être blanc comme neige.

- Oh il n'est pas dans cette section pour son crime mais pour les détenus qu'il a envoyé à l'hôpital.

Meredyce frémit, dévisageant le directeur avec inquiétude. Celui-ci l'invita à le suivre en ouvrant la lourde porte. L'endroit était froid, et sombre. En balayant la salle, elle remarqua qu'il n'y avait que trois cellule et l'une d'entre elles était tout au fond. Le silence manqua de l'étouffer. Son cœur palpitait si vite qu'elle crut mourir. Ses doigts fourmillaient. Le directeur lui adressa un sourire en coin et referma la porte sans qu'elle ne s'y attende. Elle se rua dessus en essayant de l'ouvrir complètement affolée d'être seule dans cette pénombre qui lui rappelait celle de ces cauchemars.

- Il va revenir...lâcha une voix masculine au son très grave et presque assassin.

Meredyce ferma les yeux, le souffle coupé et décida de se retourner. Dans la noirceur et les faibles lueurs qui filtraient, Meredyce put entrevoir que deux mains posées entre les barreaux.

- Approchez...

Bien que bas, le son de voix était profondément inquiétant. Elle reprit son souffle et s'approcha d'un pas puis deux. Ces mains...avait-elle vraiment besoin de s'approcher plus pour les détailler ?

- Vous êtes l'étudiante ? Allons ! Vous n'avez pas de voix ? S'impatienta l'homme d'une voix plus forte.

Malgré elle, Meredyce sursauta et déglutit avant de s'avancer.

- Je suis l'étudiante et...

- De quoi avez-vous peur ? Coupa-t-il d'une voix rauque ; Je suis enfermé dans une cage, si vous voulez me poser vos questions il va falloir avancer petite.

Meredyce refusa de s'indigner devant son mépris. Elle ouvrit simplement son cahier et par malheur son crayon à papier tomba...roula vers lui. Il ne le ramassa pas. Il attendait qu'elle avance tout simplement. N'ayant plus d'autre choix, Meredyce s'avança jusqu'à la cellule et quand sa silhouette émergea des ténèbres, elle fit face à un large torse impénétrable, un regard insondable fendu par des rides sévères, une bouche tordue par une haine contenue. Son regard fissuré d'un bleu sombre la fit reculer mais elle continua tout de même à le détailler. Il la surplombait de toute sa hauteur, ses cheveux rasés court...son nez droit couvert d'une légère bosse qui laissait deviner qu'il était cassé. Puis enfin, alors qu'elle ne sentait plus son cœur battre, Meredyce trouva néanmoins le courage de regarder son bras dont la manche retroussée révélait l'aboutissement d'un tatouage effrayant.

Meredyce baissa les yeux en se pinçant furieusement les lèvres.

- À qui ai-je l'honneur ? Murmura-t-il d'une voix sombre mais percé de volupté.

- Meredyce Farella, répondit-elle les yeux baissés sur son cahier.

- Meredyce...répéta-t-il d'un petit chuchotement.

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