5-[LE CAPORAL]

Je me réveilla dans mon lit. En cette chaude journée d'été, le soleil transperçait mes rideaux pour venir sur mon lit. Je m'ettira, trouvant cette chaleur plutôt fort plaisante. Après une bonne quinzaine de minutes, je décida de me lever pour me préparer.

Je me coiffa et m'habilla directement en tenue de combat. Je m'étais rapidement habituée aux sangles et elles ne me serraient plus du tout. Après avoir enfilé mes bottes, je sortais de ma chambre.

Je retrouva Ed et Thomas dans l'escalier qui m'attendaient, ilpatiament visiblement.

- << [t/p]! C'est pas possible, t'es encore en retard!
- Ed, voyon tu sais bien que notre très chère [t/p] est une pro pour arriver à l'heure. >>

Thomas avait prononcé ces derniers mots d'un ton incroyablement ironique. Faut dire qu'il n'avait pas tord: en général je ne sais comment je faisais mais j'arrivais presque toujours en retard malgré mes efforts.

- << Pff, c'est juste vous qui êtes en avance je suis sûre!
- Toi alors... >>

Thomas et Ed éclatèrent de rire, vite suivis par moi. On rigole souvent pour rien tous les 3, c'est ce qui rend notre amitié tant agréable à mes yeux.

Sans plus attendre on descenda pour aller manger au réfectoire. Encore une fois, Sacha était déjà attablée en train d'engloutir un monticule de nourriture de toute sorte. Malgré son appétit tant vorace qu'il aurait pu faire peur, Sacha était extrêmement sympa et drôle. On décida donc de manger avec elle.

Le repas se passa bien: on fut rejoint par Conny, Eren, Mikasa et Armin. On rigolait beaucoup tous ensemble, je les considérais déjà comme mes amis! Une fois notre petit-déjeuner engloutis, on se sépara. Alors que nous partions, je me rendis compte que j'avais oublié ma veste dans ma chambre. Je laissa donc les gars partirent de leurs côté et m'empressa de rejoindre ma chambre et récupérer ma veste.

Une fois cela fait, j'entrepris de rejoindre Ed et Thomas. Ou plutôt d'essayer de les rejoindre. Mince, ils m'avaient dit qu'ils partaient avec Conny et Sacha au terrain numéro 4 mais je ne savais pas où cela se trouvait. Je ne pouvais bien entendu pas compter sur mon sens de l'orientation qui était tout simplement inexistant. J'avais pourtant affirmer à Ed le premier soir que se repérer ici serait plus simple que dans notre ville! Et puis tant pis, je décida de marcher un peu au pif, espérant trouver par un heureux hasard ce fameux terrain.

Au bout de 15 minutes, je finis par abandonner. Je tournais en rond et ne savait même plus où était le réfectoire. Totalement découragée, je regardais mes pied d'un air énervé, sans me concentrer sur mon chemin. Je longeais un mur et, arrivant à la fin de ce dernier, tourna à ma droite quand tout d'un coup...

- << Aiee! Vous pouvez pas faire attention!
- Ce serait plutôt à toi de faire attention, gamine. >>

Je leva les yeux: cette voix me disait vaguement quelque chose. Quelle ne fût pas ma surprise lorsque je vit le Caporal Chef Livaï me regarder de haut (si si c'est possible).

- << Ca-Caporal Chef!
- Tch. Même pas le salut?
- Exc-Excusez moi! >>

Mais pourquoi je begaille moi, j'ai l'air débile! Je me dépêcha de faire le salut, poing sur le cœur, sous le regard froid de mon supperieur.

- << Et bien voilà, c'est déjà mieux comme ça.
- ...
- Bon, c'est que j'ai pas que ça à faire moi. Au revoir, [t/p]. >>

J'y crois pas! Il avait retenu mon nom! J'étais plutôt contente: ça voulait dire que j'avais dû me faire remarquer à l'entraînement d'hier! Il allait s'apprêter à partir lorsque je trouva le courage de lui poser cette question.

- << Ca-Caporal-Chef?
- Mmm?
- C'est par où le terrain d'entraînement 4? À vrai dire je sais même pas où je suis...>>

Ok, je passais définitivement pour une débile. Le Caporal semblait penser de même car il me répondit.

- << Tch, faut quand même être une sacrée idiote pour se perdre, c'est pas si grand que ça ici... Bon suis moi gamine c'est par là. >>

Mmm pardon? Pas si grand que ca? Pouahah mais quel humour c'est incroyable! Plus sérieusement, il avait vraiment l'air agacé. Peut-être que je n'aurais pas du lui demander? Puis je me rendis compte qu'il allait vers une direction complètement opposée à celle que je prenais. J'étais vraiment nulle mon dieu!

- << T'as de la chance que j'allais dans la même direction, sinon tu peux être sûre que je t'aurais laissé croupir là bas.
- Ça c'est sympa dis donc.
- Je te demande pardon? >>

Merde. Qu'est-ce qu'il m'avait pris de dire ça? Encore une fois j'avais du mal à retenir ma spontanéité: je disais presque tout ce que je pensais à haute voix sans m'en rendre compte! Il me dévisageait d'un regard si noir que je cru que j'allais mourir de peur sur place.

- << Je-je disais que c'était sympa de ne pas me laisser seule là-bas bien sur!
-Mmm, tch. >>

Décidément, il ne sait que parler en onomatopées ou quoi? Bon au moins je m'étais à peu près rattrapée pour la gaffe... quoique mon excuse était pas ouf et à en juger sa tête il ne l'avait pas du tout cru. On continua la route en silence. Au bout de quelques minutes, on arriva au terrain.

- << C'est ici.
- Merci... >>

Il n'avait même pas attendu que je lui réponde! Il était déjà partis d'un pas très pressée. Je n'y fit pas attention et partis rejoindre mes amis. Ils n'avaient sans doute pas dû voir que le Caporal m'avait accompagnée et j'en étais contente. Je ne sais pas pourquoi, mais l'idée qu'ils me voient à la compagnie de cet homme me gênais vraiment. En arrivant vers eux, ils m'annoncèrent qu'ils m'attendaient pour commencer une séance de remise en forme: abdos, pompes, gainage... on y passa au moins une heure. Puis on alla manger avec toute la 104ème brigade d'entraînement.

***

Il était maintenant 21h. L'entraînement de l'après-midi était un entraînement au corps à corps. À vrai dire, je ne voyais pas trop à quoi cela nous servirait en cas d'attaque de titans mais soit, ça permet quand même de travailler les muscles. Encore une fois, certains comme Mikasa, Reiner ou Annie restaient imbattables. Chose étrange: le Major Erwin Smith était encore là. Je me demandais vraiment ce qu'il trouvait d'intéressant à nous regarder, sans compter qu'il est, d'après ce que j'ai compris, censé faire partie du Batillon d'Exploration, ce qui ne donne normalement pas le temps nécessaire pour regarder des recrues s'entrainer. Enfin bon, je suppose qu'il ne doit pas y avoir de mission en ce moment. Le soir nous avons à nouveau manger avec toute la 104ème brigade.

J'étais en train de monter les escaliers lorsque Sacha m'interpella.

- << Oi! [t/p]! [t/p]!
- Sacha?
- Vient avec moi, je dois te parler. >>

Je la suivie, interloquée. Elle me guida à sa chambre et me fit entrer. Elle arborait un air sérieux, ce qui me surprenait venant d'elle.

- << Qu'est-ce que tu veux me dire Sacha? J'espère que c'est important, je suis fatiguée et j'allais me coucher.
- En effet c'est plus ou moins méga important. Tu vois j'étais dans la réserve pour essayer de chiper à manger
- T'es sérieuse? Faut que tu arrêtes!
- Oui je sais mais ne t'en fait pas, de toute manière ça été un échec de la mission. Enfin c'est pas le plus important. J'ai entendu le Major Erwin et le Caporal Chef Livaï discuter... et ils discutaient de toi [t/p]. De toi ainsi que d'Ed et Thomas.
- Comment? Ils disaient quoi?
- Euh... je...>>

Comme elle semblait hésiter, je l'encouraga à continuer. Elle me lança un regard mal-à-l'aise avant de poursuivre.

- << Le Caporal ordonnait au Major de lui dire la vérité à votre propos... à propos de votre passé... >>

Mon sang ne fit qu'un tour. Déjà, cela voulait dire que le Major connaissait notre passé qui était loin d'être des plus honorables. Ensuite, est ce que le Major avait dit la vérité au Caporal? Et est ce que Sacha avait entendu cette vérité? Voyant que je restais silencieuse, elle poursuiva.

- << Le Major a refusé d'en parler alors le Caporal s'est énervé tu vois... il a dit qu'il ne voulait pas s'occuper de vous 3 s'il ne connaissait pas votre passé.
- S'occuper de nous? Mais comment ça?
- Je ne sais pas [t/p], le Caporal est partit après ça. >>

Qu'est-ce que ça voulait dire? J'étais rassurée que le Caporal ne connaisse pas notre passé mais que voulait'il dire par "s'occuper"? D'un hochement de tête je remercia Sacha avant de partir dans ma chambre. Je n'allais pas en parler tout de suite à Ed et Thomas: je ne voulais pas les inquiéter tant que je n'en savais pas plus.

Ce soir là, j'eus beaucoup de mal à m'endormir. Je n'arrêtais pas de penser au Caporal... enfin à la phrase qu'il avait dit bien sur! Je m'endormi tard malgré ma fatigue et fit, encore une fois, un cauchemar de mon passé.

Il y avait des mains. Des mains, et du sang. Elles cherchaient à s'agripper à moi en m'écorchant la peau. En même temps, des voix résonnaient dans ma tête et mon corps comme des échos. Elles me demandaient pourquoi nous étions si cruels. Pourquoi nous leurs avions fait connaître ce destin. Puis tout devint noir. Je distinguais alors des visages familiers. Justes des visages, transparents, flottant dans le vide de mon esprit. Ma mère, mon père, ma sœur. Ils me répétaient qu'ils auraient préférés que je les accompagnes plutôt que de voir celle que j'étais devenue dans cette vie d'horreur que je m'étais construite. Ils s'approchaient de moi. Ils étaient près. Très près. Trop près.
Des mains, seules, sans corps, apparaissaient en dessous d'eux et cherchaient à entrer en contact avec ma peau. Je devais reculer, partir, crier, mais je ne pouvais rien faire. J'étais tétanisée dans ce trou noir qu'est ma vie. Seule face aux fantômes de mon passé. Les mains touchèrent finnalement mon corps. Elles m'aggripaient, me tiraient, me griffaient. Je sentais la chaleur d'un liquide couler le long de ma peau, immobile. C'était mon sang. Rien, je ne pouvais rien faire. Tout comme tous ceux dont j'avais enlevé l'avenir, je ne pouvais rien faire, prisonnière de mon destin. Le sang coulait maintenant à grosse goutte, formant une flaque rouge à mes pieds. Je ne pouvais m'empêcher de la regarder, comme aspiré par ce rouge si pourpre que ça en était terrifiant. Je finis par tomber dans cette flaque, me débattant avec panique. Mais encore une fois, je ne pouvais rien faire. Je me noyais dans la mer de mon sang, mais je ne pouvais rien faire. Petit à petit, les forces m'abandonnèrent. J'allais mourir noyée par ce liquide rouge. Je finis par ne plus bouger, flottant dans mon propre sang, le sentant rentrer par mon nez et ma bouche. C'était un goût bien amer. Celui de l'amertume. Puis, tout redevint noir à nouveau.

***

Je me réveilla en sursaut dans mon lit, les yeux en pleurs. Un pigeon était perché sur le rebord de ma fenêtre et roucoulait, ce qui m'avait réveillé. À en juger par le soleil déjà haut dans le ciel, il devait déjà être aux alentours de 10h. Ed et Thomas devaient se demander ce que je faisais.

J'entrepris d'aller essuyer mes larmes: je détestais pleurer, même lorsque j'étais toute seule. Et puis, j'étais encore troublée par ce cauchemar qui hantait mes nuits depuis plusieurs années, s'intensifiant à mesure que ma vie avançait.

J'enfila ma tenue de combat et m'attaqua au démêlage de mes cheveux, ce qui n'était pas une mince affaire. Alors que je m'appliquais dans ma tâche, quelqu'un toqua a la porte.
Intriguée, je me dépêcha d'aller ouvrir. Je découvris alors avec surprise Thomas, affichant un air grave inhabituel.

- << On a problème [t/p]. Un gros problème. >>

******************************************************************************

Il est actuellement 2h30 et je suis dans le noir.

Est ce que j'ai flipper en écrivant le passage du cauchemar?
Ah bah carrément .

T_T <3

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top