27 juillet.
- Elle arrive, elle arrive.
- De quoi j'ai l'air ?
- T'es moche, comme d'habitude.
- Merci.
- Salut.
- Salut.
- C'était comment Paris ?
- Il pleuvait.
- Dommage.
- Tu veux quelque chose ?
- Un chocolat chaud, s'il te plaît.
- En plein mois de juillet ?
- J'ai toujours pris des chocolats chauds en plein été.
- Je sais.
- Je sais que tu sais.
- OK, ça m'énerve.
- Qu'est-ce qui t'énerve ?
- Le silence, alors qu'on sait très bien ce que l'autre pense.
- Je pense à quoi ?
- Tu penses à moi.
- Tu tires vite des conclusions.
- Je suis désolé, écoute.
- Enfin on y est.
- Je suis désolé de t'avoir abandonnée, deux fois. Je suis désolé que le repas avec ta mère ait été aussi gênant. Je suis désolé de t'avoir menti pendant un mois, ou au moins t'avoir caché la vérité. Je suis désolé de ne pas avoir donné de mes nouvelles pendant huit mois, mais j'avais honte, tu comprends. Je me sentais tellement coupable, parce que moi, j'ai rien eu, et toi, eh bien tu sais ce qui est arrivé, je vais pas te le rappeler. Je suis désolé d'avoir mis tant de temps à revenir vers toi, mais il me fallait bien ça. Et surtout, surtout Céleste, je suis désolé d'avoir tenu à prendre le volant ce soir-là, alors que je savais très bien que j'étais pas en état. Je suis désolé d'avoir provoqué cet accident et que tu as gâché deux mois de ta vie à retrouver la mémoire. Pourquoi tu ne dis rien ?
- Je n'ai rien à dire.
- Arrête, Céleste, qu'est-ce que tu penses de ça ? Ça te fait rien, tu t'en fous vraiment ?
- Je m'en fous d'avoir eu un accident à cause de toi, t'as été con, tu l'avoues, c'est déjà bien. Mais pourquoi tu n'es pas revenu me voir à l'hôpital ? T'es en train de me dire que tu m'as demandé en mariage, et que t'étais tellement mal dans ta peau que t'as préféré me faire croire qu'on avait jamais existé plutôt qu'assumer tes actes ?
- Je... oui.
- Merci de l'avouer.
- J'avais peur que tu me quittes.
- Alors tu t'es dit que si tu faisais rien, tu me récupérerais huit mois après, que c'était pas grave ?
- Je voulais voir si tu pouvais retomber amoureuse de moi sans me reconnaître.
- Je t'ai reconnu dès que je t'ai vu, j'ai des photos, Côme, on est au vingt-et-unième siècle, tu étais mon fond d'écran d'ordinateur.
- Pourquoi tu n'as rien dit ?
- Pour voir si j'allais retomber amoureuse de toi quand même.
- Et ?
- Et t'es franchement doué.
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