Dur retour à la réalité.

La pierre grise de la Tombe étincellait au Soleil, comme gorgée d'éclats de lumière.
Positionnée sur une petite colline, en hauteur et solitaire, elle était en hommage à son occupant : au plus près du ciel.

Brisant le silence et l'immobilité du lieu, une silhouette se découpa dans l'horizon avant de s'avancer vers la tombe. Toujours la même (c'est la crise, on a pas de budget donc on recycle). Simple. Banale. Et remise de ses idées sacrificielles.

Emma sentait le regard des lecteurs blasés et agacés de l'entendre hurler sa peine perpétuellement sur sa nuque, ce pour quoi elle leva un majeur bien droit sur sa gauche pour l'exposer à la vue de tous et présenter un doigt magistral.
Ça, c'était fait.

Elle arriva à sa destination et baissa un regard fragile sur le mausolée en face d'elle. Elle se mordit les lèvres et hésita​ de longues secondes avant de laisser échapper un son qui se perdit presque dans l'infini silencieux :

- Salut....

La veuve respira profondément avant de s'asseoir en tailleur devant la tombe.
L'herbe juste devant cette dernière avait séché et ne repoussait plus tellement elle avait l'habitude de s'y rendre, mais elle préférait y voir un signe divin qui montrait que Mère Nature elle même se recueillait.
Un tel aveuglement forçait le respect.

Emma s'éclaircit la gorge en essayant de rassembler ses pensées, mais ce n'était pas facile étant donné le lieu où elle se trouvait. À chaque fois qu'elle pénétrait dans ce cimetière c'était le même étau de douleur et de tristesse qui lui serrait le cœur.

- Rassure toi Zéphyr je ne suis pas venue m'écrouler en pleurs comme les premières fois où je suis venue ! (Même si c'était pratique parce qu'on avait pas besoin d'arroser les fleurs...)

Elle eut un léger sourire pragmatique et poursuivit doucement.

- Tu me manques tu sais. Et tu ne cesseras jamais de me manquer. Quoi qu'en disent certaines personnes sans coeur agacées par ma profonde douleur (HUM HUM), tu ne cesseras jamais de me manquer.
C'est pas comme si on vivait le deuil pendant un petit moment et dès qu'il est terminé, hop ! On va mieux.
La vérité c'est qu'on est obligé de remonter la pente ou alors qu'on commence à s'en remettre.
Mais ça ne va pas mieux avec le temps : la douleur est toujours là. On essaie juste d'apprendre à vivre avec.
C'est ça que je viens t'annoncer...

Elle caressa machinalement la sépulture de son époux pour se donner du courage et livra la raison de sa visite.

- Je... J'ai fait mon deuil. Mais peu importe ce qu'on en dise je crois qu'on ne termine jamais de le faire intérieurement. Ça ne peux jamais se terminer, on ne peux jamais oublier.
Mais je me suis trop longtemps attachée à cette conviction que ça allait aller, que tout allait s'arranger, que tu allais revenir par un quelquonque miracle ou que... Je ne sais pas en fait. Juste que cette douleur allait cesser.

Elle étouffa un sanglot et essuya rageusement une larme traîtresse qui avait coulé. Les yeux sont les miroirs de l'âme hein ? La belle affaire, son miroir à elle était fissuré à jamais depuis la mort de son âme à lui.

- Ça fait mal, si tu savais ce que ça fait mal... Chaque instant, à chaque seconde j'entends une chose qui me rappelle à ton souvenir, ou même rien du tout et je pense à toi, à nous...
Chaque pensée me cisaille le cœur, j'évolue dans un monde permanent de douleur. Tout est terne et sombre, j'ai mal physiquement, j'ai mal mentalement. Chaque silence me rappelle ton absence.
Je donnerais tout pour te voir à nouveau, livra-t-elle d'une voix rauque et entrecoupée.

Au loin, un léger coup de tonnerre se fit entendre, mais pas la moindre trace de pluie. Trop d'eau avait déjà coulé depuis la mort de Zézé, du ciel comme des yeux.

- J'ai l'impression de ne plus respirer un air aussi pur depuis que tu ne le respires plus avec moi... murmura-t-elle.

Cette fois elle laissa quelques larmes cathartiques couler sur ses jours et tomber sur le sol. Les poings resérés, elle expira doucement.

- J'ai compris, on a tous compris, ILS ont compris que ça ne cessera jamais mais que je DOIS me ressaisir, donc, elle inspira brusquement, juste pour te dire que.... Que....

Elle hoqueta, suffoquant sous le poids des paroles les plus difficiles qu'elle ai jamais eu à prononcer.
Elle déglutit et dit finalement :

- Que je te laisse partir.....

[Musique dramatique, murmures choqués de la foule invisible]

- Que tout soit clair : je continuerais à m'évertuer en commentaires à clamer ton nom et ton pouvoir et à rappeller que tu es à moi. Jamais je ne cesserais. [regard de la mort]

- J'en fais mon combat.
Je vais aussi continuer à étendre la secte, notre secte. J'étendrais ton pouvoir et montrerais au monde à quel point notre communauté et nos mentalités sont puissantes .
Car jamais je ne t'abandonnerais.

Elle soupira, son aveux livré.
Passer à autre chose ? Impossible.
L'oublier ? Innenvisageable.
Mais continuer à vivre, pour faire perdurer sa mémoire et essayer d'être heureuse, comme il aurait voulu qu'elle soit ?
Ça, elle pouvait essayer.

Elle se pencha en avant et caressa l'inscription sur le marbre de l'édifice.

- Je t'aime. Pas "je t'aimais" ; je t'aime au présent. Pour toujours et à jamais. Jusqu'à ce que la mort nous rapproche...

Sur ce, elle essuya ses dernières larmes, força ses muscles à travailler, se redressa et commença à s'éloigner, légèrement tremblante, mais le cœur allégé.

La colline avait retrouvé son calme.
La Tombe étincellait toujours autant, et ne cesserait jamais de briller, à l'instar de son propriétaire.
Les lettres gravées à jamais sur la pierre se reflétaient par jeux d'ombres par dessus, si bien qu'on devinait l'inscription sans même se pencher pour lire.

Çi-git Dobby, elfe libre

###merde c'est pas le bon truc ça !!! Changez de cassette###

Zéphyr Eramscin
Un frère, un fils, un ami, un mari, un Surnaturel.
Un dieu (anecdotique)
Mais surtout le meilleur d'entre nous.

************************************************************************

Bonzoir !
Merci d'avoir lu ce segment, j'espère qu'il vous a plu ! N'hésitez pas à exprimer vos avis dessus (ou vos désirs de rejoindre la secte, on recrute)

J'espère que vous passez de bonnes vacances !
On se retrouve pour un nouveau bonus, bises sur genoux 💜💜💜

GLOIRE À ZÉPHYROI !