réveil..?

Une douce lumière filtre entre mes paupières closes. Le matin, gentiment, a pris le dessus sur la nuit, qui s'est effacée en même temps que les rêves. Peu à peu, je prends conscience des éléments qui m'entourent. Une couette chaude, un lit douillet, une bonne odeur de croissants frais et les bras de Zack autour de ma taille...

Attends.

Les bras de Zack autour de ma taille ?!?

Je me dégage de son étreinte et le foudroie du regard, prête à lui tirer les oreilles. Mais en voyant qu'il dort toujours et qu'il a l'air de faire un rêve super (à en juger par son sourire niais), je renonce à le tirer du sommeil.

Assise sur le lit, emmêlée dans les draps, je bâille, cligne des paupières plusieurs fois, puis ouvre de grands yeux stupéfaits. On s'est endormis dans notre coin du toit, hier soir. Comment aurions-nous pu nous réveiller entre quatre murs? Ce n'est sûrement pas Grand-mère qui nous a porté jusqu'ici...

Quand même prête à trouver une explication rationnelle à ce réveil pour le moins surprenant, j'examine l'endroit où nous nous trouvons. C'est une vraie suite royale, ici!

Les murs sont dépourvus du moindre portrait, mais le lit à baldaquin est fait dans du bois d'ébène, décoré de milliers d'arabesques semblant représenter des scènes mythologiques. Sous mes doigts, les draps ondulent doucement au rythme de la respiration de mon ami, comme des vagues de soie rose, et la porte entrouverte à droite du lit laisse entrevoir une salle de bain très spacieuse.

Je me lève précautionneusement, afin d'aller me rincer le visage. Le parquet ne craque pas sous mes pieds, ce qui me permet de glisser silencieusement jusqu'au marbre de la salle d'eau. C'est déjà ça...

Le miroir me renvoie l'image d'une adolescente un peu chétive, au visage un peu pâle,que ses oreilles démesurément longues rendent cocasse. Je me détourne du reflet et m'éclabousse la figure : je n'aime pas me voir dans la glace.

Quel fainéant...je songe en voyant que Zack dort toujours, une fois de retour dans la chambre. Les yeux au ciel, je découvre que le plafond est recouvert de dizaines d'arabesques semblables à celles du lit, mais recouvertes de feuilles d'or qui dansent sur le mur. Elles descendent parfois s'accrocher au lustre imposant, suspendu comme par magie au-dessus de nous, avant de faire des cabrioles et de remonter occuper leurs places respectives. La magie de cet endroit...on dirait celle de notre bicoque... Les voici qui courent se blottir sur le chambranle de l'immense porte en bois massif qui ferme notre chambre.

Je baisse les yeux,à la recherche d'autres indices qui pourraient m'expliquer où nous sommes. Je ne tarde pas à en trouver : face à moi, une table trépigne discrètement sous une nappe blanche, recouverte de tasses, de bols, de théières, de cuillères et d'assiettes. Chacun des ustensiles a l'air agacé par l'heure tardive à laquelle nous nous levons, et tinte discrètement pour attirer l'attention de Zack. Quant à moi, je me rassoie sur le lit en attendant qu'il sorte du sommeil.

Il choisit justement ce moment-là pour se réveiller tranquillement.

- Bonjour, marmonne-t-il en s'étirant, avant de bâiller à s'en décrocher la mâchoire. Bien dormi?

- Mmh...

Au moins, il n'a pas l'air trop perturbé par notre réveil. J'attends quand même de voir s'il réalise qu'il y a un truc qui cloche.

Il se frotte les yeux, histoire de s'éclaircir les idées, puis les ouvrent comme des billes en découvrant qu nous ne sommes plus sur le toit de ma maison. Ah ben quand même...

- Alors là, Aube, chapeau ! s'exclame le garçon, impressionné. Je ne savais pas que tes pouvoirs te permettaient de faire apparaître des pièces !

Je ne me frappe pas la tête du plat de la main pour ne pas le vexer, mais la tentation est grande.

- Je n'y suis pour rien, et je n'ai pas de pouvoirs...

Mon ami me regarde d'un air intrigué, puis repousse les draps pour se lever. J'allais lui demander où il compte aller comme ça, mais la porte s'ouvre brusquement sans me laisser le temps de parler.

Nous sursautons etZack fait un bond en arrière, manquant de basculer sur la table, qui se hâte de faire un bond de côté pour ne pas être percutée de plein fouet. Les couverts s'entrechoquent, visiblement furieux d'être malmenés, et mon ami pousse un cri lorsqu'une des théières se met à siffler son mécontentement.

- D'accord, râle-t-il en se reprenant. D'abord, on atterri dans une chambre peuplée de vaisselle agressive, et ensuite, les portes s'ouvrent toutes seules...c'est quoi la suite du programme !?

- Bien le bonjour messieurs-dames, s'enquiert soudain une voix suraiguë provenant du sol. Avez-vous passé une bonne nuit ?

Stupéfaite, je me penche au bord du lit, histoire de voir de quoi il en retourne... et laisse presque tomber ma mâchoire en découvrant ce qui s'y trouve : la porte ne s'est pas ouverte toute seule, c'est simplement que celui qui l'a poussé est tellement petit qu'il ne dépasse pas le cadre du lit !

Interloqués, on fixe la bestiole qui vient de s'exprimer. Elle nous regarde d'un air interrogateur, attendant une réponse qui tarde à venir. Zack finit par briser le silence.

- C'est... c'est un hamster, articule-t-il avec peine.

Je ne sais pas ce qui est le plus effrayant : que ce soit un animal qui parle, ou qu'il porte une cape et une épée-épingle. Les couverts qui râlent, les meubles qui bougent et les images qui s'animent sur les murs, j'ai l'habitude, il y en a plein, chez moi. Mais je n'ai encore jamais croisé d'animaux doués de parole!

La petite boule de poils remue les moustaches d'un air amusé, le museau frétillant.

- Un cochon-d'inde, rectifie-t-elle finalement. Cavia Porcellus, pour être plus précis. Fier membre de la secte des Caviidae, qui est également le nom de la famille à laquelle j'appartiens. Je suis l'apprenti de Maître Broken.

Je m'assoie prudemment sur le bord du matelas, à une distance respectable du rongeur.

- D'accord... Et toi... comment tu t'appelles ?

- Nous n'avons pas de nom, me détrompe-t-il, amusé. C'est simplement notre titre qui est défini par notre marquage. Et moi, je suis le disciple Canaïllus, mais vous pouvez m'appeler Disciple. Enfin ! s'exclame-t-il, semblant se rappeler de quelque chose d'important. Je dois vous amener auprès de la reine, c'est là la raison de ma venue. Soyez près dans 5 minutes ! Je reviendrais vous chercher.

Je n'ai rien compris mais je n'ai pas envie de le vexer, alors je hoche la tête en souriant. Nous sommes donc bien dans une suite royale...

Rassuré, l'animal tourne les talons et ferme la grande porte en bois, grâce à une force que je ne saurai expliquer mieux que sa capacité à parler. Zack me regarde, interloqué.

- La reine ? Où est-ce qu'on a atterri ? me demande-t-il, déboussolé. Tu crois qu'on est...au pays des cochons-d'inde ?

Je ne réponds pas, pensive. Des objets animés, des créatures différentes de chez nous, dotées d'étranges pouvoirs...

- Zack, je murmure, incapable de croire à ce que je m'apprête à dire. Ne panique pas, mais...je crois qu'on est à Oniris.

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Voilà... Désolée pour la coupure un peu nulle, mais j'ai dû séparer le chapitre en deux le plus également possible parce qu'il fait 13 pages 😅!

Votre avis est toujours le bienvenu 📭. Merci pour votre lecture!

Prenez soin de vous,
Starsstorm ☄🌈.

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