discussion houleuse
De nouveau à l'abri derrière la porte, on se détend un peu, éprouvé.
- Du coup, tu vas pouvoir dormir avec nous! Se réjouit soudain Maye-Lie en enlaçant son frère. C'est super!
Je souris, amusée par le cinéma qu'à fait la jeune fille pour protéger Zack. Parfois, je me demande qui est vraiment le plus mûr des deux.
- Ouais, génial...marmonne Athénaïs. Aurore, je peux me mettre de ton côté? Il est hors de question que je dorme avec lui.
- Évidemment, rétorque Zack en entrant dans notre chambre. Tu viens Maye? On va s'installer.
Oubliant pour l'heure la colère de Sire D'Armenture, qui crie sur la famille royale dans la pièce voisine, nous nous organisons pour la nuit.
- C'est moi qui vais en haut! Clame notre cadette en grimpant sur le lit en hauteur. Mais? Les lits sont déjà fait?
- On s'est permis de vous donner un coup de patte!
Enseveli sous une taie d'oreiller, Le Disciple pointe le bout de son museau hors du lit de l'adolescente.
- Je me suis emmêlé les pattes là-dedans...gémit-il. Quelqu'un peut m'aider? Il fait tout noir!
Aussitôt, Maye-Lie se penche pour sortir le rongeur des draps, amusée. Il est vraiment mignon, avec sa frimousse apeurée... Une fois libre, la boule de poils s'ébroue en ronronnant.
- Merci pour votre aide à tous les deux, je déclare soudain. Mais où est ton maître?
J'aurai vraiment voulu parler au Messager, mais j'ai bien l'impression que ce ne sera pas pour cette fois.
- Parti faire dodo, me confirme la boule de poils en bâillant. Je vais allez le rejoindre, d'ailleurs. Bonne nuit, élus!
Sur ce, il saute du lit et disparaît par une petite chatière fixée dans la porte d'entrée.
On reste bête un moment, sans trop savoir quoi faire.
- Bon, marmonne finalement Athénaïs. C'est parti pour dormir dans des pyjamas trempés par la neige.
- Oh non, gémit Maye-Lie depuis son perchoir. Je n'aime pas l'eau.
- Aurore, tu peux peut-être faire quelque chose ? Me demande Zack, un sourcil haussé.
- Peut-être...qui ne tente rien n'a rien.
Je pose les mains sur nos affaires, peu sûre de moi, et me concentre sur l'humidité des vêtements. Un picotement se produit dans mes terminaisons nerveuses, comme si mon corps réagissait à ce contact, mais je ressens tout aussi fort l'eau présente dans le corps de mes amis. Je cesse de me focaliser dessus, terrorisée à l'idée de les blesser, puis secoue la tête d'un air navrée.
- Je suis désolée, je pense que c'est trop dangereux, j'explique en me tournant vers eux. Je pense que j'arriverai à sécher nos affaires, mais je n'ai pas envie de vous sécher en même temps.
Athénaïs fait une moue déçue, comme si elle s'y attendait mais qu'elle espérait quand même quelque chose de moi, tandis que Maye-Lie fait la grimace.
- Si tu n'es même pas fichue d'essorer des fringues, c'est pas gagné pour le « lorsque l'eau jaillira », renifle la première en regardant la deuxième.
- Nana! S'offusque Maye-Lie en lui donnant une pichenette.
L'intéressée s'écarte en grognant, puis retire ses chaussures.
- Désolée, je m'excuse en distribuant les affaires de tout le monde. On va se coucher? Il est tard maintenant.
- Dans des vêtements trempés ? Grogne Athénaïs.
- On n'a qu'à dormir en sous-vêtements...
- Bonne idée, dormons tous en sous-vêtements. Et puis demain, comme on va sûrement partir tôt, on pourrait prendre un bain tous ensemble, pour gagner du temps ?
Agacée, elle monte dans son lit et se tourne résolument vers le mur, non sans avoir jeté un coup d'œil méfiant à Zack. Cette fille n'est décidément pas facile, je songe en m'asseyant sur le lit du dessous. C'était bien parti, dans le train, c'est dommage...
Pourtant, plus j'apprends à la connaître, plus j'ai l'impression que son comportement est dû à un problème, un événement du passé qui parasiterait son présent. Un traumatisme, en d'autres termes. « Les hommes sont dangereux, il faut s'en méfier. Des gens en général, d'ailleurs. ».
Mais ce n'est pas ce qui attire mon attention, pour le moment. J'ai surtout envie de continuer à écouter la conversation de la reine et de l'entraîneur. Malgré l'épaisseur des murs, je peux encore entendre leurs voix.
- Je ne peux pas dormir! S'exclame Maye-Lie malgré sa fatigue apparente. Ce qui nous arrive est trop excitant!
- C'est vrai que ce n'est pas commun! Approuve Zack. On est tous en train de faire le même rêve depuis une semaine!
Je soupire. Ils n'ont pas l'air partis pour dormir. C'est le problème avec ces deux-là : séparément, ce sont deux pierres. Ensemble, ce sont de vraies pipelettes. Ils causent, ils causent, ils causent...
- Vous n'avez pas déjà eu cette réflexion quand j'étais à l'infirmerie? Je m'étonne.
- Taisez-vous, un peu...marmonne Athénaïs du haut de son perchoir.
- C'est différent, répond Maye-Lie. Il s'est passé des choses depuis!
J'acquiesce, c'est vrai qu'il se passe des choses incroyables ici. Mais de toute façon, on ne reste pas: Sire D'Armenture veut nous renvoyer d'où on vient. Tant mieux, car Grand-mère me manque terriblement.
- Vous avez l'intention de la boucler, ou faut vous clouer le bec au sens propre pour espérer pouvoir pioncer ? Menace soudain notre nouvelle acolyte. Parce que je vous préviens, si c'est ce cirque-là tous les soirs, je vous envoies dormir dehors à coup de pied dans le train, et j'ouvrirai pas la porte avant !
- Oh, ça va, hein, grommelle Zack en s'allongeant. Si tout ce passe bien, on ne dormira pas ensemble, demain, de toute façon.
- J'espère bien, gronde Athénaïs avant de se fermer pour de bon.
Sur cette note conviviale, ils s'endorment peu à peu, d'après le rythme de leur respiration. Quant à moi, je reporte mon rendez-vous avec le sommeil, afin de satisfaire ma curiosité.
Je tends l'oreille, allongée sous les draps, pour épier la conversation de Fleur et Selena Lhor, et de Sire D'Armenture.
- ...fille d'une traîtresse, tonnait-il.
- On ne va pas relancer le sujet, Maximus. Amalia est toujours restée loyale, répond la reine d'une voix sèche.
- Elle a déserté au pire moment.
- Elle était enceinte! Essaye de la comprendre...
- Elles l'étaient toutes! Mais les autres sont restées faire face à leur responsabilités, elles!
- Et elles ont perdu la vie, précise Selena dans un murmure.
- Amalia aussi..., complète sa mère.
- Elle est morte dans un incendie, rétorque Sire D'Armenture, implacable.
- Elle a été assassiné!
- C'est un juste retour des choses! C'était une chiffe-molle, je peine encore à croire que les Boréale et elle étaient du même sang !
Un bruit sec retentit pendant que les larmes me montent aux yeux : la reine vient de gifler Maximus.
- Je t'interdis de parler d'elle comme ça, siffle la fée.
Oh oui, la curiosité est vraiment un vilain défaut. Je me bouche les oreilles, dégoûtée par ce que j'entends. En fait, je ne veux pas entendre la suite.
Je ne veux plus entendre ce type insulter ma maman.
Néanmoins, un dernier fragment du dialogue me parvient et me glace les os.
- Ces enfants ne nous sauverons pas, Fleur, grondait Sire D'Armenture. Ils nous détruirons.
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Fiou, j'ai failli oublier de publier ce chapitre!
C'est après celui-là que les choses sérieuses commencent...parce que là on s'ennuie un peu quand même XD.
A bientôt!
Prenez soin de vous,
Starsstorm /°\\\.
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