Danser, chanter pour évacuer

Un pas en avant.

Un pas en arrière.

Quelques flammes.

Une musique en fond.

Des paroles chantées d'une voix presque irréelle.

Encore un des petits secrets que l'iridescent dissimulaient.

Bien caché, au fin fond d'une salle vide du palais, du haut de ses dix-huit ans, il ressentait déjà énormément le besoin d'évacuer. Le besoin de faire quelque chose pour ne pas éclater à n'importe quel moment.

Cela fera bientôt quatre ans que ses malheurs et préoccupations l'avaient conduit sur les pas de la danse, rapidement suivit par le chant. Très vite, il s'était retrouvé à écrire ses propres paroles, à penser ses propres chorégraphies.

Sa toute dernière était sûrement l'une de ses plus travaillées. "Meurt si tu es incapable de reconnaître ma valeur". Il l'avait écrite sur un coup de colère, et elle ne ressemblait à rien d'origine. Mais il l'avait travaillé de jour en jour, la nourrissant de sa haine, de ce malheur qui le dévorait de l'intérieur.

Chanter l'empêchait de céder aux pleurs, tandis que danser canalisait une partie de sa violence. Il chassait son malheur en le hurlant, faisait fuir un instant sa douleur en enchaînant les pas.

Et là, après une énième dispute avec son père qui l'avait violemment envoyer sur des roses, il était venu s'enfermer ici, loin des autres, désespérant que son seul ami soit pas dans le palais. Il aurait certainement filé pleurer dans ses bras sinon. Mais malheureusement, il était en mission, le laissant à la merci de ses propres ressentis, à la merci de sa haine et de sa peur.

Terminant à peine sa chorégraphie, il se laissa tomber au sol, se fichant du bruit sourd qui suivit sa chute, fixant le plafond de bois sombre en soupirant.

- C'est d'une connerie...

Il laissa les flammèches iridescentes voltiger au loin, sifflotant l'air de sa musique, orbite fermée.

Il savait bien que désormais, si il se sentait vraiment mal, Redmoon ou bien Insomnia ne refuseraient pas de l'écouter. Mais il n'en avait pas l'envie. Biologiquement parlant, ils sont frères. Intérieurement, non.

Redmoon est à ses yeux un grand enfant. Un grand enfant timide, et bien trop... agaçant. Leurs caractères différaient tellement que l'iridescent le trouvait insupportable.
Quant à Insomnia... et bien, à dire vrai, il le connaissait peu. Et n'avait pas encore forcément d'avis. Même si l'ange arc-en-ciel était dégoûté que le nocture est si facilement deviné comment l'amadouer ou le calmer quand il se montrait trop agressif. Bon, il n'allait pas se plaindre. Ce n'était pas un pot de colle. Et lui avait filé un cadeau, en forçant un peu pour qu'Opale accepte, chose qui ne fut pas aisé. Mais il était beaucoup trop câlin. Et l'iridescent appréciait moins.

Alors il favorisait encore sa lourde solitude. Et l'utilisait pour s'améliorer en danse, chant ou au piano. Enfin... surtout pour se défouler en fin de compte.

Son léger sifflotement devint parole, tandis qu'il croisait les bras derrière son crâne, reposant une jambe sur l'autre qu'il balançait en rythme.

- Une flamme iridescente
Des larmes couleur encre
Une âme visible
Pour un être invisible

Un pas en avant
Un pas en arrière
Tout cela n'est que du vent

Un pas en arrière
Un pas en avant
Rien que pour te plaire

Tu es juste un mauvais père
Tous ce que je fais, tu le fous en l'air
Tu veux que je reste au loin
Tu ne peux pas savoir à quel point...
A quel point...

A quel point je voudrais que tu meurs !
Si tu comptes encore me laisser des heures !
Si tu comptes rester dans ta peur !
Si tu comptes nier mon malheur !

Si tu es incapable de reconnaître ma valeur
Prépare toi à en voir de toutes les couleurs
Je n'en peux plus de n'être qu'une erreur !
De me noyer dans mes pleurs !
Laisse moi juste un peu de bonheur !

Un léger ricanement lui échappa. Si seulement ! Il avait malheureusement, ou heureusement, eu un minimum d'éducation. Et tuer n'était pas la politique de la maison. Blesser, oui. Détruire, pourquoi pas. Mais tuer, non. Et encore moins des membres du château.

- Une flamme iridescente
Des larmes couleur encre
Une âme visible
Pour un être invisible

Une note blanche
Une note noire
Sur lesquelles courent des phalanges

Une note noire
Une note blanche
Que tu sembles jamais voir.

Tu es un monstre cruel.
Des efforts, je t'en ai donné à la pelle,
Sauf que tu m'as laissé dans mon coin.
Tu ne peux pas savoir à quel point...
A quel point...

A quel point je voudrais que tu meurs !
Si tu comptes encore me laisser des heures !
Si tu comptes rester dans ta peur !
Si tu comptes nier mon malheur !

Si tu es incapable de reconnaître ma valeur
Prépare toi à en voir de toutes les couleurs
Je n'en peux plus de n'être qu'une erreur !
De me noyer dans mes pleurs !
Laisse moi juste un peu de bonheur !

Lentement, des larmes à la teinte noirâtre commençaient à dévaler ses pommettes blanches, alors qu'entre ses phalanges, il faisait danser une flamme.

- Une flamme iridescente
Des larmes couleur encre
Une âme visible
Pour un être invisible

Une flamme iridescente
Des larmes couleur encre
Une âme visible
Pour un être invisible

Des paroles sombres
Des paroles claires
Finissent toujours dans l'ombre

Des paroles claires
Des paroles sombres
Les cris d'un enfant voulant son père.

Oh oui je voudrais que tu meurs !
Si tu comptes encore me laisser des heures !
Si tu comptes rester dans ta peur !
Si tu comptes nier mon malheur !

Si tu es incapable de reconnaître ma valeur
Prépare toi à en voir de toutes les couleurs
Je n'en peux plus de n'être qu'une erreur !
De me noyer dans mes pleurs !
Laisse moi juste un peu de bonheur !

Laisse moi juste un peu de bonheur !
Laisse moi juste un peu de bonheur !
Et plus me noyer dans mes pleurs !

Laisse moi juste un peu de bonheur !
Laisse moi juste un peu de bonheur !
Laisse moi juste un peu de bonheur !
Et plus me noyer dans mes pleurs !

Laisse moi juste un peu de bonheur !

Il s'était simplement tu après ça. Quoi dire d'autre ? Quoi rajouter, quand cela reflétait juste parfaitement sa pensée ?

Il sentait bien qu'il avait rapidement pris confiance, et que son chant avait peut être dépassé les quatre murs de pierres de la pièce. Mais il se fichait pas mal de si quelqu'un l'avait entendu où non. Sans se douter que pas loin se tenait un squelette aux coulées de larmes noires, figé face à cette porte qu'il devait ouvrir d'origine. Sans se douter que ses mots avaient pu ébranlé le tueur à l'âme en cible au point de le faire fondre en larme et que dans une teleportation, il aille se terrer dans les bras d'un Maître des Cauchemars effaré de le voir tant ébranlé. Teleportation qu'il entendit et dont il reconnut la nature. Mais il ne fit que sortir une clope de son paquet, l'allumant d'une étincelle avant de prendre une longue latte. Et après quelques secondes, il relâcha un petit nuage coloré d'entre ses dents. Jamais ses actes n'avaient pu changer quoi que se soit... pourquoi un simple chant pourrait modifier ce à quoi le jeune adulte s'était résigné ?

<------>●<------>

Le média est la chanson "Lonely Danse", dont l'air a servit à la rédaction de ce chant. (A savoir que la voix d'Opale correspond à celle du média. Soit parfaitement irréalisable par un être humain sans que ce dernier ne triche par un logiciel ou une invention)

Le chant en lui même est entièrement de ma composition, comme ce fut le cas avec ceux que chantait Aldegrin, dans la RoyalVerse. Je tiens à l'écrire car on a déjà tenté de me prendre mon travail, chose que je n'accepte pas DU TOUT. Donc merci de ne pas faire cela, ou bien ça va barder.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top