Espoirs et suggestions

Août 2014

- Elia, chérie ça va ?

Je viens de me réveiller en sursaut en entendant la porte de la salle de bain claquer. Elia vient d'y entrer, apparemment, précipitamment mais je n'entends rien venant de l'intérieur. Le réveil, en forme de Olaf, bonhomme de neige du dessin animé préféré d'Elia,indique trois heures du matin.

Hier soir, nous avons dû rentrer plus tôt du restaurant dans lequel nous avons dîné. Jay avait réservé une table pour réunir tous les gens que j'aime pour mon anniversaire. Mes parents, ma petite sœur,le frère d'Elia, Adam, sa femme Laurie et leur fils Aaron et bien sûr, ma merveilleuse femme.

Elia n'a pas mangé avec grand appétit, et je l'ai trouvée un peu pâle.Elle a eu un haut le cœur en voyant les huîtres et a joué avec les légumes qui accompagnaient la viande. Elle qui d'habitude rigole toujours aux blagues pourries de Jay, ne s'était pas montrée très enjouée. Seule Machou, riait aux éclats.

Ma petite sœur fait preuve d'une telle joie de vivre qu'il est difficile pour elle de ne pas sourire à la vie. Elle travaille dans une école avec les enfants et ce boulot lui va à merveille. Elle leur transmet le petit bonheur de son cœur. Elle trouvera toujours quelque chose de positif dans tout ce qu'elle vit.

À dix ans, quand notre chien, Poucca, est mort, elle nous a dit qu'il était parti au paradis pour jouer avec les enfants qui n'avaient pas pu avoir de chien. Elle montre à ces enfants que le monde n'est pas si cruel qu'il en a l'air, et que même si le Père-Noël ne leur apporte pas toujours ce qu'ils souhaitent, cela ne sert à rien de le détester.

Je suis bien heureux que le stratagème du clin d'œil de Jay n'ait jamais fonctionné sur Machou. Bien que Jay soit un mec adorable, le cœur sur la main, avec les filles c'est le pire des goujats.J'aimerai tellement qu'il trouve LA fille qui le fasse se rendre compte qu'il n'y a pas plus merveilleux que l'amour. Rentrer chez soi le soir et savoir que la femme que vous aimez vous attends, il n'y arien de plus merveilleux.

Malgré les œillades que Jay lance en permanence à Machou, elle ne s'est jamais laissée avoir et j'en suis heureux. Elle n'a personne dans sa vie, à ma connaissance, et je trouve dommage que tout l'amour qu'elle porte en elle ne soit pas bénéfique à quelqu'un d'autre que nous, sa famille. L'homme qui croisera un jour sa route, fera la plus merveilleuse des rencontres.

Dans la soirée, Elia a posé sa tête contre mon épaule et la froideur de sa main glissée dans la mienne m'a surpris. Je l'ai embrassée tendrement sur le front pour juger de sa température qui s'avérait être négative. Désireux de rentrer pour qu'elle se repose, elle a insisté pour que j'ouvre mon cadeau avant. Amateur de sensations fortes, le cadeau était tout trouvé. Après m'avoir offert, les autres années, un stage de conduite sur circuit et un saut en élastique, ils s'étaient tous cotisés pour m'offrir un saut en parachute.

Comme un gamin devant une console de jeux, je n'ai pas pu retenir mes cris de joie. Embrassant chacun leur tour ma famille, j'ai fini par ma femme qui blanchissait à vu d'œil. Elle se leva pour me serrer dans ses bras mais fut prise d'un vertige. Je la rattrapai juste à temps avant qu'elle ne finisse sur le sol.

Une fois arrivés à la maison, je l'ai portée jusqu'à notre chambre,je l'ai mise au lit avec une bonne couverture sur elle. Je lui ai préparé son thé préféré pour la réchauffer un peu et lui ai donné des cachets contre les nausées. Je me suis finalement glissé sous les draps avec elle et elle s'était blottie contre moi, son petit nez froid dans mon cou, ses pieds gelés sur les miens. Elle a fini par s'endormir sous mes douces caresses capillaires.

Je m'extirpe des couvertures et rentre doucement dans la salle de bain attenante à notre chambre. Je découvre Elia, à genoux devant les toilettes entrain de vomir. Je m'approche d'elle pour la soutenir.Elle me repousse d'une main en arrière, ne voulant pas que je la vois ainsi. Elle est ma femme putain et c'est mon métier.

- Pour le meilleur et pour le pire ma puce, lui chuchoté-je.

Ses vomissements étant calmés, je me lève pour aller à la cuisine lui chercher un verre d'eau fraîche. En revenant j'attrape un gant de toilette et le passe sous l'eau froide avant de lui appliquer dans la nuque et sur le visage. Je m'assois par terre, le dos contre la baignoire, et Elia ne perd pas de temps pour se laisser tomber contre moi. Je la serre dans mes bras et la berce doucement. Elle entoure mon corps de ses petits bras frêles. Si elle pouvait ne faire qu'un avec moi, je suis sûr qu'elle le ferait.

Je déteste la voir ainsi. Elia c'est un bonheur à l'état pur. C'est un rire qui résonne dans chaque pièce où elle se trouve. C'est un regard qui pétille, telles les bulles de champagne aux fêtes de fin d'année. Ce sont de douces caresses qui parcourent mon corps. Ce sont des petits pieds qui sautillent pour se déplacer. C'est le badge en forme de banane accroché à sa blouse de travail « j'ai la banane » pour les enfants dont elle s'occupe. Ce sont les larmes de bonheur que je vois dans ses yeux quand je lui dis que je l'aime. Elia c'est toutes ces petites choses qui font d'elle ce qu'elle est.Parce que dans la vie ce qui compte le plus ce n'est pas ce que l'on fait, l'important c'est ce que l'on est.

Je caresse toujours ses longs cheveux blonds,j'entends son souffle devenir de plus en plus régulier. Elle a horreur d'être malade. Oui bon, qui aime ça ? Quand j'étais petit, je feignais la maladie car j'avais toujours le droit de rester dans le lit de mes parents avec mes dessins animés préférés et de la nourriture au lit. Machou restait aussi avec moi et on pouvait demeurer collés des heures durant devant « Inspecteur gadget »ou « Olive et Tom ».

Nous n'avons que quatre ans d'écart avec Marie mais j'ai toujours aimé m'occuper d'elle. Nous avons une relation fusionnelle tous les deux.Et, oui, j'ai été le genre de grand frère à ne pas vouloir que sa petite sœur grandisse et ait des relations sexuelles. Brrrr rien que d'y penser... Non, Machou c'est ma petite sœur, mon bébé ...

Bébé...

Cela fait plusieurs mois que nous essayons de mettre un bébé en route avec Elia. Nous voulions avoir un travail stable avant de commencer à y penser. Ensuite elle voulait faire les choses dans l'ordre et se marier avant. Une fois le plus beau jour de ma vie passé nous avons mis tout notre cœur et surtout notre corps à l'ouvrage. Quel bonheur de joindre l'utile à l'agréable. Nous qui aimions déjà les plaisirs charnels, le fait de vouloir un bébé avait amplifié notre désir mutuel. Mais cela faisait déjà six mois que chaque fois nous voyions débarquer les anglais.

- Ma puce ?

- Mmmm ...

- Elia, est-ce que tu crois que tu pourrais être enceinte ?

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