Ça fait maintenant presque deux jour que je suis dans mon grenier, et je n'ose pas pointer le bout de mon nez dehors. 

Pourtant, rien de grave n'est arrivé. 

J'ai juste un pressentiment. 

Et aussi que le fait d'être menacé par la reine du monde... enfin bon. 

L'horreur de la situation m'est tombé dessus sans prévenir, hier matin. J'ai dû m'asseoir, ou essayer, du moins. 

Mais qu'est ce que je vais devenir ?! 

Je ne vais quand même pas passer toute ma vie ici !

Et comment manger ? Même si pour l'instant, la question ne m'embête pas trop (vive les canards), il va bien falloir que ça arrive.

Les souris c'est bien, mais...

Enfin bon, je me tracasse et je ne bouge pas.

C'est dommage d'ailleurs, car j'ai bien envie de faire un peu de sport. Mes jambes sont plus raides que jamais.

Sans parler de mon dos, enfin...

Je sens que je ne vais pas pouvoir résister bien longtemps à l'envie de faire un tour. L'air frais me manque.

Mais rester enfermée me force à cogiter, donc j'ai beaucoup réfléchi à moi et au sens de mon existence.

Oui, je sais, ça fait genre : "Je suis une artiste, je détiens le savoir du monde, gnagnagna", mais ce n'est pas le cas et je le sais parfaitement.

Disons qu'étant une poupée, je ne raisonne pas comme vous, humains.

Vous pensez court. "Qu'a fait le voisin, aujourd'hui ? Qu'est ce que je vais mettre ?".

Je pense long. "Qui dirige le monde ? Qui suis-je ? Qu'est ce que le bien ?"

C'est un principe compliqué, mais vous n'avez pas été obligés, j'espère, de tuer des gens en sachant que c'était mal. 

Ça vous brise.

À l'intérieur.

J'ai aussi pensé au Mal. C'est quoi, le mal ?

Parce qu'on peux penser que tuer des gens fait baisser la population et que c'est utile.

Ou que tester un gaz anti-extraterrestres sur une ville humaine, c'est pour le plus grand bien.

Vous voulez mon avis ?

Je pense que le bien et le mal, c'est une question de point de vue. Voilà.

Un exemple ?

Marco à tué pour se défendre. L'homme qu'il a tué s'appelle Jean. C'était tué ou être tué, ce n'est pas mal.

Jean est mort. Pour lui, Marco aurait dû le laisser vivre. La femme et le bébé de Jean vivront avec leurs deuils pendant plusieurs années. Pour eux, Marco est un tueur sans âme. Il est  le mal.

Est-ce plus clair ?

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Voilà un chapitre un peu plus philosophique ! Ça vous plaît ?