05.

Bon, ça y est. J'en ai marre. J'ai faim ! Très faim. 

Je ne peux pas retourner en ville, parce que le boucher est parti.

Quelle idiote je suis !

Je n'ai même pas pensé a faire des provisions.

Résigné à chercher de quoi manger, je parcourais (assez lentement, ne nous mentons pas), les nombreuses collines qui entouraient la ville.

En y pensant, ça pourrait être beau.

L'herbe est un peu sombre, à cause du mauvais temps des dernier jours, mais de nombreux buissons colorés égayent l'habituelle monotonie de la campagne.

Des arbres de tout les tons de vert et de orange forment une forêt claire et apaisante.

Les feuilles commencent déjà à tomber, elle forment à terre un tapis rougeoyant qui craque, mais étouffe un peu le bruit de mes pas.

Les marguerites ont a présent disparu, emportant avec elles ce qui restaient du printemps tardif.

Elles sont renplacées par quelques pommes de pin, la forêt en devint plus sérieuse, mais elle garde son habituel sourire en coin, qu'on imagine sans mal en se baladant.

Mais je n'ai pas la tête à ça.

L'esprit brouillé par la faim, je progressais mécaniquement, sans laisser de trace.

Quand soudain, je me raidis. Un petit sourire étira mes lèvres. Ça sent le sang. La viande. J'avancais encore, les narines dilatés par la bonne odeur.

Imédiatement, ma foulée devint plus souple. J'étais en chasse.

J'avançais, pas à pas.

Alors, l'odeur me sauta au visage. Du sang !

J'avais trop faim pour me soucier de quoi que se soit. J'accélérai encore, courant presque.

Des oiseaux ! Morts ! Deux ou trois, en tas.

Je fronçais rapidement le nez, en attrapant l'un d'eux. Il sentait le métal. Le plomb ? Pas grave, je m'en fichais complètement.

Je me figeais en entendant des pas, et des voix, s'approcher rapidement.

Je déguerpis, ma proie entre les mains.

J'avoue, je n'attendis même pas d'être rentrée. Une fois en sécurité, près d'un arbre un peu dégarni, je positionnais mes mains au-dessus de l'oiseau. L'impatience me faisais presque trembler, des frissons agitaient mes poignets.

Fermant les yeux, j'imaginais l'âme de l'oiseau venir à moi. 

Le sang qui maculait la terre sécha et noircit, doucement, puis de plus en plus vite. A son tour, la chair se réduit en poussières, ne laissant qu'un tas ressemblant à des cendres.

J'ouvris les yeux, mais les refermaient aussitôt, appréciant enfin la plus qu'agréable sensation d'avoir fait le plein.

Je donnais machinalement un coup de pieds dans le petit tas noirâtre.

Allez ! Je me mis en route, vers mon grenier.

Marchant tranquillement, j'arrivais sans peine dans la maison abandonnée.
Je m'installais sur le matelas défoncé et observais autour de moi.

Un collection de bouteilles vides s'étalai sur des étagères mangées par les termites.

Le papier peint est limite parti en vacances, laissant des murs grisâtre qui sentaient fort le plâtre.  Le matelas est dans un coin, près d'une fenêtre où il manque la moitié des carreaux. 

Je souriais toute seule en comptemplant l'endroit.

Personne, personne, ne viendrait m'embêter ici.

Sauf des anciennes collègues.

Bah, j'avais mon couteau.

Elles aussi.

J'étais morte, quoi.

A SUIVRE...


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