La journée avait si bien commencé - William Lewis
« All those crazy things we did
Didn't think about it, just went with it
You're always there, you're everywhere
But right now I wish you were here »
Wish You Where Here — Avril Lavigne
Le jour du quatorzième anniversaire de Sarah, il faisait un temps idéal pour pique-niquer. Le soleil brillait si fort qu'il était impossible de se croire en automne. Il faisait près de vingt-cinq degrés, il n'y avait pas un nuage à l'horizon. Nous étions arrivés en France la veille au soir et devions rester le weekend pour fêter ce jour avec elle, comme tous les ans. Elle était radieuse, heureuse comme jamais de nous retrouver et de partager sa fête avec nous, et ce même si Andrew refusait de lui parler. Pourtant elle essayait de lui faire décrocher un sourire, d'attirer son attention, sans jamais se décourager et se soustraire à sa bonne humeur. Elle essayait chaque fois d'arranger les choses, de remonter le temps, de fouiller dans nos souvenirs pour le ramener à bord. Ça me donnait envie de le secouer, une bonne fois pour toutes, parce que ça me faisait de la peine de voir qu'il l'ignorait alors qu'il lui manquait. Surtout que je connaissais mon frère, enfin je pensais le connaître, je savais qu'au fond cette tension permanente devait le faire chier autant qu'elle nous faisait chier. Il ne pouvait pas, du jour au lendemain, s'en foutre de tout et de tout le monde comme ça sans rien ressentir. Pas après toutes ces années. Il était juste borné et Dieu sait que j'avais envie de lui rentrer dedans, vraiment. Mais je ne dis rien, parce que ça serait directement parti en insultes, parce que ça aurait aggravé les choses, et que je voulais que tout soit parfait pour elle. Tout aurait pu être parfait, tout aurait dû être parfait. C'est tout ce que je lui souhaitais.
Laurana et Éric avaient prévu une balade en forêt, histoire de profiter de cette belle journée de septembre. Les Lacombe et Noémie s'étaient joints à la partie pour mon plus grand malheur. Même Lacombe père était là ce jour-là : et ça, ça relevait presque du miracle.
Tout le long de la montée, les adultes avaient discuté entre eux, prenant leur temps, profitant du paysage. Nous les avions rapidement distancés, marchant d'un pas plus énergique et régulier. Andrew faisait la gueule dans son coin, comme d'habitude. Antoine profitait de l'absence des parents pour attiser un peu plus sa mauvaise humeur avec ses commentaires de connard. Alex suivait, sans rien dire, pour ne pas envenimer la situation, définitivement blasé par la mauvaise humeur qui s'était installée dans le groupe cette année. Moi, je préférais les ignorer au maximum. C'était assez dingue de se rendre compte de la vitesse à laquelle nos relations s'étaient dégradées. Ça me gavait de toujours devoir les ménager, de toujours devoir faire attention à mes paroles et mes gestes pour ne pas qu'Antoine se fasse passer pour une victime et me mette mon frère sur le dos. Ils me gavaient tellement tous les deux. Au moins, à Reading, Andy me lâchait les baskets. Ici, j'avais l'impression que je pouvais déclencher une guerre nucléaire à chaque fois que j'approchais Sarah. Mais, s'ils avaient décidé de faire la gueule H24 ce n'était pas mon problème. De toute façon quand je n'allais pas vers Sarah, c'est elle qui le faisait et je m'étais promis de ne plus jamais la blesser volontairement : il était hors de question de la repousser. Alors quand elle sautilla pour venir me voir, en pleine ascension, et qu'elle glissa sa main dans la mienne je resserrai mon étreinte autour de ses doigts sans écouter leurs putains de paroles négatives. C'était sa journée à elle, et je n'allais certainement pas laisser leur sale humeur gâcher la sienne.
Elle passa toute la montée avec moi, essayant de ne pas les écouter plus que moi, gardant résolument sa petite main dans la mienne et me bassinant avec son cadeau d'anniversaire pour couvrir les mauvaises ondes. « Allez Will, dis-moi ce que c'est, j'en peux plus d'attendre ! S'il te plait, s'il te plait, s'il te plait !
Elle s'accrocha un peu plus à mon bras, se laissant pendre à son bout, me faisant perdre l'équilibre. Je trébuchai et nous rattrapai du mieux que je pouvais. Ça avait l'air de l'amuser : cette fille était complètement folle.
— Tu veux vraiment nous tuer tous les deux ? la réprimandai-je.
Elle ne répondit pas, mais éclata de rire, me laissant un peu plus supporter son poids, s'agrippant à moi comme un singe à sa branche.
— C'est parce que j'ai parfaitement confiance en toi Willounet, je sais que tu ne me laisserais jamais tomber. Et puis interdiction de m'engueuler aujourd'hui : c'est ma journée ! Et je veux mon cadddddddeeeauuuuu ! Mon cadeau, mon cadeau, mon cadeau !
Je l'aidai à se redresser, l'attirai contre moi et retirai une brindille qui s'était coincée entre ses mèches chocolatées. Sa main se joignit à la mienne pour libérer ses mèches rebelles. Elle m'électrocuta. Alors je retirai mes doigts pour les passer dans mes cheveux, plus captivé que jamais par le miroitement concentré de ses yeux. Elle vint enfin à bout de ses noeuds et captura à nouveau ma main, m'incitant à reprendre notre rythme de marche.
— Il ne va jamais la lâcher... on dirait qu'il le fait exprès, cracha Antoine dans mon dos. Ils me font chier tous les deux. Tu m'expliques pourquoi on est venu ?
— Deux petits égoïstes, laisse tomber. Ça ne sert à rien : ils ne changeront jamais. Il faudrait déjà avoir une cervelle pour pouvoir se remettre en question.
— Les mecs, sérieusement... tenta Alex avant de se murer à nouveau dans le silence.
Il nous regarda tour à tour, tendu, perdu entre nos deux groupes bien distincts, s'attendant surement à ce que ça explose. Alex avait, plus que quiconque, horreur du conflit. Par égard pour lui, je me crispai un peu plus, contractant la mâchoire pour ne pas leur répondre. Je sentis Sarah tressaillir à côté de moi. Je savais qu'elle aussi avait entendu cette « effusion d'affection ». Je savais que ça lui faisait de la peine d'entendre Andy parler comme ça d'elle, comme si elle ne représentait plus rien pour lui, mais elle me sourit pour me rassurer et pressa ma main encore dans la sienne. Il fallait que je la sorte de là, maintenant. Sans prévenir je me plaçai dans son dos et la poussai du mieux que je le pouvais, puisant en mon for intérieur toute l'énergie que me fournissait ma colère. Je l'aidai à accélérer le pas, heureux de l'entendre éclater de rire. Je voulais les distancer, pour pouvoir être tranquille avec elle, pour ne plus avoir à les supporter, pour qu'elle n'ait plus à les supporter. Et puis, j'avais besoin d'un moment seul avec elle, ça n'était pas arrivé depuis une éternité.
— Je te donnerai ton cadeau quand on sera arrivé en haut angel. Plus tu seras rapide, plus vite tu l'auras. Montre-moi la lionne qui est en toi.
Sarah, plus motivée que jamais, hocha la tête. Elle suivit mon nouveau rythme, sans se plaindre un instant, avant de m'entrainer sur un chemin transversal qu'elle avait découvert à force de faire et de refaire la même balade avec ses parents. Je la vis jeter un œil en arrière, vérifiant que les autres avaient disparu.
— Moi aussi je voulais me retrouver seule avec toi, murmura-t-elle, je ne supporte plus ses commentaires...
Elle soupira, laissant disparaître un instant son sourire. Ça ne dura qu'une microseconde, mais j'avais capté l'ombre dans son regard et elle le sentit. Alors, comme si de rien n'était, elle se ressaisit, accéléra encore un peu le pas, et me doubla. Elle se mit à cavaler devant moi, sans jamais s'arrêter, même à bout de souffle. Je la trouvais magnifique, à crapahuter comme ça, comme une guerrière, sans rien lâcher. Mais je savais pourquoi elle le faisait, pourquoi elle avait l'air de vouloir s'évader tout à coup. Par sa réaction, elle confirmait tout ce que je pensais jusqu'alors : le comportement d'Andy l'atteignait plus qu'elle ne l'aurait voulu.
— On peut faire une pause si tu veux, lui dis-je.
— Non, je veux mon cadeau, me sourit-elle, je suis sûre que tu t'es surpassé cette année. »
Je savais que son sourire était faux. J'avais envie de capturer son image pour la montrer à Andrew et qu'il ouvre enfin les yeux. Qu'il se rende compte du mal qu'il était en train de faire. Antoine était encore incapable d'atteindre Sarah, mais le comportement d'Andrew nous affectait tous.
*
* *
Portés par notre énergie nouvelle, nous fûmes les premiers à atteindre le champ de fleurs. Il était encore plus magnifique que dans mon imagination, Sarah n'avait pas menti quand elle me l'avait décrit. Sa surface entière était ornée d'une teinte violette à perte de vue. Le paysage semblait irréel, comme tout droit sorti des rêves d'un enfant, digne d'un tableau de Monet. La lumière du soleil, faisant ressortir de manière exquise cette explosion de couleurs, venait parachever la perfection de cette œuvre d'art. Nous l'admirâmes un moment, aussi silencieux l'un que l'autre, profitant du calme environnant, profitant de l'absence de toute autre forme de vie que la nôtre. Sa présence à mes côtés rendait la peinture encore plus belle, elle était la touche chocolatée, rare et précieuse au cœur de cette étendue infinie de mauve.
Du bruit, au loin, vint briser la tranquillité ambiante. Je pris alors Sarah par la main et l'entrainai à l'écart, à l'orée de la forêt, pour ne pas être interrompu par l'arrivée du second groupe. Je devais encore lui offrir mon cadeau et je n'avais absolument pas envie de le faire devant eux. Ce moment devait être spécial, rien qu'à elle. Nous nous assîmes dans l'herbe, l'un contre l'autre, et je farfouillai dans la poche de ma veste. « Prête ? lui demandai-je.
Sarah acquiesça, ferma les yeux et tendit les mains devant elle pour que j'y dépose son présent. Au lieu de ça, je me penchai sur sa joue, encore échauffée par l'effort, et l'embrassai. Je la rapprochai de moi, un peu plus, rigolant contre sa joue, attendant le moment où elle allait se mettre à rougir et à me crier dessus. Mais, au lieu de ça, elle me prit complètement au dépourvu et ce fus moi qui me teintai de gêne. Elle s'échappa de mon étreinte, se retourna, et planta ses yeux droits dans les miens. Je me serais probablement perdu dans son regard si elle n'avait pas ouvert la bouche.
— Will, ils ne vont pas y arriver, tu me le promets ?
Je sentis son souffle envelopper mon visage, déstabilisé. Je n'osais plus esquisser le moindre geste de peur de faire une connerie monumentale. Si je bougeais, je ne pourrais plus me contrôler. Elle me rendait incontrôlable.
— De quoi tu parles ? prononçai-je sans effectuer un mouvement.
Ma voix était rauque, incertaine. Elle avait besoin que je la rassure, pas que je lui saute dessus. Mais il allait sérieusement falloir qu'elle arrête de me regarder comme ça.
— À nous séparer, ils ne vont pas y arriver ? Tu me le promets ? Déjà que ça me fait de la peine qu'Andy ne me parle plus, si je te perds toi aussi je crois que je ne le supporterai pas.
Est-ce qu'elle ressentait la même chose que moi ? Je n'arrivais pas à savoir si elle ressentait la même chose que moi. « Qu'est-ce que je représente pour toi ? » songeai-je. Elle semblait si triste. Je ne voulais pas en rajouter, j'avais vraiment peur d'en rajouter une couche en me laissant aller.
— Jamais de la vie angel, répondis-je simplement. On est bien plus fort que ça toi et moi, n'en doute jamais. Rien ni personne ne pourra m'éloigner de toi, je t'en fais la promesse. Et j'ai quelque chose qui t'aidera à t'en souvenir quand je ne serai pas là pour le faire.
Je lui tendis alors le cadeau que je préparais pour elle depuis plus de six mois. C'était une façon détournée de lui dire que je l'aimais, et j'espérais qu'elle le comprendrait. Mes sentiments pour elle n'avaient pas cessé de grandir depuis notre tête-à-tête de Noël. Je ne pensais pas pouvoir l'aimer plus et pourtant, tous les jours, la place qu'elle prenait dans mon cœur ne faisait que s'accroitre.
Sarah déchiqueta, sans hésiter, le paquet que je lui tendais, plus curieuse que jamais, laissant sa mélancolie éphémère de côté. J'avais réussi à trouver les mots pour effacer sa tristesse passagère, j'en étais tellement fier, elle me rendait toujours fier de moi. Et ça me rassura de la voir sourire sincèrement à nouveau. Je voulais vraiment que cette journée soit spéciale. J'avais envie de franchir un nouveau cap avec elle. Je savais que je n'y arriverais pas si elle se sentait mal, parce que j'étais incapable de penser à moi lorsqu'elle était triste.
Venant à bout de mon paquet piégé, après avoir pas mal grogné, elle saisit la chaine argentée de ses jolies petites mains et plaça l'anneau qui y pendait au creux de sa paume. Elle le scruta un moment, déchiffrant le message que j'y avais fait inscrire. Puis elle se tourna vers moi, irradiant littéralement de bonheur. Je sortis alors la chaine que je portais déjà, masquée sous mon T-shirt, pour la lui montrer. Ses lèvres s'étirèrent un peu plus.
— Mon anneau est à ta taille, le tien est à la mienne. Comme ça, tu auras toujours un bout de moi avec toi. Ne t'inquiète pas pour nous, d'accord ? Je n'ai vraiment pas l'intention de te lâcher angel.
— Jamais ?
— Jamais, je peux te le jurer sur tout ce que j'ai de plus cher. Mais ce que j'ai de plus cher : c'est toi, dis-je en tapotant le bout de son nez, je ne suis pas sûr que tu sois prête à te sacrifier pour si peu, la taquinai-je. Le courage ce n'est pas vraiment ton truc...
— T'es bête !
— Affreusement ! renchéris-je.
Elle repartit dans un fou rire, dévoilant la blancheur délicate de ses dents, avant de s'affaler contre moi comme un gros sac à patates de quarante kilos.
— Tu devrais vraiment penser à faire un régime, tu vas finir par me tuer à force de te jeter sur moi comme ça.
— C'est toi qui parles « monsieur je mange quinze fish and chips par semaine ! »
Elle se retourna et se jeta à nouveau contre moi, bien décidée à m'étouffer pour de bon. Bien, comme elle voulait, elle pouvait bien me tuer autant qu'elle le voulait de toute façon. Je la capturai de mes bras, l'empêchant de partir, l'obligeant à se reposer contre moi. Je contrecarrai toutes ses tentatives de fuite, le dos parfaitement calé sur le sol humide des bois. Il valait mieux pour moi que la terre soit gelée, parce que je commençais sérieusement à surchauffer. Et je n'avais même pas encore essayé de lui parler. J'allais vraiment mourir d'une combustion spontanée si je le faisais.
Voyant que c'était peine perdue, Sarah se relaxa à mes côtés. Elle semblait prendre la situation plutôt bien, blottie contre mon torse. Elle se mit alors à jouer avec ma chaine, ne quittant pas la bague des yeux. Elle n'avait plus l'air de vouloir bouger, malgré les bruits s'échappant du champ qui nous indiquaient que tout le monde était arrivé sur le lieu du pique-nique. Ça m'allait très bien, j'aurais aimé pouvoir la garder comme ça des lustres, allongée sur moi. Si j'avais su que je passais mes derniers moments seul avec elle je l'aurais embarquée, le plus loin possible, pour la protéger de tout ça. J'aurais trouvé un moyen de la protéger de tout ça. Elle ne méritait pas tout ça. Mais je n'en savais rien, alors je restai là sans bouger, attendant que la fatalité frappe à la porte.
— Sarah, je t'aime.
Elle cessa de respirer et de bouger pendant ce qui me sembla une éternité. Puis voyant que je ne disais rien de plus elle souleva sa tête, son ventre toujours contre le mien, cherchant des réponses dans mes yeux. Elle plongea dedans, scrutant les tréfonds de mon âme comme personne d'autre ne pouvait le faire, faisant sauter toutes mes barrières.
— Comment ça ?
— Sarah, William, on mange ! Je sais que vous vous êtes planqués quelque part ! hurla Laurana.
Sarah se redressa, zieuta sa famille au loin avant de se tourner à nouveau vers moi, toujours au sol. Je n'avais pas bougé, je n'osais plus bouger. Pourquoi je lui avais balancé ça comme ça ?
— Qu'est-ce que tu as dit ?
Ma main trouva le chemin de mes cheveux, je me retins de les arracher de stresse. Ses yeux brillaient, mais je n'arrivais plus à interpréter ce qu'elle ressentait. Et la température ne cessait d'augmenter, m'empêchant de réfléchir correctement.
— Je t'aime.
— William, Sarah, deuxième avertissement ! s'écria Marie Lewis à son tour.
Sarah, toujours au-dessus de moi, n'avait pas quitté mes yeux un seul instant. J'attendais qu'elle me réponde, mais elle avait l'air complètement paumée. Je n'avais pas voulu la mettre mal à l'aise. Je la poussai délicatement sur le côté pour pouvoir me relever puis je l'aidai à se remettre sur ses jambes à son tour. J'avais envie de hurler, je me sentais tellement bête.
— Ne t'en fais pas, ce n'est pas grave, on n'est pas obligé d'en parler. Ça ne changera rien entre nous, OK ?
Je lui offris un sourire timide, refusant obstinément de lui montrer que j'avais mal au cœur, puis j'avançai en direction du champ où tout le monde nous attendait. C'est là qu'elle me surprit de la plus belle et de la plus douce des manières. Elle vint se coller contre mon dos, m'empêchant de faire un pas de plus, son front contre ma colonne vertébrale. Je sentis ses lèvres bouger au travers de mes vêtements avant même de comprendre ce qu'elle disait.
— Moi aussi je t'aime tu sais, je t'aime depuis le premier jour où je t'ai rencontré.
Puis elle me laissa en plan, partant en courant comme une traîtresse au beau milieu du champ. Je la regardai s'éloigner à la vitesse d'une fusée, scotché sur place, les yeux grands comme des soucoupes. Cette fille allait sérieusement finir par me rendre complètement dingue.
Cessant de réfléchir, je me lançai à sa poursuite, sprintant aussi rapidement que mes jambes me le permettaient. Je rattrapai la fuyarde en moins de deux et l'amenai à nouveau avec moi sur sol. Sarah perdit son visage dans le violet des fleurs, rougissant à vue d'œil. Elle semblait plus gênée que jamais, alors histoire de détendre l'atmosphère et de me venger de sa course de traîtresse je me mis à la chatouiller. Elle explosa littéralement de rire, entremêlant le son mélodieux de son bonheur aux touches colorées de la peinture à l'huile qui nous servait de paysage. Ce son avait pour moi l'effet d'une douce berceuse, il soigna toute mon angoisse précédente. Spontanément, je me penchai sur elle, posant ma tête sur son cœur pour en écouter les harmonies. Je savais qu'elle rougissait, parce que ses battements avaient accéléré au moment même où mon oreille était entrée en contact avec sa poitrine. Je me redressai donc pour ne pas la rendre plus mal à l'aise et l'aidai à se relever. Pour masquer son intimidation, elle m'asséna une tape amicale sur la joue, fissurant au passage les dernières parcelles de timidité qui s'étaient installées entre nous.
— William, Sarah, si vous voulez manger c'est maintenant ! Vous dépenserez votre énergie plus tard, s'écria Laurana pour la dernière fois. »
Par réflexe, j'embrassai Sarah sur le front avant de l'entrainer à ma suite pour rejoindre le groupe.
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Parce qu'en ce monde il existe des liens forts, inexplicables, logiques tout simplement,
Faites confiance à votre intuition, suivez ces cœurs qui battent avec vous à l'unisson.
Bonne année 2022, qu'elle soit pleine d'amour et de surprises, de rencontres et de projets.
Croyez-en vous, jusqu'au bout,
Lily <3
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