chapitre 7
Mary avait été réveillée en sursaut par des bruits qu'elle ne connaissait pas. Elle était allongée sur son canapé, chez elle, recouverte de son plaid.
Elle pouvait voir par la fenêtre qu'il faisait encore nuit mais elle se doutait aussi que l'heure était plus qu'avancée.
Elle avait un léger mal de tête et ne se sentait pas très bien.
Puis elle se rappela de tout ce qui lui était arrivé en rentrant du boulot hier soir. Elle se souvenait de tout, la lettre, les cheveux, la boucle d'oreille, le sang et...l'inspecteur Loki.
Il était venu immédiatement après son coup de téléphone, il avait été prévenant et présent pour elle à l'instant où elle en avait le plus besoin. Elle devait bien se l'avouer, elle avait une réelle attirance pour cet homme plutôt discret et mystérieux. Ceci dit, que ressentait-il pour elle ? Pfff... elle était pathétique. Sans oublier John, lui aussi avait été là pour elle. Trop de questions pour son mal de crâne.
Tout ce temps de réflexion, elle était restée allongée, sa tête posée sur le coussin moelleux de son canapé, mais comment avait-elle atterri ici et pourquoi ? Elle n'en avait aucune idée.
Avec une inspiration profonde, elle se redressa, le plaid tombant de ses épaules et elle s'assit, glissant ses pieds dans ses chaussons au motif de félin. Elle s'était levée doucement, prise d'un léger vertige, se retenant à la commode à ses côtés.
Une fois ce dernier passé, elle s'était dirigée vers le bruit et elle avait immédiatement vu l'inspecteur qui discutait avec un de ses collègues. Les autres venaient de quitter la pièce. Apparemment, lui ne l'avait pas encore remarquée et à vrai dire c'était tant mieux, elle avait ainsi tout le loisir de l'observer.
Appuyée contre le mur, dissimulée, à moitié dans l'ombre, elle regarda Loki qui lui tournait le dos. Il était grand, les épaules carrées, portant un pantalon sombre et un t-shirt à manches longues tout aussi foncé. Elle pouvait observer ses muscles dessinés sous ses vêtement. Ses cheveux tirés en arrière et plaqués sur sa tête. Il n'avait pas l'air d'un inspecteur comme les autres. Ses tatouages, son aspect, sa façon d'être, il dégageait une ora bien spéciale qui n'était pas pour lui déplaire.
Elle pris son courage à deux mains et signala sa présence en s'approchant. Le second policier fit un signe du menton à l'inspecteur tatoué en direction de la jeune femme. Aussitôt, le brun s'était retourné. Le regard profond et inspectant la jolie brune.
- Mary, commença-t-il. Comment vous sentez-vous ? Il l'avait interrogée puis s'était tourné vers son collègue, le remerciant avant que ce dernier ne parte.
- Ça va, lui répondit-elle. Merci.
Ils étaient à présent tous les deux seuls dans la demeure de Mary.
- La scientifique a relevé quelques empreintes. Nous devons trouver le facteur qui distribue le courrier dans votre quartier et aussi tous ceux qui sont susceptibles d'avoir touché votre boîte aux lettres. Il avait l'air sérieux. Cette enquête était plus difficile qu'il ne l'aurait cru.
- Mais quelle heure est-il ? Demanda-t-elle soudainement. S'ils avaient eu le temps de faire tout ceci en plus de relever les preuves et autres éléments importants dans son salon, il devait s'être écoulé plusieurs heures.
- Il est six heures et demie. Lui répondit l'inspecteur en regardant sa montre. Il cligna des yeux deux fois encore, signe évident de sa fatigue et de sa gêne. Vous devriez manger quelque chose, avait-il dit.
Elle était stupéfaite, il trouvait encore l'énergie de prendre soin d'elle et de s'inquiéter.
- Vous avez travaillé toute la nuit, avait-elle dit bêtement. Je pense qu'un café s'impose.
Elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'elle était déjà dans sa cuisine à faire couler un café. Le brun l'avait suivie sans un mot, à dire vrai, un café serait plus que bienvenu.
- Je suis vraiment désolée, chuchota la doctoresse, toujours de dos à l'inspecteur s'occupant de mettre la poudre caféinée dans le filtre.
- Pourquoi ? Demanda-t-il même s'il savait qu'elle s'en voulait certainement pour cette nuit alors que les évènements étaient bien au-delà de sa faute.
- Cette histoire est tellement folle, avoua-t-elle. Qui ? Qui peut bien faire une chose pareille ? Sa voix avait tremblé à la fin de sa phrase.
- C'est ce que je m'efforce de découvrir, lui répondit-il simplement.
Il n'était pas fait pour ça. Être réconfortant, gentil ou compréhensif, même s'il le voulait, c'était quelque chose qu'il n'avait jamais appris étant enfant ou adolescent. Alors comment pouvait-il y parvenir en étant adulte ? Mais pour cette femme devant lui, semblant fragile et pourtant si forte dans son métier, oui pour Mary, il voulait essayer. Pourquoi ? Ça il n'avait pas encore la réponse même si son cœur lui donnait déjà quelques indices, son esprit ne voulait l'écouter. Il était flic et c'était tout. Juste un inspecteur.
Elle l'avait sorti de ses songes en lui tendant un mug rempli du nectar amer et doux. Il la remercia d'un signe de tête avant d'avaler sa première gorgée. C'était un délice, un réel délice pour son corps fatigué.
L'astre du jour faisait doucement son apparition, baignant la pièce décorée sobrement, d'une chaude lumière dorée. Ça contrastait réellement avec le froid glacial qu'il y avait à l'extérieur. L'inspecteur finit son café dans le silence le plus complet, observant la jeune femme par dessus sa tasse.
- Je dois me préparer pour aller travailler, reprit-elle en posant la vaisselle dans l'évier.
- Deux agents sont passés avertir votre supérieur que vous ne serez pas disponible aujourd'hui, lui expliqua Loki. Il avait aussi cette manie de se frotter le visage quand il était fatigué.
- Quoi ? Mais... Elle était sans voix. Pourquoi ?
- Je dois pouvoir vous joindre facilement, répondit le tatoué. Et avec ce qu'il vous est arrivé cette nuit, hors de question que vous alliez travailler, c'est trop dangereux, expliqua-t-il.
Mary était agréablement surprise par l'élan de générosité et de prévoyance de la part de l'inspecteur. Peut-être que ce n'était que la procédure mais, en vérité, elle se rendait compte maintenant qu'elle n'était pas prête pour sortir. Elle avait encore trop peur.
- Un véhicule va rester devant chez vous jour et nuit. Il faut être prudent, rajouta Loki.
Dans l'heure qui avait suivi leur petite conversation matinale, l'inspecteur s'en était allé et Mary avait pris une douche et rangé un peu sa maison sans vraiment toucher au salon et au fauteuil dans lequel elle avait ouvert cet affreux courrier.
Elle jetait des regards discrets par sa fenêtre et pouvait voir un véhicule de police garé non loin.
Elle se sentait comme prisonnière de sa propre maison, à jamais hantée par ce qu'elle avait reçu. Elle avait regardé l'heure et se demandait si son facteur et son voisinage avait été interrogés. Si tout s'était passé normalement. Il lui était venu une idée plutôt saugrenue que peut-être le meurtrier était un de ses voisins. À cette pensée, elle avait frissonné.
En début d'après-midi, elle s'était finalement posée et lisait un livre tranquillement installée sur le canapé quand un échange de voix lui était parvenu depuis l'extérieur.
En vitesse elle s'était levée et avait rejoint sa fenêtre pour vérifier ce qui pouvait bien provoquer autant de rafu.
Elle vit alors John en grande conversation avec les deux agents de police désignés pour surveiller la jeune femme.
Si la conversation était déjà assez animée, elle avait dégénérée un peu plus quand le collègue de travail de Mary avait commencé à monter les premières marches de son entrée, tournant le dos aux agents.
Ils s'étaient précipités pour arrêter le malotru mais Mary sortit avant que ça ne finisse par une arrestation.
- C'est bon, c'est bon, avait-elle dit en ouvrant la porte. Je le connais, c'est un ami. Il travaille avec moi. Elle sourit gentiment aux deux agents.
- Mary, la salua John en la rejoignant. J'ai eu tellement peur pour toi, rajouta le médecin en enlaçant la jeune femme.
Ce geste soudain avait surpris la jolie brune mais elle n'avait rien fait pour se dégager. À vrai dire, elle était plutôt contente d'avoir du réconfort.
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