chapitre 11
Sentiments : Étranges sensations qui nous chavirent le corps et l'âme.
C'est vrai, les sentiments contrôlent notre corps. Fourmillements dans les mains, papillons dans le ventre et l'esprit uniquement focalisé sur la personne qui fait battre notre cœur. L'envie irrésistible de voir l'être aimé et de le protéger. C'est agréable mais cela nous fait nous poser tant de questions.
L'inspecteur Loki n'aimait pas les sentiments autres que ceux qui le poussaient à être un excellent flic.
L'amour n'avait jamais été de mise dans sa vie, dans son métier, jamais. Mais les sentiments lui étaient tombés dessus sans qu'il ne puisse rien y faire et Mary Cooper en était la coupable.
Il avait mis tout ça de côté espérant accomplir sa mission et résoudre enfin cette enquête, pousser tout ça loin à l'intérieur de lui. Et tout avait ressurgit quand il avait vu ce type sur elle essayant d'en abuser. Il avait complètement perdu le contrôle de ses émotions. La protéger.
Il avait doucement craqué au fil des jours et des semaines, quand il l'avait vu en larmes à l'hôpital après l'accident de Brie, quand elle était terrifiée chez elle après la lettre, quand elle s'était endormie tout près de lui dans sa voiture, quand il l'avait soulevée dans ses bras alors qu'elle venait d'être agressée et encore cet après-midi quand il l'avait vu dans sa chambre d'hôpital, le bras blessé, la lèvre enflée et le visage coloré de marques aux couleurs des orages.
Loki s'était réveillé sur le fauteuil à côté du lit de Mary en début de soirée. Averti par une infirmière qui passait vérifier la patiente, la jolie brune dormait encore et cela rassura le tatoué. Elle s'était endormie dans ses bras après l'avoir remercié et avoir pleuré durant trop de temps. Il s'était levé, s'étirant avant d'enfiler sa veste et de partir. Il aurait voulu en avertir la jeune femme mais elle devait se reposer. Alors il l'avait quitté simplement en posant sa main tatouée sur son épaule, puis s'en était allé.
Il devait finir de s'occuper de Ross. Même si toutes les preuves étaient contre lui, rien n'était encore sûr. Il fallait qu'il avoue le meurtre de Mademoiselle Evans. Mais c'était tellement étrange. Loki le savait, cette affaire n'avait pas encore révélé toutes ses pièces.
Quand Loki arriva au poste central cette nuit, c'était calme, il n'y avait que peu de policiers présents. Son objectif premier était un café, un grand et fort café noir. Il en avait plus que besoin.
Il avait bu son café assis à son bureau, feuilletant le dossier Evans/Cooper sur son ordinateur, relisant les documents et autres déclarations, observant les dates, les photos et les écrits.
Quelque chose n'allait pas avec cette histoire, tout ça, toute cette merde n'était pas clair. Loki sentait au fond de lui qu'il passait à côté de quelque chose d'important. Mais ça ne voulait pas surgir de son cerveau. Il était plus qu'épuisé, fatigué, il n'avait réussi à rien cette nuit même pas à dormir.
Ross était toujours enfermé ici dans les locaux et Loki ne voulait plus le voir. Mais il devait bien l'admettre, l'homme aussi détraqué qu'il était ne pouvait avoir tué Brie Evans. C'était complétement impossible. Le gars en question, détraqué sexuel, à l'heure de l'accident mortel de l'amie de Mary, était en détention provisoire à l'hôpital du comté. Il avait réussi à obtenir son dossier médical et tout y était inscrit, noir sur blanc. Loki avait secoué la tête négativement, épuisé et dégouté.
Mary était encore en danger.
Qu'importe, il ne laisserait rien lui arriver. Il devait résoudre tout ça. Un fou dangereux traînait dans les rues de Conyers, au milieu de femmes et d'enfants innocents, marchant librement, observant sa proie avant de s'abattre sur cette malheureuse.
L'inspecteur persévérant avait passé la nuit à éplucher tous les dossiers de criminels répertoriés dans le comté et avait fait de nombreuses recherches. Les preuves apportées de la voiture accidentée et calcinée, ainsi que tous les indices et autres éléments trouvés chez Mary n'avaient rien à lui apprendre de plus. Rien, il n'avait rien. C'était exaspérant. Ça le dégoûtait au plus haut point de savoir que le fou qui s'en prennait à la jolie brune était libre comme l'air et de plus, certainement aux aguets, riant de la défaite des forces de l'ordre. Que pouvait bien encore cacher cette affaire sordide et implacable ?
Au petit matin, l'agresseur sexuel de Mary avait été placé en détention provisoire à la prison d'État, il devait être jugé dans les semaines à venir, l'inspecteur espérait simplement que cette fois-ci, il serait incarcéré pour de bon.
Cette nuit n'avait rien fait de bien pour lui, c'était tout le contraire, il était frustré et énervé au possible. L'homme qui avait agit il y a peu faisant souffrir la jeune femme était discret depuis quelques jours. Même s'il avait cru que Ross était le coupable, celà faisait des jours qu'il ne s'était rien passé et c'était exactement ce qui l'inquiétait.
Mary était à l'abri à l'hôpital, elle devait y resté au moins encore deux jours, ça laissait le temps au tatoué d'avancer un peu.
Malheureusement, les deux jours étaient passé rapidement. Loki n'avait rien trouvé, l'enquête piétinait. L'inspecteur avait passé les dernières quarante-huit heures à taper aux portes des agresseurs sexuels répertoriés dans la région mais même toutes ces heures à retourner encore et encore toutes les preuves et autres éléments n'avait rien changé. Loki était tendu à l'extrême et chacun au poste savait qu'il ne valait mieux pas trop le titiller quand il était à fleur de peau comme ça.
Il était venu voir Mary qu'une seule fois. Il ne lui avait rien dit, pas quand elle était à l'hôpital. Il préférait attendre qu'elle soit chez elle tranquille et à l'abri, qu'il soit là, dans sa voiture, la nuit pour veiller sur elle, avant de lui expliquer que l'homme qui avait tué son amie courait toujours.
John quant à lui n'était pas revenu. La jolie brune avait demandé à une de ses collègues comment il allait. Bien entendu, l'homme était énervé et Mary comprenait pourquoi, mais elle n'avait rien promis au médecin. Elle ne ressentait finalement que de l'amitié pour lui. Ceci dit, elle devait bien se l'avouer, plus les jours passaient et plus elle éprouvait des sentiments de plus en plus sérieux envers l'inspecteur ténébreux. Elle avait fait son choix. Si l'homme aux tatouages lui proposait quoique ce soit, elle dirait oui sans discuter. Tu rêves ma pauvre, avait-elle pensé.
Loki s'était présenté à l'accueil avant de chercher la brunette. Il lui avait proposé de venir la chercher à l'hôpital et de la racompagner chez elle. Il avait surtout dans l'idée de lui dire ce qu'il en était réellement de la situation.
Mary était dans sa chambre, assise sur son lit à essayer de faire ses lacets, quand l'inspecteur tapa à la porte qui était ouverte.
- Bonjour, avait-il dit simplement en entrant.
La jeune femme ne savait quoi en penser : avait-il des sentiments pour elle, ou bien n'était-elle qu'une simple victime qu'il devait protéger afin de résoudre cette affaire ? Peut-être n'était-elle qu'un fardeau à ses yeux, encore une pauvre femme apeurée et sans défense qu'il faut protéger.
T'es pathétique ma pauvre Mary, pensa-t-elle.
- Mary, est-ce que ça va ? Lui avait-il demandé. Elle avait sursauté, surprise qu'il soit si près, ne l'ayant pas vu s'approcher.
- Oui... euh oui je galère juste à faire ces satanés lacets, répondit-elle en abandonnant l'idée de les faire. La prochaine fois je prendrai des chaussures à scratch, rajouta la brune dans un soupir.
Loki avait souri doucement. Il avait envie de se moquer mais elle était vraiment exaspérée.
- J'imagine qu'un coup de main ne serait pas de trop. Il s'était déjà accroupi devant elle avant de commencer à serrer ses chaussures.
- Quoi ? Mais...non mais... Elle était gênée mais ça lui faisait chaud au cœur.
L'homme avait fini avant même qu'elle puisse protester une seconde fois. Ils s'étaient ensuite dirigés vers l'accueil et enfin la jolie doctoresse était à l'extérieur. L'air frais lui fouettait le visage et une pluie fine et glacée humidifiait rapidement ses vêtements. Ils s'étaient précipités tous deux à l'abri dans la Ford sombre.
Il n'avait fallu qu'un quart d'heure pour atteindre la rue de la demoiselle. Il faisait vraiment un temps de fou dehors. La pluie s'était intensifiée et l'eau coulait comme un torrent contre le trottoir près duquel s'était garé le brun. La visibilité était bien au-delà de zéro à cause des intempéries mais l'inspecteur l'avait vu.
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