Leçon n°2 : Tourner autour du pot
Je l'attends depuis une dizaine de minutes, appuyé contre mon Aston Martin devant chez elle. Elle me fait patienter pour se faire désirer. J'avoue que ça fonctionne. Mais je suis un homme persévérant et si elle croit une seule seconde que je n'ai pas remarqué son petit manège, elle se fourre le doigt dans l'œil. J'ai bien envie de la laisser s'imaginer qu'elle me manipule pour voir jusqu'où elle souhaite aller et surtout ce qu'elle essaye de me dissimuler. Quelque chose en elle me rappelle beaucoup trop... elle.
Megan apparaît enfin sur le perron de sa demeure dans laquelle elle ne m'a pas invité. Subtile façon de me faire comprendre qu'elle ne me cède pas encore l'entrée dans son territoire. Elle veut me faire croire qu'elle me trouve dangereux pour que je me sente puissant. Pourtant, je sais pertinemment qu'une femme comme elle n'a pas peur des hommes, quels qu'ils soient, mais je la laisse faire.
Elle est divine dans sa jupe crayon noire fendue jusqu'à mi-cuisse, un chemisier bleu clair qui met en valeur la couleur de ses yeux qui trahissent totalement l'innocence de ses traits angéliques. Sa bouche boudeuse suscite des idées libidineuses. Sa chevelure, dont le brushing est parfait, est laissée libre. Ses courbes sont quant à elles diaboliques et je dois bien reconnaître que, pour reprendre ses mots, « la pencher » sur le divan de mon arrière-salle est devenu un fantasme enivrant. M'imaginer l'empaler sur ma queue avec la vue de ses fesses rebondies claquant sur mes cuisses, la maintenant fermement par sa taille fine fait toujours tressauter mon membre dans mon boxer. Je perds presque la tête quand je me vois enrouler ses cheveux bruns dans mon poing et penser à ses yeux bleu océan me supplier de lui offrir sa délivrance.
Je suis en train de remettre mon pantalon en place quand elle s'approche de moi pour m'embrasser à la commissure des lèvres.
— Bonjour, monsieur Evans.
— Je préférerais que vous m'appeliez Connor. Et pourquoi ne pas se tutoyer ?
— OK, Connor.
Sa voix chante mon prénom telle une sirène sur son rocher. C'est une dangereuse créature, femme fatale qui aura sûrement raison de moi à un moment donné, car elle me fait tourner la tête. Sa main traîne sur mes abdominaux avant qu'elle ne contourne ma voiture vers le côté passager. Je m'empresse d'aller lui ouvrir la porte ce qui ne manque pas de la faire sourire. Elle s'amuse de mon dévouement, se délecte de ma galanterie.
— Merci, Connor. C'est trop aimable.
Elle se penche avec une telle grâce pour s'asseoir dans le véhicule qu'on dirait une panthère. Il me tarde de la mettre dans mon lit pour voir comment elle bouge sur des draps en satin. Je rêve de la toucher, de la faire crier et surtout de la soumettre. Je crève d'envie de m'enfoncer en elle, de la sentir m'entourer de sa moiteur et de la rendre folle de plaisir. Tellement folle, qu'elle rampera pour m'en redemander. Hmmm, l'admirer me supplier...
J'ai comme l'impression que Megan ne fait pas partie de la catégorie de femmes qu'on ne rappelle pas après une nuit de sexe, mais qu'elle est de celles qui vous obsèdent tant par leur beauté que par les promesses que vous font leurs courbes. De celles que vous êtes fiers d'exhiber à vos côtés tant elles sont plus précieuses que n'importe quel bijou de grands joailliers. Pour preuve, je n'ai de cesse de penser à elle depuis le soir de notre rencontre.
Son sourire est tentateur quand je grimpe derrière le volant de ma voiture. Ses lèvres, plus que pulpeuses, sont un appel aux baisers et il me tarde de planter mes dents dans sa lèvre inférieure pour la faire gonfler encore plus.
Je lui rends son sourire et je remarque qu'en le faisant, quelque chose change dans son regard. Comme une ombre qui passe, un instant d'égarement. Mais c'est si subtil que je ne suis pas certain de l'avoir vraiment aperçu.
— Prête ? demandé-je en lui offrant un clin d'œil.
— Absolument ! acquiesce-t-elle avec un air victorieux sur son joli visage.
Je démarre en trombe en faisant voler le gravier derrière nous.
***
Nous sommes installés au restaurant face à face, avec vue sur la Tamise de notre côté. Je ne lâche pas Megan du regard. Elle fait front et ne baisse jamais les yeux. Elle est impressionnante. Son assurance me fascine.
Je lève mon verre de champagne pour porter un toast.
— À notre rencontre.
Elle trinque contre ma flûte et avant de l'amener à ses lèvres hypnotiques, elle ajoute :
— Une rencontre fort prometteuse.
Elle boit le liquide doré sans rompre notre connexion visuelle, et je dois admettre que je suis bien content que mon entrejambe soit caché par la table à ce moment précis. Nom de Dieu, cette femme est un péché sur jambes interminables ! Cependant, quelque chose en moi me dit que sa phrase a un double sens qui m'échappe, mais je suis bien incapable d'en saisir la signification.
Quand elle repose son verre, elle me sourit et enchaîne :
— On dit beaucoup de choses sur toi, Connor.
— Ah ? Et lesquelles ? m'enquiers-je.
Un rictus amusé se dessine sur ses lèvres. Elle fait passer ses cheveux sur son épaule d'un mouvement de tête. Elle pose son menton dans sa paume et mordille l'ongle de son auriculaire. Tout son langage corporel m'indique qu'elle entre en mode séduction.
— Que tu es un homme à femmes, par exemple.
Oh ! Elle attaque directement dans le vif du sujet. Soit !
— C'est la vérité.
Elle se redresse en gloussant.
— Tu n'essayes même pas de nier ?
— Pourquoi le ferais-je ? Il me semble que ce n'est certainement pas toi que je vais choquer.
Elle penche la tête sur le côté pour tenter de comprendre où je veux en venir.
— Je ne suis pas le seul à avoir une réputation, Megan. Je me suis un peu renseigné avant de t'inviter.
— Et que tu l'aies fait signifie que tu ne t'en soucies guère.
— Je ne me soucie guère de tes mœurs plus exactement. Elles me conviennent.
Elle mord sa lèvre puis la laisse glisser entre ses dents.
— Elles te conviennent parce que tu veux me mettre dans ton lit.
— Parce que ce n'est pas pour ça que tu es venue me trouver ?
Elle fronce légèrement les sourcils et m'observe attentivement.
— Je ne suis pas venue te trouver, Connor. J'étais dans ton club et tu es venu me parler.
— Si tu le dis...
Ses pupilles se contractent, rendant son regard aussi incisif qu'une lame de rasoir. Elle s'amuse avec moi. Je sais qu'elle n'est pas venue dans mon club par hasard. Il y avait un but à sa présence. Elle me convoite. J'imagine que je dois être un gibier de choix pour elle. Bon parti, beau gosse (je ne vais pas le nier, c'est un fait) et des relations dans beaucoup de milieux.
— Alors pourquoi as-tu accepté mon invitation ? insisté-je.
Un sourire carnassier étire ses lèvres.
— Je n'ai pas dit que je n'étais pas intéressée, ajoute-t-elle.
Je m'appuie sur mes coudes et me penche vers elle, la piégeant dans mon regard.
— Je l'espère bien. Parce que je déteste qu'on me fasse perdre mon temps.
Elle se penche à son tour vers moi.
— Oh, ne t'inquiète pas pour ça, Connor. S'il y a bien une chose que tu ne vas pas perdre, c'est du temps.
Je la fixe un moment, essayant de comprendre encore une fois s'il y a un double sens à sa phrase. Mais j'en suis presque sûr maintenant. Il va falloir que je reste sur mes gardes. C'est la sœur de Charlie, qui lui-même n'est pas un enfant de chœur. Peut-être que je me trompe, mais je ne suis pas un lapin de trois semaines.
Je me lèche les lèvres tout en glissant mes yeux le long de son cou. Je détaille le renflement de ses seins qu'offre le décolleté de son chemisier subtilement déboutonné et enfin, toute sa poitrine qui fait naître un certain nombre de fantasmes. Ceci n'arrangeant en rien mon érection, soyons clairs. Je remercie le restaurant d'avoir mis des nappes à la longueur parfaite pour camoufler ce genre de désagrément.
Nous mangeons en continuant notre conversation plus légèrement, sans pour autant oublier d'intégrer quelques phrases équivoques à notre désir l'un de l'autre. Son comportement m'indique pourtant que je vais pouvoir me la coller derrière l'oreille aujourd'hui, car elle veut me mener par le bout du nez, ou par le bout de la queue pour être plus exact. Mais je ne peux m'empêcher d'être fasciné par sa personne. Au-delà du physique, elle est intelligente, très intelligente. Et encore plus rare, elle est intéressante. Je vais dépenser une centaine de livres sterling juste pour la regarder tortiller son cul sous mon nez quand elle rentrera chez elle et me branler pour apaiser cette tension qui s'agite dans mon boxer, mais je crois que ça en vaut la peine.
À la fin du repas, je paye alors qu'elle s'absente pour aller aux toilettes. Une idée obsédante me gagne, sans que je ne parvienne à la chasser de mon esprit. Je ne souhaite pas quitter ce restaurant sans lui faire savoir ce qu'elle déclenche en moi. Je ne la comprends pas moi-même cette obsession troublante. Peut-être est-ce la même chose pour elle ? Ou alors ne suis-je qu'une proie de plus qu'elle chasse ? Je ne compte pas la laisser me considérer comme un vulgaire jouet entre ses mains. Je dois lui montrer que le prédateur ici, c'est moi.
Je me dirige vers les sanitaires des dames et attends quelques secondes, adossé au mur en face, que la femme qui tient compagnie à Megan quitte la pièce avant de m'y engouffrer. Megan est en train de se remettre du rouge à lèvres quand elle m'aperçoit dans le miroir. Je ferme la porte derrière moi. Son regard suit le moindre de mes mouvements et une légère inquiétude se dessine sur son visage d'ange. Elle a compris que je ne compte pas la laisser jouer avec moi sans pour autant avoir au moins un avant-goût de ce qu'elle pourrait m'offrir. Je m'approche d'elle, passe mes mains sur son ventre et la colle contre moi violemment, lui arrachant un petit couinement de surprise.
Ce désir violent qu'elle déclenche en moi me perturbe plus que je ne veux bien l'admettre. Il coule dans mes veines, brûlant ma chair et faisant fondre mes synapses. Ses fesses sont fermement pressées contre mon érection qu'elle ne peut absolument pas ignorer tant je suis dur comme la pierre. Je penche la tête pour mieux humer les effluves de son cou. Elle sent le parfum de luxe, mais également une odeur qui lui est propre : fleurie et sucrée à la fois. Sa peau est lisse, parfaite, je rêve de la mordre juste pour la faire gémir, mais je me retiens. Seul mon nez frôle l'arc de son cou, désorganisant sa respiration. Quand nos regards se croisent de nouveau dans la glace, ses iris sont obscurcis et ses lèvres entrouvertes. Elle est dans l'attente d'un geste de ma part. Une de mes mains, posée sur son ventre, remonte et s'arrête en dessous de son sein et en dessine l'arrondi. Elle passe sur le tissu soyeux de son chemisier avant de s'aventurer dans l'échancrure qu'offre son décolleté. Je saisis son globe à pleine main et caresse son téton dressé au travers de la dentelle délicate de son soutien-gorge. Megan gémit en penchant la tête en arrière, la posant sur mon épaule et fait tressauter mon érection contre son cul magnifique. Plus je m'approche d'elle et plus mes pensées s'affolent. Ne suis-je pas en train de la laisser me posséder finalement ? Je dois me reprendre avant de perdre la tête.
— Si tu veux jouer, Megan, je suis ton homme.
Mes doigts passent sous la dentelle de son dessous et s'amusent avec son bouton de chair qui répond à mes agacements. Je suis au bord de l'explosion tant je suis dans la retenue. Mon autre main, qui est toujours sur son ventre, tremble à cause de se trouble qui m'habite. Je finis par agripper brutalement ses cheveux pour me redonner contenance et afin de la tirer en arrière et de me donner libre accès à sa gorge. Megan abandonne son souffle et tremble d'impétuosité contre moi. Mes lèvres effleurent sa peau, dessinent le chemin de la courbe de son cou. Quand son souffle devient plus chaotique, je la goûte de la langue, la rendant de plus en plus fébrile à mon contact, et je reprends confiance, du moins en partie. J'atteins son lobe d'oreille, je l'attrape entre mes incives dans une morsure suave qui libère un faible gémissement de sa bouche. Mais c'en est trop, je suis sur le point de franchir un pas et la laisser m'asservir.
J'arrête tout et la plaque une nouvelle fois contre moi.
— Mais sache que si ma patience a des limites, pas moi.
Un éclair de peur traverse ses pupilles, ce qui attise encore plus mon appétit. Cette femme est joueuse, très joueuse. Une adversaire à ma taille face à laquelle je ne suis pas certain de pouvoir gagner. Je préfère l'abandonner comme je suis venu plutôt que prendre le risque d'aller plus loin et quitte le restaurant pour remonter dans ma voiture.
Elle me rejoint quelques minutes plus tard, les joues légèrement roses qui trahissent son trouble, et ce désir trop intense qui illumine ses prunelles quand elle plonge ses yeux dans les miens. Son regard est beaucoup moins enjoué qu'à notre venue. Elle semble aussi perdue et déstabilisée que moi. Elle ne s'attendait sûrement pas à ce qu'il vient de se passer entre nous. Moi non plus d'ailleurs. Si j'arrive à la mettre déjà dans cet état, je pense avoir réussi mon tour de passe passe et ne pas lui avoir laissé apercevoir ce bouleversement qui sévit en moi. Je suis autant dans sa tête, notamment dans ses songes lubriques, qu'elle l'est dans la mienne. Œil pour œil...
Quand j'ouvre sa portière une fois devant chez elle, elle prend soin de ne pas croiser mes pupilles qui la sondent. Alors au moment où elle sort de la voiture et qu'elle se redresse, je l'emprisonne entre mes bras que je pose de part et d'autre sur la carrosserie. Ses yeux s'ancrent aux miens et elle me fusille du regard. Nos visages sont proches et je sens l'air chaud qu'elle expire. Je ne peux retenir un rictus et saisis son menton entre mon index et mon pouce, ne pouvant m'empêcher de la toucher une nouvelle fois.
— Tu as toutes les qualités pour rendre un homme fou, Megan. Tu as voulu attirer mon attention ? Sache que c'est fait.
Je me penche très lentement vers elle, fixant sa bouche délicieuse qu'elle entrouvre par manque d'air. Je frôle à peine sa douceur que Megan me stoppe en appuyant ses mains sur mes épaules. Elle murmure en chatouillant ma peau avec la sienne, bien trop tentatrice.
— Ne sois pas trop pressé d'obtenir ce que tu convoites, Connor. Il vaut mieux faire bien que vite.
Elle dépose un baiser sur la commissure de mes lèvres avec un sourire amusé et se dégage de la prison éphémère de mes bras pour se diriger vers sa demeure. Je fixe le déhanché de ses fesses qui m'hypnotisent de plus en plus. Une certaine tension dans mon pantalon me rappelle que je ne l'ai toujours pas soulagée. Megan se retourne une fois sur le perron et, avec une attitude enjôleuse, me dit :
— Merci pour ce repas délicieux, Connor. J'espère qu'on se reverra pour un dîner la prochaine fois.
— Quand tu veux, rétorqué-je trop vite.
— Je te recontacte.
Elle ne le fera pas. Elle va me faire mariner. Je le lis dans son regard. Elle va me faire attendre pour me montrer qu'elle maîtrise parfaitement la situation. Sûrement mieux que moi d'ailleurs...
Avant de remonter dans ma voiture, je remarquequ'un homme m'observe depuis une baie vitrée de l'étage. Je ne discerne pasbien son visage, mais il regarde dans ma direction. Il quitte la fenêtre avantque je ne grimpe dans mon Austin Martin et abandonne l'enceinte de la propriétéde la femme qui va hanter mes pensées les jours à venir.
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