Chapitre 5
Un "bib!" constant me tira lentement de mon sommeil. J'ouvris difficilement les yeux, un léger mal de tête me prenant. Je soupirai doucement.
- Oi... Ça va?
Je tournai la tête sur la gauche et souris en voyant Marco, mon cœur s'emballant.
- Ouais. Ça va.
Le blond me sourit doucement, se détendant. Je me redressai péniblement, aidée par le navigateur, et jetai un regard à la ronde. J'étais à l'infirmerie.
- Qu'est-ce qui s'est passé? lui demandai-je.
- Oh... Tu as perdu connaissance après avoir dévié la tornade, m'expliqua le jeune commandant. Ce qui est d'ailleurs un peu normal, peu importe la force que tu as. C'est un élément naturel, après tout... En tout cas, on t'est tous reconnaissants. Sans toi, je crois que nous aurions coulé.
Je le regardai dans les yeux, puis les souvenirs revinrent. Oui, je m'en rappelais. Je tentai de me lever.
- Attend! Ce n'est peut être pas une bonne idée, intervint Marco. Tu devrais attendre que l'infirmière revienne...
C'est là que je remarquai que j'avais une aiguille dans le bras relié à une poche de sérum. Je fronçai les sourcils.
- Je suis restée inconsciente combien de temps? lui demandai-je.
- Une journée entière...
Je grimaçai, puis mon ventre gargouilla. Marco rigola.
- Je vais aller te chercher à manger. Je reviens.
- D'accord!
Il quitta la salle et je fixai la porte en face de moi, retenant mon souffle. J'ai sauvé l'équipage...! Je souris, fière de moi, mon cœur cognant agréablement dans ma poitrine. On cogna alors à la porte, me tirant de mes pensées.
- Entrez...?
La porte s'entrouvrit pour laisser la tête de Curiel entrer.
- Salut Ann, fit l'homme. On peut entrer?
- Euh... Ouais.
On? La porte s'ouvrit entièrement et la salle fut remplie de la moitié de mes frères et sœurs. Je ne pus m'empêcher de rigoler, portant une main sur mon cœur. C'était adorable...! Cela sembla les détendre un peu. C'était vraiment mignon de leur part!
- On est venu te remercier, fit Izou.
- Sans toi, on serait à la mer!
- Ce n'est rien... balbutiai-je en rougissant un peu, détournant le regard sur les draps du lit.
Je n'aimais pas vraiment avoir toute l'attention... Même si j'appréciais beaucoup leurs présences.
- T'aurais dû te voir! s'exclama Curiel. Lorsque tu t'es envolée pour faire dévier la tornade, c'était surprenant!
- Oh ouais! Fantastique!
- Comment t'as fait ça!?
- On a cru y passer!
Les commentaires et les questions pleuvaient sur moi comme un torrent de pluie. Ma tête tourna et je fermai les yeux en inspirant profondément, cherchant mes mots.
- Les enfants! Laissez la se reposer un peu...
- Père!
Je rouvris les yeux et vis Père entrer. Je lui souris, reconnaissante, alors que mes frères quittaient tous la salle. Izou me fit deux pouces en l'air et je rigolai. Marco entra à son tour.
- Je leur ai dit de ne pas te déranger, grommela le blond.
- C'est pas grave, riai-je. Ils sont tellement gentils...
Marco sourit et me donna mon plateau. Je le remerciai et mangeai en silence.
- Je te remercie ma fille, déclara alors Père. Je serais arrivé trop tard. Marco venait tout juste de te ramener lorsque je suis arrivé.
- Marco m'a ramené? répétai-je.
- Ouais, tu as perdu connaissance, m'expliqua le navigateur.
Ah, je comprenais mieux maintenant. Je hochai doucement la tête et le remerciai.
- Comment te sens-tu? me demanda Père.
- Oh... J'ai légèrement mal à la tête, mais ça va.
- Parfait. Nous allons bientôt arriver à Playa. Repose toi.
Un mini sourire apparut sur mes lèvres. Je me demandais à quoi pouvait bien ressembler l'île de Playa... Je saluai Barbe Blanche qui quitta ma chambre, me sentant plutôt bien acceptée ici.
Lorsque je terminai le repas, l'infirmière arriva et me posa plein de questions. Elle finit par m'enlever l'aiguille et je pus enfin sortir. Juste à temps d'ailleurs; c'était l'heure du déjeuner.
Je marchai aux côtés de Marco jusqu'à la salle à manger. Je jouais nerveusement avec mes mains. Pourquoi? Probablement parce que je n'avais pas hâte qu'on me bombarde de questions ou de commentaires... Oui, ça devait être ça. Lorsque nous entrâmes, on m'applaudit. Le rouge me monta aux joues et je souris timidement. Comme je l'avais craint, un cercle se forma autour de moi, ce qui augmenta mon mal de crâne.
- C'est à peine que tu viens d'arriver que tu nous as déjà tous sauvé!
- Ton pouvoir est extraordinaire!
- Tu aurais dû te voir! C'était impressionnant!
- Les gars, ça suffit, tonna Père. Laissez votre sœur tranquille.
Ils acquiescèrent tous et retournèrent à leur place non sans me jeter des regards d'admiration. Putain... Ce n'était qu'une tornade! Ce n'était pas si impressionnant... Non? J'allais m'asseoir avec soulagement en face de Marco. Thatch me donna une claque amicale dans mon dos.
- Hey! Tu m'as impressionnée tu sais? Merci petite soeur, sourit le cuisinier.
- Ce n'est rien, fis-je en riant nerveusement.
Thatch s'assit à ma gauche et nous pûmes commencer le déjeuner. Je jetai un bref coup d'œil à Marco. Nos regards se croisèrent et je reportai immédiatement mon attention dans mon troisième plat, mes joues prenant feu. C'est alors que j'eus un flash.
C'était durant la fête en mon honneur. Je me souvenais que, immédiatement après avoir vu Ace, j'ai demandé une tournée de saké. Ça me faisait mal de voir Ace comme ça. Je détestais me sentir coupable. Alors j'ai bu. Tellement que mes frères et sœurs formaient un cercle autour de moi en m'encourageant. Je ne savais plus combien de chopes j'avais prise. Ça m'étonnait que le lendemain, je n'aie rien vomi. Ah, non, c'est vrai. J'avais vomi, mais avant d'aller me coucher.
Je rougis subitement de gêne. Marco à été à mes côtés, pratiquement tout le long, à veiller sur moi. Il s'était assuré que je ne me blesse pas, que je ne me perdes pas... C'était lui qui était venu me ramener dans ma chambre.
"- Bonne nuit Ann."
Je ne lui avais pas répondu. C'était la dernière chose que j'avais entendu avant de m'endormir comme une bûche. Il était tellement gentil...
Je reçu un mini coup contre mon tibia et je sursautai. Je levai les yeux, cherchant qui m'avait fait ça. Je croisai le regard de Marco qui me sourit. Je l'interrogeai du regard. Le commandant me fit un signe de la tête, désignant la porte menant au pont. C'était donc lui qui m'avait donné le coup... Je hochai la tête et souris, mon cœur s'emballant.
Marco se leva.
- Je vais surveiller le cap, déclara l'homme.
- D'accord!
- À plus!
Je le regardai subtilement s'éloigner. Mes yeux baissèrent jusqu'à son derrière. Oh...! Joli joli... Je détournai les yeux en rougissant, me traitant d'idiote mentalement. Je ne savais pas ce qui m'avait pris... Je terminai rapidement ma douzième assiette avant de me lever à mon tour.
- Où vas-tu Ann? me demanda Thatch.
- Prendre de l'air, j'ai encore un peu mal à la tête, mentis-je.
- Tu devrais peut-être aller voir Marie, fit Izou.
- Ça va aller, merci!
Je leur souris pour les rassurer avant de sortir sur le pont. Le vent marin m'ébouriffa les cheveux et, le sourire aux lèvres, je rejoignis Marco près de la proue. Étrangement, les battements de mon cœur s'accéléraient à mesure que j'approchais le blond. Je me tordais les mains sans vraiment m'en apercevoir, jusqu'à ce que j'arrive à la hauteur du commandant de la première flotte. Il pointa l'horizon droit devant lui.
- Tu vois la tâche noire là-bas? me demanda-t-il.
Je hochai la tête, regardant l'horizon.
- C'est Playa. On va arriver dans environs une heure, m'annonça le navigateur.
Mon sourire s'agrandit.
- J'ai hâte de voir, avouai-je.
Le silence tomba entre nous. Mais ce n'était pas gênant. J'étais bien là, à ses côtés. Je me demandais pourquoi il voulait qu'on sorte, ce que je lui demandai. Il ne répondit pas immédiatement.
- J'avais envie de discuter, répondit finalement Marco.
- Pourquoi avec moi? ne pus-je m'empêcher de faire remarquer.
Je le vis baisser les yeux sur ses mains appuyées contre le bastingage.
- Je sais pas... murmura-t-il.
Marco posa ses yeux sur moi avant de se retourner et de me laisser seule. Je le regardai s'éloigner, me demandant bien ce qu'il avait. On aurait dit qu'il était... songeur. Mais c'est vrai quoi! Pourquoi il voulait parler avec moi? Il s'entendait pourtant bien avec Thatch. Je haussai platement les épaules à mes réflexions et portai à nouveau mon regard sur la petite tâche noire qui grossissait lentement.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top