Chapitre 27

Je n'ai pas revu Klein. Il m'avait simplement écris un petit mot; Bonne chance ;)

Cela m'avait fait sourire.

Je fermai les yeux de bonheur, appréciant l'air marin contre mon visage. Ça faisait un bien fou. Ça m'avait manqué.

- La vie de pirate te manque?

Je sursautai et me retournai vers Aokiji. Je ne l'avais pas senti venir... C'était vrai par contre que les Amiraux étaient forts, mais à ce point... Je fis une moue et reportai mon attention sur l'océan. Il avait eu raison en disant qu'on allait probablement se suivre dans la mission. Il s'occupait du transfert des soldats. Tout simplement.

- Si je vous disais la vérité, vous allez me mettre en prison?
- Haha... Non. Pas moi.

Je me détendis légèrement et souris faiblement.

- Alors oui, elle me manque terriblement.
- Que fais-tu ici alors?

Je gardai le silence pour rassembler mes idées.

- Pour mon grand-père, lâchai-je. Et pour le futur des citoyens.
- Que veux-tu dire? m'interrogea l'homme en s'accotant contre la balustrade.
- Je veux changer le système de la Marine. Et pour ça, je dois monter les échelons.
- Même si tu montes les échelons, tu n'y arriveras pas.

Je me retournai vers lui, surprise. Il me regardait froidement.

- Pourquoi dites-vous ça...? fis-je, vexée.
- Même si tu deviens Amiral en Chef, tu ne pourras pas changer le système. Tu n'as pas la totalité du pouvoir. N'y même les Gorosei.

Je me sentis blêmir.

- Quoi...? soufflai-je. Alors qui!?
- Facile.

Il porta son regard sur la mer.

- Les Tenryûbitos dirigent tout.

Un lourd silence s'abattit entre nous. Je n'entendais même pas les Marines s'affairer à leurs affaires sur le navire. Je baissais les yeux, fronçai les sourcils.

- Mais on peut forcément faire quelque chose... protestai-je.
- Crois-moi, c'est pratiquement impossible.
- Et si on retire tous les mauvais soldats?
- Si tu fais ça, le trois quart partiront.
- Quoi? Il ne peut pas y en avoir autant!
- Ann.

Je relevai mon visage et plantai mon regard dans le sien. Il avait un air sérieux.

- Je suis Amiral. Je ne pourrais même pas te dire combien de soldats sont corrompus ici, sur ce navire, tant ils sont nombreux. Peut être qu'ils le sont tous même. J'ai essayé de changer le système, mais ça ne marche pas en claquant des doigts. Ça fait vingt ans que je suis dans la Marine. Ça fait seulement cinq ans que je suis Amiral. J'ai réussi à retirer quelques enfoirés, mais je ne peux pas tout contrôler. Tu comprends ce que je te dis?
- Je ne suis pas idiote! m'exclamai-je.

Quelques têtes se retournèrent vers moi. Je rougis et reportai mon attention sur l'horizon, sentant mes espoirs s'envoler.

- Je comprends... murmurai-je. Mais il doit bien y avoir un moyen. Au moins un...
- Alors s'il y en a un, ce sera un vrai miracle. Et j'y mettrai toute mon énergie pour que ça fonctionne.

Je soupirai longuement.

- Je vais le trouver, ce moyen.

Je lui jetai un bref coup d'oeil. Il observait la mer avec un petit sourire aux lèvres. Ce sourire là ressemblait à celui de Klein... Qu'ils ne soient pas frères était surprenant.

- Tu sais, je crois que ce seul moyen est impossible à réaliser... soupira-t-il.

Il perdit son sourire, me regardant.

- Ce serait d'éliminer les Tenryûbitos, fit-il.
- Ça serait une bonne idée.

Je rigolai avec lui. Je secouai la tête.

- Non. Il doit bien y avoir un autre moyen, plus logique, plus sécuritaire...
- Peut-être.

Je réalisai donc le sujet sur lequel nous discutions. Je le regardai d'un drôle d'air. Il me lança un regard intrigué.

- Ça va? m'interrogea-t-il.
- Oh... Mhm... Oui.

Je me détournai de lui et souris en coin, observant les vagues s'écraser contre la coque.

- Ah, et cette discussion...

Je l'écoutai attentivement.

- Garde ça pour toi, d'accord?
- À condition que tu gardes mon secret de vouloir redevenir pirate.

Je l'entendis rigoler, ce qui me fit sourire.

- Marché conclu alors.

Je hochai la tête et je le sentis s'éloigner, aboyant quelques ordres sur un ton fatigué. C'était un Amiral et il était du même avis que moi; la Marine et le Gouvernement Mondial était corrompu. Et ça devait changer.

- Oi! Ann! T'as fini ta pause? Viens donc nous aider!

Je laissai un petit soupir s'échapper de moi et j'allai les aider pour préparer le déjeuner.

~~~

- Tu es revenue.
- Oui.
- Pourquoi?

Vergo, les bras croisés, sembla me toiser. Ah merde. Pourquoi donc suis-je revenue? Bon. Autant dire une part de vérité...

- On m'a demandé d'enquêter sur des procédures suspectes, lâchai-je. Je ne peux vous en dire plus, Vice-amiral Vergo.
- Des procédures suspectes... Dans ce cas, j'espère t'être utile.
- Merci.

Je lui fis un petit sourire. Il fit de même.

- Très bien alors. Tu tombes au bon moment; si j'ai demandé des renforts, c'est pour se préparer. On m'a demandé d'escorter Portgas D Ace à Marine Ford. On part la semaine prochaine.

Mon sang se glaça lorsqu'il prononça le nom de mon frère. Je tentai de garder mon calme.

- Pourquoi...? Que s'est-il passé? demandai-je.
- En quoi cela te concerne-t-il? Il repose à Impel Down présentement, et on m'a juste demandé de l'escorter à Marine Ford pour son exécution la semaine prochaine.

J'ai dû blêmir. Je déglutis et le fixai avec incrédulité. Vergo sourit.

- Quelque chose ne va pas, Agente?

Je fronçai les sourcils et serrai fortement les poings.

- Tout va bien... lâchai-je.

Je jurai intérieurement; ma voix avait tremblé. Je me mordai l'intérieur des joues.

- Ne me dis pas que tu ressens encore de l'affection à un pirate... soupira le Vice-amiral. Tu sais que c'est très mal vu.

Je rougis d'indignation et baissai la tête. Bien sûr que j'en avais encore! C'est mon jumeau, baka!

- Je vous demande pardon de ce moment de faiblesse, sifflai-je.
- Mhm. Je garderai ça pour moi.
- Merci beaucoup.

Je m'inclinai profondément, jetant un bref coup d'oeil sur son bureau. Un dessin semblait représenter la structure du Gouvernement, avec des noms, des titres.

- Tu peux disposer, Portgas. Je t'enverrai des informations si, par tout hasard, je trouvais des indices sur ton... enquête.

Je me redressai et l'observai. Il avait un visage sérieux. Il le savait. Il savait que je me méfiais de lui. Ou bien il croyait que je serai facile à manipuler, à dérouter et à me mettre sur une fausse piste. C'était un homme intelligent. Je lui souris.

- Très bien. Merci encore, Vice-amiral Vergo.

Je me retournai pour sortir et tombai sur Aokiji. Il m'observa.

- On vient de m'envoyer un nouvel ordre, fit-il. Par l'Amiral Sangoku. Je vais rester ici cette semaine... Tu es au courant de cette mission?

Mon visage s'assombrit. Je pinçai les lèvres.

- Oui. Mon frère, c'est ça?

Son regard s'adoucit tristement.

- Mhm.

Je croisai les bras contre ma poitrine, frissonnant. Les larmes me montèrent aux yeux, la vérité me frappant de nouveau. Je me mordillai la lèvre inférieure.

- Pardon... déglutis-je. Je vais aller... me reposer un peu...

Je me remis à marcher.

- Ann.

Je m'arrêtai et reniflai, essuyant rapidement mes larmes.

- Je suis vraiment navré... Je ne suis pas d'accord avec cette décision, crois moi.

Je souris faiblement.

- Un Amiral ne devrait pas dire de telles choses, répliquai-je doucement. Ni sympathiser avec une criminelle...
- Mais je ne suis pas un Amiral normal. Et tu n'es pas une criminelle. Ni même ton frère.

Je ne répondis pas et me remis en marche vers mon ancienne chambre. Sa façon de parler me faisait penser à Klein... Je me demandais s'il était au courant, pour Ace. Mon coeur se serra. Merde... Mais comment a-t-il pu se faire attraper!?

Je claquai ma porte et rugis. Mais quelle vie de merde! J'en pouvais plus, je ne pouvais plus supporter tout ce manège! Je devais faire quelque chose... Je devais sauver mon frère. Il ne pouvait pas mourir, pas maintenant, pas après tout ce temps!

Je me laissai tomber sur le lit et sanglotai. Ace... Je suis si désolée... Si j'avais été là... je t'aurais protégé des personnes qui t'ont envoyé en prison...! Et qui ont dû te faire du mal aussi. Désolée, désolée, désolée...!

Je finis par me calmer après de longues minutes. J'observai le mur sur ma droite, observant les petites lignes que j'avais gravées le soir pour compter mes journées. Il y en avait beaucoup... Je levai mon doigt et gravai une nouvelle ligne, à l'aide de mes pouvoirs, avec à côté; 2 mois. C'était mes jours d'entraînements aux côtés de Klein. Ace... Je me demandais si Père et Marco étaient au courant... Si oui, ils devaient être sur les nerfs. Et peut-être même qu'ils se préparaient pour une guerre, pour reprendre Ace... Je serrai les poings. C'était décidé. Aokiji m'avait convaincue; j'allais repartir après avoir sauvé Ace, avec Père, Marco et toute la famille.

C'était fini, la vie d'Agent, de parfait soldat de la Marine.

Portgas D Ann était de retour.

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