Chapitre 22

Je me glissai avec un long soupir de bien être dans le bain à source thermique, me détendant instantanément. Alors ma formation était terminée... Après l'épreuve de la fête, si je réussissais l'épreuve évidemment, j'allais devenir soldat pour de bon. Agente en plus de ça. Ce sera à ce moment là que mon travail commencera pour de vrai. J'allais faire le plus de ménage possible puis je retournerai en mer, avec l'équipage de Père. Ils me manquaient tellement... Ça me blessait que Marco ne me réponde pas. Je voulais le rassurer, lui dire que je reviendrais... Lui dire que j'étais désolée.

Je soupirai longuement et plongeai ma tête sous l'eau. Il fallait que j'arrête d'y penser, sinon je ne réussirai jamais ma mission.

Je repensais aux documents sur le bureau du vice-amiral Vergo. Je me demandais vraiment pourquoi il en avait de besoin. Moi, j'ai dû apprendre par coeur l'organisation de la Marine. Et lui alors? Il ne la connaissait pas? Étrange... Je ne pouvais quand même pas imaginer que c'était un infiltré ou bien un traître. Il était gentil et intelligent, préparait d'excellents plans pour la Marine.

Je ressortis ma tête, inspirant à fond. Je haletai légèrement, reprenant mon souffle. Je me nettoyai rapidement avant de sortir du bain, enroulant une serviette autour de ma poitrine. Mes cheveux dégoulinaient... Ils étaient longs. Il faudra que je les coupe. Je les tordis pour les essorer, me dirigeant vers les vestiaires. Il était quelle heure? Si j'avais le temps, j'irai tout de suite en ville pour me trouver un masque et une robe. Avec chance, je ne serai pas obligée de me lever tôt demain matin pour aller en trouver une...

En entrant dans les vestiaires, je sentis un danger sur ma droite. Je me penchai et allongeai ma jambe avant de tourner sur moi même. Mon agresseur évita de tomber, sautant en arrière. Je lui jetai un regard froid.

- Arimasu... lâchai-je en me redressant. Tu n'as toujours pas eu ta leçon?
- Ne me tutoie pas, pirate! Je suis ton supérieur et je te jure que je vais t'éliminer! Tu n'es qu'une vermine qui pourrie la vie Maritime!

Le rouge chargea à nouveau sur moi, sabre en main. J'évitai facilement son coup rendu beaucoup trop lent.

- Qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu me détestes autant...!? fis-je avec exaspération.
- Avoue que tu t'es infiltrée ici pour ramasser des informations...!

Je retins ma serviette avec une main pour ne pas qu'elle tombe.

- Pas du tout. Au contraire. On m'a forcé à entrer dans l'organisation.
- Pff! Un pirate reste un pirate!

Il frappa, j'évitai. J'étais sur le point d'utiliser mon pouvoir...

- T'as pas honte de m'attaquer alors que je suis en pleine faiblesse?
- T'es pas en faiblesse!
- Si. Je suis en serviette, presque nue.

Son comportement changea brusquement. Son visage vira aussi rouge que ses cheveux et ses yeux s'écarquillèrent. J'en profitai pour lever ma main et le projeter contre le mur du fond. Il toussa bruyemment, grimaçant. Je le regardai de haut. Même s'il était mon supérieur, je ne le considérais que comme un moins que rien. Je le détestais. Je passai devant lui, me dirigeant vers une cabine possédant une porte.

- Attends au moins que je sois habillée, pervers!
- Oi! Je t'ai dit de me respecter! ET JE NE SUIS PAS UN PERVERS!

Je levai les yeux au ciel en refermant la porte derrière moi. Je soupirai et me changeai.

- Quand est-ce que tu vas me laisser tranquille? lui demandai-je.
- Je veux te faire partir d'ici.
- Ah, t'inquiète, je vais bientôt partir aussi.
- Comment ça?

Je gardai le silence. Je ne savais pas si je pouvais le dire aux autres. Sûrement pas.

- Ann, dis le moi, c'est un ordre.
- Le moi, c'est un ordre.
- Ann! Arrête de te comporter comme une idiote!
- J'ai pas à dire quoique ce soit à un homme qui veut ma mort! Sors des vestiaires des filles maintenant, hentai desu!
- JE NE SUIS PAS UN PERVERS J'AI DIT!

Je l'entendis sortir en maugréant des injures contre moi. Je ne pus m'empêcher de sourire. Même s'il essayait de me faire partir, même après avoir porté de fausses plaintes, Vergo l'a toujours renvoyé à son poste, ignorant ses demandes. Et même s'il a essayé plusieurs fois de me tuer, jamais il n'a réussi à me faire une seule égratignure, aussi infime qu'elle soit.

Enfin habillée, je sortis des vestiaires en jetant la serviette dans le bac à serviettes sales. Je me fis une tresse pour empêcher mes cheveux de s'emmêler. Je me penchai à l'avant pour éviter la lame.

- Arrête bordel... Tu me tapes vraiment sur les nerfs Arimasu...
- Et toi sur les miens. Pourquoi tu vas partir?
- Comme c'est mignon! Tu t'inquiètes pour moi?

Le commandant grimaça et détourna la tête, les joues rouges.

- Même pas en rêve...

Il rengaina son sabre, croisant les bras contre son torse, me jugeant. Je lui jetai un regard blasé.

- J'ai été convoqué, c'est tout.
- Ta formation est terminée?
- Ouais. Et je vais devenir une Marine officielle, content?

Le rouge leva les yeux au ciel.

- Comme si ça me réjouissais... Une chance que tu pars. J'avais pas envi de me retrouver à te surveiller... marmonna-t-il.
- Ouais. Et je voulais pas t'avoir comme supérieur.
- Insolente...!

Il sortit son pistolet et me visa, l'enclenchant.

- Combien de fois vais-je devoir te répéter de me respecter!?

Il tira. J'arrêtai sa balle avec mon pouvoir et le fis tomber au sol.

- Jusqu'à demain.

Il se détendit.

- Tu pars demain? me demanda-t-il.
- T'es sourd ou quoi!? Oui! Je pars demain le vieux!
- Bien fait pour nous. Ils vont t'accepter même si tu gardes ton tatouage?
- Ils n'auront pas le choix.

Arimasu rengea son arme à feux, un petit sourire aux lèvres.

- T'es vraiment forte.
- Et c'est seulement là que tu le remarques? râlai-je. Fiche moi la paix maintenant, j'ai autre chose à faire que bavarder avec un idiot comme toi.

Je tournai les talons.

- Oi, tu comptes aller où?
- T'as pas à le savoir.
- Il est près de vingt-et-une heure je te signale.
- Merci, monsieur l'horloger!

Je l'entendis ricaner. Je souris en coin. Finalement, cet idiot allait me manquer. On a toujours été ainsi depuis que je l'ai battu facilement la première fois. Il avait souvent essayé de me tuer, en vain. Il me faisait rire à continuer à essayer. Je devais avouer qu'il avait une volonté de fer. C'était le seul, avec Garnius et Vergo, avec qui je parlais. Sinon, les autres n'avaient pas une seule fois essayé de venir me parler.

J'entendis Arimasu me rattraper.

- T'as pas encore fini? fis-je en lui jetant un coup d'oeil par dessus mon épaule. Tu veux une autre leçon?
- Nah. Je me suis dit que t'avais peut-être besoin d'être escortée.

Je le regardai avec intrigue.

- Pourquoi?

Il arriva à ma hauteur et haussa les épaules.

- Au cas où il t'arriverait quelque chose, expliqua-t-il.
- Tu sais, soit que ça serait de ta faute s'il m'arrivait quelque chose, soit ce serait à toi que ça arriverait.

Il ricana et me lança un regard amusé.

- Tu me sous-estime là...
- Pas vraiment, après tout ce que j'ai vu.
- Oi. C'est parce que t'as un pouvoir. Si t'en avais pas, je te battrai à plat de couture!
- Ah oui? On parit?
- 100 berrys que je te bat sans que tu utilises ton Fruit!
- Alors donne-les moi tout de suite, tu n'as aucune chance.
- Vantarde...

On se dirigea donc vers la salle d'entraînement. J'avais hâte de lui donner une bonne raclée pour qu'il me lâche enfin la grappe! S'il pense qu'il va réussir à me battre... Il se craqua le cou, la main posée sur la poignée de son sabre.

- Prête?
- Je te rappelle que je me suis faite entraînée par le commandant en chef Garnius...
- Ça ne veut pas dire que tu es aussi forte que lui.
- Attention, c'est toi qui me sous-estime là.

Arimasu sourit et se prépara à attaquer. Alors je soupirai longuement et me craquai les doigts, me positionnant.

- Je vais te battre sans armes ni pouvoir, souris-je.
- Prête, oui ou non!?
- Oui.

Il attaqua en premier, dégainant son sabre et rugissant.

Les secondes d'après, il se retrouva au sol, sur le dos, à moitié sonné. Je me frottai les mains, satisfaite.

- Et voilà le travail. Où sont mes 100 berrys?

Le rouge marmonna et se releva péniblement, rouge tomate.

- Mince alors...
- Je te l'avais dit, baka.

Je l'aidai à se relever. Le commandant dénicha dans ses poches un 100 et me le tendit.

- Le v'là ton 100 berrys... grogna-t-il.
- Merci, commandant!

Je voulu le prendre, quand il m'attrapa le poignet et m'attira à lui. J'écarquillai les yeux, surprise. Il plaqua alors ses lèvres contre les miennes. Je le repoussai vivement avec mon pouvoir, le faisant voler à travers la pièce jusqu'au mur du fond. Je le fixai, stupéfaite.

- Mais qu'est-ce qui t'as passé par la tête!? m'exclamai-je.

Arimasu se frotta le crâne, grimaçant.

- T'aurais pu y aller moins fort... murmura-t-il.
- Mais pourquoi t'as fait ça!?

Il posa des yeux tristes sur moi. J'eus un mouvement de recul.

- C'est évident je crois, non...?

Mon visage se referma et je tournai les talons.

- Ann...!
- Ne t'approche pas de moi!
- Pourquoi? Je suis désolé! Je croyais que tu-...
- Que je t'aimais!?

Je lui jetai un regard furieux.

- Alors t'es complètement dans le champs. J'aime déjà quelqu'un d'autre.

Je continuai ma route.

- Attend... Tu aimes un pirate, c'est ça?

Je ne répondis pas.

- Tu sais que c'est maintenant impossible d'aimer un pirate! Tu vas devenir une Marine! Laisse tomber ton passé merde! Tu vas encore plus souffrir et tu risques de te faire renvoyer s'ils savent que tu aimes un pirate!
- Je m'en fiche... murmurai-je.
- Après tous ces efforts? Vraiment?

Je quittai la salle d'entraînement. Je m'en fichais qu'ils savent que j'aimais encore un pirate. Jamais je n'aimerai quelqu'un d'autre. De toute manière, j'allais un jour redevenir pirate. Ce n'était qu'une question de temps.

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