La roue tourne

Il est dix-huit heures trente quand Charlène rentre du travail, exténuée. Parfois, elle se remémore ses week-end tranquilles canapé-séries qui, à présent, lui manquent beaucoup. Travailler le dimanche lui est difficile, la jeune femme a l'impression de ne plus vraiment avoir de vie sociale et cela lui pèse énormément sur le moral.

Cette dernière bifurque sur son parking quand elle est instantanément stoppée par un camion blanc, une sorte d'utilitaire immatriculé dans la région Bretagne. Celui-ci lui bloque à la fois le passage, mais aussi l'accès à l'entrée de son immeuble.

Fatiguée et irrité par ce comportement à son sens égoïste, elle n'est pas surprise lorsqu'elle aperçoit la tête son voisin apparaître d'un côté du véhicule et aller farfouiller dans le coffre.

– S'il vous plait ? Vous ne voyez pas que vous gênez le passage ?

Le jeune homme à la tignasse désordonnée tourne lentement la tête vers Charlène et la regarde comme si son interlocutrice était une imbécile.

– Il y a une autre entrée plus loin, rétorque-t-il, l'ombre d'un sourire en coin faisant monter un peu plus l'impatience que tente d'enfouir la jeune femme à son encontre.

– Mais moi j'habite ici.

Il sourit plus franchement, mais referme son coffre sans mot dire. Sans lui prêter attention, il rentre de nouveau dans l'immeuble tout en laissant son camion au milieu du passage.

– Il se moque de moi ou quoi ?

Malgré tout, Charlène parvient à contenir sa frustration et patiente jusqu'à ce que ressorte son voisin deux minutes plus tard et s'engouffre derrière son volant où il allume enfin son moteur, puis roule jusqu'à une place non loin de là.

– Ce n'était quand même pas si difficile ! ronchonne la jeune femme, peu encline à vouloir se bagarrer verbalement en cette fin de journée.

Débloquée de ce piège qui n'en était pas réellement un, elle fait le tour du parking afin de trouver un coin où se garer. Malheureusement, il lui est très difficile à cette heure-ci d'en trouver une, car l'heure de pointe est presque passée et il ne reste pratiquement que les places qui n'étant pas très alléchantes aux vues des nombreux problèmes de vandalisme. Sans oublier que les occupants de l'immeuble d'en face prennent ce parking pour le leur.

Charlène descend de sa voiture poussant au même moment un long soupir d'exaspération, puis récupère son repas de ce soir qu'elle s'est au préalable préparé à son travail.

« Il faut consommer sur place » répète sans cesse son franchisé, mais personne ne l'écoute vraiment, mis à part les petits nouveaux. Ce n'est pas dur de deviner pourquoi.

Elle referme la portière arrière de son véhicule et fouille dans son sac afin de trouver ces fichus clés qu'elle ne retrouve jamais du premier coup, sauf quand elle a enfin vidé tout le contenu au sol. Et encore, parfois elle doit s'y prendre à plusieurs fois. A croire que son trousseau disparaît à sa guise, puis apparaît de nouveau après lui avoir joué ses mauvais tours.

– Maudites clés ! crache la jeune femme, les nerfs à vifs.

Dans sa boite aux lettres, il n'y a rien de bien intéressant hormis de la pub. Fermement, elle pousse la porte d'entrée de l'immeuble, pressée de rentrer chez elle pour enfin se mettre à l'aise et pouvoir manger. Mais absorbée dans la contemplation de ses prospectus et d'une belle promotion sur les pâtisseries, la brune se prend un énorme coup sur la tête avant de percuter un corps imposant et visiblement musclé.

Sur le point de râler, comme à son habitude, la jeune femme stoppe tous mouvements lorsqu'elle remarque que ce n'est autre que...

Son voisin !

– Forcément ! souffle-t-elle dans sa barbe, le regard néanmoins hébété par le coup que cette carrure lui a asséné. Faites attention, bon sang !

– Je vide mon appart.

Posant enfin ses yeux sur le type, elle perd un peu de sa force de caractère avant de reprendre contenance et confiance en elle. Ce qui n'était qu'une facette en réalité, car Charlène était tout le contraire. De nature renfermée, excessivement timide et peu sujette à la manière de vivre des jeunes de son âge, elle mène sa vie de son côté tout en portant continuellement un masque qui n'est pas elle, mais qui forge la carapace qu'elle porte tous les jours afin de ne pas montrer ses faiblesses.

– Vous auriez pu me blesser !

– J'aurai pu être électrocuté.

– J'arrosais mes plantes !

– Et moi je fais des travaux, rétorque son voisin, un sourire railleur aux lèvres.

Ses mots la laissent sans voix. Au fond de lui, elle est certaine qu'une voix lui a hurlé : « vengeance ! ». Alors elle le fixe du haut de son petit mètre soixante-dix, sans rien ajouter. Son voisin en fait de même.

« Décidément, la cohabitation dans l'immeuble risque d'être plus difficile que prévu », pense intérieurement la jeune femme

Cette dernière se détourne enfin de cet homme, prenant grand soin de ne pas se prendre les pieds dans les fils de l'aspirateur traînant dans le hall et de ne pas se cogner de nouveau la tête contre la planche qu'il porte.

Pressée de s'éloigner au plus vite de ce dernier, elle monte quatre à quatre les escaliers et se faufile chez elle, accompagnée d'une future grosse bosse sur le front.

Elle n'en dira rien, mais malgré le fait que ce type l'exaspère au plus haut point, elle a l'impression qu'il l'attire aussi bien qu'il l'éloigne, tel un aimant.

***

Il fait presque nuit noire et les nuages commencent à menacer le ciel. C'est le moment où Charlène décide de sortir promener son chien avant que la tempête n'arrive.

Elle se précipite donc au bout de sa rue où se trouve un coin d'herbe, elle s'y rend souvent y faire un tour avec son griffon par manque d'espace vert dans son quartier. Ici au moins, elle est tranquille, il n'y a rarement des gens qui passent par-là, car c'est un chemin qui mène sur un grand axe routier.

Cela fait plusieurs minutes que la jeune femme se balade quand des gouttes commencent à lui tomber dessus. Elle se précipite alors pour rentrer devant obligatoirement passer juste sous le balcon de son satané de voisin. Et comme le hasard ne lui est peu souvent favorable, ce dernier est subitement perché dessus, mais Charlène fait comme si elle ne l'avait pas remarqué et continu son chemin.

– Il ne mérite même un pas un regard de ma part, chuchote-elle à l'oreille de son chien.

Malgré tout, en contournant le trottoir, elle jette furtivement un regarde dans sa direction et prend cas de son stupide sourire et de ce regard rieur.

***

J'avance petit à petit, à pas feutré. Je vous avoue que ne sais pas je vais, et quand j'écris, je n'ai pas d'idées en tête, je tape sur les touches et j'envoie !

Je ne sais toujours pas comment nommer mes personnages, c'est tellement du réel que je ne peux pas non plus me permettre de mettre mon prénom et celui de mon cher voisin (je ne le connais pas de toute manière, mais je lui ai donné un surnom, ne vous inquiétez pas, il apparaîtra bientôt).

Je ne sais pas non plus pourrait bien se passer cette histoire, parfois je me dis que ce n'est pas si important de connaitre l'endroit du récit. C'est un immeuble, et tout se passe dans l'immeuble, pourquoi connaitre la ville ainsi que le pays ?

Dites-moi ce que vous en pensez ^^

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