7.

Hello mes Skittles ❤️, 

Qu'est-ce que vous m'avez manqués ! (Et désolée de ce post à une heure indécente, comme d'hab' quoi 😪). 

Sinon merci merci merciiiiiiiiiiiii pour les 110 K sur Pop-Up. ❤️❤️. C'est juste démentiel. Vraiment. Je vous aime trop trop. Vous êtes sensas ++++. Il me tarde de vous voir tous un jour et je suis certaine que ça arrivera dans un jour prochain. 😉

Bref, je vous laisse avec le chapitre qui est un chapitre "Vous m'en direz des nouvelles !"😬. En tout cas, j'ai kiffé l'écrire hein. J'espère que vous allez kiffer le lire. 

Allez, je vous fais des bisous. 😘

PEACE AND LOVE-

-JFL 

***

Billie Fernandez

La soirée d'hier fut excellente en compagnie de Pattie, son fils et monsieur Levy qui a fini par nous rejoindre.

Nous sommes restées un peu plus tard que prévu, mais nous étions tellement concentrés sur ce mariage qui arrive dans quelques semaines que nous avions répartis quelques tâches.

Ça a beau être un mariage factice, je vous assure que tout le monde s'est pris au jeu.

Même Eva qu'Edna a appelé assez tardivement par facetime. Pattie et elle, avaient convenues à se rencontrer ce dimanche pour revoir les détails du mariage. Et la rencontre entre les deux familles se feraient le mercredi soir.

En retrouvant toutes les deux notre appartement, elle m'avait confié, qu'après le mariage, Elliott serait l'un de nos colocataires avant de découvrir une enveloppe sur le paillasson. Elle ressemblait étrangement à celle que nous avions reçu avec la robe.

D'ailleurs, Edna avait soupiré et m'avait proposé qu'on la lise le lendemain, car elle était épuisée par sa journée.

Je compris donc qu'il manquait une partie de sa journée dont je n'avais pas connaissance, mais j'étais tout aussi fatiguée qu'elle, alors nous avons regagnés nos chambres respectives en mettant nos tracas de côté.

Une organisation de mariage, ça met toujours du baume au coeur alors la lecture du dossier de mon père ou de cette lettre ou même de la journée d'Edna pourrait mettre fin à ce sentiment d'apaisement.

*

Le réveil est difficile. 

Pour une fois, Edna ne me crie pas dessus. 

Je grogne sous ma couette en regrettant le fait d'avoir ce bref entretien.

Je ne veux pas travailler.

— Allez, lève-toi Billie, dit Edna d'une voix endormie.

— Mais, il est que 7 h 45. C'est trop tôt ! Mon rendez-vous est à 9 heures, râlé-je.

Je l'entends soupirer et sors ma tête de sous la couette pour la regarder. C'est évident, à travers son regard, qu'elle est dépassée par ma maladie du travail.

— Tu n'es pas croyable. Allez, bouge tes fesses avant que je n'aille chercher ma ceinture ! dit-elle en se levant de mon lit.

Je grommelle et cogite dans mon lit pendant un quart d'heure avant de balancer ma couette au sol, en colère.

Je m'en vais donc prendre une douche, puis me pomponne de mauvaise humeur.

Le fait de penser à ma possible récupération de sommeil à mon retour me détend un peu.

Je me coiffe d'un simple chignon et m'habille tout aussi simplement avant de prendre mon sac, d'enfiler mon manteau et bottes fétiches.

Je me dirige vers la chambre d'Edna en pensant que je la verrai bosser sur je ne sais quoi, mais elle dort.

Pour une fois que c'est elle !

Je m'apprête à m'en aller lorsque je vois les clés de sa voiture sur son bureau.

Putain ! Elles me font de l'oeil.

Je m'avance donc pour les prendre et vérifie quand même si elle dort.

C'est le cas. Ouf ! Je quitte sa chambre sur la pointe des pieds mais sa voix me fait sursauter.

— Ma voiture n'a, serait-ce qu'une égratignure Billie, je t'assure que tu en auras aussi. Et t'as intérêt à cartonner cette entretien sinon tu dors dehors, dit-elle à moitié endormie mais très menaçante.

— OK, couiné-je. Sale sorcière, ajouté-je en murmurant.

— J'ai entendu.

Je glousse et m'en vais en quête de ce nouveau job, l'esprit léger.

*

— Billie, vous convenez parfaitement au poste, sourit Madame Johnson.

— Si vous le dites, dis-je en lui renvoyant son sourire.

— Donc, vous commencerez dès mercredi prochain. Votre emploi du temps est le suivant : mercredi de 10h à 12h et le vendredi à la même horaire. Ça vous convient ?

— Oui. C'est parfait. J'ai donc le temps de pouvoir écrire mon futur roman.

— Vous êtes écrivaine ?

— On peut dire ça.

Elle sourit, agréablement surprise par ce que je viens de dire. C'est vrai que je le dis à tout va mais, je crois en moi tout simplement alors le fait de le dire, le rend plus réel.

— Eh bien ! Lorsque votre oeuvre sera achevée, je me ferais un plaisir de le lire.

— Merci. Sinon ... le salaire, ça se passe comment ici ?

Elle lève les yeux en constatant qu'elle oubliait la plus importante des choses et me glisse une autre feuille, accompagnée de mon contrat signé.

— Ah oui ! Vous faites bien de me le rappeler. Vous serez payée toutes les deux semaines et votre salaire mensuellement s'élève à 1000 dollars. Bien sûr, si vous faites des heures supplémentaires, vous serez payée en conséquence. Tout dépendra de l'évolution dans la langue française des jeunes élèves de 5th Grade, vous voyez. Alors, c'est à vous de monter un programme adapté pour cette classe d'élèves âgées entre 10 et 11 ans. Ils s'apprêteront à rentreront au collège.

— Ça sera fait.

— Bon, eh bien, je crois que tout est dit. Bienvenue dans notre école Billie, dit-elle en se levant.

Elle me tend sa main que je serre, puis elle m'est fin à l'entrevue.

Moi qui croyait que ça allait être terrible, finalement ça c'était bien passé.

Beaucoup d'américains ont des aprioris concernant les écoles publiques pourtant, celle-là est très bien.

Bien sûr, elle est différente de celle qu'Edna et moi avions fréquentés (de toute façon, elle avait été détruite pour être transformée en gymnase) mais, je suis impatiente d'y travailler.

Ce n'était que 4 heures de travail par semaine et pour 1000 dollars, je ne vais pas me plaindre d'apprendre à des élèves le français.

Ouais, c'est décidément un bon tuyau.

Je me décide de rentrer, en passant acheter quelques viennoiseries pour le petit-déjeuner et notre Latte.

Je vais donc dans un café inconnu pour moi et la vitrine est tellement alléchante que je me décide d'appeler Edna pour lui demander ce qu'elle désire.

Celle-ci répond après la troisième tonalité.

— Tu as réussi ?

Je rouspète intérieurement face à son attitude qui m'agace au plus haut point

— Super la confiance !

— Réponds juste Billie.

— Oui. Je commence mercredi. J'ai même signé le contrat, mademoiselle.

— Génial, répond-t-elle avec une neutralité affligeante.

— Je vois que tu sautes de joie.

— En effet. T'es où au fait ? Je pense que je vais te rejoindre pour qu'on fasse les courses, parce que tes courses d'escrocs là, que tu as fait avec ton Douglas, c'est n'importe quoi.

Je lève les yeux et laisse passer un couple devant moi.

— T'es vraiment chiante Edna ! Tu sais quoi ? Tes commentaires me glissent sur la peau comme de l'eau. Je t'attends en bas de chez nous. Sois prête dans 10 minutes.

— Ouais. Prends-moi un muffin au caramel avec mon Latte s'il te plait.

Je m'apprête à lui répondre que ça sera fait si elle était plus conciliante dans sa façon de parler mais, c'est le genre d'amis qui vous raccroche au nez sans que vous n'ayez finis.

Je soupire et passe commande avant de conduire jusqu'à chez nous.

Je m'en fiche, j'ai croqué dans son muffin pour la peine.

Réglée comme une horloge, elle arrive au moment où je me gare, vêtue d'un gros blouson noir et son éternel sweat à capuche gris. Ses cheveux courts sont cachés sous sa casquette New-York et même en tenue du week-end, je trouve cette connasse, jolie.

Elle est surement partie courir étant donné son humeur froide.

Elle tourne autour de sa voiture pour vérifier si tout est bon avec sa voiture ce qui me fait rire.

Je pourrais être vexée de son attitude, mais Edna et ses affaires, c'est une grande histoire. Elle ne plaisante pas là-dessus.

Elle finit par me dévisager en me voyant toujours au volant avant d'entrer dans sa voiture.

— Tu aurais pu me laisser récupérer ma place.

— Ça va ! Ta chérie va bien. Tiens ton Latte et ton muffin.

Elle me remercie et ouvre son paquet pendant que je démarre. Je sens son regard fulminant se porter sur moi et je souris comme une idiote tout en sachant ce qu'elle va balancer.

— T'es chiante Billie à croquer dans mon muffin ! Il est à moi !

— Ne cries pas. Ce n'était qu'un morceau. Puis, comme je te l'ai expliqué, c'est au cas où ça serait empoisonné. Il n'y a pas beaucoup d'amis qui feraient ça l'un pour l'autre.

— Bien sûr ! grommelle-t-elle.

L'irritation passée, elle me fait passer un interrogatoire et enfin ! elle montre une signe de contentement face à ce nouveau travail.

— Tu as intérêt à le garder et à faire honneur à Fatima, sinon, je te botte les fesses avec elle. De plus, ce ne sont même pas des horaires contraignants Billie.

— Oui bon ça va ! Je vais assurer. Arrête de me stresser.

Je passe dans le parking souterrain du grand centre commercial, puis me gare à une place proche de l'entrée.

Pour un samedi matin, il y a déjà pas mal de monde.

Nous sortons de la voiture lorsque son téléphone émet un signal sonore.

Je la lorgne avec curiosité en imaginant que c'est probablement son boulot qui lui dit de venir bosser aujourd'hui. Elle le sort de son blouson et finit par sourire comme une idiote face à son écran. Par-dessus son épaule, j'arrive à apercevoir le nom de la personne qui peut bien la faire sourire comme ça, avant qu'elle n'éloigne le téléphone de mon regard.

— C'est Gideon ! Tu n'es même pas discrète, lancé-je en pouffant.

— Oui bah il m'a réaffirmé son envie de sortir ce soir, dit-elle, piquée.

— J'espère que ça sera dans un endroit où il fait chaud, grimacé-je. Cet hiver va être mortel Ed !

— Moi, je ne crois pas. Avec les changements climatiques, en plein mois de décembre, il pourrait faire 20 degrés. Tiens ! J'espère que le jour de mon mariage, il y aura du soleil.

— J'irai à l'église pour prier. Ça fait longtemps que je n'ai pas vu mon ami, le prêtre. Ou plutôt mon père.

Elle glousse en secouant la tête et je la bouscule gentiment pour qu'elle arrête de se moquer de moi.

— Franchement, vas-y ! Toi qui ne croyait pas du tout en Dieu ...

— Oui bah, j'y crois un peu plus mais, j'attends d'être célèbre pour confirmer tout ça ...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, lorsqu'un fourgon blindé freine brutalement devant nous et sans que nous ayons le temps de réagir, sous le choc de ce dérapage qui aurait pu nous tuer, nous y sommes engouffrées de force avant d'être endormies sans avoir assez de temps de nous débattre.

*

Edna Fall

Aie ! Qu'est-ce que j'ai mal à la nuque !

Je tente d'apporter ma main à l'endroit douloureux mais, je constate rapidement que j'ai les mains liées. J'ouvre donc aussitôt les yeux et bien sûr je ne vois rien. Tout est noir. J'ai l'impression qu'il y a le néant autour de moi.

J'agite ma tête dans tous les sens en tentant de quitter cette maudite chaise sur laquelle je suis attachée.

La panique me gagne à une vitesse affolante, alors je me mets à scander de l'aide, puis j'hurle les prénoms de Billie aussitôt.

— Billie ! Billie !

— Mh ... ne ... cries pas. S'il te plait.

Je distingue sa voix et du bout de mes doigts, je constate qu'elle est dos à moi, elle aussi attachée à une chaise.

— Ça va ? Tu n'as rien ?

— J'ai mal à la tête, dit-elle d'une petite voix.

Je me débats pour tenter encore une fois de quitter cette maudite chaise mais, je ne vois rien. Je demande à Billie si elle voit quelque chose mais, elle aussi ne voit que le noir complet et à ses mots, une lumière aveuglante illumine les lieux.

Une seule et unique ampoule se balance au-dessus de nous. Et sa luminosité est insupportable que je referme les yeux avant de les rouvrir pour tenter d'en savoir plus où on se trouve.

Sauf que c'est impossible.

La panique veut me gagner à nouveau mais, je garde mon sang-froid. Si je montre ma peur, Billie la ressentira et ça serait catastrophique.

Lorsque Billie a peur, c'est foutu ! On ne peut pas la raisonner.

Alors, je voyage mon regard dans « le cube » dans lequel on se trouve.

On dirait une pièce d'asile. Tout est blanc et les murs ont sont capitonnés.

— Où sommes-nous ?

La voix de Billie est neutre. Elle ne montre aucune émotion et ça m'inquiète.

Mais, je décide de lui répondre :

— Je ne sais pas. Je ne comprends pas. Billie, est-ce que tu vois une porte de ton côté ?

Je tourne ma tête vers elle mais bien sûr, je ne peux voir l'expression de son visage. Elle finit par distinguer un semblant de porte selon elle.

— Bon. Est-ce que tu peux tenter de me détacher ?

Elle ne dit rien et son silence ne me rassure pas du tout. Elle doit être en état de choc.

— Billie.

— Attends.

Je souffle avant de gigoter comme une folle sur cette putain de chaise.

Billie finit par éclater de rire ce qui m'arrête dans mes agissements et ça m'énerve de ne pas pouvoir la voir pour lire ses expressions.

— Billie ...

Elle ne cesse de rire pendant plusieurs secondes, qui me paraissent des minutes puis, elle se calme.

— Edna ... Si c'est pour me faire réaliser le truc du pop-up là, c'est bien tenté ! Mais sérieux ! Ça devient n'importe quoi !

— Je n'ai rien fait Billie ! Je n'ai pas que ça à faire ! dis-je avec virulence. Tu penses que ça m'amuse de mettre en place une telle chose ?!

Elle semble réfléchir à ce que je viens de lui dire et je réitère ma demande lorsque l'ampoule se met à grésiller puis s'éteint et là, des images inondent les murs avec des voix.

Tellement de voix, tellement d'images, tellement d'informations que mes yeux défilent à une vitesse affolante.

Mon bras me lance et j'hurle presque de douleurs en même temps que Billie.

Une voix plus forte que les autres lance :

— Début du programme. Explication du programme. Assimilation du programme. Enregistrement du programme. Processus à 50 % ...

Je ferme les yeux sous cette douleur insupportable. Je tremble presque sur ma chaise en ressentant une sensation m'envahir telle une vague déferlante.

— Nom du programme : Girl Power. Premier essai : le 17 avril 1997. Second essai : maintenant. Nombre de candidates : deux...

J'ouvre à nouveau mes yeux et tente de suivre ce qui s'affiche sur les murs.

Des femmes qui parlent, qui rient, qui s'occupent de la maison, qui s'occupent de leur époux, qui enseignent, qui sont à l'armée, à la police, qui accouchent et en même temps, le programme s'énonce :

— Le programme Girl Power a été retravaillé. Relancé. Le programme est amélioré et vous avez été sélectionnées. Les buts du programme : encourager les femmes à se dépasser soi-même, sauver le monde des risques potentiels et extérieures, voir plus de femmes dans le paysage politique, financiers et en affaire. En étant des candidates de ce programme, le but est que vous puissiez former d'autres femmes à ce rôle de grandeur. Vous pourriez sauver notre planète. Les femmes ont la capacité à le faire car elles cherchent la paix. Elles ne veulent pas de ce monde en perdition, elles veulent détruire la corruption des hommes, les dangers causés par les hommes hauts placés, elles veulent un monde paix avec l'égalité pour tous. Elles veulent des humains soudés...

À force que les paroles résonnent dans la pièce et que je vois les images du combat de la femme jusqu'à aujourd'hui, les tremblements cessent ainsi que la douleur qui irradiait tout mon corps tel un choc électrique.

Le combat des femmes n'est pas fini. Il y a tellement d'horreurs ...

Voir ses images bouleversantes des pays en famine, de ces pauvres enfants pleurant sur les corps sans vie de leur parent morts dans les pays en guerre, voir des femmes battus ... Tout ça me donne envie de pleurer.

On a notre vie. On pense parfois aux autres qui n'ont pas notre chance ... mais combien ont cette électrochoc qui leur fait réaliser que le monde n'a aucun sens ? Combien réalise que l'entraide devrait être normal ?

Des images d'hommes plein aux as passent avec leur compagne légère, jeune et belle, défilent. Puis, on voit les ventes d'armes nucléaires sur le Dark et le Deep Web, où se trouve l'internet le plus sombre, où il se passe même encore du trafic d'humain et d'autres horreurs qu'on ne voudrait même pas énoncer.

J'ai le coeur en lambeau et je réalise avec rage que les politiciens n'en font pas tant que ça pour protéger les citoyens du monde.

— Vous êtes les élues Billie et Edna. Nous portons l'espoir sur vous. Si le programme est un succès, nous pourrons engager les femmes les plus téméraires pour tenir ce rôle. Vous seriez à la tête de cette révolution.

Révolution ...

Le mot fait écho en moi d'une telle force que je n'ai qu'une envie : me révolter et crier à qui veut bien l'entendre, qu'il y en assez de cette suprématie secrète de certains politiques. Que le peuple mais surtout que les femmes, nous devrions nous réveiller. Arrêtons cette oppression de l'homme sur nous.

Nous ne demandons pas à être supérieurs à eux mais à être RESPECTER à notre juste valeur !

— Processus à 90 %...

— Edna ! s'écrie Billie par-dessus la voix. Je ... Je me sens mal. J'ai mal !

Je déglutis. C'est vrai que la douleur est amoindrie mais, elle est toujours présente. Je prends le bout de ses doigts que je presse.

— C'est ... C'est bientôt fini Billie. 

— Girl Power ... Girl Power ...

Les femmes qui sont à l'image scandent le « Girl Power » le point levé, tout en défilant dans les rues du monde entier.

Cette image provoque en moi cette envie de les rejoindre et je le murmure à travers mes lèvres tout comme Billie.

Puis soudain et de je ne sais où, tout s'arrête et un courant d'air puissant nous fait basculer de nos chaises qu'on tombe avec.

On se retrouve plonger dans le noir quelques secondes et la lumière se rallume.

— Processus à 100%. Processus achevé. Candidates prêtes pour les essais.

La lumière disparait une nouvelle fois et épuisée, je ferme les yeux.

*

Lorsque j'ouvre les yeux pour la seconde fois, je constate que nous sommes toujours dans la même pièce et toujours au sol.

— Edna ? Tu es réveillée ?

— Ouais, grommelé-je. Ça va ?

— J'ai les bras engourdis. Il faut qu'on se détache.

Je tente donc d'attraper ses liens mais, ils sont serrés avec force. Je persiste quand même et me concentre de toutes mes forces.

— On y arrivera jamais, déclare Billie d'une voix tremblante.

— La ferme ! On va se tirer d'ici, grondé-je.

Je parviens à enlever un premier noeud, quand une alarme assourdissante envahit la pièce.

J'ai envie de me boucher les oreilles mais impossible. Je tente donc de rester au maximum concentrée sur ce que je fais, lorsque je sens de l'eau me toucher.

En effet, la pièce commence à être envahie d'eau.

Billie se met à paniquer et s'agite. Je perds donc le fil de son noeud que je tentai de détacher.

— Arrête de bouger Billie ! hurlé-je. J'ai perdu le bout du fil !

— On va mourir ! On va mourir ! répète-t-elle. Je ne veux pas mourir, Edna !

Je lui répète sans cesse de la fermer et parviens à récupérer le fil de sa corde et reprends mon action.

C'est difficile avec les mains humides et cette sirène qui va nous rendre sourde.

L'eau ne cesse de monter et la panique s'insinue en moi mais, je ne le montre pas.

Il faut juste que je détache Billie.

Après 5 minutes de dur labeur et de l'eau jusqu'à mon visage, je réussis à la détacher.

Un soupir de soulagement m'échappe et je l'empresse de me détacher.

Elle parle toute seule mais, elle redresse ma chaise et me détache rapidement.

Une fois libre, je constate que l'eau nous arrive aux genoux.

On s'avance donc vers la porte qu'elle avait repéré tout à l'heure. Nous tentons de l'ouvrir mais, elle ne cède pas.

— On va mourir, Edna ! s'exclame-t-elle. Je te l'avais dit ! Tout ça, c'est un piège !

Je la fusille du regard et la contourne pour tâter le mur.

Il y a forcément une autre ouverture.

Je tâte le mur comme une folle et Billie ne cesse de s'écrier « on va mourir ».

Je reviens donc vers elle et la prends par les épaules avant de lui asséner une bonne gifle pour qu'elle réalise la situation.

Bien sûr, elle me dévisage avec surprise, la main sur sa joue et ses yeux verts larmoyants.

Je plante mon regard dans le sien et lâche d'une voix dure :

— On ne va pas mourir, Billie ! Tu arrêtes de dire ça ! On ne va pas mourir ! J'ai peur aussi. Je ne comprends pas ce qu'il nous arrive mais, j'ai besoin de toi. On doit se serrer les coudes et se soutenir. On doit marcher comme une équipe. Est-ce que tu me comprends Billie ? Il faut que tu réalises que ces malades sont en train de nous tester.

Elle ne me lâche pas du regard et je la vois déglutir tandis que l'eau autour de nous ne fait que d'augmenter. Elle nous arrive en-dessous de la poitrine maintenant.

— Billie ?

— J'ai ... Je vais essayer de ne plus paniquer, dit-elle sans trémolos dans sa voix. On va s'en sortir parce qu'on est forte, n'est-ce pas ?

— Exactement. Maintenant, on va quitter cette pièce. Essaye de trouver un ... un bouton ou je ne sais pas.Trouve quelque chose.

Elle acquiesce vivement et je reprends ce que je faisais.

Plus l'eau monte, plus je me mets à trembler de froid. Car oui, l'eau est froide.

Au moment où je commence à perdre espoir et qu'à présent, je nage carrément dans ce cube, Billie hurle qu'elle a trouvé un levier. Je nage vers elle et elle a la main sur le levier.

Du regard, je lui fais comprendre qu'elle peut tirer sur le levier et elle agit sans attendre.

Le levier levé, nous constatons une chose qui nous effraie : l'eau ne réduit pas ou n'ouvre pas une porte. Le stress nous gagne davantage face à ce constat. L'eau augmente à une vitesse anormalement élevée que nous nous retrouvons sous l'eau glacé, sans le moyen de récupérer de l'air.

Et là, je me dis sérieusement qu'on va probablement mourir noyer par manque de souffle.

Mais Billie me fait signe et je regarde en hauteur. En effet, il y a une ouverture en hauteur. Billie nage vers celle-ci, le plus rapidement possible et je la suis.

Elle s'agrippe aux bords et prend de l'élan pour sortir du cube. Ensuite, c'est à mon tour de le faire et je sors enfin de cette prison avec son aide.

Le souffle court, je me laisse tomber par terre. Billie en fait de même après avoir refermé l'ouverture du cube.

Je regarde autour de moi tout en reprenant mon souffle.

Tout est bizarre et je sais aussi que tout est irréel. Tout ceci a été informatisé.

En effet, c'est comme si nous étions dans une ville qui avait subi, une disparition totale de la population. Il n'y a rien. Absolument rien.

Et en étant en hauteur, on voit bien ce qu'il y a en bas. Des rues jonchées de tas de débris et toujours aucun signe de vie. Il y a aussi des vieux immeubles déserts et détruits, un soleil mensonge, une végétation dense et le silence le plus totale.

C'est effrayant.

— Tout ça c'est faux, n'est-ce pas ?

Je tourne ma tête vers Billie qui est à présent assise et regarde autour d'elle.

Elle a retiré son manteau qu'elle n'a même pas tenté d'arranger et elle a essoré son pull pour enlever au moins le surplus d'eau.

Je me redresse à mon tour, avec difficulté, à cause de mes vêtements gorgés d'eau. D'ailleurs, je retire mon blouson que je tente d'essorer.

— Ouais. Ça doit être fait par ordinateur, répondé-je.

— Ça a l'air si réel.

— C'est le but, Billie. Nous perturber.

— Ils nous font un remake d'Hunger Games ou quoi ? s'écrit-elle. D'ailleurs, j'ai un petit creux là.

— Eh bien, c'est ce qu'on va voir. Et ta faim, tu vas devoir la faire taire.

Elle soupire, mécontente et me tend sa main pour que je l'aide à se relever.

Une fois sur ses deux pieds, elle s'approche du bord et elle m'informe qu'il y a une échelle pour descendre.

J'attache donc mon blouson mouillé autour de la taille en espérant que le soleil factice la sécherait.

Elle descend la première à ma grande surprise et je la suis.

Au sol, je regarde aux alentours. Il n'y a définitivement pas grand-chose.

Je me décide d'avancer avec Billie sur mes talons.

Tout est tellement bien fait que je me demande vraiment si ce n'est pas réel. Les pierres sont vraies au toucher même les feuilles qui trainent au sol. Je m'approche d'une petite bâtisse et constate qu'il n'y a que des meubles renversés à l'intérieur.

Je me demande, quel est le but réel de cette expérience pour nous ?

— Edna ?

Je me retourne et croise son regard. Ensuite, d'un signe du doigt, elle me montre le cube que nous avons quitté.

— Je pense qu'on devrait courir, dit-elle calmement. J'ai la nette impression que ça va nous exploser dessus.

Effectivement, le cube émet un vrombissement qui présage de très mauvaise chose. Sa blancheur immaculée fait tâche dans ce paysage chaotique de fin du monde.

— Je n'aime pas courir Edna, ajoute-t-elle en marchant à reculons. Tu le sais ça, n'est-ce pas ?

— J'ai couru ce matin et tu penses qu'on devrait se faire gifler par de l'eau ?

Le bruit est de plus en plus fort alors nous échangeons un regard et nous nous mettons à courir le plus loin possible de ce cube rempli d'eau.

Bille traine derrière moi et je n'arrête pas de lui ordonner de se dépêcher mais, elle est déjà à bout de souffle, alors je fais marche arrière, lui attrape le bras et au même moment, le cube d'eau explose et nous accélérons du mieux que nous pouvons.

La quantité d'eau est immense et va presque nous toucher mais, Billie est épuisée.

— Il faut que tu te dépasses Billie ! lui hurlé-je à bout de souffle. Tu peux le faire !

Nous bifurquons à droite et c'est comme si l'eau nous suivait car elle tourne aussi à droite.

Fatiguée et assoiffée (et dire qu'il y a de l'eau qui nous poursuit), je parviens à distinguer un immeuble qui a sa porte.

J'y fonce donc et une fois dedans, nous la refermons derrière nous juste avant que l'eau nous touche.

Billie se laisse tomber par cette course effrénée et moi, je tente de récupérer mon souffle en posant mes mains sur mes genoux. Ma gorge me lance mais, je fais taire la douleur en respirant de grands coups.

Il n'y a que nos souffles qui résonnent dans ce bas d'immeuble désaffecté. Je m'avance vite sur mes dires, car une sirène retentit tellement fort, que nous sommes obligées de boucher nos oreilles.

Nous parvenons à entendre « Premier test réussi avec succès » au-dessus du son horrible.

Puis, le bruit de la sirène disparait et j'échange un regard circonspect avec Billie.

Nous sommes décidément en examen.

Je finis par me redresser et tente de voir s'il y a une sortie mais, la lumière est faible dans le lieu.

— Je veux rentrer chez nous Edna, rétorque-t-elle d'une voix triste. J'en ai assez. Je ne suis pas faite pour ça. Vraiment.

Je lui jette un bref coup d'oeil par-dessus mon épaule et décide de l'ignorer. À croire que je suis ici de guetter de coeur.

— Viens. On va tenter de trouver une autre sortie.

— J'ai soif.

— Tu te plains trop Billie, lui fais-je remarquer.

— Et ? J'ai le droit non ? Ces fous me font passer un test sans mon consentement et sans entrainement de ma part. D'ailleurs, merci d'être revenue pour moi. L'eau m'aurait engloutie.

Je préfère ne rien dire car son comportement m'irrite à cet instant.

Elle ne sait pas prendre les choses sérieusement alors qu'elle devrait être concentrée et ...

— Montons. Peut-être qu'on va trouver à boire et des vêtements propres. Et j'espère qu'ils nous regardent bien parce que, vous avez intérêt à me rembourser mes vêtements bande de vicieux ! hurle-t-elle en gigotant comme une folle. Je ne sais pas à quoi vous jouer mais, dès que je vous retrouve, je vous pète la cervelle.

Elle regarde autour d'elle comme si elle pouvait distinguer une caméra afin que ses menaces soient bien entendues.

Je lève les yeux et décide de monter, car nous n'avons rien à perdre à vérifier le lieu.

Au premier étage, nous entrons dans l'appartement qui se présente à nous.

Comme si tout avait été préparé, nous trouvons deux sacs à dos, des vêtements secs et des armes.

Je prends directement une arme que j'identifie rapidement.

Elle est fausse mais ressemble tellement à une vraie qu'une personne qui ne s'y connait pas, ne se demanderait pas si elle est fausse.

Puis, elle a presque le poids d'une vraie mais, j'imagine que ces armes vont nous servir à quelque chose. En plus, elles n'ont pas besoin de minutions.

Je pivote donc ma tête vers Billie qui sourit face à un paquet de gâteau qu'elle a trouvé dans son sac.

Irrécupérable cette fille !

Je lui arrache des mains et le place derrière mon dos sous son regard interloqué.

— Mais t'es malade ! Rends-moi mon paquet ! Je vais mourir de faim Ed !

— Billie. C'est psychologique. Tu as peur. C'est un environnement trop bouleversant alors, tu penses à manger ...

— Et toi, tu ne penses pas à manger ?! me dit-elle avec dédain. C'est ton truc à toi, Edna. Cet univers, c'est pour toi. Faut que tu te mettes ça dans la tête.

Voilà qu'elle recommence.

Je laisse échapper un soupir et la scrute minutieusement.

Ces images, ces paroles, ce combat qu'on doit mener ensemble, on l'a vu dans ce cube. Je sais bien qu'un changement s'est opéré en nous. On sait à présent l'envergure du programme mais, pour Billie, c'est toujours de la connerie.

Pourtant, je voyais bien dans son regard que ça lui avait fait un électrochoc sauf que la guerrière qui sommeille en elle, n'est toujours pas prête à se montrer.

Elle compte beaucoup trop sur moi pour me charger de tout. Elle sait très bien que je ne la laisserai pas tomber et que je porterai son fardeau en plus du mien.

Ça avait toujours marché comme ça entre nous.

Je la savais fragile depuis notre enfance.

Bien qu'elle soit folle, toujours souriante et très axée sur la plaisanterie et les taquineries de mauvaises goût, Billie est une jeune femme fragile de l'intérieur.

Et je sais pourquoi. Cette présence masculine qu'elle n'a eu que partiellement avec mon père et mon frère, étant ma meilleure amie depuis de très nombreuses années maintenant, ne lui a pas suffit à être une jeune femme courageuse, téméraire et combattive. Non ! Tout ce qu'elle savait faire, c'est baisser les bras face à une situation complexe pour elle.

Billie a toujours cherché et aimé la facilité. Elle n'aime pas se surpasser et préfère rester sur ses acquis car pour elle, ce sont ses valeurs sûres.

Et là, c'est comme ça qu'elle veut agir. Me laisser faire, placer des commentaires au moment opportun et se la jouer cool, alors qu'elle a peur de ce qu'il va se passer et de ce qu'elle peut découvrir sur elle, si elle se dépasse. Un peu comme le soir où nous avions arrêtés ce type.

Se découvrir cette facette combattive l'avait fait peur.

Dorénavant, elle n'avait plus le choix.

— Billie, il faut que tu te mettes autre chose dans le crâne : cette histoire, ce que nous vivons, ce n'est pas du jeu. Et tu le sais. Je sais que tu le sais et je le vois dans ton regard.

Elle grommelle avant de lâcher, agacée :

— Bien sûr que j'ai conscience de ce qu'il se passe, Edna. Ne me prends pas pour une attardée non plus. Ce que tu ne veux pas comprendre, c'est que ... je n'ai pas ta force mentale et cette envie de ... je ne suis pas faite pour ce programme de femmes fortes et rebelles et tu le sais ! s'exclame-t-elle à présent en colère.

— Aies confiance en toi bon sang !

— Facile à dire comparé à toi ! Toi, tu n'as pas peur ! Tu oses et essayes de prendre les choses en main, Edna ! Moi, je m'en fiche ! Je ne te dis pas que je ne suis pas touchée par ce programme et son but, car il est beau, mais je n'ai pas la carrure et les épaules pour faire ça. C'est tout.

Ses épaules s'affaissent et elle passe un main dans ses cheveux humides, désappointée par tout ça.

Je ne sais pas comment la réconforter. J'ai toujours cru en elle. Elle n'a pas conscience de la force qu'elle a. Elle est même plus forte que moi mentalement, et j'en suis persuadée.

Il ne reste plus qu'elle le réalise. Et ça arrivera. J'y crois.

— Est-ce que je peux avoir tout ton soutien, physique et mentale durant cette aventure ? C'est tout ce que je te demande.

Elle croise les bras et me fait son regard de réflexion profonde, ce qui me fait sourire malgré tout.

— Ouais. Je vais faire mon maximum mais, je ne promets rien Edna, alors ne m'accuses pas en cas d'erreur.

— Ça ira alors.

Je lui rends son paquet de gâteaux ainsi que l'arme qu'elle regarde avec dégoût.

— Ils veulent qu'on sauve le monde, mais les armes sont responsables des massacres de ce monde, commente-t-elle.

— Je suis entièrement d'accord avec toi Billie mais, ... c'est pour veiller à un certain calme parmi la population, expliqué-je maladroitement.

Car oui, pour moi, les armes ne sont pas et n'ont jamais été une solution.

Comme Billie l'a si bien spécifié, les armes, quelques soit leur genre ou leur forme, elles étaient plus destructrices qu'autre chose.

Elles étaient en grande partie, la cause des crimes commis sur cette Terre.

— Je t'ai montré comment t'en servir alors ...

— J'éviterai de m'en servir Edna, dit-elle sûre d'elle. Bon, changeons-nous avant que nous n'attrapions froid, et que nous tombions malade dans cette ville à la « Je suis une légende » avec Will Smith. C'est marrant parce que tu t'étais demandée, comment tu aurais agi dans ce type de situation, eh bien, tu vas le voir maintenant ! En espérant qu'il n'y ait pas des zombies ou autres, parce que mon coeur n'est pas prêt pour ça.

— Tu parles trop Billie, dis-je en commençant à retirer mon gilet.

— Nan mais c'est vrai ! Entre notre réaction derrière la télévision et celle qu'on peut vivre en réalité, il n'y a un grand écart Edna !

Et elle avait entièrement raison.

*

Après qu'on se soit changé et que nous ayons mis des vêtements, qui étaient étrangement à notre taille, nous avons quittés cet appartement pour partir à l'aventure, et tenter de comprendre le but de ce test.

Billie avait grignoté quelques gâteaux et j'avais décidé de faire attention à ma réserve.

Qui sait, combien de temps nous serions bloqués ici.

J'espère juste que nos amis et familles ne seront pas inquiètes entre temps.

Nous avions donc marchés une bonne partie de la journée sans faire de grande découverte.

Le temps passait du chaud au froid et très souvent, des bruits étranges se produisaient autour de nous ce qui nous faisait carrément flipper.

Nous avions vu des paysages à couper le souffle et je vous assure que je commençai à douter des lieux.

Et si c'était un monde parallèle ?

Billie avait rapidement adjugé à l'idée même si ça me laissait perplexe.

La nuit a fini par tomber.

Nous avions trouvés refuge dans un autre bâtiment. Nous avions pu trouver un canapé où nous avions décidés d'y passer la nuit.

J'avais déjà l'impression que ça faisait des mois que nous étions ici.

Bilie grignote un gâteau, affalée sur le canapé, tandis que moi, je bouge la lampe torche que j'avais trouvé dans mon sac, pour vérifier que nous sommes bien seules.

La nuit, notre peur est décuplée et ce n'est pas bon, car on a tendance à imaginer des choses.

Et ça, c'est complètement mon genre.

De plus, avec les meurtres sur lesquels j'enquête, cette nuit serait carrément longue pour moi.

— Tu ne veux pas un peu manger, Edna ? me questionne-t-elle.

J'ai presque envie de lui dire que je veux rentrer chez nous, mais je lui réponds d'un hochement négatif de la tête.

— Tu as l'air fatigué. Je devrais commencer le tour de garde.

— T'es sûre ?

— Ouais ! Ce n'est que deux heures. En plus, j'ai un carnet dans mon sac alors je peux écrire la suite de ton histoire amoureuse avec Elliott.

Elle me fait un jeu du sourcil auquel je réponds par mon majeur devant ses yeux.

— Ça va ! Au fait, Douglas me manque ! Oh et Gideon doit être en colère ! Ce rendez-vous n'est jamais arrivé, Edna ! s'exclame-t-elle.

— Réveille-moi dans deux heures Billie, décidé-je de l'ignorer. 

— Je vais essayer étant donné qu'on a pas de montre. Mais, dès que je suis fatiguée, je n'hésiterai pas un seul instant.

Je m'allonge à moitié car Billie et de l'autre côté du canapé et me couvre de mon gilet qui a séché.

Je ne me fais pas prier pour m'endormir.

*

Billie Fernandez

J'écris, j'écris et j'écris.

Depuis qu'Edna dort, je ne fais qu'écrire. C'est fou comme je suis inspirée.

J'écris avec rapidité complètement concentrée. Ça me fait un bien fou d'évacuer cette peur et ces questionnements en écrivant cette histoire.

Cette journée n'avait pas si mal commencé pourtant.

Et dire qu'en quelques secondes, tout avait changé du tout au tout.

Heureusement qu'Edna est avec moi. C'était comme si elle aspirait ma peur. Et ça depuis des années.

Lorsque je suis dans une situation critique et qu'Edna est là, c'est comme si la situation devient moins chaotique.

Je sais, c'est étrange mais c'est comme ça.

Puis ce programme et le fait qu'on soit complètement prêtes maintenant, me fait peur.

Je ne sais pas quels sont leurs critères de sélection, mais je suis définitivement la mauvaise personne.

Bien sûr que les images et ces femmes qui veulent du changement m'ont touché. Ça m'avait même donné envie de pleurer et j'avais répété ce « Girl Power » pendant qu'elles le scandaient.

Mais je savais aussi que si je devais reculer face à un problème de force majeur, je le ferai.

Je n'étais pas courageuse et déterminée. Je préfère de loin la facilité. Tout le monde le sait ça et ces idiots de sélectionneurs m'ont choisis. Encore Edna, je peux comprendre. Elle a toujours été cette rebelle au grand coeur mais moi, j'étais morte de rire rien que d'y penser.

J'étais atteinte de flemmardise aigüe alors je n'étais absolument pas la bonne candidate. Absolument pas.

Mais, j'allai soutenir ma Edna. Elle allait réussir. Elle allait rallier des femmes à cette cause noble tandis que je leur parlerai de mon livre qu'elles pourront acheter et ...

Un bruit me fait révéler ma tête de mon carnet et je redresse immédiatement ma lampe torche.

Je la tourne dans tous les sens mais rien.

Tout semble calme et sans risque.

Je ferme malgré tout mon carnet et le range dans mon sac.

Mon intuition me dicte que quelque chose d'anormal va se produire mais, je me mets ça sur le compte de la fatigue et de cette journée éprouvante.

Je décide de m'allonger quelques minutes et balade la lampe.

Lorsque je l'abaisse un peu, car la fatigue m'envahie vivement, une ombre passe non loin de nous.

Je me redresse en vitesse, tremblante de peur et secoue Edna pour la réveiller.

— Quoi ?

— Il y a un truc mystique là, Edna. J'ai peur.

Elle se frotte les yeux et allume sa lampe. Elle procède comme moi mais rien ne se produit.

— Il n'y a rien. Vas-y. Tu peux te reposer, je prends la relève.

— Non. Il y a quelque chose, dis-je convaincue.

Et à la fin de mon mot, nous entendons un gros bruit derrière nous. Nous tournons notre lampe dans le même sens mais il n'y a rien.

Vraiment rien.

Edna commence à mettre son sac sur son dos et sort son arme. Je comprends donc qu'on va se tirer d'ici et qu'elle commence à me croire.

— On va voir ce qu'il se passe.

— Quoi ? m'étranglé-je. Viens, on s'en va et trouve un autre endroit. Je t'ai dit que si je devais jouer dans un film d'horreur, je préfère mourir dès le début pour ne pas souffrir. Là, je préfère fuir puisque j'en ai la possibilité.

Elle me fixe et se lève en tenant son arme et sa lampe comme la flic qu'elle est.

— Eh bien, reste là. Je vais voir c'est quoi ce bruit.

— Quoi ? Tu vas me laisser toute seule ? Non, non, non !

Je me lève rapidement et place mon sac sur mon dos.

— T'es vraiment chiante ! J'aime pas ce type d'atmosphère sinistre, chuchoté-je.

— Billie, ils nous testent.

Elle commence à avancer et je la suis.

Plus on avance, plus il est difficile de distinguer des choses.

Mon coeur bat à une vitesse affolante, tandis que la peur s'insinue en moi. Je me tiens au sac d'Edna pendant qu'elle avance sans montrer sa peur.

Un autre bruit survient et nous nous arrêtons avant qu'elle ne reprenne la marche.

— J'ai trop trop peur Edna, lui chochoté-je. Je te jure que je vais me chier dessus.

Elle ne se préoccupe pas de mes plaintes et avance toujours en osant demander s'il y a a quelqu'un quand l'ombre apparait devant nous.

Elle est toute noire comme un spectre mais, avec des formes humaines ce qui la rend encore plus terrifiante.

Nous hurlons de terreur et l'ombre décroche une droite à Edna, qui tombe puis il tente de la trainer pour l'emmener.

Je me mets à hurler de terreur comme une folle, tandis qu'elle essaye de s'échapper de son emprise en tentant d'attraper une prise.

Qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je dois faire ?

Je suis liquéfiée tellement que la peur est présente en moi.

Soudainement, la douleur à mon bras me lance et une vision apparait clairement : l'arme.

Je me vois m'en servir et je me vois différente de la femme que je suis. Celle qui tire à l'air courageuse. Pourtant, c'est moi.

J'ouvre les yeux, ramasse l'arme d'Edna et ne réfléchis pas longtemps avant de tirer.

L'ombre disparait face au coup de feu.

Mon souffle est haletant et Edna a l'air sonné, au sol.

Je tente de m'approcher d'elle pour l'aider mais, une autre ombre apparait et tente de m'attaquer. Je tire encore une fois comme si j'étais née pour ça. Comme si c'était instinctif.

Edna parvient à se relever et elle se charge d'une autre ombre qu'elle combat à main nue.

Je tire sur tout ce que je peux comme un tireur d'élite, alors que je n'ai jamais fait ça auparavant.

Edna se bat comme je ne l'avais vu se battre et fait disparaitre toutes les ombres qui l'attaquent même si elle se prend parfois des coups.

Un laps de temps plus tard, aucune autre ombre apparait et une sirène résonne si fort qu'on se bouche les oreilles en tombant à genoux.

Nous parvenons à distinguer une voix qui dit : « Second test réussi » avant que nous sombrions.

*

— Pourquoi avoir procéder comme ça ? Ce n'était pas prévu ! Ce n'était pas le plan !

La personne avait déboulé dans la pièce sans que les autres ne s'y attendent. Tout le monde la regarde, le regard éberlué et presque craintif face à celle-ci.

La personne était en colère. Très colère et les autres le voyaient.

La personne qui a la tête de ce programme qu'elle a dérobé, la scrute et se demande comment elle devrait procéder face à cette phrase lancée avec tant de colère.

Bien sûr, la personne s'était doutée que l'autre réagirait de la sorte, lorsqu'elle aurait apprise qu'Edna et Billie avaient été enlevées, hier matin, alors qu'elles n'allaient que faire les courses.

La personne le savait mais, elle avait quand même procédé de cette façon pour accélérer la chose.

Alors, la personne regarde l'autre avec un sourire en coin et se lève pour lui faire face.

L'autre se tient droit pour montrer clairement son mécontentement.

Les deux personnes se fusillent du regard mais, la personne responsable de cette idée décide de dire :

— Pourquoi te mettre en colère ? Tu savais bien à quoi tu t'engageais en faisant partie de notre groupe. Tu le savais, appuie la personne sans ciller du regard.

— Oui mais il s'agit ...

— Ne me coupes pas la parole, s'il te plait. Ce qu'on fait, ce n'est pas qu'engager leur vie, on engage les nôtres ici, dit la personne en pointant du doigt toutes les personnes dans la pièce.

Elles n'étaient pas plus plus d'une dizaine mais ça suffisait largement. Pour l'instant ...

La personne reporte son attention vers l'autre et poursuit :

— On a un rêve : changer le monde et de la meilleure des façons. Et si nous laissons beaucoup trop de temps à Billie et Edna d'assimiler tout ça, nous perdons un temps précieux contre le mal en personne et je ne peux pas laisser vers ça. Sache que cet enlèvement a été bon. Maintenant, le programme est complètement intégrée en elles et ce n'est qu'une question de temps avant qu'elles ne deviennent complètement efficientes face au danger réel, auquel nous allons nous confronter, explique-t-elle.

L'autre le dévisage et détourne son regard pour regardant l'immense écran qui se présente devant ses yeux.

En effet, la personne en colère voit Edna et Billie combattre des ombres graphiques comme si elles étaient nées pour ça.

Elles prennent de coup, souffrent, elles ont peur mais, elles ne baissent pas les bras.

Elle se battent pour leur survie dans ce monde factice.

La personne déglutit et regarde à nouveau le cerveau de ce programme ré-ouvert. La personne n'avait jamais douté de ce duo qu'elle connaissait très bien depuis le temps. La personne savait qu'elles réussiraient la mission qui leur avait été incombé sans qu'on ne leur demande leur autorisation.

La personne croyait en elles comme le cerveau de ce programme retravaillé.

— Si quelque chose de fâcheux leurs arrive, je te tue. Rien à foutre ! lâche la personne menaçante.

— Ah oui ? ricane le cerveau du groupe. Tu sais très bien que tu ne feras rien. Je te rappelle que tu as autant à perdre que nous. Maintenant, fais taire ta colère et regarde avec nous la suite des événements.

D'un signe de main, la personne l'invite à s'asseoir et l'autre remarque les têtes qu'elle ne connait que trop bien. Elle préfère ne pas les saluer et s'installe devant l'immense écran, tandis que les autres se remettent au travail.

— Regarde comment elles vont changer en un rien de temps. En trois jours, elles seront de nouvelles femmes, prêtes à défier le monde. Et prêtes à se battre contre l'Ordre Suprême, dit la personne avec un sourire empreint de fierté sur la face.

***

« Comment croire en une chose qui n'a aucune garantie ? Aucune sureté ? Comment croire à un rêve qui n'est qu'un rêve ? Comment rendre réel des choses sans garantie, sans sûreté et qui ne sont que des rêves ? La réponse est simple : il suffit de rendre ce rêve réel, d'y voir sa garantie et sa sureté. Il suffit de se battre pour ce qu'on désire. Et surtout, d'avoir confiance en soi et en ses convictions ». JFL

***

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