5.

Salut mes bûches glacés ❤️,

Parce que ce chapitre promet des choses de malade et j'en suis archi fière. Il pète le score, il y a des mystères et c'est surtout la fin du tome 1 de Pop-Up 🍾🎉. 

Ouais, ouais, on va passer au tome 2 avec comme titre : Plats frivoles et débandades folles. 

Si vous comprenez le rapprochement avec le "entrée en scène", c'est que vous avez presque ma psychologie...

Bon, je vais vous laisser savourer cette fin d'entrée. 

J'espère que vous passez d'excellentes vacances. 

Des bisoooous forts ! ❤️

PEACE AND LOVE-

-JFL. 

PS : Ils ont enlevés les trucs audio sur Wattpad ! C'est trop dommage ...

Longueur qui tue, mais vous avez été habitués à plus et c'est pour me faire pardonner. 

***

Billie Fernandez

En ce vendredi, vivre un semblant de normalité me fait du bien.

Demain, nous sommes samedi et demain, ça fera une semaine depuis notre kidnapping, pour nous formater à une mission dont on a aucunement donné notre accord.

De notre kidnapping et après notre retour, il s'est passé tellement de choses que j'ai perdu d'une certaine façon, la notion du temps.

Je me sens accablée et fatiguée.

D'ailleurs, je soupire sur une copie d'un élève de ma classe qui est amusant sur ses propos.

Ça m'a fait du bien d'entendre ce qu'ils pensaient des super héros. Et en plus, ils étaient très attentifs et calmes. Ça avait été agréable et aucunement chaotique comme mercredi.

Je note un A+ sur la copie d'une certaine Chelsea et m'apprête à passer à la copie suivante lorsque mon téléphone fibre sur la table.

Je découvre un message d'Edna, qui est à la maison avec Hanna qui n'a pas cours de la journée.


De Edna Love ❤️:

Je m'ennuie Billie 😭. 

J'ai plus de boulot, j'ai un procès sur le dos, j'avais une enquête que je ne peux plus résoudre, j'ai un mariage que je peaufine ... 

J'ai trop de problèmes !


Je souffle face à son message. Ma pauvre Edna ! Je sais à quel point, cette situation est difficile pour elle. Elle ne s'est jamais retrouver sans rien. Elle a tendance à toujours anticiper sauf que maintenant, tout nous déroute.

Moi la première, mais je m'en accommode rapidement.

Je m'apprête à lui répondre lorsqu'on frappe à la porte de la salle de classe.

Je ne lève pas la tête pour autant, pensant que c'est Fatima qui me rappelle que je dois déjeuner, mais je suis étonnée d'entre la voix d'Henry Wilson.

Il est toujours aussi mignon et même s'il était l'enseignant des petits, il avait décidé de participer et de dire comment il voyait le super héros parfait.

Ça avait intéressé les petits, car il était passé de rang en rang et il s'était agité face à eux, ce qui leur avait plu.

Il me sourit et j'en fais de même.

— Vous ne venez pas déjeuner ? Fatima m'a dit de venir vous chercher.

— Je sais. Je saute très rarement les repas, mais ça fait du bien un peu de calme. Puis, je vais peut-être déjeuner avec ma meilleure amie. Ouais, c'est ce que je fais faire.

Je texte à Edna de me rejoindre au Chicken Paradise et commence à ranger mes affaires sous son regard appuyé.

— Qu'est-ce qu'il y a ? lui demandé-je. Il y a un souci ?

— Je me demandais si vous accepteriez de ...

Mon téléphone sonne et je m'excuse auprès de lui pour décrocher.

— Oui Edna ! Je vous offre ce déjeuner, c'est rare, certes mais ...

— Ce n'est pas Edna, mais c'est gentil.

Je me fige, croise le regard d'Henry et je souris bêtement.

— Douglas ...

— Chère Billie. Heureux d'entendre ta voix. Je ne pensais plus l'entendre après autant de temps sans te voir.

— Il s'est passé tellement de choses dans ma vie, mais je t'aurais appelé. Je l'aurais fait ...

— Ne te justifie pas. C'est dur d'être écrivaine, me taquine-t-il.

Henry me mime qu'il doit s'en aller avec un sourire contrit.

— Attends Douglas. Alors, Henry, tu voulais me demander quelque chose ?

— Euh ... oui, mais la prochaine fois certainement ou jamais. Bonne fin de journée Billie et bon week-end.

Il me regarde une dernière fois et s'en va.

Je suis peinée par son regard qui m'a gêné sans trop savoir pourquoi. Néanmoins je l'occulte et reprends ma communication avec Douglas dont je suis réellement heureuse d'avoir de ses nouvelles.

Même si je vais me calmer sentimentalement parlant. Je n'ai pas le temps de me caser là.

— C'est qui ce Henry ? me demande-t-il avec curiosité.

— Un collègue de travail, expliqué-je.

— Ah.

Son silence est assez étrange, mais comme avec Henry je l'occulte.

— Alors, comment ça va ?

— Je préférai t'expliquer comment je vais en face à face. Je peux me joindre à vous ?

— Euh ... ouais, répondé-je sans réellement m'attendre à cette demande de sa part.

— Parfait. Envoies-moi l'adresse.

Il raccroche sans me laisser le temps d'avaler sa proposition.

Décidément, tout le monde me prend au dépourvue aujourd'hui.

Je lui envoie l'adresse et décide de réserver la surprise à Edna de la présence de Douglas, puis je quitte l'école après avoir envoyé un message à Fatima pour la prévenir de mon départ.

*

— Pourquoi tu regardes la porte au lieu de m'écouter me plaindre, Billie ? me questionne Edna après avoir bien nettoyé son assiette de salade à la sauce Caesar.

Hanna secoue la tête et reprend une autre morceau de pané de poulet au fromage.

— Je ne regarde pas la porte et j'entends tes plaintes Ed. Jessica Shawn ne t'a pas appelé ?

— Ouais, fait-elle peu convaincue. Et non, elle ne m'a pas appelé. Ni Gideon ou le Chef ou Elliott. Comme si je n'avais jamais bossé avec eux. Tous des salauds ! J'ai la haine Billie. Je pense que je vais aller voir Tammy. Elle ne sait toujours rien et elle n'a pas répondu à mes appels ...

La porte du restaurant s'ouvre et Douglas apparait enfin, tout sourire, toujours aussi canon et je sens mon coeur faire des sauts périlleux tellement qu'il est content de revoir ce canon aux vêtements plus ou moins troués.

Bon, je vais revoir mes résolutions car il me fait un effet de dingue.

Je regarde Edna qui secoue la tête en me dévisageant.

— T'es une vraie ...

— Mais qui est cet ange qui vient de rentrer ? fait Hanna.

— Mon ange, répondé-je avec le sourire. Alors, pas de tentative de drague, il est chasse gardé.

Douglas s'approcha de notre table et Hanna en fait tomber ses couverts, ce qui me fait doucement rire. Je me lève pour l'accueillir et sans m'y attendre, il me prend de force dans ses bras et resserre l'étreinte. Je suis presque sur le point de m'évanouir en sentant son parfum, sa chaleur corporelle et son visage qui est à quelques centimètres du mien.

En effet, il a pris mon visage entre mes mains et l'examine en profondeur que j'en rougis, ce qui est assez rare chez moi.

Je pense qu'il remarque ma gêne alors ça le fait sourire avec malice et il en profite pour me chuchoter à l'oreille :

— Tu as de la chance d'être entourée de gens, sinon je t'aurais embrassé Billie.

Il me glisse un clin d'œil, puis il se préoccupe enfin d'Edna et d'Hanna qui le saluent.

Moi, je suis tout simplement sur une autre planète.

Il veut m'embrasser ...

— Bah assied-toi Billie, au lieu de rester debout comme une idiote, me raille Edna. C'est l'effet Douglas ça !

Je rougis encore plus et le sourire d'Edna s'élargit.

— T'as un petit frère Douglas que je ne connais pas encore très bien ? lui demande Hanna, envoûtée. 

— Non, rigole-t-il.

Edna dévisage sa soeur et j'en profite pour m'asseoir pour me redonner contenance. Je sens son regard sur moi et je lui souris timidement.

— Désolé d'avoir forcé la main à Billie pour être avec vous, dit-il.

— Je ne pense pas que tu lui dis forcé la main Douglas, rétorque Edna. Elle t'apprécié beaucoup. 

— Beaucoup, ajoute Hanna à son tour.

Les traitresses !

Je refrène du mieux que je peux, l'énième rougissement qui me veut trahir aussi. Malheureusement, c'est peine perdu. Mes joues sont brûlantes, alors je me racle la gorge et lui propose la carte pour qu'il commande.

— C'est moi qui invite, ajouté-je.

— Sérieux ? Tu as déjà ton premier cachet pour ton roman ? me taquine-t-il.

— Presque, lui retourné-je. Commande et tais-toi.

Il sourit en coin et j'échange un bref regard avec Edna qui en dit long.

*

— C'est incroyable comme tu es intéressant Douglas, soupire Hanna sous le charme. Tu parles tellement bien ! Tu vends du rêve carrément. Tu n'as pas des cousins ou ...

— Arrête Hanna. Tu m'énerves là, intervient sa soeur. Continue tes études et ne t'intéresse pas aux mecs ...

— Dit celle qui est sorti avec Aaron, qui compte se marier avec un collègue pour le boulot, que tu n'as plus d'ailleurs et qui sort avec Gideon, renchérit-elle.

Douglas ricane et Hanna cherche clairement sa soeur en jouant des sourcils. Edna cherche mon soutien qu'elle ne trouve pas.

— Je suis obligée d'admettre qu'elle n'a pas tort Ed, dis-je. Ce sont les faits. 

— Tu as de la chance Hanna. Nous sommes en public et je n'aimerais pas créer un carnage, fait-elle en prenant une bouchée de sa glace.

— Je te taquine grande soeur. Tu sais très bien que je t'aime et que j'écoute tous tes conseils.

Hanna se penche et lui embrasse la joue.

— J'aurais aimé avoir un petit frère ou une petite soeur, déclare Douglas. Il y a toujours de l'ambiance.

— M'Ouais, fait Edna. Il y a des conflits inter-générationnelles aussi. Je reviens, je vais aux toilettes.

Elle quitte notre table et Douglas passe son bras sur le dossier de ma chaise. Cette proximité me fait plaisir, alors je lui souris comme une conne. En fait, je ne fais que ça depuis qu'il est là.

— Je suis vraiment heureux de voir que tout va bien, dit-il en replaçant l'une de mes mèches rebelles.

— Moi aussi, je suis heureuse de voir que tu vas bien, lui retourné-je avec le max d'assurance qu'il me reste.

Comment un type peut me rendre aussi faible et aussi rapidement ?

Ça en devient pathétique, mais il m'a ensorcelé.

J'ancre mon regard au sien avant de voir qu'il zieute sur mes lèvres. Au même moment, Hanna se racle la gorge.

— C'est le moment où vous allez vous embrasser ? Dites-moi que je me casse hein !

Pour le coup, nous rougissons tous les deux qu'on en rit.

Je préfère donc ne pas répondre à cette peste et regarde vers l'entrée du restaurant, pendant que Douglas échange avec Hanna sur je ne sais quoi.

Deux hommes viennent de rentrer et soudainement mon bras me lance. Je regarde les deux hommes qui ont l'air normaux. Ils discutent tranquillement, les mains dans les poches.

Je pose donc ma main à l'endroit de l'implant et masque la douleur sur ma face par un sourire forcé. Je ne veux pas avoir de visions après avoir passé des moments simples depuis ce matin.

Il nous arrivera rien de fâcheux aujourd'hui.

Malheureusement, ce n'est pas ce que mon esprit désire. Je vois des bribes d'images indéchiffrables pour moi. Je parviens à voir du sang. Beaucoup de sang sur les mains de ces types.

Lorsque j'ouvre les yeux, je m'apprête à rejoindre Edna pour que la douleur se calme, quand elle débarque, la capuche de son sweat sur la tête, avec un sourire étrange aux lèvres et les yeux noirs.

Je sais d'avance que ma journée va finir d'une façon, tout sauf normal.

*

Edna Fall

Tout se passe bien durant le déjeuner avec Douglas.

Il dévore littéralement Billie du regard. Et ça nous fait sourire Hanna et moi. Billie a l'air d'une gamine à rougir, alors que ce n'est pas vraiment son habitude. Puis, elle se canalise pour ne pas raconter de conneries. Ce qui veut dire que ce type lui plaît vraiment. Et ça faisait longtemps et plaisir de la voir comme ça.

Je sais qu'elle a tendance à tout exagérer et c'est sa manière d'être depuis que nous sommes gamines. Alors, j'avais vraiment eu des doutes lorsqu'elle me parlait de son Douglas.

C'est pourquoi, j'ai toujours tendance à la surprotéger, car pour moi, c'était synonyme de naïveté.

Maintenant, je sais et je l'ai toujours su que c'était une jeune femme forte et qu'elle positive tout. Elle sait plus facilement tourner la page que moi. Elle sait moins être hantée que moi. Elle est vraiment ma moitié cette femme. Et la perdre est in-envisageable pour moi.

En même temps, elle a le droit d'aimer qui elle voulait. Et Douglas avait l'air d'être bien. Franchement son style laissait à désirer, mais comme on dit « l'habit ne fait pas le moine ». Et c'est exactement ça avec Douglas. Il est très intelligent et simple de vie. Il pouvait gérer parfaitement la boule d'énergie que Billie est.

La preuve ! Elle est restée calme et l'écoute attentivement.

Hanna aussi est complètement fan de Douglas. Cette petite est trop précoce. Oui, je la surprotège trop aussi, mais c'est plus fort que moi. J'ai toujours été comme ça. Je préfère être blessée à la place des autres, des gens que j'aime.

Douglas nous signale qu'il aurait aimé avoir un petit frère ou une soeur. Au même moment, mon téléphone vibre dans ma poche pour me notifier un appel. Je ne veux pas casser l'ambiance, alors je lui réponds et sors l'excuse des toilettes. Je m'y dirige rapidement et en chemin, je sors rapidement mon cellulaire et décroche.

— Annonce-moi une bonne nouvelle Gideon, balancé-je avec un soupir.

J'entre dans les toilettes qui sont vides de trace humaine et m'enferme dans une cabine. Le souffle de Gideon m'indique que cette bonne nouvelle, je peux me la mettre où je pense.

— Gideon ...

— Je t'envoie l'adresse de ton avocate. Tu ... Tu dois voir ça de tes propres yeux. Nous t'attendons.

Il ne me laisse pas le temps de le questionner avant de raccrocher.

Aussitôt, mon coeur s'emballe tandis que je reçois l'adresse. Ça a l'air grave.

Ça avait forcément un lien avec ma vision bien plus que réaliste de la veille.

Je me précipite hors de la cabine des WC pour sortir des toilettes, quand un vertige me prend et que l'implant signale sa présence. Je grimace de douleurs et je peux me tenir juste à temps contre l'évier que je suis happée dans une vision.

Je me retrouve au restaurant. Je nous vois à notre table en train de discuter. Tout se passe normalement, alors je ne comprends pas ce que je fais dans cette vision du passé...

Je me dirige donc vers notre table sauf que la voix qui me hante sort de nulle part et lâche :

N'altère pas le passé, car il influence forcément le présent et encore pire, le futur.

Je regarde donc autour de moi et personne ne semble me voir. Personne ne semble entendre la voix. Je ne bouge donc pas d'un iota et attend que les choses se passent.

Je me vois aller aux toilettes. Dois-je me ... me suivre ?

Je secoue la tête et prête attention à notre table. Douglas et Billie échangent un regard très significatif et Hanna dit pour les embêter :

— C'est le moment où vous allez vous embrasser ? Dites-moi que je me casse hein !

Ils en rient de sa répartie et Douglas parle à Hanna pendant que Billie regarde l'entrée du Chicken Paradise.

Je fais comme elle et je vois ces deux hommes qui ont l'air normaux, attendre pour qu'on les place. Je regarde donc Billie pour voir si tout va bien quand je vois qu'elle se retient d'hurler de douleurs.

Elle souffre à cause de ces types. Elle va certainement avoir une vision. Je pense qu'elle en a une, car elle ferme fortement les yeux, les gars en profitent pour regarder discrètement à notre table, puis au moment où Billie les rouvrent, ils reprennent leur conversation, normalement.

Elle se lève difficilement, ce qui inquiète Hanna et Douglas, mais Billie ne s'en préoccupe pas.

Ils sont venus vous tuer Edna, résonne la voix. Arrête-les. Fusionne avec ton esprit. Laisse-toi faire ou ils vous tueront.

Je me sens une nouvelle fois happer et je me retrouve haletante, par terre, près des éviers.

Des femmes me regardent, inquiètes, et je me relève en vitesse.

— Ça va mademoiselle ? Vos yeux ... dit une femme qui tente de m'approcher.

Je me regarde brièvement dans le miroir. Mes yeux sont d'un noir opaque. Totalement opaque comme les ténèbres.

Je secoue donc la tête, déglutis et leur dis :

— Appelez les secours et la police. Ne sortez pas d'ici tant qu'ils ne sont pas là.

Elles acquiescent et dégainent leur téléphone tandis que je place la capuche de mon sweat sur la tête.

Fusionne avec ton esprit. Fusionne avec moi.

Et c'est ce que j'allai faire. Je sers donc les poings et quitte les toilettes pour retrouver le restaurant. Un sourire nait sur mes lèvres et je sais que Billie me voit. Je m'avance donc vers notre table et si seulement je pouvais dire aux autres de quitter le restaurant, sauf ces deux hommes qui sont là pour nous tuer...

Bizarrement, Billie fronce les sourcils, ses yeux sont noirs comme les miens et c'est la première fois. Et sans que je m'y attende, elle ordonne à Douglas je ne sais quoi. Il ne riposte pas et prend Hanna par le bras tandis que les autres les suivent, mis à part les deux hommes qui comprennent de secondes en secondes que nous les avons démasqués.

Billie s'approche de moi et elle n'a pas besoin de me parler.

Je sais ce qu'elle pense à l'instant même et il en va de même pour elle. Nous nous sourions et je lui dis mentalement :

Fusionne avec ton esprit.

Je sais. J'ai entendu la voix.

Je la regarde. C'est vrai ? Je ne suis pas folle ?

Son sourire en coin me confirma ce que je pense.

— Quel accueil, sourit l'un des hommes.

— Pourquoi les femmes vous cherchez à tout compliquer ? rétorque l'autre en ricanant.

— Peut-être vous nous provoquez, répond Billie avec une assurance qui me sidère. Et on récolte toujours ce que l'on sème.

Sans attendre, elle donne un crochet au mec qui chancèle. Je suis tellement choquée que je ne vois pas l'autre tenter de me planter un couteau qu'il sort de la poche intérieure de sa veste. Et c'est le même que dans ma vision bien trop réelle.

Je suis décontenancée mais la voix me dit :

Bats-toi ou tu mourras.

Je ne me fais pas prier et lui attrape la main armée avant de lui faire une clé de bras. Je lui donne un coup de coude et il perd le couteau. Il chancèle à son tour en se tenant le nez qui saigne et je reviens à la charge en lui donnant un coup de pied circulaire. Il tombe lamentablement sur une table qui se casse sous son poids. Il grogne de douleurs avant de se relever bien vite. Je me prépare à la riposte quand je vois que le type à Billie s'apprête à sortir une arme de sa poche.

Je lui hurle de faire attention, mais c'était comme si ses sens étaient affûtés. Elle se retourne en vitesse et se laisse tomber pour éviter la balle.

Et mon cerveau en connexion avec son esprit, je l'entends penser :

Je vais le tuer Edna et ne me retiens pas.

Je n'ai pas le temps de lui dire de résister à cette voix puissante que je reçois un coup dans le dos. Je tombe à mon tour au sol et j'ai juste le temps de le voir arriver pour lui donner un coup de pied dans l'entrejambe. Il m'insulte de mots fleuris et je me relève en vitesse.

Achève-le Edna, ordonne la voix.

Mon coeur bat à tout rompre et un autre sourire envahit ma face. Je réponds :

— Avec plaisir.

Le mec recroquevillé relève sa tête et je lui donne un coup de poing puissant. Je sens sa mâchoire se déplacer sous mes jointures meurtris. Un rage m'envahit et je le redresse de force avant de lui donner un coup de tête qui le sonne et qui me fait saigner du nez. Puis, je lui donne un coup de genoux à l'estomac avec tellement de haine qu'il en crache du sang.

J'attrape sa tête, le souffle erratique. La voix me pousse à l'achever. Le couteau que j'ai utilisé chez Lindsey Benson, mon avocate, me fait de l'oeil.

Tues-le Edna ...

Je regarde le type qui tombe à genoux face à moi, la bouche en sang, un sourire carnassier aux lèvres.

— Vous faites partis du sacrifice et vous mourrez que vous le vouliez ou non, dit-il en ricanant comme un fou.

Je ramasse le couteau et le place sous sa gorge après avoir attrapé sa tignasse avec force pour pencher vers l'arrière.

— C'est ce qu'on verra, dis-je entre les dents.

Tues-le Edna !

Je respire fortement et je vois Billie lutter comme moi contre sa propre voix intérieure. Elle tient le flingue entre ses mains et la coinçait entre les yeux de ce mec.

— Fais-le. Tranche-moi la gorge. Nous sommes prêts pour ça, rétorque-t-il.

J'ai la main qui tremble. La lame du couteau appuie davantage sa peau. Je ne sais pas si j'ai eu suffisamment de force pour m'arrêter, mais les sirènes de police nous font réagir. Je croise le regard de Billie et en même temps, nous donnons des coups de crosses puissantes avec nos armes respectives et les deux hommes tombent comme des loques.

— Allons-nous en ! dis-je.

Elle acquiesce et nous sortons par la porte arrière du restaurant.

La police est là.

— Je ne vais pas me trimballer avec l'arme dans ma main, Edna.

Je regarde Billie qui est toute décoiffée et haletante par cette légère course.

— Passe-moi ça et faisons comme si de rien était. Il ne faut pas qu'ils nous voient. On va appeler Jessica. On ... On doit aller quelque part. Viens.

Je range donc l'arme à la ceinture de mon jean ainsi que le couteau et nous contournons le restaurant en feignant la discrétion.

J'envoie un message à Hanna pour lui dire de rester avec Douglas.

J'ai bien trop peur que ces malades découvrent où mes parents habitent et leur fassent du mal. Et chez nous, elle sera en danger toute seule...

— Sympa pour Douglas.

Je la regarde par-dessus mon épaule. Elle grelotte de froid avec son simple gilet et son tee-shirt et moi aussi, le froid commence à traverser ma peau.

J'essuie mon nez qui saigne avec la manche de mon sweat et renifle fortement.

— Tu es encore dans ma tête ? la questionnai-je en tentant de choper un taxi.

— Non, répond-t-elle après quelques secondes. Regarde-moi.

Je le fais. Ses yeux ont retrouvés leur teintes vertes.

— Nous ne sommes plus sous l'influence de l'implant, dit-elle doucement.

Je ne dis rien et un taxi s'arrête devant nous. Je lui indique l'adresse de Lindsey Benson et lui promets que sa course sera payée lorsque nous arriverons à destination. Il nous lorgne avec curiosité à travers son rétro.

À cet instant, j'aurais aimé communiqué avec Billie sur ce qu'il venait de nous arriver.

Tout ça était ... incroyable. Dans la limité de paranormale.

Et je n'aimais pas ça. Je sers les poings sauf que je constate que mes jointures sont blessées. Malheureusement, nous avions des « pouvoirs », mais pas ceux de la guérison.

Je soupire et reçois un message de ma soeur.


De Hanna Banana ❤️:

D'accord. Mais qu'est-ce qu'il s'est passé Edna ?

Billie et toi, vous n'étiez plus vous-même ...


— C'est Hanna ?

J'acquiesce. Billie me prend le téléphone des mains et lit le message. Puis, elle décide d'appeler ma petite soeur qui décroche sans attendre. Hanna parle tellement fort que je n'ai pas besoin du haut parleur pour l'entendre nous demander une réponse.

— Passe-moi Douglas, demande calmement Billie.

J'entends Hanna soupirer et je distingue la voix de Douglas.

— On peut compter sur toi Douglas ? Ne l'emmène pas à ton appartement. Promenez-vous. Et ... jette le téléphone d'Hanna. Garde-le tien sur toi. On vous recontacte plus tard.

Elle ne lui laisse pas le temps de répondre et elle raccroche.

— Tiens. C'est comme ça dans les films non ?

Nous nous regardons et je rétorque :

— Sauf que nous ne sommes pas des criminels. Et ce qu'il nous arrive n'a pas de sens.

Elle me fixe et je croise le regard du conducteur qui sourit faiblement.

*

Cinq minutes plus tard, nous arrivons devant le bâtiment où habite Lindsey.

Plusieurs voitures de police sont présentes ainsi celle d'un médecin légiste. Probablement celui de notre unité. Je m'apprête à sortir de la voiture, quand le conducteur se racle la gorge pour nous rappeler que nous lui avions pas donné d'argent.

Je soupire et demande à Billie d'aller chercher Gideon.

— Un vrai connard de chauffeur, grommelle-t-elle en quittant la voiture.

Je me retrouve donc avec ce conducteur peu farouche.

Il a une barbe de plusieurs jours et des yeux d'un bleu océan. Il aurait certainement du charme sauf qu'il préférait la négligence. Il portait un vieux bas de jogging et un pull des Chicago Bulls ce qui pouvait crier à la provocation, étant donné qu'il vivait certainement à New-York.

— Vous aimez ce que vous voyez ?

J'aurais pu sursauter. J'aurais pu flipper sauf que ce n'était pas le cas. Mon instinct me disait qu'il avait une chose qui pouvait m'intéresser...

— Qui êtes-vous ?

— Le plus important n'est pas qui je suis, mais vous qui vous êtes ? Pourquoi vous et votre amie ? On ne choisit jamais les gens pour rien.

— Qu'est-ce que vous voulez dire ?

— Edna Fall, on ne choisit jamais les gens pour rien. Vous êtes notre espoir d'un futur meilleur. Vous êtes la crainte de l'Ordre Suprême ...

— L'Ordre Suprême. Vous êtes qui ? Vous connaissez les gens du programme ? m'exclamé-je.

La porte du véhicule s'ouvre et je sursaute pour le coup. Billie me dévisage et Elliott me regarde étrangement.

— Tu as eu le temps de t'assoupir ? me raille-t-elle.

Je regarde le type qui sourit en coin. Je n'ai pas dormi ...

— Je n'ai pas dormi, dis-je, ébranlée.

— Tenez vos 20 dollars, dit Elliott. Merci.

Billie m'aide à sortir du taxi. Je suis sous le choc.

— J'ai dormi ? leur demandai-je.

— Tu dormais, me confirme Billie. En même temps, ces salopards ne m'ont pas cru. J'ai poireauté 20 minutes dans le froid. Heureusement qu'Anthony m'a vu. Je te jure que j'allai foutre un autre crochet à la Rocky Balboa à l'un de ces policiers.

Je n'arrive toujours pas y croire alors lorsqu'Elliott pose son blouson de fonction sur les épaules, je ne réagis pas vraiment.

Je finis par le remercier, puis nous dépassons la ligne de sécurité.

— Les autres sont en haut, nous signale-t-il.

Nous prenons l'ascenseur et nous arrivons à l'appartement en question. L'appartement grouille de flics et des agents du FBI. J'en reconnais quelques uns qui bossent avec Jessica avant de croiser le regard de Gideon.

Ça ne sent pas bon. Mon coeur est sur le point de lâcher lorsqu'Anthony fait acte de présence avec un soupir lourd de sens.

— Salut Edna...

***

Billie Fernandez

Je suis à côté d'une Edna, distraite. Je le sens. Elle est de nouveau dans son état comateux comme hier soir.

Est-ce l'effet de l'implant et du combat que nous avions menés ?

Cela me laisse perplexe, puisque tout allait bien pour moi, même si j'avais appris que je pouvais faire de la télépathie et lire dans les pensées de ma meilleure amie. Même si j'avais eu un changement de couleurs d'yeux et que je m'étais battue comme si j'avais toujours fait ça.

J'allai bien.

Même le fait d'avoir voulu tuer un type qui voulait ma mort, ne me dérangeait pas. 

J'avais peur pour Edna.

Et cela s'intensifia lorsqu'Anthony lâcha :

— Salut Edna... Je ... Je ne suis pas supposé te demander de venir sur une scène de crime, mais j'avais besoin de ta confirmation.

Edna déglutit et acquiesça.

— Allons-y, dit-elle faiblement.

Je m'apprête à les suivre sauf qu'Elliott m'arrête.

— Tu ne peux voir ça. Vous ne devez même pas être là. Et qu'est-ce qu'il vous est arrivée ?

— Ce n'est pas pour voir, répondé-je en évitant sa dernière question. Je veux être là pour elle. Qu'est-ce qu'il se passe Elliott ? Elle avait raison, n'est-ce pas ? On a eu raison de la croire ?

Les yeux gris d'Elliott me sondent et je n'ai pas besoin d'avoir sa réponse.

Un soupir de choc m'échappe et j'entends un hurlement déchirant d'Edna.

Elle hurle le prénom de Tammy. Cette pauvre femme qui était devenue avec les années, une amie d'Edna. Edna et moi-même avions tentés de la faire sortir de la rue et d'arrêter de se prostituer, mais elle y retournait toujours...

Le coeur meurtri par cette perte, je contourne Elliott qui ne me retient pas et je rejoins Edna qui est à genoux face à la scène macabre.

C'est horrible et l'odeur du sang et de la mort m'asphyxie littéralement.

Il y a les deux femmes au sol. Lindsey et Tammy. Leur corps est placé dans un cercle de leur propre sang. Des bols les entourent et je ne veux même pas savoir ce qu'il y a dedans. Je suis à deux doigts de renvoyer mon déjeuner.

Néanmoins, j'aide Edna à se relever. Elle sanglote dans mes bras et répète qu'ils ont tués Tammy.

— Je suis désolée Edna.

C'est tout ce que je peux dire.

Je me retiens de chialer face au désespoir de ma meilleure amie. Elle s'écarte de moi et prend sa tête entre ses mains.

— Je ... Vous étiez venus hier soir, non ? demande-t-elle à son équipe.

— Oui, répond Anthony, et ...

— Elle était sous surveillance ! Putain Lindsey était sous surveillance ! Vous l'avez vu de votre propre yeux ! Tous ! Et elle était vivante ! hurle-t-elle hors d'elle. Comment elle a pu mourir sous vos yeux, torturée, avec Tammy ? Comment ?

Ils la regardent tous sans parler. Ils ne peuvent pas lui répondre, car eux-mêmes ne comprennent pas comment cela est possible.

— J'exige une putain de réponse ! s'écrit-elle. Elles sont mortes à cause de vous !

Sa poitrine se soulève avec force et elle arrache des gants à un type qui en tenait. Elle les enfile avec rage et bredouille je ne sais quoi, avant de se diriger vers le corps de ces deux pauvres jeunes femmes.

— Nous avons examinés la scène Edna, dit le médecin légiste.

— La ferme, gronde-t-elle en le dévisageant avec mépris.

Elle prend par la suite, la main de Lindsey, puis elle ferme les yeux.

— Allez, marmonne-t-elle.

Je comprends ce qu'elle entreprend de faire et tout le monde la regarde étrangement sauf Elliott, Gideon et moi.

Il faut que nous l'arrêtions. Elle persiste et perd patience. Elle décide de prendre la main de Tammy, mais rien ne se produit.

— Bordel de merde ! Pourquoi ça ne marche pas ?! s'énerve-t-elle avec des trémolos dans sa voix.

Gideon décide d'agir et lui chuchote je ne sais quoi à l'oreille. Elle ferme les yeux, puis elle se relève avant de s'arrêter et de se mettre au-dessus du corps de Tammy.

— Je suis désolée de ne pas avoir réussi à te protéger Tammy, dit-elle doucement. Je te vengerai. Je vengerai tous ces morts, murmure-t-elle.

Elle ferme les yeux de Tammy, qui étaient ouverts et se fige quelques minutes avant d'ouvrir la bouche à Tammy dont elle sort un papier.

Le médecin légiste s'approche, curieux de cette trouvaille.

— Qu'il y a-t-elle marqué ?

Edna me regarde rapidement avant de déplier la petite feuille.

— C'est écrit en latin. Billie, tu as encore des notions de latin ?

J'opine de la tête et me poste à côté d'elle. Je lis le papier et mon sang se glace en lisant les mots à voix haute :

Novus orbis erit. Mortui sanguis in manibus vestris. Uobis fortunam vivetis. Alioquin, bellum in tenebris lux erit deductae.

Ils me regardent tous et ils se demandent ce que ces mots signifient. Je décide de faire la traduction.

— Ça ... Ça veut dire : Un nouvel ordre mondial se fera. Le sang des morts sera sur vos mains. Acceptez votre destin et des vies seront épargnées. Sinon, guerre des ténèbres contre lumière sera lancée.

Nous nous regardons tous. Ces mots sont tellement forts que tout le monde en reste choqué.

Je sais que ces mots s'adressent à Edna et moi.

Dans quoi ces gens du programme nous avait fourré ?

Edna remet cet élément d'enquête au médecin et lâche qu'elle a besoin d'air. Sans réfléchir, je la suis et nous prenons les escaliers de secours toutes les deux.

Nous arrivons enfin à l'extérieur et l'air froid nous claque le visage. Edna s'assoit à même le trottoir et j'en fais de même.

Aucune de nous ne parle. Nous laissons nos pensées divaguer. Il y a tellement de choses, tellement d'informations que j'ai l'impression que mon cerveau va exploser.

— On va certainement crever Billie, dit-elle en regardant dans le vide.

Je tourne ma tête vers elle et secoue la tête.

— C'est toi qui dit ça ? Arrête deux secondes Ed !

— Arrêtez quoi ? s'emporte-t-elle. Tu vois bien que c'est hors limite !

— Certes ! Mais c'est toi qui disait que nous étions fortes. Elle est où ta force là ? m'exclamé-je virulente.

Elle me dévisage avant de repousser ses cheveux en bataille vers l'arrière.

— Je ne sais pas quoi faire ..., dit-elle doucement.

— Moi non plus, soufflé-je. Mais on va s'en sortir, ajouté-je en lui prenant la main. Ils nous ont pas choisi pour rien. On ne choisit jamais les gens pour rien.

Elle plonge son regard dans le mien. Je sens qu'elle veut dire quelque chose sauf que rien ne sort.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Je ...

Des bruits de talons résonnent sur le bitume et nous relevons notre tête vers la sublime Jessica qui nous lance un sourire réconfortant. Elle se met à notre hauteur et nous regarde tour à tour.

— Vous avez arrêtés deux hommes recherchés par la CIA, les filles. Ils sont venus à vous et vous ne les avez pas tués. Les membres du programme sont fiers de vous. Vous avez réussi votre mission d'aujourd'hui. Venez, je vais vous montrer quelque chose.

Elle nous tend à chacune d'entre nous sa jolie main manucurée et nous nous levons pour la suivre.

*

Hier soir, après avoir quitté l'appartement des filles, Elliott était rentré chez lui et avait contacté l'un de ses contacts.

Il l'attendait avec impatience pour pouvoir lui confier certaines choses...

Le contact finit par sonner et il ouvrit précipitamment la porte en soupirant.

— On avait dit qu'on devait avoir le moins de contact possible, dit le contact avec agacement.

— Je sais, mais ça ne va pas du tout avec Edna.

— Qu'est-ce qu'elle a ?

Elliott l'invita à s'asseoir pour lui expliquer l'événement de ce soir. Le contact en reste stupéfait et ne sait pas quoi lui répondre.

— Elle va bien là ?

— Elle est avec Billie et son mec ... Gideon.

La face du contact se durcit sous l'annonce de la nouvelle. Il ricane même en rejetant sa tête en arrière.

— Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?

— C'est super ! Je joue définitivement le mauvais rôle et ça, jusqu'à la fin de ma vie.

C'est au tour d'Elliott de rire nerveusement.

— Dois-je te rappeler ce que tu lui as fait Aaron ? Tu l'as trompé ! Tu lui as brisé le coeur pour une misérable histoire de cul.

Aaron soupira avant de se lever.

— Dois-je te rappeler le fait qu'on se connait depuis nos 17 ans, grâce à ce Xtream Camp, où tu voulais avoir moins peur ? Dois-je te rappeler le fait qu'on a fait une formation informatique ensemble à Chicago, avant que tu ne te décides définitivement d'être flic à New-York ?

Ils se fusillèrent du regard et Elliott fut le premier à détourner le sien.

— Je pense qu'on devrait lui dire la vérité, dit-il.

— Quoi ? Non Elliott ! refusa Aaron. Elle perdra toute confiance en toi, alors qu'on doit l'aider à améliorer ses capacités. C'était ça le contrat.

— Ça m'énerve de lui mentir, avoua-t-il. Je fais comme si je ne connaissais rien, alors que j'en connais des choses. Pourquoi le Chef suprême de ce programme ne se montre pas ? Pourquoi seulement lui peut le contacter ? Posez-vous les bonnes questions aussi ! Je ne ... Je lis clairement dans son regard, le désarroi la gagner.

La mâchoire d'Aaron se contracta.

— Et moi alors Elliott ? Cette fille, c'est la femme de ma vie. Certes, j'étais très con plus jeune de ne pas avoir su canaliser mes hormones et je le regrette chaque jour de ma vie, mais aujourd'hui, j'aimerais qu'elle me pardonne pour qu'on devienne au moins, amis. Ça me gonfle de savoir qu'elle va se marier avec toi et encore plus de savoir qu'elle sorte avec Gideon, cracha-t-il. Ça m'énerve d'être en arrière plan. Alors, arrête de penser à ce qu'elle va penser de toi, merde.

Elliott le dévisagea et lui tourna le dos. Ses émotions étaient s'en dessus-dessous. 

De voir Edna si vulnérable l'avait touché en plein coeur sans qu'il ne le veuille. Il savait gérer ses émotions, il savait contrôler ses sentiments alors pourquoi, un simple regard pouvait tout changer ?

Il n'en avait pas la réponse, néanmoins, il ne voulait pas perdre le peu de confiance qu'Edna avait en lui. Il en serait anéanti...

— Tu l'aimes ?

À ces simples mots, il fit volte-face et rencontra le regard de son ami. Oui, Aaron était son ami, bien qu'il ait été un salaud de première d'avoir trompé une aussi merveilleuse fille qu'Edna. Parfois, il se demandait s'il avait été dans le même lycée qu'Aaron et Edna, comment ça se serait passé ? Aurait-il taclé un pote pour avoir le coeur d'une fille ?

Il ne savait pas non plus ... en revanche, il savait qu'Edna était une fille dont on ne devait pas avoir peur de mordre la poussière.

— Bien sûr que non que je ne l'aime pas. Pourquoi je l'aimerais ? Ça serait complètement dingue de ma part, répond-t-il. J'ai peur pour elle. J'ai peur pour son amie Billie.

Aaron resta dubitatif et acquiesça.

— De toute façon, elle est dingue de Gideon, n'est-ce pas ?

— C'est ça, confirma-t-il. En plus, ils sont bien assortis.

— Ouais, bredouilla-t-il, si tu le dis. Bon j'y vais. Je te tiens au jus. Tu es d'une certaine façon, nos yeux et nos oreilles.

Elliott opine de la tête tandis qu'Aaron lui tapota l'épaule, sur le départ. Celui-ci s'apprêta à ouvrir lorsqu'il se retourna :

— Toi aussi, tu sauras la vérité Elliott, comme moi et comme les autres. Nous, nous ne connaissons pas vraiment le bras droit de l'initiateur du programme et ni celui qui l'a crée, mais ça ne saura tarder. Et crois-moi, Billie et Edna sont pleines de ressources et fortes. Je les ai vu à l'oeuvre.

Il lui lança un sourire et quitta l'appartement en question.

Elliott soupira et se laissa tomber sur son canapé, épuisé.

*

Son téléphone le réveilla. Il se redressa vivement et décrocha.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Mon petit coeur, c'est maman.

Il se frotta les yeux avant de se lever de son canapé sur lequel il avait passé la nuit. Il se dirigea vers la cuisine en écoutant les propos de sa mère, d'une oreille distraite.

— Ellie, tu m'écoutes ?

— Pas vraiment, maman. Je viens de me réveiller, dit-il en lançant sa machine à café. Et tu m'appelles à 6 heures du mat. Dehors, il fait encore nuit noir.

— Je sais, mais je m'en vais pour le boulot. Tu ne réponds pas à mes messages, Ellie. Ça me fait peur. Bref, il faut qu'Edna et toi, alliez voir pour la salle pour le mariage. Sinon, vous allez perdre cette occasion en or ...

— Oui, je sais. On va le faire. Arrête de nous mettre la pression. C'est un faux mariage, appuya-t-il.

— Que des mots, fils ! Je suis ta mère et j'ai donc un sens aiguisé sur les sentiments de mon petit bébé d'amour. Tu l'as déjà dans la peau cette fille.

— OK. Je raccroche. Je tiens au courant. J't'aime.

Il raccrocha et balança son téléphone sur le plan de travail avec rage.

Non, il ne l'avait pas dans la peau Edna, il s'inquiétait juste pour elle.

*

Il frappa sur la voiture de police avant que Gideon ne lui déverrouille la portière pour qu'il puisse s'y installer. Il était 7 heures et le soleil ne s'était pas encore levé. Il passa un gobelet de café à Gideon qui le remercia et regarda à l'extérieur.

— Il y a quelqu'un devant l'appartement de Lindsey ?

— Ouais, répondit-il. Elle va très bien.

Ce sous-entendu que Gideon venait de faire, l'irrita.

— Tu ne la crois pas ?

Ils échangèrent un bref regard et Gideon soupira.

— Bien sûr que je la crois. J'ai peur pour elle, Elliott. Tu as vu comment elle s'est blessée ?! Toute cette histoire me fait peur. Il n'y aura pas de belle fin, je le sens ...

— Pourquoi être pessimiste ? Edna et Billie vont s'en sortir. Si des gens ont mis en place un programme où nous sommes plus ou moins impliqués, c'est qu'elles sont la solution, dit-il.

Gideon le fixa longuement avant de ricaner faiblement et de prendre une gorgée de son café.

— Quoi ?

— J'ai l'impression que tu sais des choses qu'Edna, Billie et moi, nous ne savons pas. En tout cas, si c'est le cas, tu joues bien le jeu.

Elliott préféra ne rien dire pour ne pas se trahir. Parce que Gideon avait raison, Elliott avait été mis dans le confidence ...

*

— Agent Mitchell, Agent Levy ? Vous me recevez ?

Gideon prit la radio talkie walkie de la voiture de police et répondit :

— Agent Bloom, nous vous recevons. Que se passe-t-il ?

— Ça fait 30 minutes que nous nous n'entendons rien de l'appartement de Mademoiselle Benson. Que faisons-nous ?

Elliott et Gideon se regardèrent.

Il était à présent 10 heures et Benson aurait dû se rendre sur son lieu de travail. Hier soir, lorsque la police avait fait une descente chez elle, elle leur avait dit qu'elle se rendrait à son travail pour 9 heures 30, escortée par des policiers pour sa surveillance.

Alors, c'était étrange qu'à 10 heures, elle ne soit pas encore sortie de chez elle.

— Agent Bloom, nous arrivons. Nous allons appeler le Chef pour du renfort, dit Gideon.

— Bien reçu.

*

Devant la porte, le Chef Taylor frappa plusieurs fois à la porte de Lindsey.

— Lindsey. C'est Anthony Taylor, vous m'entendez ?

Rien. Le silence.

Taylor, d'un signe de tête, donna l'ordre aux policiers de défoncer la porte avec un bélier. Au bout de trois coups, la porte s'ouvrit et ce qu'ils trouvèrent, après avoir atterri dans le salon, leur glacèrent le sang.

— À toutes les unités, deux femmes ont été assassinés au ...

Elliott n'entendit plus la voix de Taylor et Gideon non plus.

Edna n'avait pas rêvé. Edna n'était pas folle comme ils l'avaient pensés, rien que quelques secondes, il fallait l'avouer.

Comment Lindsey avait pu se faire assassiner sous leur yeux ?

— Seigneur, dit Taylor en reconnaissant le deuxième corps. C'est Tammy. Ces salopards l'ont fait sous nos yeux.

*

— Je vois qu'aux médias, ils parlent d'un serial killer, dit la voix bourrue. Ingénieux d'avoir ajouté cette pute. Ça nous fait 5 femmes. Même si l'une d'elle est une pute. Néanmoins, une pute reste une pute, ricana-t-il. Je suis fier de vous. Quelle surprise ! Vous êtes plein de ressources...

Le type regarda sa magnifique montre Rolex. Il venait de l'acquérir et elle était étincelante tout en restant discrète.

Comme lui, comme sa personnalité...

— C'est pourquoi, je ne vous ai rien dit, Maitre. Je savais que ça vous plairait. Nous devrions fêter ça et la mort de la 6ème victime, qu'en pensez-vous ?

Un sourire machiavélique se dessina sur sa face. Son plan marchait parfaitement.

— Je peux vous accorder cela. Rencontrons-nous dans l'après-midi à l'hôtel du Mandarin Oriental. Je vous attendrai avec le verre de Cognac le plus coûteux.

— Avec plaisir, Maître. À plus tard.

Il coupa la communication et regarda sa chevalière lumineuse.

Lui-même savait ce qu'elle contenait et surtout ce qu'elle allait provoquer.

*

— Idriss, pourquoi inviter ce type au mariage de ta fille ? Ça fait des années que tu ne l'as pas vu, le questionna Eva, suspicieuse. Je ne vois pas vraiment l'intérêt. Du coup, il faut que j'appelle Patricia pour la liste des invités...

Idriss ne regarda pas sa femme et prit du beurre de cacahuète dans le rayon. Tout ce qu'il voulait, c'était qu'elle cesse de l'interroger sur ce type. Certes, il avait été heureux de le voir. Cependant, un sentiment de panique l'habitait depuis qu'il l'avait revu.

Et ce n'était pas prêt de s'arranger...

— Repose ça, chéri. Tu as oublié ton taux de glucose élevait ou quoi ?

Idriss grommela et le reposa à contre-coeur. Il avait besoin de manger des sucreries pour y trouver un certain réconfort, une solution peut-être ...

— Toi, tu vas provoquer ma mort précoce en me privant de bonnes choses, Eva. Tu me fatigues !

Eva secoua la tête et reposa les mêmes questions à son mari.

— Réponds-moi, Idriss ? J'ai horreur que tu m'ignores ! Toi aussi tu me fatigues ...

— Tu parles trop, femme ! Tu me fatigues les oreilles hein ! Je t'ai dit, c'est comme la famille Richard Verneuil. Il m'a aidé quand j'étais à Paris et sans argent. C'est pour ça que je l'invite. Ça lui ferait plaisir de vous voir.

Eva le scruta avant de prendre une moue attendrie et s'approcha de son mari et l'enlaça.

— Mon chéri, je comprends mieux maintenant. Ça te ravive pleins de souvenirs hein ? Les temps dures ...

Eva ne croyait pas si bien dire.

Bien sûr que ça lui ravivait des souvenirs. Ça lui ravivait surtout des secrets dont il pensait mourir avec.

— Bon, invite-le. Je n'ai jamais pu remercier ce Richard. Et, ça va faire plaisir aux enfants de le voir. Tu as dû parler une à deux fois de lui.

Elle le relâcha et Idriss acquiesça doucement.

Au fond de lui, il avait peur.

Il avait peur que son passé ne lui revienne en pleine face.

C'était pour ça qu'il avait pris ses précautions avec ce bon vieux Richard autour d'un café.

Il lui avait demandé de garder son secret, leur secret.

Et ce secret passé, peut jouer un grand rôle sur la suite des événements.

***

« Le passé impacte forcément sur le futur. Toujours. C'est simple comme bonjour. Alors, il vaut mieux, parfois, ne pas oublier son passé pour pouvoir transformer le futur en quelque chose de bien, car à force de vouloir étouffer ce passé, il vous explose en pleine face et détruit votre futur sans scrupule. Le passé le dévore, le détruit, le piétine devant vous avec un regard à vous glacer le sang. C'est là que vous vous rendez compte que parfois, le passé de certains est impitoyable... ». JFL. 

***

Dammmmnnnn ! J'aime trop jouer avec vos émotions, mais je kiffe haha ! Ce chapitre est très très bien. 😌😎😏


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