4.

Hello mes frites au fromage ❤️, 

Le dimanche 20 novembre fut mon jour d'anniversaire. 

Merci infiniment pour tout ce que vous me donnez en retour de mes chapitre. Merci pour votre soutien et le bonheur que me procure vos mots. Je ne vais pas trop m'étaler longuement sur le sujet, car vous devez être impatients de lire et que vous savez déjà ce que je pense de vous. 

Des bisous ! 

PEACE AND LOVE-

-JFL

PS : Je vous remets en image Elliott et Gideon car les choix de team me fait carrément rire 😂. Et je suis contrainte de vous remontrer, Douglas, le futur mari de Billie, parce qu'elle m'a prise la tête avec, cette sorcière haha. 

Elliott 

( Ne me demandez pas ce qu'il fait, j'ai trouvé ça, dans ses archives personnelles, donc si je disparais, c'est à cause de cette photo qu'il a laissé trainer ... 😌) 

Gideon

(C'est grave mon petit chat lui ! 😍. Trop d'amour entre lui et moi ! ) 

Douglas 

(Le mec qui apparait comme un djinn sur mon plateau de tournage. Je vais finir par le frapper 😏). 

***

Edna Fall

Je regarde mon reflet dans le miroir de la salle de bain avant de regarder mes jointures.

J'ai tellement cogné la figure que Brittany que j'en ai des blessures. Rien que de penser à ses paroles, je bouillonne.

Et je n'ai jamais éprouvé autant de colère pour des mots qu'Elliott m'avait probablement dit par le passé.

Je secoue la tête et souffle, exténuée.

Soudainement, la même voix résonne encore une fois dans ma tête. Je ferme les yeux pour la chasser, mais elle revient à la charge et me parle de mon avocate qui doit défendre ma cause.

Je préfère ne rien entendre et pousse avec force le rideau de la baignoire pour me faire couler un bain. 

Ça me fera le plus grand bien.

Cette voix n'existait pas et n'avait que pour but de me rendre folle.

Je soupire et commence à me déshabiller en entendant Billie et Gideon parler. Je ne comprends pas trop ce qu'ils se disent et ça m'importe peu, mais je pense qu'il doit aller au poste.

Tout ce que je veux, c'est dormir. Je suis épuisée.

Je m'apprête à déboutonner mon jean, quand un vertige me prend. Il est tellement violent que je trébuche presque avant de me relever.

À présent, des cris résonnent dans ma boîte crânienne.

C'est elle. Lindsey Benson.

Mon souffle se coupe et la panique me gagne. Ils sont en train de s'en prendre à elle.

Je ferme les yeux pour tenter de voir la scène et surtout d'y apparaitre, mais impossible. Alors, mon souffle se fait court et je regarde la baignoire qui est à moitié pleine d'eau. Et je ne sais pourquoi, je rentre dedans et l'eau mouille mes vêtements qui me collent aussitôt à la peau. Puis, je prends mon inspiration avant de me laisser glisser sous l'eau et je ferme les yeux.

Je me concentre et évite de penser au fait que je suis en apnée pour la rechercher. Les cris de Lindsey finissent par être plus fort et je commence à voir la scène plus clairement. Je me tiens devant l'embrasure de la porte, la respiration totalement hachée et le choc se peignant sur ma figure mouillée.

Elle se débat avec force tandis qu'ils la tiennent fermement au sol. L'homme principal de la situation, récite des paroles que je ne comprends aucunement avant de reproduire le même procédé qu'avec les autres victimes. Il prend le scalpel et lui fait une profonde entaille dans le bras pour pouvoir créer un cercle de sang.

Les cris gutturaux de Lindsey m'anéantissent et je ne peux tout simplement le laisser faire. Elle se débat à cause de la douleur infligée et le type continue ses récitations.

Je dois agir. Sauf que je ne sais pas comment.

Je recule donc d'un pas et constate que mes pieds mouillés, laissent mes marques au sol. Je relève ma tête vers les barbares pour voir s'ils me voient. Sauf que ce n'est pas le cas.

Alors, je sais ce qu'il me reste à faire.

Je ne tarde pas à chercher sa cuisine, j'y trouve un couteau. J'ai peur de ne pas pouvoir attraper les objets sauf que ce n'est pas le cas. Je peux le faire. Alors, je retourne au salon, déterminée à la sauver avant qu'il ne soit trop tard.

Lorsque j'arrive, l'homme masqué dispose les quatre bols autour d'elle et Lindsey est clairement dans un état second à cause de la quantité de sang qui s'est échappée de son bras. Sa robe blanche de sacrifice est complètement tachée.

Il s'apprête à sortir un matériel beaucoup plus sophistiqué pour procéder à la torture et c'est là que j'agis. Je plante le couteau dans la cou d'un des types qui la tient. Le sang gicle immédiatement tandis qu'il est pris de soubresauts et que les deux le regardent choqués en train de se vider de son sang.

Alors, j'en profite pour donner un coup poing à l'autre et l'assommer avec un vase.

Il tombe comme une poupée de chiffon et l'homme masqué est carrément muet face à la scène qui se déroule sous ses yeux. Je m'avance donc vers lui, déterminé à en finir avec lui sauf qu'il remonte la manche de son pull noir, dévoile sa montre Rolex qui scintille, puis avec sa main gantée, il appuie sur les côtés. J'entends son ricanement et il se redresse, un autre scalpel chirurgical à la main et tente de me blesser avec.

Je comprends alors qu'il a la possibilité de me voir, contrairement aux autres et ce, grâce à sa montre.

Et l'assurance que j'avais, disparait aussitôt. Je recule donc et trébuche sur le corps inanimé de l'un de ses collègues. Il ricane davantage derrière le masque neutre et bondit sur moi. Il me plante le scalpel dans le bras et je hurle de douleurs avant de le repousser avec force. Il retombe sur le côté et je tente de prendre un morceau de vase pour me défendre. Au moment où il s'apprête à m'attaquer une nouvelle fois, je me retourne en vitesse et lui plante le morceau de vase dans la cuisse. C'est à son tour de laisser pousser un cri de douleur avant de ressortir le morceau de verre, pendant que je me relève pour lui échapper.

Malheureusement, je ne suis pas suffisamment rapide, car il me saute dessus et nous tombons au sol. Je tente de lui retirer son masque pour découvrir qui est ce sale type, sauf qu'il me replante le scalpel dans la peau. Un autre cri m'échappe et je décide de me défendre en lui donnant un puissant coup de genoux. Il gémit de douleurs et je reprends le dessus sur le combat en lui donnant un coup de poing qui relève légèrement son masque. Je peux juste repérer qu'il n'a pas de barbe.

— Je vais te tuer, car tu fais partie du sacrifice Edna, dit-il d'une voix lugubre. Tu en fais partie et ton amie Billie aussi.

Mon coeur bat vite et je m'apprête lui dire d'aller se faire foutre lorsque je me sens happer et ressens le contact de l'eau sur ma peau.

Haletante, j'ouvre les yeux et constate que je me trouve dans ma baignoire ensanglantée avec une Billie et un Elliott, estomaqués par la scène.

Elliott repousse mes mèches de cheveux de mon visage et je repousse ma tête pour répliquer :

— Je dois y retourner. Je dois sauver Lindsey. Elle fait partie du sacrifice. Je le savais ! 

Je me prépare à replonger sous l'eau rougeâtre sauf que Billie m'arrête.

— Ne fais pas ça Ed ! Tu perds énormément de sang. Tu dois aller à l'hôpital.

— Je dois sauver Lindsey. Elle n'est pas morte ...

— Billie, va appeler Taylor et demande-lui d'aller faire une descente chez Lindsey Benson. Je me charge d'elle.

Billie acquiesce aussitôt. Ensuite, Elliott plonge sa main dans l'eau pour attraper la mienne qu'il ressort de l'eau.

Ce que je découvre me glace le sang.

Je tiens un couteau dans la main dont je ne sais absolument pas la provenance.

Pas de scalpel, pas de morceau de vase, mais un couteau qui ne ressemble aucunement à celui que j'ai planté dans le cou de ces malades.

Je croise donc le regard d'Elliott qui en dit long sur ce qu'il pense. Néanmoins, il décide de ne rien dire dessus et retire la bonde de la baignoire pour que l'eau ensanglantée disparaisse.

Je suis tout simplement silencieuse et sous le choc.

— Je vais te laver et te faire des points de sutures, m'explique-t-il calmement. Ça te va ?

Je ne dis rien et des larmes silencieuses ruissellent sur mes joues, tandis qu'il m'incite à me relever pour que je puisse me déshabiller.

Totalement interdite par la situation, il m'aide à me déshabiller, comme on le ferait avec un enfant et je me retrouve en sous-vêtements face à lui.

Je croise une nouvelle fois son regard et d'un geste d'une tendresse suprême, il essuie mes joues.

— Ça va aller, je suis là.

Toujours aussi muette, je me rassois dans la baignoire comme cet enfant que je suis et Billie refait son apparition.

— Je l'ai appelé. Il va nous rappeler.

— Super, répond-t-il calmement. Vous avez une trousse de secours, je suppose. 

— Euh ouais. C'est dans sa chambre. Je t'apporte ça ... , mais ce n'est pas mieux d'aller à l'hôpital ? questionne-t-elle, inquiète.

— Les entailles ne sont pas si profondes. Ça devrait le faire.

Je relève mon regard vers Billie qui s'en va. Je regarde donc, droit devant moi.

Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Suis-je devenue folle ? 

Je me fais du mal à moi, toute seule ? 

Lorsqu'Elliott pose ma fleur de douche, savonnée, sur mon bras, en évitant soigneusement les blessures qu'on m'a infligé et que je ne me suis pas faite toute seule, comme ils peuvent le penser, je tourne ma tête vers lui.

Il se concentre sur sa tâche sans pour autant se laisser tenter par mon regard insistant et le mal-être qui m'envahit.

Je suis mal. Je me sens mal.

— On va s'en sortir Edna. Tu verras.

Il se décide enfin à me regarder. Je pleure silencieusement, avec le coeur lourd d'incompréhension.

— La trousse est là.

Je regarde Billie qui a les yeux rougis. Elle a pleuré et tente de le masquer en disant :

— J'espère que t'es bon Elliott, parce que si tu te prends pour un médecin à deux balles, ça ne va trop me plaire.

Cela me fait sourire doucement tout comme elle.

— Je sais ce que je fais, rétorque-t-il.

Au même moment, son téléphone sonne. Je sais que c'est Taylor. Alors, il quitte la salle de bain et me laisse avec Billie. Elle se met à genoux et décide de terminer la tâche d'Elliott.

— Tu nous as fait peur, dit-elle.

— Et, c'est toujours le cas Billie, répliquai-je. J'ai peur aussi. J'ai pu me transporter là-bas, expliqué-je maladroitement. Je ... je sais que vous ne me croyez pas. Mais, je te jure que c'est le cas.

Elle ancre son regard vers moi avant de me tendre le pommeau de douche.

— Je vais te chercher ton pyjama. Je te laisse finir.

Elliott réapparait et son regard en dit beaucoup trop. Il n'a même pas besoin de parler que je comprends ce qu'il se passe.

Billie préfère faire comme si de rien était.

— Tu ne la mates pas. Elle va finir de se laver comme la grande fille qu'elle est. Mais reste ici.

Alors, elle se tourne vers moi, puis tire le rideau afin que je puisse finir tranquillement.

Je devine qu'elle s'en va et je me relève en m'appuyant de mon bras valide pour finir ce bain qui aurait du me faire le plus grand bien.

J'essaye de faire abstraction, au fait qu'Elliott est dans la pièce et que je suis nue à présent. Dans un autre contexte, j'aurais frisé la crise sauf que la situation est telle, que j'ai peur de me retrouver, seule.

J'ai subitement conscience, que je suis capable de choses qui sont en dehors de mes capacités de compréhension.

— Lindsey Benson va être sous surveillance toute la soirée, lâche-t-il. Elle ... n'a rien.

Je me fige sous l'eau qui me tombe sur la tête.

Elle n'a rien ...

Je décide de ne rien dire et termine mon lavage. Je coupe l'eau et je tends ma main à l'extérieur pour qu'il puisse me passer ma serviette.

C'est ce qu'il fait et je sors de la baignoire sous son regard, à présent mal à l'aise.

Ses yeux me scannent d'une autre façon avant qu'il ne ressaisisse.

— Je vais te faire les poings de sutures.

Je m'assois donc sur le rebord de la baignoire et tiens fermement ma serviette autour de ma poitrine. L'eau de mes cheveux ruissèlent sur mes épaules et il a l'air de ne pas s'en préoccuper, car il commence à s'atteler à la tâche.

Billie décide de réapparaitre avec mes vêtements et je plisse les lèvres pour former un semblant de sourire.

— Alors ? demande-t-elle.

Mon collègue de travail ne dit rien et me prévient juste de la douleur qui risque d'apparaitre. Alors, je le fais à sa place.

— Je suis définitivement folle, Billie. Je me blesse moi-même. Lindsey n'a rien. Absolument rien.

Je bouillonne de rage intérieurement. Cette situation m'intrigue au plus au point. Je n'avais pas ce couteau. Et ces hommes étaient vraiment là. J'étais là-bas.

— Je te crois Edna.

Ce qu'elle me dit, me met du baume au coeur. Vraiment. Ses quelques mots me rassurent légèrement et me font du bien.

— Je te crois parce que j'ai confiance en toi. Tu es forte. Je sais que tu ne vas pas inventer des conneries. C'est plus de ma personnalité ça, ricane-t-elle. Maintenant, je propose qu'on tente de comprendre ce qu'il t'est arrivé. Il faut qu'on trouve quelque chose, sinon, je vais commencer à me planter un couteau dans le bras.

Elliott s'arrête interloqué, tandis que Billie et moi, nous pouffions.

— C'est une blague de très mauvais genre, Billie. J'espère que tu en as conscience.

— Détends-toi mec ! riposte-t-elle. Vous n'êtes pas encore mariés pour que tu joues le rôle du brave époux là, bien que tu l'aies vu en sous-vêtements. Vous enchainez rapidement les étapes, dis donc. 

Je relève mon regard vers lui, qui est tout rouge ce qui m'arrache un petit rire.

— Il faut savoir rire après les larmes et la peur sinon, ça reste et ce n'est pas bon, dis-je. On a toujours agi comme ça avec les filles, lui expliqué-je.

— Tout à fait, confirme-t-elle.

La porte sonne et elle s'en va l'ouvrir. C'est certainement Gideon.

Je grimace de douleurs lorsqu'il appuie un peu trop sur l'aiguille. Il s'excuse et je le laisse finir tranquillement avec une question qui me taraude l'esprit. Je finis par la poser.

— Où as-tu appris à faire des points de sutures aussi techniques ? Je me rappelle qu'à notre formation de policier, on avait juste appris les bases.

Il découpe le petit fil avec le ciseau et il me rappelle que sa mère est une ancienne infirmière reconvertie en sage-femme.

Il applique le bandage avec délicatesse et précision en veillant à ce que je ne souffre pas trop. À vrai dire, je suis tellement perturbée que je ne la ressens pas trop.

— Ça y'est. Il faudra vérifier si c'est bon à l'hôpital.

— Tu doutes de toi ? le questionné-je en me redressant.

On se retrouve face à face, à une proximité assez restreinte, qui nous plonge dans un petit cocon douillet et confortant. J'ose plonger mon regard dans ses yeux gris. Il en fait de même avec moi et étrangement, je suis contente qu'il soit là. Sa présence me rassure et est réconfortante.

— Je te crois aussi. Sache-le, dit-il doucement.

— J'ai l'impression que ce n'est pas le cas, confié-je.

Il me sonde du regard avant de lever sa main. Je devine son geste et m'approche inconsciemment de sa personne. Je vois l'hésitation dans son regard. Alors, il laisse son geste en suspens, puis rabaisse sa main avec un soupir.

La tension que je ressentais s'évanouit aussitôt. 

— Tu devrais t'habiller. On t'attend. Billie a raison. On va tenter de comprendre tout ça.

Il passe sa langue sur les lèvres, me regarde une dernière fois et il s'écarte de moi, avant de quitter la salle de bain.

Aussitôt, je ressens une certaine solitude en moi ou plutôt un manque qu'il a crée, sans que j'en ai conscience.

Je me retrouve seule avec mes interrogations qui ne cessent de prendre de l'ampleur.

***

Billie Fernandez

Lorsqu'Elliott fait son apparition dans le salon, il a l'air plongé dans ses pensées et ne remarque pas immédiatement Gideon qui est mort d'inquiétude.

Il était au courant, étant passé au poste. Il était même parti vérifier que Lindsey allait bien avant que le chef Taylor le laisse revenir auprès d'Edna.

Le pauvre, j'ai dû lui dire de ne pas débarquer dans la salle de bain. Je voulais éviter tout autre risque de créer une autre catastrophe.

J'étais encore retournée par la scène que j'avais vu dans la salle de bain. Ça m'avait tellement choqué de voir Edna dans cet état que j'en ai pleuré quand je suis partie récupérer la trousse de secours.

Elle n'allait pas bien. Néanmoins, je la croyais. Oui, je croyais à ses dires même si des zones ombres étaient bien présentes.

Elliott constate enfin la présence de Gideon. Les deux échangent un regard que je ne tente pas d'interpréter pour une fois.

La situation est bien trop critique pour que je pense à cela pour le moment, car la vision d'Edna était fausse.

Alors Gideon me regarde et je leur propose de faire du thé le temps qu'Edna se joigne à nous.

Ils acceptent et s'assoient aux extrémités du canapé.

Ce silence est très gênant et je suis heureuse qu'Edna apparaisse avec son tableau à feuilles mobiles, qu'elle avait gribouillé de nos idées.

Gideon se lève aussitôt pour l'aider et une fois le tableau bien placé, il l'étreint sous le regard froid d'Elliott. Elle lui retourne son étreinte en fermant les yeux, comme pour profiter de ce moment. 

— J'ai eu tellement peur, confie Gideon avant de la relâcher pour l'embrasser sur le front.

— Ça va. Elliott m'a fait des points de sutures. J'irai à l'hôpital avant d'aller au poste... Ah mais j'ai perdu mon boulot, ricane-t-elle.

— Que tu vas retrouver, décidé-je d'intervenir avec le plateau pleins de verres de thé.

Elle se serre et Gideon en fait de même, puis je termine par Elliott qui me remercie. Ils finissent par s'asseoir côte à côte.

— Raconte-nous ce qu'il s'est passé, dit-il en caressant ses cheveux encore humides.  

— Je devrais peut-être vous raconter aussi ce qu'il s'est passé durant notre absence.

Elle me regarde et Elliott se tend à mes côtés.

— Je savais que ce n'était pas un road trip, réplique-t-il.

Edna se lève et prend le feutre pour illustrer ce qu'il nous est arrivé durant notre kidnapping. Elle leur raconte tout et surtout le fait que le plan est de faire de nous, les éléments principaux d'une révolte. D'une révolte féminine.

— Billie et moi, portons des implants qui ont énormément d'impact sur nous et nos réactions.

Elliott se lève et sort de sa poche arrière, une lettre qu'il m'avait présenté lorsqu'il était entré.

— Je pense que le programme est dedans, fait-il en lui donnant. Je suis venue ici, car j'ai reçu une liste de noms. J'ai fait quelques recherches et les noms cités, appartiennent à des personnes très influentes. Je pense que tout ça a un lien.

Edna ouvre l'enveloppe et je me poste à ses côtés.

L'écriture calligraphique est toujours aussi jolie et c'était le programme « Girl Power ».

On peut y lire quatre simples phrases :

- Élues par des études poussées

- Changer et sauver le monde du plan de l'Ordre Suprême

- Empêcher et protéger le monde

- Former d'autres femmes à ces missions

Puis la personne conclut par « Une mission vous attend demain ».

Pas de signature comme la première lettre.

— On devrait la montrer à Jessica ou la forcer à nous dire la vérité ! m'exclamé-je.

— Jessica Shawn est au courant ? m'imite Gideon à présent debout.

— Ouais, répond Edna. Elle les connait, mais ne sait pas tout. Elle nous a juste dit d'agir comme ils le souhaitaient. Pour elle, ils ne nous auraient pas choisi si nous n'étions pas les bons éléments.

— Et pourquoi un mariage ? Oui, Elliott a un rapport avec l'histoire, mais en quoi ça va les aider dans leur étude de vous ? Je ne comprends pas.

— Je ne comprends pas non plus, dit Elliott. Néanmoins, laissons Edna finir son explication. Qu'est-ce qu'il s'est passé dans la salle de bain ?

— Eh bien ... j'ai entendu la même voix qu'au poste de police, répond-t-elle, embarrassée.

Il avait l'air de comprendre ce qui n'était absolument pas le cas de Gideon et de moi.

— Tu entends une voix ? la questionné-je, confuse.

— Oui. En fait, elle ... apparait comme ça. Comme dans le monde virtuel où on a failli s'entretuer. Et je pensais que ça n'arriverait plus. Mais ... ça a commencé avec Brittany. Je n'ai pas voulu frapper Brittany. Elle m'a clairement provoqué et ce qui s'est produit dans le monde virtuel, c'est reproduit dans la salle de photocopie. J'ai perdu le contrôle de mon corps, mes yeux ont changés de couleurs. C'est... cette voix qui m'incite à faire ces choses. Et ... ce soir, j'ai juste voulu prendre un bain. La voix m'avait ... déjà prévenu au poste que Lindsey allait mourir. Je l'ai averti. Elliott peut attester de mon état de panique. Je suis la seule à pouvoir entendre cette voix.

Elle tripote ses doigts avant d'ajouter :

— J'ai entendu les cris de douleurs de Lindsey. J'ai vu la scène. Je l'ai vécu. Je ne me suis pas blessée toute seule. Je me suis battue avec le type aux montres luxueuses. Il m'a même dit que je faisais partie du sacrifice. Mais ça, je le savais avec l'accident qu'il a tenté de provoquer l'autre fois. Billie et moi faisons partie de leur sacrifice. On est sur la liste et je ne sais pas pourquoi.

— Il ne vous arrivera rien, assure Gideon en s'approchant d'elle. Jessica fait bien son boulot, car j'ai vu des agents du FBI en civile, faire des rondes. Ils ne s'approcheront pas de vous.

Il l'attire contre elle et elle ne la repousse pas. Elliott est mal à l'aise et se racle la gorge. Le petit couple se sépare.

— Je vais y aller. Je dois faire quelque chose. Je passe demain matin avant d'aller au poste, nous informe-t-il.

Sans en dire plus, il s'en va.

Nous échangeons tous les trois un regard et je déclare :

— Je dois vous parler de mon père. Il travaillait pour le gouvernement comme chercheur. J'ai eu une vision bien précise de lui durant notre déjeuner.

Je leur raconte le fait que mon père a été manipulé. Je raconte pourquoi il nous a abandonné avec beaucoup d'émotions et une colère à peine masqué.

— Je n'ai pas pu finir de savoir sur quel programme précisément, parce que Gideon m'a appelé pour ton arrestation, Edna. Mais, c'est à cause de ça, qu'il a dû partir.

Edna s'écarte de Gideon et s'écrit un « C'est ça ! », puis elle prend le feutre pour écrire ce qui lui vient par la tête.

Nous la regardons faire et au fur et à mesure, les choses se concordent et s'illuminent successivement.

Elle s'arrête enfin, le souffle court et lâche :

— Ton père est probablement l'un des créateurs du programme « Girl Power », ce qui concorde avec son retour auprès de toi. Le programme a été crée en 1997. Ton père n'était plus sur le territoire américain, donc pour remonter à lui, c'est difficile et pour les autres chercheurs, c'est pareil. Le pop-up qui a été installé sur ton ordinateur signifie que les voleurs du programme de base font partie de notre entourage. Ça veut dire aussi que certains ont menti sur leur passé et mentent à cet instant même. On a été choisi, car on a été ciblé depuis longtemps Billie. J'ai toujours grandi avec toi ! L'un des fondateurs du programme a du refiler l'affaire aux « relanceurs » de ce programme.

Elle se tait et se retourne vers nous.

— On est élues, car la personne nous a choisit depuis très longtemps. Cette personne veut détruire probablement une chose qu'elle a crée et c'est l'Ordre Suprême.

***

— Lindsey Benson est-elle morte ? demande la voix qui sort du téléphone.

L'homme à la montre Rolex sourit en se regardant de le miroir de sa salle de bain.

— Oui. Tout a fonctionné. J'ai pu même faire face à l'une de nos victimes. Edna Fall.

— Ah oui ? J'espère que vous n'avez pas fait compromettre votre couverture.

— Absolument pas. J'ai tout nettoyé comme il le fallait. Nous procéderons au prochain sacrifice.

— Bien. J'aime quand le travail est correctement fait. Tenez-moi au courant.

Il raccroche et il sourit davantage.

Il fait disparaitre les dernières traces de sang et jubile d'avance de son plan machiavélique.

Il sait que tout est une question de temps avant qu'il ne prenne la tête de l'Ordre Suprême.

Car oui, il allait tuer son patron pour faire les choses à sa manière.

Il allait lui-même devenir l'Ordre Suprême.

***

— On m'a appelé. Edna s'est blessée toute seule, lance Jessica Shawn en entrant dans le bureau de la personne qui a la tête de la sélection de Billie et d'Edna.

— Je sais, soupire la personne. Je pense que ce n'est pas délibéré.

— Encore heureux ! C'est à cause de l'implant et de ses effets ?

— Je pense surtout, qu'elle découvre de nouvelles capacités, ajoute la personne en regardant les résultats d'analyses.

— Ça ne va pas accélérer le processus de sa ...

— Non, la coupe-t-elle. J'apprends même des choses auxquelles je ne m'attendais pas grâce aux analyses.

La personne se tourne et lui tend la feuille. Jessica la lit et ses yeux s'écarquillent au fur-et-à-mesure de la lecture.

— C'est ... incroyable.

— En effet.

L'une des personnes de l'équipe fait acte de présence et Jessica ne sait pas si elle doit en parler. Il lui suffit de comprendre à son regard qu'elle doit se taire à se juger.

— Elles ont bien reçu le programme, annonce-t-il. Je pense que Billie et Edna vont commencer à changer les choses.

— En effet. Vu qu'Edna a perdu son boulot comme prévu, elles vont se concentrer sur ça à la perfection. Je vous laisse, conclut Jessica.

Elle les regarde tour à tour et s'en va après avoir rendu la feuille au type.

Les deux s'épient du regard et la personne lance :

— Tu comptes garder le secret longtemps, sur le fait qu'elle va potentiellement mourir à cause de l'implant et du fait que ça marche plus ou moins bien sur cette personne ?

Elles s'observent et l'autre détourne son regard.

— Je suis ce que le Chef me dit et tu le sais. Je ne peux pas le dire aux autres. Tu sais très bien comment ils réagiront. Surtout trois d'entre eux.

— Tu es quand même très proche du Chef. On ne le voit carrément jamais et il te donne tous les droits à toi.

La personne se tourne er ricane :

— Tu as des soucis de pouvoirs là ? Parce que si c'est le cas, je te rappelle que tu es la personne qui a toujours des doutes sur le programme, mais qui veut en faire partie. Tu n'y crois pas vraiment.

— Parce que tu sais très bien que lorsqu'elles découvriront la vérité, du début à la fin, elles en voudront à tout le monde. Et à ce moment là, je te rappelle qu'elles auront décuplées leur force et leur don alors elles pourront peut-être nous anéantir. Personne n'a pensé au après et encore moins le Chef qui est le commanditaire de tout ce scénario.

Les deux personnes se taisent et ne disent rien car le cerveau de l'opération, le bras droit du Chef, sait que son coéquipier de longue date n'a pas tort.

— Comme on dit : advienne qui pourra. Préparons leur mission de demain.

***

Plutôt dans la journée, avant qu'Idriss Fall ne reçoive un coup de fil de sa femme, concernant l'arrestation d'Edna, il discutait tranquillement avec le père d'Aaron, croisé au coin de la rue.

Bien qu'il ait toujours de la rancoeur contre le briseur de coeur de fils qu'il a, il fait preuve de politesse, car cela l'importe beaucoup.

— Je suis vraiment désolé, mon ami. Tu connais les gamins, ils nous cachent pleins de trucs. Si j'avais su, je lui aurai interdit de t'approcher et de parler du fait qu'il aimerait se marier, s'explique Monsieur Mady Zuma.

— Oui, j'ai compris Mady. Maintenant, je dois te laisser. Sinon Eva va encore me prendre la tête sur mes sorties. Je dois l'emmener déjeuner. Tu connais les femmes hein !

Mady ricane et parle de sa femme en expliquant qu'elles étaient définitivement pareilles avec leur déjeuner en amoureux pour ne pas que tout devienne trop routinier.

— Allez, je te laisse Idriss. Je t'invite à boire un café la prochaine fois ...

— Excusez-moi, Messieurs. Vous sauriez où je peux trouver le café Plaza ?

Les deux hommes regardent cet homme qui s'est adressé à eux.

Sans aucun doute, cet homme est fortuné. Ils le détaillent du regard et Idriss s'apprête à lui répondre, car il veut vraiment rejoindre sa femme quand l'homme plisse les yeux et éclate de rire.

Idriss fronce les sourcils, tout comme Mady se demandant si ce type n'est pas fou.

— Je n'y crois pas. Seigneur ! Idriss, c'est toi ?

Idriss plisse les yeux et l'homme prend une mine faussement offusquée.

— Tu m'as oublié Idriss !? Je suis déçu ! Paris, 1984. Sur les Champ Élysées. Je te suis rentré dedans parce que je ne regardais pas devant moi ...

Aussitôt, Idriss change de réaction et les souvenirs du passé lui reviennent.

Il n'y croit pas.

Il ne pensait jamais revoir ce type dont il n'avait plus eu de nouvelle du jour au lendemain. Encore moins à New-York.

— Allez viens là, grand gaillard ! Tu n'as pas changé Idriss. Qu'est-ce que tu m'as manqué !

L'homme de son passé lui donne une franche accolade qui lui rend, heureux de retrouver un vieil ami à qu'il doit beaucoup, mais surtout un passé dont il aurait voulu faire disparaitre à tout jamais de sa mémoire.

***

«  C'est dur d'oublier certaines de nos actions. C'est dur d'oublier certains moments de notre passé, surtout s'il est lourd... Et le problème avec l'oubli, ce que ce n'est jamais un réel oubli. C'est juste un subterfuge de notre cerveau, pour nous montrer sa puissance face à notre faiblesse de l'âme. L'oubli réapparait comme le passé. Et lorsqu'il ressurgit, un oubli peut créer tout un tas d'événements imprévus qui vous tombe littéralement dessus. Oui, c'est le pouvoir de l'oubli ». JFL

***


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top