3.

Hello mes Lovas ❤️, 

Chapitre de folie. C'est mieux que vos coeurs soient bien accrochés... 

Votre coeur va potentiellement faire ça ... 

parce qu'il y a un final de folie...😱. 

On se retrouve à la fin 😎. 

PS : Merci à toutes celles qui commentent et qui aiment. Vraiment, ça me fait chaud au coeur. Vous êtes les meilleure.s. Et les autres, n'hésitez pas 🤩. C'est un peu long 🙈. 

***

Trente six heures avant le Nouvel Ordre

Après le départ de Billie et d'Edna du lieu de réunion du programme, une réunion de crise se prépare pour contrer l'Ordre Suprême. Elliott constate qu'ils sont nombreux et que tout était prévu depuis un moment. 

Comme perdu, il reste silencieux en regardant l'organisation de ce moment. Il ne sait pas trop quoi faire. Amiri est gênée face à lui, Edward lui lance des regards penauds et Jessica n'est pas dans les parages. Douglas l'ignore tout simplement, car il semble en colère contre le monde entier. Quant à Aaron, il est à l'extérieur et joue certainement un rôle de soutien auprès du frère d'Edna qui était lui aussi au courant pour le programme. 

Cette réunion qui doit avoir lieu ce soir, avec l'espoir d'un retour d'Edna et Billie dont ils n'ont aucune nouvelle, était d'une importance majeure pour préparer l'offensive. 

Malheureusement, il n'y avait aucune possibilité de les contacter, car elles n'avaient pas de téléphone sur elles. Et bien que l'implant pouvait servir de GPS, elles semblaient avoir disparues de la surface de la Terre. Tout ce que les membres du programme espéraient, c'est qu'elles n'étaient pas parties s'attaquer directement à l'Ordre Suprême et aussi, que cette histoire se termine dans la plus grande discrétion possible des yeux du monde entier et de sa population. Puis, il fallait qu'ils tournent tous la page avec l'enterrement des pertes lors de leur mariage ...

Même en tentant de penser à autre chose, il reste très inquiet. 

Il aimerait tellement savoir où elles sont pour les ramener à la raison, mais il ne peut pas. Il envoie un message à sa mère pour la rassurer et soupire tout en se décidant d'aller parler à Gideon qu'il avait évité depuis son arrivée. 

Son chef de police, Anthony Taylor et aussi le chef du programme, lui avait expliqué les grandes lignes. Elliott avait été attentif, mais n'avait rien dit et n'avait pas proposé son aide, car il se sentait spectateur de toute cette histoire et aussi utilisé. 

Néanmoins, apprendre que Gideon était son bras droit était encore un choc. Savoir qu'il avait joué un double-jeu et qu'il avait vraisemblablement brisé le coeur d'Edna, l'énervait au plus haut point. 

Il était le deuxième gars à lui faire ça, après Aaron. Des connards, des véritables connards ! 

Celui-ci, dans sa réelle facette était en train de donner des directives dans la salle de conférence, lorsque Elliott l'interrompt, après être arrivé à sa hauteur. 

— Je peux te parler ? lui demande Elliott. 

Gideon parle rapidement à la jeune femme qui tenait des documents et elle s'en va tandis qu'il exhale, comme déjà agacé de discuter avec Elliott. 

Celui-ci l'observe et remarque les bleus qu'il a encore sur la gueule et il sait qu'Edna en est responsable. 

Et elle avait bien fait. 

— Ouais, ta femme sait cogner, fait-il avec dédain. Qu'est-ce que tu veux ? Faire la même chose ? 

Elliott, déconcerté par l'audace de ses propos, ricane nerveusement. Gideon le provoquait sans aucune gêne, alors qu'il était en tort. 

— Tu les as mérité ces coups, lui retourne-t-il, acerbe. Et, tu le sais très bien. Pourquoi tu lui as menti tout ce temps ? Pourquoi avoir fait tout ça ? Je ... croyais que tu étais un type bien, Gideon. Encore, Aaron, je peux tolérer, mais toi ! Elle t'aime Gideon. Elle t'aime putain ! 

Gideon roule des yeux et secoue la tête avec un petit rictus, ce qui irrite Elliott qui ne comprend pas son attitude et se demande comment il avait pu jouer ce rôle aussi longtemps. 

— Elliott, elle ne m'aime pas. Elle aimait un faux Gideon que je ne suis pas. Alors, estime-toi heureux de l'avoir toute pour toi, car ce satané triangle amoureux n'existe pas. A moins que ça soit avec Aaron, mais j'en doute fort. La place est libre, mon pote. 

Abasourdi par son attitude désinvolte, il ne sait pas quoi lui répondre en retour. Il était si indifférent aux sentiments d'Edna pour la traiter de la sorte ? 

Gideon, jugeant cette conversation futile, lui tapote l'épaule, près à s'en aller, mais il l'arrête en se postant face à lui. Yeux dans les yeux, Elliott tentant de contenir sa colère l'interroge encore une fois : 

— Pourquoi m'avoir mêlé à tout ça ? Pourquoi s'en est pris à mon chien ? Tu sais, celui que vous avez flingué pour me faire peur. Pourquoi m'avoir menacé ? C'est juste pathétique. 

Gideon expire et abaisse rapidement son regard avant de le reporter vers son ancien collègue de travail, prêt à débuter un monologue qu'il avait sur le coeur.

— Elliott, je vais être clair et franc avec toi et te rappeler légèrement le pourquoi du comment tu t'es retrouvé dans cette histoire. C'est simple : tu étais parfait. Tu étais le candidat par-fait pour te faire détester par Edna. Navré de le dire, mais c'est vrai. Tu es si gentil, si à l'écoute, si bienveillant, dit-il en grimaçant comme déplu par ce qu'il voyait en face de lui. 

Elliott, comme muet, ne dit rien et écoute tout simplement. 

— Puis, il s'avérait qu'Anthony connaissait ton défunt père par le passé, d'ailleurs, toutes mes condoléances, a travaillé sur la programmation de l'implant "Girl Power" sans le savoir. Comme le hasard fait bien les choses, tu as postulé pour être flic dans le poste de police d'Anthony. C'était l'idéal. Tu n'avais pas forcément les notes, mais le fait de t'avoir sous la main dans une potentialité de missions, c'était excellent ! appuie-t-il. Et lorsqu'Aaron a appris notre nouveau recrutement pour le programme et qu'il nous a dit qu'il te connaissait et que vous étiez amis, depuis votre formation en informatique de Nerd là, au Xtream Camp à vos 16-17 ans, nous n'avons pas hésité. Il fallait un maximum inclure l'entourage de Billie et Edna pour recueillir le plus de données possibles. Tu comprends ? D'ailleurs, est-ce que tu l'as dit à Edna que tu connaissais son ex ? Je ne pense pas au vue de ta tête...

Elliott est de plus en plus sidéré, mais reste de marbre face à ses dires. De toute façon, il tombait d'étage en étage après avoir découvert qu'Edward, Amiri, Zack et même Idriss étaient de près ou de loin dans le programme.

— Pour ce qui est de ton chien et des menaces, nous sommes désolés, mais il fallait te secouer pour que tu agisses. Tu n'aurais jamais rien fait ! s'exclame-t-il. Tu t'en aurais jamais pris à Edna, ni à ce pauvre Gideon que tu pensais connaitre. Nous savons que ce n'était pas facile pour toi et que tu t'en voulais à chaque fin de journée, mais nous n'avions pas le choix. Comme je l'ai dit, tu es trop doux et gentil pour agir méchamment envers une personne. C'était un constat sans appel pour nous tous. Tu n'as jamais été bon pour être agent, Elliott, déclare-t-il. Tu aurais dû être programmateur informatique comme ton père. Mais tu nous a été utile. Il fallait qu'Edna soit prête pour l'implant  et pour l'après-implant. Merci pour tes services et si tu veux toujours faire parti du programme, c'est avec plaisir, mais ne viens pas me donner de leçons s'il te plaît. J'ai beaucoup à faire. 

Gideon s'apprête à faire une nouvelle tentative pour s'en aller, mais Elliott le stoppe encore une fois, les traits tirés par la rage. Il a tellement envie de le frapper, sauf qu'il se retient. 

— Si Aaron avait su que tu étais le bras du Chef, crois-moi qu'il t'aurait cogné depuis longtemps pour avoir joué avec Edna. Ce qui le différencie de toi, c'est qu'il a tenté de se racheter auprès d'elle ...

Il ricane en rejetant sa tête en arrière et avant de dire : 

— Décidément, tout ce qui t'importe, c'est le pauvre coeur d'Edna. Ne t'en fais pas Elliott, tu vas être là. Et Aaron n'est pas mieux que moi. Je te signale, que je n'ai jamais trompé Edna. Je lui ai juste cacher mon autre travail, c'est tout. Maintenant, laisse-moi passer avant que ça ne dégénère inutilement. Ressaisis-toi Elliott ! Et aide-nous. Tout ce que je te souhaite, c'est que tu aies assez de temps pour profiter de tes derniers instants avec Edna. En toute honnêteté, c'est celle qui a de nombreuses similarités avec les premières candidates, même si elle supporte plutôt bien l'implant, je ne lui donne pas beaucoup de temps à vivre après ça, déclare-t-il. 

Elliott grimace, ahuri par ce qu'il venait de dire. 

— Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ? 

Gideon décide de ne pas lui répondre et s'en va en le laissant seul avec cette bombe qu'il venait de lâcher. Il voulait le rattraper et lui faire cracher le morceau. Son téléphone sonne et il voit le numéro de sa soeur. Il décroche et celle-ci lui annonce qu'elle est arrivée et qu'elle aimerait une adresse où ils pourraient se retrouver. Il lui indique l'adresse de son appartement et décide de quitter la base du programme. 

En chemin vers la sortie, il croise Aaron qui venait d'arriver. 

— Où vas-tu ? 

— Je vais chercher ma soeur, lui répond-t-il, froidement. 

Ils restent l'un en face de l'autre. Elliott a envie de lui cracher au visage qu'il avait déconné de lui avoir menti sur certaines choses, mais il ne le fait pas. Son ami devine que quelque chose le tracasse, alors il dit : 

— Je suis désolé, Elliott. J'espère que tu me considères toujours comme ton ami ...

— Je ne sais plus trop, le coupe-t-il. Visiblement, je suis un véritable con et je ne suis qu'un pauvre pion sur l'échiquier...

Aaron ne dit rien à part éviter ses yeux et réplique : 

— En tout cas, reviens vite. Je pense que ta soeur doit rester avec ta mère et les autres chez la mère d'Edna. Nous avons posté des agents de sécurité en cas d'attaque de l'Ordre Suprême. Zack est encore à l'hôpital avec Fatima. Je ne pense pas qu'il va venir à la réunion d'urgence. 

— OK, dit-il en opinant de la tête. Je vais la chercher et je reviens. 

Aaron lui donne une brève accolade et lâche : 

— Je serai là lorsqu'on dira toute la vérité à Edna. Elle doit m'en vouloir, mais pas toi. J'ai ... été content d'apprendre que Gideon ne l'aime ...

— A plus tard Aaron, le coupe-t-il. 

Il quitte la base du programme et conduit jusqu'à chez lui en essayant de ne pas penser aux dires de Gideon qui l'ont blessé bien plus qu'il ne le croyait. 

Lorsqu'il arrive en bas de chez lui et qu'il voit que sa soeur, qu'il n'a pas vu depuis ces douze ans, à Chicago, est accompagnée de trois enfants, il reste figé ne s'attendant pas à cela. 

Visiblement, elle n'avait pas changé, mis à part qu'elle avait trois enfants. Petite de taille, brune avec une coupe carrée, elle demandait aux deux garçons de se calmer, tandis qu'elle tenait dans ses bras une petite fille. 

Il finit par s'avancer vers eux et stressé, il se poste face à eux. Sa soeur le fixe longuement avant de poser sa petite fille au sol et de fondre en larmes dans les bras de son frère. 

— Oh Elliott ! 

Celui-ci se retient de fondre en larmes parce que les petits les regardent curieux de voir leur mère pleurer. Elle finit par le relâcher et l'observe tout en touchant son visage comme si elle n'en croyait pas ses yeux. 

— Comme ... comme tu as grandi ! Tu es si beau ! Oh mon Dieu. Ça fait si longtemps. Je suis contente de te voir. Comment tu vas ? 

— J'ai connu des meilleurs jours, répond-t-il doucement. Et, moi aussi je suis content de te voir... dans d'autres circonstances, ça aurait été mieux mais ...

— Maman, c'est qui ? demande la petite fille, la mine serrée. Pourquoi tu as fait pleuré ma maman ? 

— Oh ma puce ! 

Elle reprend sa fille dans ses bras qui est blonde, avec des jolis yeux verts. Elle ne ressemble pas vraiment à sa mère, mais certainement au papa ...

— Les enfants, je vous présente mon petit-frère de mon vrai papa, Elliott Levy. Elliott, voici tes neveux et nièce. Elle, c'est Alissa, elle a 5 ans. 

La petite lui tend la main, qu'il serre en souriant. 

— Moi, c'est Adam, fait un grand garçon. J'ai 11 ans. 

— Et moi, c'est Elijah. J'ai 10 ans. 

Il leur serre la main tour à tour, avec un sourire aux lèvres. 

— Enchanté de vous rencontrer. Euh ... 

— Oui, je les ai eu assez jeune. Tu sais après qu'on s'est vu, je me suis mariée avec mon meilleur ami et voilà notre merveilleuse famille. Mon mari devrait nous rejoindre après le boulot, explique-t-elle. 

— Oh euh ... d'accord. Montons rapidement. Après, je dois vous emmener autre part. 

Ils le suivent, récupérant leurs sac à dos au sol et les enfants posent plein de questions auquel Elliott ne sait pas vraiment répondre. Rachel le fait en expliquant qu'Elliott et elle avaient le même père et que dans le passé, sa mère à elle et leur père s'étaient séparés et qu'ils avaient refait leur vie chacun de leur côté. Et qu'ils étaient donc venus pour l'enterrement de celui-ci qui était décédé. 

Elliott ressentait tellement fort que Rachel se retenait de ne pas pleurer encore une fois devant ses enfants. 

Une fois devant la porte de chez lui, ils attendent des petits aboiements et les enfants tout excités de découvrir le chien d'Elliott foncent à l'intérieur dès qu'il ouvre la porte. 

Kuby qui n'attendait pas autant de monde, court vers son maitre et se cache entre ses pieds. Elliott, heureux de retrouver son chiot le prend et le câline fortement. 

— Doucement, les enfants ! S'il vous plaît, est-ce qu'on pourrait se laver les mains d'abord ? Où est la salle de bain ? 

— Au fond du couloir, à gauche, indique-t-il. 

— Venez ! ordonne-t-elle. 

— Ohhhhhh mais il est trop beau, commente sa petite nièce. Il s'appelle comment ? 

— Kuby. 

A contre-coeur, ils la suivent tout en commentant le lieu en disant qu'ils adoraient rester ici et qu'ils avaient l'air d'être un oncle super cool. 

Ils reviennent rapidement et Elliott leur propose à boire, ce qu'ils acceptent pendant qu'ils s'installent autour du plan de travail. 

— C'est vraiment joli chez toi, commente sa soeur. 

— Merci. C'est plus à un ami, mais merci. 

— T'es marié ? demande son neveu, Adam. 

— Adam ! s'exclame Rachel, embarrassée. Désolé, Elliott. 

— Ne t'en fais pas. Euh ... oui, fait-il en montrant son alliance. 

— Fallait nous inviter ! balance Alissa. J'aime beaucoup les mariages. Elle s'appelle comment ta femme ? 

— Edna. 

— C'est joli comme prénom. Tu as des photos ? poursuit son autre neveu.

Toujours avec Kuby qu'il a dans les mains, il sort son téléphone de sa poche pour leur montrer les photos du mariage. Les enfants se jettent dessus avec leur mère par-dessus leurs épaules. 

— Waouuuuuuuh ! Elle est trop belle. Toi aussi, tu es beau, commente Alissa. Pourquoi elle n'est pas là ? Moi, je veux la voir. 

Elliott échange un regard avec sa soeur et celle-ci dit : 

— Les enfants, prenez Kuby quelques instants. Je dois parler à mon frère. 

La petite descend aussitôt de son tabouret et Elliott lui donne Kuby qui accepte et elle s'en va avec, suivi par ses grand-frères. 

Il est tellement fasciné par l'adaptation des enfants et de la prise d'informations qu'ils les observent quelques secondes en tentant de se rappeler s'il était comme ça aussi.

Une fois seuls, mais en gardant un oeil sur eux, Rachel examine son frère, les larmes aux yeux. 

— Je ... je ne voulais pas les ramener, mais ma mère ne voulait pas les garder quand je lui ai dit pour Papa. Alors, j'ai pas réfléchi et j'ai juste averti Jacob de mon départ. Jacob, c'est mon mari, précise-t-elle. 

— Aucun souci. Tu fais bien. Je ... Peut-être que je n'aurais pas dû t'appeler. 

— Tu es fou ! Tu as bien fait. J'ai attendu cet appel durant tellement d'années. J'ai essayé de te contacter, mais je n'en ai jamais le courage. 

Elle s'approche de lui et l'étreint encore une fois, tout en pleurant silencieusement. 

— Je l'ai dit à ses parents ... personne n'a voulu venir. Je suis désolée, répète-t-elle. Je leur en veux tellement à Baba et Babie.

Il comprend qu'elle parle de ses grand-parents. Il finit par l'entourer de ses bras et la console comme il peut, tout en lui disant que ce n'est rien et que le principal était qu'elle était là. 

— Tu sais, rétorque-t-elle en s'écartant de lui, je ne lui en veux pas. Je ne lui en ai jamais voulu. Ni à lui, ni à ta mère. S'il n'était pas heureux, il a bien fait de partir. Comme je te l'avais dit lorsqu'on s'était vu et que tu n'avais que 12 ans et moi, 17 ans, je regrette juste qu'il n'ait pas essayé de reprendre contact avec moi. J'aurais continué de le voir. J'en ai rien à foutre de ce que la famille aurait dit. 

— Je sais bien, Rachel. Je le sais. C'est juste que ... Sache qu'il a toujours pensé à toi. Et, je me souviens que Maman lui disait de te contacter, mais ... je pense qu'il avait peur de se confronter à son passé. Mais il t'aimait. Il avait une photo de toi dans son porte-feuille...

Sa soeur pleure de plus belle et il l'attire contre elle. 

Il ne s'attendait tellement pas à ce que leur retrouvaille soit aussi fluide, si simple... et à sa grande surprise, ça lui faisait du bien. 

— Le principal, c'est que tu sois là. 

Au moment où il s'apprête à lui raconter brièvement l'histoire de sa mort, il reçoit l'appel d'Anthony. Il hésite avant de décrocher. 

— Elliott ? Où es-tu ? Ramène-toi, lui ordonne son Chef. 

— Je suis avec ma soeur ...

Il ne dit rien durant quelques secondes et souffle. 

— Elle n'aurait pas dû venir, ce n'était le moment ! Bref ! Emmène-la chez la mère d'Edna. Elle sera en lieu sûr et sous surveillance avec les autres. Ta mère y est ? 

— Oui, confirme-t-il. 

— OK. La mère de Billie aussi y est et leurs meilleurs amies... se dit-il à lui-même. Magne-toi, Levy ! 

Il raccroche et regarde sa soeur. 

— Je te raconterai tout plus tard, mais je dois vous emmener chez la mère de ma femme. 

— Euh ... OK. Rien de grave ? 

— C'est vraiment compliqué. Les enfants ? Allons-y. Prenez Kuby. 

Il contourne sa soeur et se dirige vers sa chambre où il prend son arme à feu et il les retrouve devant la porte. 

Il éteint tout et ils quittent l'appartement. 

Sur le trajet, il leur explique qu'ils vont se retrouver avec des proches à lui et la famille de sa femme. Heureux de rencontrer de nouvelles personnes, ils sont tous excités. 

Rachel masque tant bien que mal ses interrogations et ils arrivent rapidement devant la maison en question. Ils remarquent rapidement des voitures de police. 

Elliott décide de ne pas répondre à leurs questions et il salue d'un signe de tête quelques agents de police avant d'avancer avec la troupe devant la porte. Il sonne et Eva vient leur ouvrir. 

— Elliott, mon fils !

Elle l'encercle de ses bras, heureuse de le voir et l'invite à entrer avec Rachel et sa petite famille qu'il présente maladroitement. 

— Désolée de vous rencontrer comme ça, fait Rachel après une brève accolade. 

— Aucun souci, ma chérie. C'est la famille. Nous sommes tous en deuil. Venez. 

Ils se dirigent vers le salon et lorsque Patty voit son fils, accompagné de cette femme dont elle ne doute pas de son identité, elle s'avance et la prend dans ses bras, larmoyante. 

— Toutes mes condoléances, ma belle. Je suis désolée. 

Le silence qui suit est empreigné d'énormément de tristesses, mais Patricia qui a toujours a coeur de voir les gens relativiser, essuie rapidement ses larmes et propage son éternel bienveillant dans toute la pièce. 

— Venez, vous installer. Mais qui sont ces petites merveilles ? 

Les gamins se présentent auprès de sa mère tandis qu'Eva, Maria, Hanna, Jude, Mirah et Niyati demandent où sont Amiri, Billie, Edna et Edward et les autres proches de la famille. 

— C'est compliqué, mais tout va bien, répond-t-il. 

— Arrête, Elliott, rétorque Eva. Mon coeur de mère sait que ce n'est pas le cas ! Tout ce qu'il se passe n'est pas un hasard. Pourquoi nous avoir mis tous ensemble ? Anthony m'a appelé pour me dire que les autres allaient arriver afin que nous soyons sous surveillance. Qu'est-ce qu'il se passe ? J'ai l'impression que je vais devenir folle ! Zack ne veut rien me dire et il dit qu'il est responsable et ...

Elliott souffle sachant parfaitement qu'il ne peut rien dire. 

— Vous comprenez tout plus tard. Pour l'instant, restez ensemble et écoutez tous les ordres d'Anthony ... 

— Mais comment organisez les enterrements ? demande Maria, la gorgé nouée. Puis, la fille et l'ex-femme de Russell doivent venir aussi...

— Je ... Je vous appelle dès que j'en sais plus. Mais, je dois y aller. Je dois rejoindre Anthony et les autres. Nous sommes à la recherche de ceux qui ont fait ça. D'accord ? 

Insatisfaites, elles ne disent rien et Elliott décide que c'est le moment de partir. 

— Maman, j'y vais, annonce-t-il.

— D'accord, mon fils. Je t'aime. Tu es fort. Je ne doute pas de toi, alors ne doute pas de toi. Tout se terminera bien. 

Il la serre fort dans ses bras, lui embrasse le front et au moment de partir, Niya, Mirah et Jude décident de venir avec lui. 

— Non, les filles. Je ne pense pas que ça soit une bonne idée ... 

— T'as pas le choix ! s'exclame Niya. J'ai l'impression qu'Amiri est avec elles, alors on vient. 

— Moi aussi, dans ce cas. Ce sont mes soeurs ! ajoute Hanna. 

Il grimace et accepte pour Mirah, Niya et Jude. 

— Hanna, commence-t-il en prenant sa belle-soeur par le visage. Tu vas être la femme de la famille car ton frère n'est pas là et ta soeur aussi. Ça sera ta mission. 

— Je ne suis pas une gamine, Elliott ! se défend-t-elle. 

— Je sais bien. C'est pour ça qu'ils sont sous ta responsabilité. Je sais que tu sais garder la tête froide. D'accord ? 

Hanna ronchonne, mais finit par accepter. 

— Revenez en entier, lâche-t-elle. 

— Et toi, ne laisse personne entrer et sortir sans autorisation. Si tu as des doutes, appelle-moi. 

Elle acquiesce et il s'apprête à s'en aller avec les deux autres meilleures amies des filles et Jude, quand Maria demande. 

— Elliott ? Raymond est parti faire des courses, mais dès qu'il revient, je lui dis de te contacter. Peut-être qu'il peut vous aider. 

— OK, Maria. On y va. 

Et ils quittent la maison des Fall avec de nouvelles recrues du programme qu'il juge important pour ce combat. 

Installés dans la voiture, Niya lâche : 

— T'as intérêt à tout nous raconter Elliott ! 

— Parce qu'on va devoir être 100 % efficiente pour les filles, ajoute Mirah. 

— Purée ! Je sens qu'on va devoir sortir l'artillerie lourde, commente Jude. 

— Accrochez-vous bien, parce que vous allez tomber de haut !  

***

Une heure avant  l'annonce de l'Ordre Suprême

Drahcir Liuen-Rev, ne manquant pas de ressources et avec ses dix pas d'avance sur son plan jubile avec exaltation, mais patience. 

Tout est prêt. 

Tout le monde est prêt. 

L'Ordre Suprême est plus que prêt à être sur le devant de la scène. 

Drahcir est plus que prêt d'être le roi de ce nouveau monde pour lequel il s'est battu et s'est préparé pendant des années, a contrario de son frère jumeau. 

Parce que oui, Drahcir n'était autre que le frère jumeau de ce cher Richard. Ils ne s'étaient jamais vu, ne s'étaient jamais parlés, mais le même sang coulait dans leurs veines. 

De la ressemblance ? Aucune. Ils étaient ce qu'on appelle des faux-jumeaux. Pendant 9 mois, ils ne s'étaient pas baignés dans la même poche de liquide amniotique. 

Drahcir avait grandi en dehors de la famille Verneuil, car ça devait être son histoire. 

Il semble qu'il est légitime pour vous de comprendre leur conception et aussi le pourquoi du comment de la séparation, non ? 

Pour faire simple, Robert Verneuil et Marie Le Chevalier, issus tous les deux de grandes familles, s'étaient rencontrés dans leur enfance. Ayant eu rapidement un coup de coeur l'un pour l'autre, les deux familles n'hésitèrent pas à sceller leur sort afin qu'ils se marient à l'âge de 18 ans et qu'ils puissent perpétrer l'histoire de leur famille et leur fortune. 

Les deux jeunes amoureux ne voyant pas d'inconvénients à tout cela, écoutèrent leurs parents et se marièrent. Pendant plusieurs mois après leur mariage, ils vivaient sur un petit nuage. 

Tout le monde attendait le futur petit héritier des Verneuil. 

Parce que oui, il fallait absolument que le premier enfant soit un garçon. Il était hors de questions que ça soit une fille. 

Malheureusement, pendant plusieurs années, Marie Verneuil n'y parvint pas et faisait des fausses couches. Six au total. Les deux familles, pensant que Marie était une épouse inutile, n'arrêtaient pas de lui mettre la pression et la juger en disant que si elle n'arrivait pas à enfanter, c'était certainement qu'elle n'était pas une bonne épouse. 

Triste, dépressive avec un dégoût profond pour sa famille ainsi que celle de son mari, elle se terrait dans le silence. Robert qui était tiré des deux côtés, tentait de soutenir son épouse, qu'il aimait. Il s'en fichait bien qu'il n'ait pas d'enfants. Ils pouvaient adopter. 

Déjà, à cette époque, Robert Verneuil était très en avance sur son temps et sur la condition féminine. Il était avant-gardiste et pour lui, la femme n'avait pas à subir toute cette pression de la société pour enfanter, être bonne mère et une bonne épouse. Alors, il la rassurait. Du mieux qu'il pouvait. Mais ça, il se gardait bien de le faire devant les hommes de sa famille qui ne verraient pas cela d'un bon oeil. 

Seulement, Marie était obnubilée par cet enfant qu'elle devait avoir et qu'elle voulait avoir. 

Les familles aussi... 

Alors, le père respectif de Robert et celui de Marie qui faisaient partis d'un groupe d'hommes influents aux pratiques mystiques et qui avaient des positions importantes, qui s'appelaient l'Ordre Suprême, prirent les choses en main. 

Et à l'aide de contact, ils découvrirent l'autre facette de cet Ordre Suprême où des hommes de leur famille bien avant eux, y avaient siégés. Enfin prêts pour cela, ils explorèrent des choses du monde invisible et ... 

Vous vous doutez de la suite de l'histoire, non ? 

Un petit pacte, un peu de magie ou de la sorcellerie ou je ne sais quelle croyance et Marie réussit à tomber enceinte. 

Oui, oui. Elle était enceinte. De jumeaux. Deux mâles ! 

Quelle joie fut l'annonce de la nouvelle. 

Sauf que cette grossesse "miraculeuse" engendrait un coût. 

Il y a toujours un coût. 

En effet, à la naissance des jumeaux, Robert et Marie étaient obligés de donner l'un de ses fils à cet Ordre Suprême sans savoir ce qu'ils allaient en faire. Ils avaient tenté de fuir, mais ils furent bien rapidement arrêtés et surveillés. Ils leur étaient impossible de partir. 

Marie, bien qu'elle était heureuse d'être enfin enceinte, vivait néanmoins une grossesse difficile avec beaucoup de souffrance, de cauchemars et énormément d'angoisses. Dans le même temps, elle ne voulait pas se séparer de ses deux fils tant désirés, mais l'un était déjà plus fort que l'autre. L'un voulait déjà tué l'autre et Marie le voyait dans ses rêves. Elle voyait que l'un de ses fils pouvait incarné le mal et qu'il avait des tendances narcissiques et sombres ...

Elle racontait ses rêves à son mari qui la réconfortait et la rassurait du mieux qu'il pouvait, mais il savait, il sentait que ce n'était pas bon signe. 

Malgré cette grossesse étrange qu'elle mena à terme, leurs deux garçons finirent par naitre. 

Et ce jour-là, fut le plus beau et le plus mauvais jour de leur vie. 

A peine avait-elle eu le temps de les regarder et de constater que l'un était plus fort que l'autre, que l'un pleurait et que l'autre était silencieux, qu'ils ne ressemblaient pas, la femme qui l'avait faite accoucher, leur demandèrent de choisir entre les deux garçons. 

Marie en sanglot, ne voulait pas prendre cette décision irrationnelle et Robert non plus. Ils aimaient ces deux garçons bien que leur différence était frappante. Ils étaient leur fils. 

Malheureusement, cette femme insista, avec froideur et leur rappela leur engagement.

Alors, le coeur brisé, ils choisirent le petit bébé qui pleurait et qui était beaucoup plus petit que son frère silencieux avec les yeux grands ouverts. Ce petit bébé sans émotion émanait de lui, une certaine énergie qu'ils trouvaient étrange et déplaisante. Avant qu'elle ne donne cet enfant à un homme dont ils ne savaient rien, ils lui donnèrent un prénom. Un prénom qu'il a, d'ailleurs, utilisé pour sa couverture de personne lambda. 

Mais, en apprenant son histoire par son mentor, il s'était renommé Drahcir Liuen-Rev en rappel de son histoire et du choix de ses parents qui ne s'étaient pas battus pour lui. 

Richard ne savait pas à quoi ressemblait son frère jumeau, malgré ses recherches, malgré son enquête après sa famille et ses parents qui ne savaient rien après le départ du nouveau-né. Ils lui avaient juste demandés d'être vigilant avant leur mort dans un accident de voiture qui n'en était pas un. Sauf qu'il ne le savait pas et le seul coupable était Drahcir. C'était lui qui avait tué leurs parents pour prouver son dévouement absolue à l'Ordre Suprême (OS). 

Voyez-vous, il fallait préserver le futur, il fallait absolument que ce qui devait être accompli, soit accompli. Si Richard ou Drahcir s'étaient vu avant cette ascension dans l'Ordre Suprême, est-ce qu'il y aurait cette histoire ? Je ne pense pas. Richard aurait peut-être réussi à résonner son frère, peut-être qu'il l'aurait tué et aurait définitivement fait disparaitre l'Ordre Suprême avec lui, mais ce ne fut pas le cas. 

Drahcir, lui savait très bien à quoi ressemblait son frère jumeau. C'est clair ! Il ne se ressemblait pas. Il savait que son frère était sur le territoire américain, car la Brittany qui lui servait de balance lui avait dit. D'ailleurs, il n'avait plus eu de nouvelles d'elle ... il la savait morte, c'était certain. 

Dans cette somptueuse berline dans laquelle il était, il lisait le célèbre roman de Margaret Atwood, la Servante Écarlate avec un sourire aux lèvres. 

Il ricane en refermant le livre en secouant la tête, puis il ouvre la vitre du véhicule et jette le livre avec désinvolture. 

— Qu'est-ce qui vous fait rire mon Roi ? le questionne la femme assise à sa gauche. 

Satisfait qu'il soit appelé ainsi, et que prochainement, le monde entier l'appellerait comme ça, il retient son excitation pour les prochaines heures à suivre. 

Il scrute la femme à ses côtés qui est ... on l'appelle la Dame en rouge. Elle a une chevelure flamboyante rouge et est d'une beauté transcendante. Elle joue le rôle de voyance et aussi une partisante de l'Ordre Suprême. On pourrait la considérer comme une sorcière. Si, elle n'avait pas cette fonction, Drahcir l'aurait probablement épousé pour en faire une épouse, mais il ne ferait pas. Il voulait régner seul et avoir une multitude de femmes pour assouvir ses fantasmes ...

Il se décide de répondre avec sincérité : 

— Ce qui me fait rire, commence-t-il, c'est de lire, de voir, rectifie-t-il, à quel point, la fiction peut prendre le pas sur la réalité. Cette femme, cette auteure a savamment écrit son histoire. C'est époustouflant. J'en viens à penser qu'elle ... était peut-être en contact avec des membres de l'Ordre Suprême et qu'elle voulait mettre en garde notre monde. Il faudrait que je me renseigne. Pour en revenir à mes propos, je ris parce que personne n'a écouté. Personne ! Les gens ont juste lu et regardé la série en se disant que ça n'arriverait jamais. Alors que ... ça va arriver ! Je trouve tout ça, excitant. 

La Dame en rouge acquiesce doucement et Drahcir exhale en regardant l'extérieur et poursuit son soliloque avec ferveur et fierté : 

— Depuis que les femmes se sont soi-disant battues pour leur droit, c'est là qu'il y a eu des problèmes. Les femmes ne sont faites que pour obéir aux hommes. Et de nombreux hommes sont d'accord avec moi. Des femmes aussi. C'est pourquoi il y en a dans l'Ordre Suprême malgré tout. Il faut insister sur cette séparation des genres. Il y a eu trop d'égarements. 

— Et vous êtes là, ainsi que l'Ordre Suprême, pour rétablir l'ordre fondamentale. 

— C'est ça ! C'est exactement ça. Et dire qu'ils ont tenté de créer un programme pour que les femmes aient le pouvoir ... Tss. Ça me répugne. 

La Dame en rouge ne dit rien et examine son beau profil. Il ne fallait pas se mentir, Drahcir restait un bel homme de l'extérieur. 

— Dans quelques minutes, toutes ces personnes vont vivre une nouvelle vie, dit-il doucement. Vous voyez ce pauvre épicier ? Il travaille pour l'OS. Ces nombreux journalistes qu'on voit à la télévision, pareil. Dans le gouvernement, il y avait déjà nos pions. Tout est prêt. Notre puissance n'a d'égal. Nous sommes partout et nous avons pris le temps de nous implanter partout pour que ce jour arrive. Dès que l'ordre sera donné à l'Armée Suprême d'envahir ce nouveau monde, toutes ces petites mains connaissent leur rôle.C'est étonnant comment les gens ne voient pas les indices et les détails dans les livres, films et séries. On a tenté de prévenir pourtant ... Oui, le seul qui s'est rebellé s'avère être mon propre frère jumeau. Tu sais que c'est lui qui devait être à la tête de l'OS ? Mais, il a tenté de détruire notre héritage familial en mettant en avant des femmes. Bref ! J'ai toujours été le plus fort. Nous sommes partout, réitère-t-il. L'Ordre Suprême est comme l'air qu'on respire. Si ce n'est pas plus. 

Ils finissent par arriver à destination d'un hôtel non loin de son prochain point de rendez-vous. Oui, il faisait des déplacement stratégiques pour ne pas perdre de temps. 

À peine sortis de la voiture, il est accueilli par des agents de sécurité et la Dame en rouge dans sa éblouissante robe est derrière lui. 

Arrivés dans la salle de réception de l'hôtel où une réservation avec les membres de l'OS avait été faite, afin de pouvoir regarder l'annonce de ce nouveau monde, il salue les personnes qui lui vouent déjà un respect sans nom et qui s'inclinent devant lui en lâchant des "Mon Roi". 

Cela le vivifie et il marche déterminé dans le lieu de réception. 

Dès son entrée en coulisse dans la salle, un ingénieur son vient l'équiper et l'informe que tout est prêt. 

Il le remercie d'un clin et celui-ci, déjà fan, s'incline. 

19h52. 

Il monte sur l'estrade et derrière lui, un écran géant avec un compte un rebours. 

Aussitôt, tout le monde se met à applaudir et à scander son titre "Le roi Drahcir". 

Montée d'adrénaline. 

19h54. 

D'un signe de main, il demande le silence et jette un coup d'œil à l'immense écran qui fait apparaitre un compte à rebours. 

Il patiente même s'il a l'impression que ça dure des heures.

19h56. 

Il sait exactement ce qu'il se passe à la Maison Blanche et dans toutes les autres instituons. 

Le public est apnée. Le silence est total. 

19h58. 

19h59. 

20h00.

Il regarde sa Jaerger Le-Coultre au poignet, l'écran s'allume derrière lui, tout le monde regarde et l'un des partisans de l'Ordre Suprême, avec un masque neutre sur le visage répète son discours qu'il connait par coeur, tandis qu'à l'extérieur, l'alarme de l'alerte nationale retentit. Les gens qui sont dans la salle sont sereins tandis qu'à l'extérieur, les gens sont agités et commencent à paniquer. 

Comme dans un état second, au bord du paroxysme, Drahcir n'écoute pas. 

De toute façon, il sait déjà. 

— ... L'alarme s'arrêtera dès lors que le Roi se sera présenté, dit la personne qui doit à présent passer sur toutes les chaines télés. Ce message passera en boucle dès à présent. Il n'y aucun moyen de rentrer ou de quitter le pays. 

Drahcir ferme les yeux et savoure ce moment. Ça y'est ! C'est arrivé ! 

— ... Aussi, nous recherchons activement deux jeunes : Edna Fall et Billie Fernandez, toutes les deux âgés de 25 ans. Elles sont un danger pour notre Nouvel Ordre. Si vous nous les livrez, vous serez récompensez. Elles seront les deux premières à subir le châtiment de notre Roi Suprême que vous découvrirez prochainement. Gloire au Roi, Gloire à l'Ordre Suprême. 

Les photos de Billie et Edna s'affichent. Les hommes dans la salle, car la plupart sont des hommes hurlent l'exécution de ces filles. Derrière, car les femmes sont derrière, hurlent aussi. 

Drahcir demande le calme à nouveau. 

Cet homme a un sacré pouvoir et il le sait. Il le vit et s'en nourrit. 

— Bonsoir mes chers collaborateurs et collaboratrices. Ce soir est le grand soir d'une nouvelle histoire. Je suis ici, pour nous féliciter du travail que nous avons accompli. Enfin, l'Ordre Suprême brille de sa lumière. Je vais être bref, car nous avons tellement de choses à faire pour commencer nos nouvelles vies, alors soyez vigilants. Nous fêterons notre réussite après que tout soit en ordre. Notre ennemi, qui est le programme "Girl Power", va forcément contre-attaquer. Ces filles doivent être capturées et j'en fais mon affaire personnelle, car j'ai les moyens de les faire sortir de leur cachette ! hurle-t-il pour chauffer la foule. 

Et ça marche ! Ça crie ! 

— Vous savez, reprend-t-il avec fierté, j'ai un contact avantageux et privilégié avec leurs familles..., ricane-t-il, dans un état effervescent. D'ailleurs, je m'en vais de ce pas, pour accomplir ma tâche. Dès à présent mes chers Suprémistes, faites ce que vous avez à faire. 

Il semble que nous devons en rester là, non ? 

***

Dans sa maison, Eva Fall, bien entourée, essaye de penser à autre chose en faisant la vaisselle. 

Idriss lui manque terriblement et ses plaintes aussi. Avec toute cette histoire sans queue ni tête, elle n'était pas encore prête à faire le deuil de son mari, car à peine ils avaient appris la stabilité de sa belle-fille Fatima qui avait perdu le bébé, des agents d'Anthony Taylor que son fils Zack semblait connaitre, les avaient rassemblés et leur avaient demandé de se retrouver tous ensemble. 

Dans son fort intérieur, elle savait que quelque chose clochait. 

Son fils se sentait coupable de la situation, ses filles étaient injoignables, tout le monde avait l'air de se préparer pour quelques choses ... 

Oui, son instinct lui disait qu'il y avait un problème. 

Que lui avait caché son défunt mari ? 

Que lui avait caché ses enfants ? Cette Billie et cette Edna qu'elle avait vu grandir ensemble...

Il est 20 heures, lorsqu'elle quitte ses pensées, ne se doutant pas un seul instant de ce qu'il allait suivre, en entendant le silence dans le salon et le son de la télévision à fond. 

Aussitôt, cette alarme au son terrifiant la paralyse. 

Son coeur bat plus rapidement, tandis qu'elle essuie ses mains dans le torchon et qu'elle s'avance dans un automatisme vers le salon, la boule au ventre. 

Liquéfiés, ils écoutent sans rien dire. 

Stupéfaction. 

Tremblement. 

Malaise. 

À peine le discours achevé et cette recherche d'Edna et Billie lancée, elle s'évanouie. 

...

...

...

— Maman ? Maman ? S'il te plait ! 

Cette voix lointaine, elle sait que c'est Hanna. Elle ouvre doucement les yeux et se redresse lentement tandis que sa petite fille lui tend un verre d'eau et qu'elle essaye de déchiffrer tout ce qui se dit autour d'elle. 

— Super ! Je savais que tu n'allais pas nous lâcher, fait sa fille. 

Patricia tente de calmer Maria qui est au bord de la folie, Hanna essaye de rassurer la soeur de son beau-frère qui ne comprenait pas ce qu'il se passait et les enfants commençaient à chouiner et demandaient de rentrer sur Chicago. 

Qu'est-ce qu'il venait de se passer ? 

Hanna qui avait l'air dépassé, se met à hurler pour demander le silence qu'elle obtient. 

— Arrêtez de pleurer et ressaisissez-vous, d'accord ? Moi aussi, j'ai peur, mais on doit se soutenir. 

— Hanna... lâche Eva, nauséeuse. 

Hanna se tourne vers sa mère. 

— Ça va aller maman. L'agent Taylor a dit qu'ils allaient venir nous chercher... Nous allons nous retrouver en lieu sûr. Rachel, ton mari va nous rejoindre, d'accord ? Anthony a aussi dit que les parents des filles sont sous surveillance. Zack m'a dit qu'il se chargeait des parents de Fatima et de Jamal, explique-t-elle. Tout va bien. Faisons preuve de sang-froid. 

— Hanna, il est quelle heure ? demande-t-elle à sa petite dernière. 

— 20h15 ... répond-t-elle. 

Elle ne fit par sa phrase que ça frappe à la porte. 

— Ça doit être eux ! lance-t-elle avec le sourire. Je vous l'avais dit ! 

Hanna, prenant à coeur sa mission, s'avance vers la porte et demande tout de même qui est la personne derrière celle-ci. 

— Hanna, c'est moi. Raymond. 

Sans hésiter et sans réfléchir, elle ouvre la porte et Raymond entre avec facilité, sans la refermer. 

Maria court vers lui et se jette dans ses bras en pleurs. 

— Mais où étais-tu ? s'écrit-elle. Ça fait des heures qu'on t'attendait ... Billie et Edna ...

Subitement, elle s'arrête et l'ausculte du regard. 

Et, ils ont font tous de même. 

Les femmes constatent rapidement qu'ils étaient trop bien habillés pour des simples courses, surtout qu'il ne les avait quitté dans cet accoutrement. C'était un homme différent. 

Totalement différent du Raymond Vargas qu'ils connaissaient depuis des années. 

— Mais qu'est-ce que ... s'apprête à demander sa compagne. 

La porte se fait envahir d'hommes masqués qui entrent dans la maison et les capturent sans ménagement sous leurs cris de panique et de choc. Les enfants pleurent et les mères de famille demandent de ne pas faire du mal aux enfants innocents. 

— Calmez-vous Mesdames, calmez-vous ! clame Raymond ou Drahcir si vous le souhaitez. 

Elles se débattent comme des folles, tandis qu'il fait signe à ses hommes de faire attention. 

— Calmez-vous. Je ne vous ferais pas de mal si vous m'écoutez. D'accord ? Je suis l'homme de la situation. Votre Roi. Et, je me dois de me présenter, sous ma véritable identité. Je suis Drahcir Liuen-Rev. Si vous êtes un peu intelligentes, vous comprendrez que j'ai les mêmes initiales que Richard Verneuil. RV ? Vous saisissez ? 

Stupeur général. 

Qu'est-ce qu'il racontait ? ...

— Si, je suis ici, ce n'est pas pour faire du mal. Je fais mon travail. Je vous emmène avec moi pour que mes tendres Billie et Edna se montrent et qu'on passe à autre chose. Vous saisissez ?

Elles ne disent rien. Maria est à deux doigts de défaillir. Un signe de tête de Drahcir, elles se font sortir de la maison avec les enfants, des cagoules sur la tête.

Ah ! Et dire que l'ennemi était si près d'eux depuis autant de temps ...

Que la guerre commence ! 

***

Bon ... Je me suis encore donnée hein😂. J'aiiiiiiiiiiiiiiime trooooooooooooooop !!!!!!!!!

Que dire ? 

Alors, surpris.e.s ? Aviez-vous deviné ? 

Elliott n'est-il pas mignon ? 🥺Les retrouvailles avec sa soeur et ses neveux ? 

Billie et Edna vont s'en sortir ? 

Le programme va gagner ? 

L'OS va gagner ? 

Est-ce que l'histoire de Richard et de Raymond est assez clair ? Je ne voulais trop épiloguer dessus, mais vous avez compris.e.s ... c'est un bail de secte avec un petit de sorcellerie et mysticisme hein 😌 (je n'ai pas envie d'écrire l'autre mot parce que je suis une grosse baltringue😂, mais je pense que vous le connaissez hein). 

BREEEEEFFEUUUUHHH, je veux savoir votre ressenti pour les 5-6 chapitres restants sans l'épilogue. 

Je vous aime ❤️

PEACE AND LOVE-

-AYSSA JFL 


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