3.

Hello mes Nuggets d'amour ❤️,

Avec tout mon amour,

PEACE AND LOVE-

-JFL

***

Edna Fall

Comment vous dire ... J'ai passé la matinée à courir partout et à tenter de finir la tonne de travail qui m'attendait sur mon bureau. Je n'ai même pas eu le temps de boire mon Latte Caramel et je suis submergée de partout.

J'ai l'impression de ne pas voir le bout du tunnel alors qu'il est près de 14 heures, que mes collègues sont partis déjeuner sans moi - car même si Anthony Taylor était l'ami de mes parents, c'était mon patron et il ne pouvait pas me faire de faveur - et donc, que je crève de faim.

Je n'ai même pas répondu aux appels de Billie qui devait s'attendre à mon retour au FBI sauf que je ne pouvais pas. J'avais mes obligations professionnels alors je devais juste assumer.

Je soupire fortement en mettant le point final sur un rapport que je rédige depuis une heure. C'est une affaire de violence conjugale. Le pauvre homme a déposé plainte plusieurs fois dans d'autres service de police, mais aucun retour, aucune justice n'a été faite parce que personne ne le croit malgré les preuves.

Il est donc revenu ce matin, avec les stigmates de ce qu'il subit chaque jour sur le visage et a imploré de l'aide. Apparemment, depuis samedi, il était venu plusieurs fois, mais personne n'avait pris sa plainte, justifiant le fait qu'il en avait déjà fait ailleurs et qu'il devait attendre.

Peinée, j'ai décidé de prendre cette plainte afin qu'une enquête soit mise en place, dans les plus brefs délais. Il ne pouvait pas fuir le domicile conjugal car il avait deux enfants avec cette atroce femme et qu'il n'avait pas encore la garde de ses gamins. Il n'avait donc pas vraiment d'issus que d'encaisser pour ses enfants et surtout, ne pas retourner les coups que lui portaient sa déglinguée d'ex-femme.

Qu'est-ce que cet homme m'avait touché par son histoire.

C'était fou à quel point, notre société avait dû mal à envisager ce type de situation. Oui, dans le majeur des cas, c'étaient les femmes les victimes, mais il y avait bien des hommes qui vivaient ce type de situation et préféraient se taire.

J'admire tellement leur force de ne pas vouloir se défendre et d'avoir l'espoir que ça cesse, mais c'est juste un cercle vicieux. Le bourreau recommence toujours s'il n'est pas soigné.

Je vais donc imprimer le rapport dans la salle d'impression, en souriant hypocritement aux quelques personnes que je croise, car la nôtre est en panne. En ce moment, je suis le sujet far du poste. Je tente d'en faire abstraction même si ce n'est pas facile car je préfère la discrétion.

Totalement concentrée sur ma tâche, je sursaute en entendant des applaudissements derrière mon dos. Je souffle, soulagée, en n'ayant aucunement la force de dévisager ma collègue de travail. Elle a l'air satisfaite de son action, tandis que je vérifie que mon rapport est sorti correctement.

— Tu es venue te cacher ici ? Tu ne crèves pas de faim j'espère ?! Taylor t'a assigné à rester ici pendant qu'on déjeunait tous ensemble. Mais même quand tu n'es pas là, les mecs n'ont fait que de parler de toi ! Je les ai laissé, car ça me saoulait d'entendre des « Edna » à tout bout de champs.

Je ne préfère pas répondre à sa stupide provocation. Je m'apprête donc à la contourner lorsqu'elle me barre le passage avec un regard meurtrier de sa part. Ses yeux bruns me scannent avec un mépris à peine masqué.

— Tu pourrais répondre ?! crache-t-elle. Ahh mais Madame est devenue un être supérieur, elle ne peut donc parler aux autres.

— Tu es pathétique Brittany, dis-je en secouant la tête. Laisse-moi passer. Je n'ai pas envie de me prendre la tête ...

— C'est normal en même temps, me coupe-t-elle sèchement, tu as la patronne du FBI de ton côté, le Chef te considère presque comme sa fille et se permet même de ne pas travailler pour veiller à ce que rien ne t'arrive, tu vas te marier avec Elliott pour une mission top secrète, tu sors à présent avec Gideon, dont ses penchants ont radicalement changés et tu es appréciée de tous ici ! termine-t-elle en m'hurlant dessus. Ça me rend folle de ne pas comprendre comment tu en es arrivée à là en quelques semaines.

Je clignote des yeux, tellement choquée de son attitude. Il est clair qu'entre elle et moi, le courant n'est jamais passé, mais qu'elle me reproche des choses dont je ne suis pas responsable et dont je n'ai pas le contrôle me sidère totalement.

Je reste donc interdite face à son monologue virulent contre ma personne.

— Honnêtement, déjà que je ne t'aimais pas, alors là, je te déteste clairement ! Sache-le ! vocifère-t-elle. Pourtant, tu es banale ! Tu es transparente ! Tu es noire, donc par définition, sans intérêt, mais tu m'as tout pris, ricane-t-elle, dégoûtée.

— Brittany, tu vas trop loin ...

— Laisse-moi finir merde ! s'écrie-t-elle une nouvelle fois.

Je croise donc les bras et la laisse reprendre son déversement de haine à mon encontre. Pourquoi je ne lui dis tout simplement pas de la fermer ?

Tout simplement, parce que la violence ne résout pas tout. Et ça serait tellement facile. C'est ce qu'elle veut de moi. Je le sens et je le sais.

— Pourquoi tu ne pouvais pas te la jouer comme tous tes cousins et cousines qui savent rester à leur place hein ? Sincèrement, je me délectais lorsqu'Elliott t'insultait ! Tu ne méritais que ça avec ton Gideon de merde !

— Hé ! Fais-bien attention à ce que tu dis, Brittany Nurs. Tu prends un peu trop la confiance avec moi. Je ne t'ai jamais rien fait, je te laisse MÊME me hurler dessus, mais ne joue pas sur ce terrain là ! la menacé-je en la pointant du doigt.

— Sinon quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire hein ? Me frapper ? De toute façon, vous les noirs, la première chose que vous faites, c'est cogner ! lâche-t-elle haineuse.

Je ne sais vraiment pas ce qui me retient de l'encastrer dans le mur, mais je sens ma patience flancher. Je me décide donc de la contourner une bonne fois pour toute, en la bousculant sauf qu'elle me pousse et je vacille avant de me rattraper contre le mur, les yeux exorbités.

— Allez, vas-y frappe-moi ! Je sais que tu en crèves d'envie !

— Tu délires complètement Brittany. Je me tire d'ici avant que tu ne me crées des problèmes.

J'abaisse la poignet de la porte et l'ouvre quand je sens son poids sur moi. Cette dingue m'a sauté dessus et me tire les cheveux.

— Pour une fois qu'une noire porte ses vrais cheveux ! se permet-t-elle de dire.

Je ne réfléchis plus et les bonnes paroles de mon père concernant la violence s'évanouissent dans mon esprit. Je l'éloigne de moi et lui flanque tout simplement un crochet qui l'envoie embrasser l'imprimante.

Mes feuilles de rapport volettent autour de nous et elle revient à la charge. Je riposte aussitôt, sauf qu'elle me pousse contre le mur avec force avant de passer ses deux mains autour de mon cou, qu'elle agrippe avec force. Je manque aussitôt de souffle et tente d'échapper à son emprise en l'éloignant de moi.

— Tu te crois plus forte hein ?! beugle-t-elle. C'est moi la meilleure !

Ce n'est certainement pas le moment pour que mon bras me lance, mais la douleur s'y présente et je serre les dents pour ne pas sombrer. Sauf qu'il se produit une chose dont je ne m'attends pas. Cet implant prend le contrôle de mon esprit et je sens qu'elle commande clairement mon corps. C'est ainsi que je parviens à donner un coup de tête puissant à Brittany qui divague. J'arrive enfin à reprendre ma respiration en toussant tel un camionneur, ce qui lui permet de revenir à l'assaut malgré mon coup involontaire. Elle me donne un coup de poing qui me fait chuter et j'entends une voix m'inciter à la tuer. Je comprends alors que le même épisode qui s'est produit dans le monde virtuel est en train de réellement se produire. Je sens mes yeux changer de couleurs et lorsque Brittany se positionne à califourchon sur moi, c'est à mon tour de l'attraper par le cou, de la faire basculer et de lui asséner des coups de poing sans m'arrêter.

Le sang commence à apparaitre, mais je ne m'arrête pas pour autant. Je n'ai que cette voix qui m'incite à poursuivre et je lutte littéralement contre moi-même pour arrêter avant que ça ne vire aux carnages. Sauf que je n'y parviens pas jusqu'à plusieurs agents débarquent et m'éloignent d'elle.

Contre mon gré, je me débats comme une folle alors que ce n'est pas ce que je veux.

— SORTEZ-LÀ D'ICI TOUT DE SUITE ET APPELEZ LES SECOURS !

Mon esprit se met à me jouer des tours.

Je revois des scènes de mon enfance, puis d'autres scènes dont je ne comprends aucunement les significations. Ce sont comme des scènes futuristes mélangées au passé et au présent. J'ai l'impression de voyager dans le temps et de me faire happer par un tourbillon d'information. J'ai ce « Girl Power » qui résonne dans ma tête tout au long de ce moment. J'hurle littéralement de douleurs en me prenant la tête entre les mains et je me sens prise de spasmes, alors qu'on tente de me calmer, de me ramener à la raison. Des visions atroces apparaissent et il y a tellement de sang. Je hurle et j'ai l'impression d'atteindre le fond, de chuter sans fin et lorsque je sens que tout va bientôt finir, je ferme les yeux, je me laisse emporter dans les tréfonds de mon esprit et je succombe aux ténèbres.

***

Billie Fernandez

— C'est littéralement chercher une aiguille dans une botte de foin, soupiré-je, exténuée par ce travail neurologique que me coute toutes ces recherches.

Depuis ce matin, je ne fais que ça. Jessica m'a libéré de l'espace pour pouvoir y accueillir un tableau transparent, dernier cri pour que je puisse y retranscrire, tout ce qu'Edna et moi avions trouvés. Étonnement, je n'ai pas eu de trous de mémoires. Elle m'a donc aidé pour les pistes et comme je lui avais bien dit, trouver qui était à la tête de l'Ordre et qui serait la prochaine victime était tout aussi difficile qu'une partie de Cluedo.

Nous n'avions que très peu d'informations et j'ai pu encore une fois, prendre connaissance des scènes de crime où Edna s'était rendue pour voir les victimes.

J'en avais eu des hauts le coeur, mais j'ai pu retranscrire les visions d'Edna à Jessica qui avait l'air d'être fascinée par nos dons acquis.

Cela dit, rien de concluant ne ressortait de nos recherches. Il y avait quelques pistes comme les montres coûteuses du type mystère, les sacrifices macabres et l'Ordre Suprême.

Elle regarde encore une fois, le tableau taché d'encre de feutre en fronçant les sourcils.

Je souffle et mon téléphone se met à vibrer sur la table. C'est à mon tour de froncer les sourcils, ne reconnaissant pas le numéro, mais je décroche tout de même.

— Assistante de Billie Fernandez, future auteure au succès planétaire, à votre écoute, que puis-je faire pour vous ?

Jessica me jette un coup d'oeil et je hausse les épaules accompagnée d'un sourire espiègle.

Oui, j'ai eu le temps de réfléchir à ce que mon futur assistant (parce que ça sera un assistant) dirait.

— C'est Russell.

Je regarde aussitôt l'heure sur le cadran accroché au mur. Il est près de 13 heures. Le temps passe si vite ...

— Où es-tu ?

Je me lève et commence à enfiler mon manteau puis je prends mon sac. Il m'explique qu'il est à Manhattan et qu'il pourra rejoindre Times Square dans un quart d'heure.

— Je suis à Manhattan, lui expliqué-je.

— Oh. Eh bien, on peut se rejoindre au Bemelmans Bar dans l'Upper East Side ? me propose-t-il.

— C'est un peu cher pour moi en ce moment, répondé-je.

— Billie, je ne suis pas un idiot pour te faire payer ton déjeuner, je t'invite bien entendu.

Je ne chipote pas et accepte de le retrouver là-bas avant de raccrocher.

— Bon, je vous laisse, annoncé-je à Jessica. Je vais tenter de renouer contact avec mon géniteur.

Elle me scrute avec minutie avant de sourire en coin.

— Je te revois donc après ton déjeuner ?

— Euh ... non, répondé-je. C'est au tour d'Edna de prendre la relève non ?! Pourquoi elle ne répond pas à nos appels d'ailleurs ?

— Je ne vais pas répondre à ta question Billie, sourit-elle, je sais que tu en as la réponse. Je t'attends quand même. Edna finira par nous rejoindre.

Mes épaules s'affaissent aussitôt.

Sincèrement, je ne suis pas faite pour les enquêtes, mais comme je sais que la vie d'une jeune femme est en jeu, je décide de faire en effort.

Je quitte donc le QG du FBI avec Margaret qui m'a raccompagnée jusqu'à la sortie sans avoir émis un mot.

Je m'engouffre dans le taxi que Jessica m'a gentiment appelé sans que je ne le sache. J'indique donc ma direction au chauffeur et c'est donc avec une certaine impression que je me rends dans ce restaurant.

***

Lorsque je pénètre dans le restaurant d'un style très chaleureux, le nombre de clients me sidère presque. Ce restaurant piano-bar est toujours plein à craquer. En même temps, il vaut tellement le coup, même si les prix sont un peu élevés pour les petits porte-monnaies. Un morceau de jazz enveloppe le lieu et je cherche du regard où pourrait se trouver Russell quand une serveuse se poste en face de moi avec le sourire et suppose qu'elle peut m'aider. Je la dévisage donc et elle m'annonce que Monsieur McCarthy m'attend. Elle m'y emmène et je le trouve déjà attablé.

Il lève aussitôt ses yeux de son téléphone pendant que je m'installe et que la serveuse nous passe les cartes. Évidemment, sur la mienne, le prix n'est pas affiché. Je ne me plains pas et parcoure donc les plats proposés en sentant le regard appuyé de mon géniteur.

— Tu prends ce que tu veux, me dit-il.

— Encore heureux. Et ce n'était vraiment pas nécessaire de jouer la carte « sans prix ». J'ai déjà mangé ici, puis c'est vrai que c'est la moindre des choses que tu me payes mon déjeuner. Tu ne pourras jamais rembourser ton abandon.

Mes mots sont durs et étonnement sincères.

Je ne sais pas si je cherche à le blesser, mais c'est peut-être le cas. J'appréhende tellement la vérité qu'il risque de m'énoncer. Et la douleur habituelle commence à faire acte de présence.

Je lève donc mon regard vers lui et il a l'air d'analyser ce que je viens de dire.

— Tu as choisis ? lui demandé-je en reposant ma carte.

— Je n'ai pas très faim, répond-t-il.

Je le scrute longuement tout comme lui et soupire.

— Je ne veux pas filtrer ce que je pense de toi, Russell. Je ne veux pas faire semblant. Je suis honnête et sincère dans tout ce que je dis et je pense. Alors, ne perds pas l'appétit pour moi. Manger c'est hyper important !

Je lui arrache un sourire qui provoque le mien.

Le silence s'installe le temps que la serveuse vienne prendre nos commandes.

En attendant, je regarde un peu les alentours davantage et me laisse emporter par le rythme de jazz. J'ai toujours aimé le jazz. Puis, penser à autre chose qu'à la douleur et au fait que mon géniteur ne sait pas comment aborder le sujet, me détend légèrement.

Lorsqu'il se racle la gorge, je sens qu'il est enfin prêt, mais on nous sert nos plats ce qui le coupe dans son élan.

Je décide donc de manger et il commence en échangeant quelques banalités avec moi, sur ce que j'aime et ce que je n'aime. Ça me fait tout drôle qu'il tente d'apprendre un peu plus sur moi, néanmoins, je joue le jeu.

— Et toi, qu'est-ce que tu aimes et qu'est-ce que tu n'aimes pas ? le questionné-je.

Il s'essuie la bouche avec sa serviette et sourit en énonçant le fait, qu'il adorait manger et apprendre tous les jours de nouvelles choses. Nous avions au moins, un premier point commun.

— Il y a très peu de choses que je n'aime pas, ajoute-t-il.

— Vraiment ? Il n'y a même pas une chose que tu détestes ?

Il réfléchit en levant la tête puis la secoue.

— En même temps, c'est difficile de dire ce genre de choses sur le moment, s'explique-t-il.

— C'est vrai.

Je savoure mes légumes avant de prendre une gorgée de ma boisson.

— Je pense qu'il est temps que je me révèle, dit-il.

— Je pense aussi.

L'endroit où mon implant est placé palpite. Ça me fait un mal de chien sauf que je ne montre rien. Il souffle un bon coup, mon coeur s'arrête et il commence à me raconter le pourquoi du comment.

— Je suis tombé amoureux de ta mère dès le premier regard à ce carnaval mexicain. Ça peut te paraitre exagéré, mais c'est réellement le cas. Et, elle a dû te raconter, comment tout s'est rapidement enchainé entre nous. On s'est marié religieusement, puis elle m'a suivit aux États-Unis et tu es née.

Je ne fais que de le fixer. Oui, je connaissais déjà toute cette histoire. J'exhale donc et abaisse mon regard. Il reprend, nostalgique de ma naissance.

— Quand je t'ai tenu dans mes bras, la première fois, tu ne sais pas à quel point, j'étais le père le plus comblé. Je tenais le fruit de notre amour dans mes bras et je t'avais promis de ne jamais te laisser. Une émotion que seulement un parent peut comprendre m'a envahie. Un autre amour est né. Je t'aimais déjà. Et je n'ai jamais cessé de le faire.

Mon coeur se serre et je reporte à nouveau mon regard vers lui. Il a l'air bouleversé par la suite de son récit.

— Et, les six premiers mois de ta naissance ont été magiques, Billie. Ta mère et moi, on s'aimait encore plus que possible et on te choyait comme si notre vie en dépendait. Je ne vivais que pour vous. J'essayais d'être le plus souvent possible, présent, pour ta mère, car elle ne parlait pas très bien anglais et que je lui apprenais. Mais, j'avais un travail assez prenant à côté. J'étais un ingénieur et chercheur dans la biologie et le cerveau humain. Et dans la fin des années 80 et début 90, on découvrait des tas de choses au fur et à mesure de nos recherches. Ainsi, nous avions fait une découverte étonnante à cette époque, qui s'est soldée par un échec. Mon employeur qui était à Londres, a été très énervé et m'a demandé de revenir au plus vite à Londres. J'ai refusé. J'avais une femme et un enfant, je ne pouvais pas vous laisser.

— Tu ne lui avais pas dit ?

— Bien sûr que je lui avais dit. C'est juste que c'était une recherche d'État et que je n'aurais pas dû rester aux États-Unis. C'était sous secret gouvernemental, dit-il en s'abaissant vers moi.

— Gouvernemental des États-Unis et de Londres ?

— Des États-Unis. Pourquoi tu me demandes ça ?

Je ne sais pas quoi lui dire, alors j'hausse tout simplement les épaules. Oui pourquoi je lui demandais ça ?

Malheureusement mon instinct me faisait remarquer des choses subtiles ...

— De toute façon, c'est une affaire passée, dit-il. Donc, je devais rentrer en Angleterre.

— Et, tu as juste cédé ?

— Je n'avais pas le choix. Je ne connaissais pas l'envers du décor de toute cette affaire. Ce n'était pas un bon type, alors mon refus de revenir l'a mis en colère et il m'a fait suivre par des hommes. Et ces hommes, m'ont menacés de s'en prendre à vous, si je ne rentrais pas avec eux. Au début, je n'ai pas voulu y croire, mais quand ils m'ont roué de coups et qu'ils m'ont montré des photos de ta mère et de toi, j'ai pris peur. Je vous voulais avec moi, mais je voulais vous protéger. J'ai rappelé ce patron pour lui demander de me faire une faveur ou moins que je revienne en Angleterre avec vous, il a refusé. Il avait dit que c'était mon travail et que je m'étais engagé à le respecter, alors peu importe la vie que j'avais aux États-Unis, je devais rentrer. Ma mission était terminée.

Mon cerveau est s'en dessus-dessous et la douleur devient insupportable au fur et à mesure de ses explications. Il ne mentait pas.

Même si je ne voyais pas les visions, avec la douleur, je pouvais entendre les bribes de conversations que mon père avait eu avec ce type. Je ne sais pas comment je faisais ça, mais ça fonctionnait.

— Je suis donc parti. Sans vous dire au revoir pour ne pas vous faire souffrir et encore moins vous mettre en danger, conclut-il. Je ne vous ai pas abandonné. Je suis parti parce que je n'avais pas le choix. Et tu vas probablement me dire que j'avais les choix. C'est certainement le cas. Mais, ils n'étaient pas nombreux. Je ne voulais pas vous infliger une vie de cavale et encore moins, avoir votre ... mort sur la conscience. C'est ce qu'il menaçait de faire. Et, je n'aurais jamais pu vivre avec ça. Mon choix a été vite faite Billie. Partir pour vous laisser une chance de vous en sortir. Sans moi.

Il est bouleversé et inconsciemment, je porte ma main vers la sienne, étrangement touchée par ce type, à qui, on lui arrache sa famille.

Il lève ses yeux larmoyants vers moi et c'est sans compter mes pouvoirs qu'une vision puissante me prend.

Je me retrouve dans son passé.

L'homme que je vois fait ses valises à la va-vite, pleurant comme un gamin, face à deux hommes baraqués qui ne le lui laissent pas le choix que d'abdiquer.

— Dépêche-toi McCarthy ! On a pas le temps !

Russell sanglote en fermant la valise tandis que l'autre ricane qu'il est pathétique de pleurer et qu'il pourra fonder une autre famille à Londres, car les femmes ne manquaient pas.

— S'il vous plait. Laissez-moi leur dire au revoir, dit-il.

— Arrête de jouer à la mauviette ! Les affaires sont les affaires ! C'est ça de travailler pour le gouvernement. Tu as fait des choix irrémédiables dans ta vie, à partir du moment, où tu as pactisé avec le décor caché de l'État.

Russell les dévisage, puis poussé par une montée d'adrénaline, il tente de riposter sauf qu'il l'arrête bien vite et il s'étale au sol, sous leur rire acerbe.

— T'as une grosse tête Einstein, mais aucune force ! Allez, ne rends pas la tâche macabre...

Je les vois le ramasser sans cesser de se moquer. J'ai les poings serrés et j'ai juste envie d'agir malheureusement ... la voix de Russell dans cette vision me tire de celle-ci et je retire aussitôt ma main de la sienne.

Je déglutis, le coeur battant. Voir la vérité me décontenançait. Ce n'était pas le lâche que j'avais cru qu'il était. Non. Il était juste un pion dans une histoire dont il n'avait aucunement le contrôle.

Comme Edna et moi ...

— Ça va ? me demande-t-il, inquiet.

— Tu étais donc un agent du gouvernement ? le questionné-je en retour.

Il fronce les sourcils à ma question.

— Je travaillais pour le gouvernement tout comme beaucoup de chercheurs Billie...

— Tu as compris ma question, le coupé-je sèchement. Est-ce que oui ou non, tu savais à quoi tu t'engageais depuis le début ?

Son regard ne cille pas et il déglutit à son tour.

— J'avais la vingtaine, Billie. J'étais brillant. Ils m'ont recrutés sans que je ne réfléchisse trop à ce qui m'arrivait et je n'étais pas le seul !

— Est-ce tu savais à quoi tu t'engageais avant de te marier avec ma mère ? l'interrogé-je en haussant la voix.

Quelques regards se portent sur nous.

Je ne sais pas si je suis envahie de colère et de haine envers lui ou envers ce foutu gouvernement. Quant à lui, il semble perdu par ma façon d'être.

— Non ! Bien sûr que non ! répond-t-il. Ce n'est qu'après qu'ils me l'ont dit.

— Sur quelle affaire tu travaillais ?

Son visage se tord dans une grimace d'incompréhension tandis que mon coeur bat à la chamade, car j'ai l'impression de tenir une piste.

Il s'apprête à me répondre lorsque mon téléphone sonne. Je décroche sans le quitter du regard et ce que j'entends me glace le sang.

Je balance un bref « j'arrive » à mon interlocuteur avant de me lever.

— Je dois m'en aller. Je vais te rappeler Russell. On doit absolument finir cette discussion et tu vas tout me dire. Vraiment tout concernant cette affaire. Et merci pour ton honnêteté.

Je lui lance un dernier regard avant de déguerpir de ce lieu.

***

Edna Fall

Quand j'ouvre les yeux, je ne mets pas longtemps à constater que je me trouve dans une cellule. Je grogne en les refermant et tente de rassembler les derniers événements dans mon esprit.

Brittany. Douleur. Bagarre. Perte de contrôle totale.

J'ouvre une nouvelle fois mes yeux et je fois Cassandra qui secoue la tête avant de déverrouiller la cellule pour me rejoindre. Elle a une serviette humide dans la main qu'elle me tend. Et je regarde instinctivement mes mains ensanglantées de sang séché.

Elle s'installe silencieusement à mes côtés pendant que j'essuie les traces de mon crime. J'ai juste une envie forte de pleurer. Je tente de réprimer la colère qui m'envahit du mieux que je peux, malheureusement, je tremble.

Je tremble tellement que Cassandra pose une main amicale sur mon épaule pour me réconforter.

— Ça va aller Ed. Ne t'en fais pas.

J'acquiesce en mordant fortement ma lèvre inférieure que j'en saigne. Je n'ose pas lui demander l'état de Brittany.

Alors, elle le fait pour moi.

— Elle a peut-être une commotion cérébrale, un nez cassé et une hémorragie interne au niveau de l'oeil droit. Elle va s'en sortir d'après le médecin, mais les coups portés ont été très violents.

Je pivote ma tête vers elle et exhale, dépitée.

— Je suis dans la merde, n'est-ce pas ?

Elle ne répond pas.

Je connais la réponse puisque je connais la loi. Je peux finir en prison à cause d'elle et surtout, perdre mon poste si elle porte plainte. Que dis-je ? J'ai déjà perdu mon poste en étant dans cette cellule ...

— Je te jure que je voulais pas Cassandra. Tu me connais un minimum ! Elle m'a cherché ! Elle ...

— Je sais Edna. Ne t'en fais pas. Cette conna...

Un raclement de gorge nous détourne de notre discussion et Cassandra se lève aussitôt. J'écarquille les yeux en voyant que c'est une avocate qui se tient au coté d'Elliott qui me regarde sans dévoiler ce qu'il pense de moi.

— Bonjour Mademoiselle Fall. Je suis Lindsey Benson. Je suis votre avocate...

— Je n'en ai pas besoin ! m'exclamé-je. Je n'ai rien fait ...

— L'agent Levy va vous emmener dans la salle d'interrogatoire pour que je puisse vous interroger. Votre caution a été payée par un généreux donateur.

— Mais ...

Les mots me manquent pendant qu'Elliott me menotte et qu'elle me dit que je pourrais sortir en fin de soirée. Elle m'annonce que Billie et mes parents m'attendent.

Apparement, c'est la famille de Brittany qui a déposé plainte à mon encontre et tout ce qu'ils veulent, c'est me détruire.

C'est donc l'esprit hagard que je traverse le poste, sous le regard insistant des personnes nous entourant.

J'entends Billie hurler ainsi que mes parents et Gideon tente de s'avancer vers moi, mais Taylor les en empêche.

Nous arrivons donc vers la salle d'interrogatoire et je m'installe mollement.

Elliott me détache et je capte son regard. Je sens qu'il a envie de me parler sauf qu'il ne peut le faire. Il termine sa tâche et je lui demande de rester sauf que ce n'est pas possible.

— Bien Mademoiselle Fall, commence-t-elle. Vous allez devoir m'expliquer tous les faits et dans les moindres détails.

Elle se décide de m'enregistrer en sortant l'appareil.

Je la scrute et elle tente de me mettre en confiance. Néanmoins, une voix résonne dans la pièce. Je tourne ma tête dans tous les sens pour savoir d'où elle provient.

— Vous avez entendus ?

Elle fronce les sourcils et ricane nerveusement.

— Entendre quoi ?

Mon coeur s'affole et je me décide de lui raconter sauf que la voix reprend.

Elle me dit clairement que l'avocate face à moi, risque de mourir pour le sacrifice. J'écarquille donc les yeux de surprise et recule avec ma chaise, choquée.

— Je pense qu'ils auraient dû vous faire soigner par l'équipe médicale. Vous avez peut-être été blessée. Ils vous ont juste mis une minerve et des pansements ici et là. Je leur mettrai sur mon rapport et vous pourrez porter plainte contre négligence envers ce poste ...

La voix qui sort du magnétophone répète qu'elle va mourir si je ne fais rien et que ça sera de ma faute.

Je ferme les yeux et je vois ses trois hommes masqués tentant de s'approcher de moi en disant que j'étais la prochaine.

Je sursaute et rouvre les yeux, haletante.

— Vous ... Vous devez être mise sous surveillance. Vous allez mourir. Tout à l'heure. Il ... Il faut que je contacte Jessica Shawn. Elle va pouvoir vous aider. L'Ordre Suprême va vous faire tuer !

Ses yeux sont exorbités de terreur face à mes propos.

— Vous n'allez pas bien Edna ...

— Je vais bien. Tout ça n'est que machination ! Notre monde est en perdition et vous êtes en danger !

— Edna ...

Je me lève et me dirige vers la porte. Avant de la franchir, elle s'ouvre sur Elliott qui me dévisage avec incrédulité, puis il m'attire contre lui sans crier gare.

Je reste donc tout simplement figée par son geste et je le suis d'autant plus lorsqu'il me chuchote à l'oreille :

— Calme-toi Edna. Il faut que tu restes calme. N'aggrave pas la situation. D'accord ? Il faut que tu sortes du poste le plus tôt possible alors raconte-lui. Je suis là.

Je déglutis et apporte mes bras autour de sa personne. Ses mots me réconfortent étonnement et sa présence m'est rassurante.

Il finit par s'écarter de moi et m'accompagne de rasseoir auprès de mon avocate.

— Ça va mieux ? Reprenons alors. J'ai effacé le premier enregistrement.

Elle me lance un sourire rassurant et je me lance.

***

(À ÉCOUTER AVEC "INACHEVÉS" DES CASSEURS FLOWTERS QUE J'AIME DEPUIS DES ANNÉES ❤️. C'est en média ou en signe sonore :))

— Votre procès devrait se dérouler prochainement. Ne vous en faites pas, Brittany est responsable et payera. Les preuves fournis l'accusent suffisamment. Surtout avec les vidéos et les propos qui ont été dit. Je serai elle et sa famille, j'aurais abandonné toutes charges contre vous. Allez, reposez-vous.

Elle me salue et s'en va.

C'est alors qu'Elliott vient me chercher pour me ramener auprès de ma famille.

— Elliott je ne ...

Il me fait signe de ne pas parler davantage et me fait comprendre qu'il me parlera plus tard. Subitement, la peur tenaille mon ventre, mais il me prend la main dans un geste rassurant avant de la relâcher, car on s'approchait de ma famille.

Je le fixe du regard, ne sachant comment prendre ses gestes d'attentions qu'il a envers moi.

— À plus tard, me dit-il avant de s'éclipser.

Je le regarde disparaitre quand Bille me bondit dessus ainsi que mon frère. Je croise le regard de Gideon qui me sourit.

— Putain ! J'imaginais déjà ta vie derrière les barreaux ! lance Billie. Puis comment moi, je devais t'y rejoindre t'y faire sortir !

Je laisse échapper un petit rire avant de l'enlacer et j'en fais de même avec mon frère. Il me confie que je leur avais foutu la frousse de leur vie.

Je m'écarte de lui et ma mère se met à pleurer, alors je la rassure tandis que mon père m'embrasse sur la tempe.

— Je te jure que je vais faire un karaté chinois à la famille de cette fille ! Ils sont impolis comme jamais ! Leur fille fait du cinéma là et ils crient et font les zouaves ici en criant au scandale. Je te jure Edna, ils m'ont chauffés ! Heureusement ils sont partis. Si leur fille est faible comme une fleur, ce n'est pas de ta faute ! Enfant nul qu'elle est, là !

Je ris et pleure, tellement heureuse de les voir.

Nous décidons de quitter le poste de police avec mon père qui hurle que j'étais innocente et que je méritais mieux qu'un poste ici.

Anthony tente de le raisonner, mais mon père ne le voit pas de cet avis.

— Rien à foutre Anthony ! T'es mon ami mais là, non ! Heureusement qu'une personne gentille à payer la caution. Comment on aurait fait sinon pour payer 50 000 dollars ?! Allez, rentrons...

— Oh mon Dieu Edna, ma chérie ! Comme j'ai accouru en apprenant la nouvelle par ta mère.

Je n'ai pas le temps de lui dire quoique ce soit que Pattie Levy m'embrasse les joues et que M. Levy me dit qu'il va contacter des confrères à lui, doués pour la défense.

Ainsi, un petit monde se forme autour de moi, parce que Cassandra et Marilyn ont décidé de se joindre aux plaintes de mes proches.

J'ai la sensation de suffoquer. Je le supporte tant bien que mal, alors que la famille de Brittany n'était pas si loin que ça et commence à balancer que j'allai payer pour mes coups.

— Hé hé hé ! Ils recommencent ! ricane mon père nerveusement. Je crois qu'on va m'arrêter aujourd'hui.

— Je suis d'accord avec vous Idriss, dit Pattie, furieuse. Ma future belle-fille est parfaitement innocente ! Regardez-moi ces individus. Oui oui, nous aussi on peut hurler ! Je vais aller chercher Ellie chéri !

— Rentrons, s'il vous plait, dis-je. Ça ne sert à rien ...

Eva, Zack, Gideon et Daniel tentent de calmer Papa, et Pattie et Billie répondent aux provocations.

Une fois dans la voiture à mon frère, je soupire de soulagement avec qu'une seule envie, me plonger dans mon lit et ne plus y sortir.

Je n'avais plus de boulot et j'entendais une voix.

Je ne vais pas bien.

***

Billie Fernandez

Edna n'avait pas besoin de me parler pour que je comprenne ses besoins.

Elle était épuisée et la seule chose qu'elle voulait après cette sortie chaotique du poste de police, c'était de se retrouver, seule.

Alors, je l'avais fait comprendre aux autres.

Zack nous avait déposé chez nous, sous le mécontentement de son père, car il voulait absolument discuter avec sa fille.

Eva avait réussi à le raisonner et ils étaient partis avec M. et Mme Levy, qui se préoccupaient de l'état d'Edna comme si c'était leur propre fille.

Quant à Zack, il avait énormément hésité avant de nous laisser avec Gideon, mais celui-ci lui avait assuré que tout irait bien.

J'étais donc avec Gideon dans le salon, en train de préparer à diner.

Edna s'était réfugiée dans la salle de bain depuis une dizaine de minutes.

J'avais été contacté par Jessica qui m'avait fait comprendre qu'elle agirait d'une certaine façon, sur cette histoire bien trop étrange. Et, elle avait été rassuré qu'aucune autre victime d'un sacrifice, n'ait été déploré pour le moment.

— Billie ?

Je redresse ma tête vers un Gideon malheureux de voir sa copine dans cet état. Il ne savait pas vraiment comment agir avec elle. Et je le comprenais. Ils étaient au début de leur relation et pour l'instant, ils n'avaient aucun répit, aucun moment à eux pour mettre les choses au clair.

— On m'a contacté au poste. Je dois y aller, m'annonce-t-il. Je repasse plus tard ?

— Oui, vas-y. Je veille sur elle. Je risque de ne pas de dormir avec tous ces problèmes, lui dis-je, alors tu pourras sonner.

— D'accord. Appelle-moi en cas de problème.

Nous échangeons un sourire et il s'en va pendant que j'enfourne une quiche maison au four.

Je m'occupe les pensées en rangeant quand la porte sonne.

C'est peut-être Gideon qui a oublié quelque chose. Je m'apprête à aller ouvrir quand ça sonne avec insistance.

— J'arrive !

Lorsque j'ouvre la porte, je suis surprise de voir Elliott avec une enveloppe semblable à celle qu'on avait eu, lorsqu'on nous avait annoncé que nous étions les deux candidates d'une expérience. Son attitude me fait aussitôt craindre le pire et je peux le dire à son regard.

— Elliott ...

— Où est Edna ? me questionne-t-il.

— Dans la salle de bain ...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, qu'il me contourne pour me forcer le passage.

— Attends. Qu'est-ce que tu fais ici ?

Il fait volte-face, s'apprête à me parler quand le cri d'Edna nous fige tous les deux.

Mon sang se glace et sans réfléchir, nous nous dirigeons vers la salle de bain.

Et on l'y trouve, entourée de sang...

***

« Le surnaturel n'a rien d'inexplicable. Ce qui est inexplicable c'est la façon d'agir de chacun, car chacun est différent. Ce qui est inexplicable, c'est ce qui va se passer après, car qui sait ce qui va se passer après ? Le « après » est inexplicable, car il nous réserve bien des surprises ». JFL

***

« Aujourd'hui, on vit dans un monde bien étrange. Les innocents sont coupables et les coupables sont innocents. Les menteurs sont les vérités et les vérités sont des mensonges. Les choses anormales sont devenues normales. Les gens sont des moutons et ne creusent plus pour se faire leur propre opinion. Ils suivent sans savoir, parlent sans savoir, jugent sans savoir. Je vous annonce donc, que nous sommes dans un monde qui se transforme tristement en merde, à cause d'humains merdeux. C'est répugnant, mais c'est l'abjecte vérité ». JFL

***

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