2.

Hello mes petits chats ❤️, 

J'espère que vous allez bien avec vos proches malgré le confinement et que vous en avez profitez pour faire les choses que vous n'aviez pas le temps de faire. 

Pour ma part, je suis contente de mon retour et normalement, POP-UP sera définitivement dans quelques semaines. Et, je finirai dans la foulée mon histoire très simple et des chapitres assez courts "Comment se créer un faux petit-ami ?" qui comptabilise déjà 19 chapitres (c'était un petit challenge personnel haha). Allez faire un tour si ça vous intéresse. 

Sinon, j'espère que vous avez compris le premier chapitre de cette troisième et dernière partie de POP-UP. En tout cas, accrochez-vous bien, lisez bien et savourez-bien. Je vais essayer de faire des chapitres qui n'auront pas plus de 8000 mots, même si ça m'a l'air un peu difficile au vue de la complexité de l'histoire ☺️ et toutes les informations données. 

Voilà mes Lovas, bonne lecture ! J'attends vos avis, parce qu'il est trop bien ce chapitre. 

PEACE AND LOVE-

-AYSSA JFL

PS : Pour info, lorsque Billie ou Edna parle par la pensée, leurs phrases sont en italiques. Quand c'est avec leur Alpha respectif, c'est entre parenthèse

PSS : je m'excuse des quelques coquilles 😊. 

***

Edna Fall 

Je ne sais pas si c'est l'implant ou tout ce qu'il se passe, car je suis en mode automatique, mais le fait de revoir mon père, plus jeune, m'a touché, mais en même temps, j'ai comme l'impression de ne rien ressentir. 

Comme si j'étais anesthésiée par certaines émotions, pour le moment. 

Nous quittons le souvenir de Caroline pour nous retrouver dans la plaine sauvage avec les autres femmes du Girl Power. 

Et comme par magie, un temple apparait vers lequel nous avançons. Les colonnes étaient immenses et d'une blancheur éclatante. 

Caroline, en tête de fil, se retourne vers Billie et moi avec un sourire bienveillant. 

— Je sais que vous vous demandez comment cet univers alternatif a été crée. Encore une fois, nous n'en avons aucune idée. Certes, l'implant est clairement responsable comme Abbie vous l'a dit, au tout début de cette rencontre, mais peut-être que ce sont nos cerveaux qui ont fait que nous serons à jamais intimement liées, suppose-t-elle. Après notre mort, nous nous sommes retrouvées ici. En tout cas, c'est plutôt joli et accueillant, vous ne trouvez pas ? 

— C'est magique et magnifique, dit Billie, émerveillée. Vraiment.

— Et vous n'avez encore rien vu, fait une blonde à la silhouette élancée avec un léger accent russe. Nous nous rendons dans la salle de conseil, n'est-ce pas Caro ? 

— Tout à fait. Nous vous ferons une visite une autre fois, nous n'avons pas assez de temps. 

Nous traversons d'immenses couloirs où les portes d'une taille gigantesque s'ouvrent toutes seules à notre passage. Cela fait tellement futuriste, mais en même temps c'est comme un rappel à la mythologie grecque. Et c'est juste dément. Le décor est majestueux et me fait tellement penser au lieu de vie des Amazones dans le célèbre Comic de Wonder Woman. 

Peut-être que le gars qui l'avait écrit n'avait rien imaginé et avait pu visiter ce type de lieu par je ne sais quel moyen...

Nous finissons par arriver dans cette salle de conseil tout aussi splendide et irréaliste. 

Une table d'une grandeur considérable en marbre blanc trône dans la pièce et des vasques, au quatre coins de la pièce, font doucement danser des flammes. 

— Bienvenue au Temple Yoni, annonce-t-elle. 

— Yoni ? Comme l'organe génitale féminin  ? la questionnai-je, les yeux plissés. 

— Tout à fait. Anna qui est d'origine indienne, l'a proposé et d'un commun accord, nous l'avons accepté. Ça nous paraissait évident. 

Billie hausse les épaules avec un petit sourire, c'est vrai que c'était pas mal pour un lieu où il n'y avait que des femmes. 

Les dix femmes du programme s'installent par habitude sur des chaises qui ont l'air d'être d'un confort inégalable et nous en faisons de même. Chacun de nos Alpha sont à nos côtés, debout, et j'échange un bref regard avec Billie durant notre installation. 

Caroline Lockwood en bout de table, s'assoit à son tour. 

— Bien. Je pense qu'il est important de faire un tour de table rapide avant de passer à l'offensive pour votre retour. Aussi, il faut que vous nous racontiez ce qu'il se passe en ce moment de l'autre côté. Mais vraiment tout. Même si nous nous doutons que tout a changé et que ... vous avez accompli la partie qui nous a toutes fait dérailler. Tout d'abord, est-ce que vous savez pourquoi ces dix premières ont été recrutées ? 

— J'imagine que ... c'est comme pour nous, je réponds. Parce qu'elles étaient des femmes fortes et ambitieuses, avec des parcours atypiques. 

— Effectivement, valide-t-elle. C'est l'une des principales raisons. Elles avaient un avenir prometteur et elles travaillaient ou se formaient dans la sécurité, dans la finance ou la justice du pays ou de leur pays d'origine. Les filles, présentez-vous brièvement. 

À sa droite, Abbie qui s'était présentée, se lève et dit : 

— Comme je vous l'ai dit, je suis Abbie Jones Adichie et je suis afro-américaine de mon père et nigérienne de ma mère. Je suis morte en 97 des suites de l'implant. J'avais 23 ans à l'époque. Et j'étais dans l'armée. J'imagine que dans votre monde, c'est toujours compliqué pour les femmes, sinon vous ne seriez pas là.

— Effectivement, déclare Billie. Ça va un peu mieux, si on peut dire ça comme ça, ajoute-t-elle en me regardant. Beaucoup de choses ont changé et les femmes sont quand même davantage sur le devant de la scène. 

Abbie acquiesce et se rassoit. C'est au tour d'une femme blonde, pas très grande, mais avec un regard pétillant, qui se lance : 

— Je suis Barbara Winters, une américaine de pur souche venant de Dallas. Tout le monde m'appelait et m'appelle Barb, alors n'hésitez pas les filles ! Je suis morte à l'âge de 18 ans. J'étais à l'université et je voulais être avocate en droit de la famille, même si mes parents désiraient que je trouve un bon parti pour me marier et avoir une ribambelle de gamins. 

C'est bien là, les plans de nombreux parents, malheureusement ...

— À mon tour, énonce une brune tout aussi jovial. Je suis Anna Sing, je suis d'origine indienne. Et, je suis morte à l'âge de 21 ans. J'étudiais pour être Tradeuse. J'adore les chiffres et particulièrement la finance. En Inde, à cette époque, c'était très compliqué et mes parents m'ont toujours soutenu dans mes rêves et projets, bien que j'allais à contre-courant de la société indienne. Du coup, ils m'ont envoyé aux Etats-Unis. Je devais retourner en Inde, plus forte que jamais, mais ce ne fut pas le cas. 

J'échange un regard avec Caroline qui a l'air comme embarrassé, mais incite à l'autre femme de parler. 

— Moi, c'est Claire Meunier, d'origine française. J'étais venue faire mes études aux Etats-Unis pour aussi être avocate en droit pénal. J'arrivais sur ma dernière année et j'allais bientôt pouvoir exercer en France, comme aux Etats-Unis, parce qu'évidemment, les lois sont totalement différentes d'un pays à l'autre. Bref ! J'adorais ça. La loi, défendre les plus faibles... Et, je suis morte à l'âge de 27 ans. 

Elle passe la parole à une femme brune. 

— Yuki Xu, poursuit celle-ci. Je suis morte à l'âge de 20 ans et je suis d'origine taïwanaise. J'étais aussi en étude sur le sol américain pour du management entrepreneuriale. Je voulais être PDG de ma propre boite où aucun homme ne serait au-dessus de moi, dit-elle avec un petit rire. C'était aussi très compliqué pour une femme à Taiwan de viser l'entrepreneuriat, mais ma mère m'a soutenu et a trimé comme une folle pour que j'accède à mes rêves. J'étais son unique fille. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé après ma mort ...

Je regarde Billie et pour moi, il est évident qu'on peut leur rendre un certain service après tout ça. 

— Avant de continuer, je pense que ... si vous voulez, on pourrait contacter vos familles et leur dire que ... vous allez bien et que vous êtes en paix ? je propose en regardant Billie qui acquiesce. 

Elles se regardent toutes entre elles et finissent par attendre la réponse de Caroline, ce qui me gêne un peu. Est-ce la Cheffe ? Doit-on se référer à elle pour prendre une décision ? 

— Je n'aime pas trop le fait qu'elles se réfèrent à Caroline comme si c'était la Mère Suprême, me dit Billie à travers mes pensées. 

Je me retiens de la scruter pour ne pas qu'elles devinent ce qu'on pense et je réplique : 

Tout à fait. On dit "Girl Power", mais il faut toujours un supérieur...

Je sens les yeux de mon Alpha sur ma nuque, sauf que je n'en fais rien. 

Est-ce que j'attends un conseil de sa part ? Absolument pas. Maintenant que nous sommes en pleine guerre, autant tout assumer à 1000 %, alors je m'exclame : 

— Caroline, sans vouloir vous offusquer, vous êtes notre Cheffe ? On vous a donné le titre ? Si nous sommes le "GIRL POWER", il ne devrait plus y avoir cette crainte et cette attente de la supériorité, j'explique. 

— Je suis entièrement d'accord, dit mon Alpha. 

Merci du soutien, Alpha. 

"Avec plaisir". 

— Moi aussi, ajoute Billie. Les filles, si vous voulez qu'on capte vos proches, on le fera. Vous n'avez pas besoin de l'accord de Caroline. Avec tout le respect qu'on vous doit hein ! 

J'échange une œillade avec Billie qui me fait un clin d'œil. Les autres femmes acquiescent comme en accord avec nous et Caroline sourit sincèrement. 

— Vous avez raison. Je pense que les filles se référaient à moi, car je suis la seule à connaitre le "Girl Power" en étant l'une des créatrices et aussi, peut-être, parce que je suis la plus ancienne. Je n'ai jamais voulu d'un quelconque titre et si c'est l'impression que je vous ai donné, je m'en excuse. C'est très important que nous soyons solidaires. Cela sera notre force. 

Purée qu'elle est douée. Elle a l'air sincère, commente Billie. 

Effectivement, elle en avait l'air. 

— Alors, oui, si les filles le souhaitent, vous pourrez recontacter leur famille et leur dire qu'elles vont bien et qu'ils n'ont pas à s'en faire, donne-t-elle comme réponse. 

Les filles sourient, heureuses, de cette nouvelle et nous poursuivons les présentations. 

— Alors, je suis Sally Nguyen et je suis morte à 24 ans. Je suis d'origine ivoirienne. Ma famille m'a payé mes études aux Etats-Unis parce que je voulais être neurochirurgienne. Je voulais soigner les cerveaux et découvrir ses mystères. J'avais commencé mon internat et clairement, j'avais un avenir prometteur, ricane-t-elle avec fierté. 

Nous l'accompagnons et ça se voyait clairement qu'elle était fière de ce qu'elle avait accompli. 

— Samira Ben Khalil, les filles. Je suis morte à 19 ans. Et, je sais, je fais plus que mon âge. Mes parents ont émigré pour un avenir meilleur et je suis d'origine marocaine. Je comptais être une grande économiste. J'ai toujours aimé envisager le futur par des chiffres. Et, moi aussi j'étais douée dans mon domaine malgré mon jeune âge. 

Elle tape dans la main de Sally, le sourire aux lèvres. 

— Je suis Elissa Hajram. 22 ans, le jour de ma mort et d'origine libanaise. Je voulais être l'une des plus grandes chercheuses cellulaires au monde pour pouvoir sauver des vies et faire avancer  le monde scientifique. 

— Moi, c'est Lola Perez, 25 ans à ma mort et d'origine mexicaine. Pour ma part, j'étais dans le milieu politique et comptais retourner au Mexique pour travailler avec le gouvernement afin de faire cesser le trafique de drogues. C'était tellement important pour moi, car j'ai perdu mon petit-frère à cause de cette merde. 

— Oh ! Ma mère est mexicaine. 

— Je sais, Billie, sourit-elle. 

— Pour finir, je suis Veronika Ondrachkova. Je suis d'origine russe et je suis morte à 26 ans. Pour mon histoire, j'étais sur le sol américain avec mon petit-ami américain qui était flic. C'était tellement passionnant et il y avait tellement d'adrénaline que je ne me voyais pas faire autre chose. Vous savez, à l'époque en Russie, c'était juste impossible. Alors, aux Etats-Unis, dans le pays de tous les rêves en 1997, je pouvais faire ce que je voulais. J'ai donc suivi une formation pour le devenir aussi. Et j'étais douée, mais très jalousée et j'ai subi du racisme, car j'étais russe...

— Moi aussi, je suis agent de police dans une unité spéciale, je fais, heureuse de trouver une coéquipière. J'ai eu un début difficile aussi, car nous sommes très peu de noirs dans ce type d'unité. 

— Eh bien ! J'ai l'impression qu'on va dégommer l'Ordre Suprême en un clin d'oeil, déclare Claire avec un large sourire. Que des femmes de choc. 

— Tout à fait, adjuge Caroline. 

— Juste, je constate que nous avons toutes, plus ou moins des origines différentes. Est-ce que c'était un critère de sélection pour le programme ? je la questionne. 

— T'as vraiment l'œil, toi, me glisse Billie. 

— Oui, répond Caroline. Il est très important de prendre des femmes de différentes horizons, car ce magnifique mélange ne serait que bénéfique pour le programme et aussi insister sur cette sororité entre femmes. 

— Et, question un peu à problèmes, fait Billie, vous n'êtes pas en colère d'être ... mortes ? Aussi jeunes ? Bon, je remarque que vous donnez l'impression d'avoir toutes atteintes un même "âge", mais ça m'intrigue. 

— Au début, c'était le cas, répond la dénommée Barbara. Surtout qu'on ne comprenait pas comment c'était possible que nous soyons là, dans un même lieu parallèle. On sait qu'on est mortes, mais en même temps, c'est étrange. C'est comme si, nous n'avons pas encore retrouvé le Seigneur. Je suis chrétienne, explique-t-elle. Puis, Caroline nous a expliqué. Le pourquoi du comment. Quel était cette guerre invisible et notre force que nous découvrions ici. Alors, ça m'a réconforté et j'ai compris que je n'avais pas encore fini ma mission. 

Billie et moi acquiesçons tandis que les autres filles valident ses propos, même si elles ne sont pas toutes religieuses. 

— Aviez-vous certaines capacités ? poursuit ma meilleure amie. Parce que par exemple, Edna et moi, nous pouvons communiquer par la pensée, dévoile-t-elle après mon accord via le regard. Et, je parviens à voir l'identité d'une personne dangereuse. Edna peut revivre une scène de crime qui s'est passée et aussi voir dans le futur. Elle peut même assister aux scènes de l'instant présent, comme si elle y était. Oh ! Et j'arrive à savoir les choses, mais ça, c'est grâce à mon Alpha, conclut-elle en regardant son double qui hoche la tête. 

Les filles ont l'air stupéfaites par les dires de Billie. 

— Waouuuuuh ! Nous n'avions pas ces capacités. Au début, après la "marche" de l'implant, on a toutes ressenties comme une énergie décuplée. Nous étions capables de nombreuses choses et l'agilité et la rapidité était clairement présente, répond Lola alors que les autres hochent la tête. 

— Puis, reprend Anna, des hallucinations ont commencé à apparaitre. Ces voix, qui n'étaient autre que nos Alpha, se faisaient trop puissantes dans nos têtes. C'était difficile à gérer. Surtout que nous n'avions aucunes explications rationnelles. 

— Aussi, on peut dire que l'assimilation de l'implant n'a pas eu la même périodicité chez chacune d'entre nous, ajoute Yuki. Je ne sais pas comment ça s'est passé pour vous l'implantation de l'implant, mais pour nous, c'était dans la nuque. Et, l'implant est toujours là, fait-elle en touchant celle-ci avec un petit sourire. A la fin, nous n'avions que la soif de tuer. Une fois que ça a été fait, nos capacités et notre force ont été encore plus décuplées. Nous n'avions plus aucun contrôle. Qui avez-vous tué pour avoir les pleins pouvoirs ? 

Billie a l'air gênée mais se mouille et dit en regardant droit dans les yeux Caroline.

— J'ai tué, Richard Verneuil. Il ... faisait parti de l'Ordre Suprême. Edna l'a vu dans ses visions. Il était de mèche avec une ancienne collègue d'Edna, qui était une sacrée connasse. D'ailleurs, Edna l'a tué. C'est donc comme ça que nous en sommes ici ...

— Quoi ? la coupe Caroline. Ce n'est pas possible. Richard ne peut être dans l'Ordre Suprême, ajoute-t-elle, bouleversée. Cela n'a pas de sens. 

— Comment ça, ça n'a aucun sens ? je lui demande, interloquée. J'ai vu Richard ! Le jour de mon mariage, j'ai dansé avec lui et c'est là que tout a déraillé. C'est lui. Il vous a menti. Il jouait un double jeu. 

Caroline se lève et passe une main dans ses cheveux roux, réellement perdue. Elle n'arrête pas de répéter que ce n'est pas possible et nous échangeons différents regards avec les filles. 

— C'est ce que cette personne veut vous faire croire, défend-t-elle. Richard Verneuil est certes mêlé à l'Ordre Suprême, car sa famille est à l'origine de celle-ci et l'Ordre Suprême était son héritage. Il devait être à la tête de l'Ordre Suprême, s'exclame-t-il. Il voulait réformer l'Ordre Suprême pour ne pas qu'il prenne un tournant obscure, c'est pour ça qu'on dit qu'il est le créateur ... 

Je me lève et m'avance vers Caroline qui a l'air de carrément débloquer face à la nouvelle de Billie. 

— Caroline ... calmez-vous ... 

Elle se retourne violemment vers moi, les larmes aux yeux. 

— Vous savez mieux ... tu sais mieux que quiconque que c'est très très difficile de résister à l'envie de ... compléter le processus de l'implant, je dis calmement. Nous ... le programme voulait qu'on réussisse sans et peut-être que dans le futur, ça sera le cas. Pour l'instant, Billie et moi, sommes comme vous toutes, je lui explique. 

Putain Edna ... Je crois que j'ai vraiment fait une connerie. Et si elle avait raison et que j'avais tué un innocent ? me dit Billie par la pensée. Parce que ... je l'ai ressenti...

Je me retiens de regarder Billie de toutes mes forces. 

Si Caroline avait raison, cela voulait dire que ... mes visions étaient peut-être fausses et que j'avais un réel problème.

— Caroline ...

Elle se jette dans mes bras et éclate en sanglot. Je ne fais rien d'autre que de l'entourer de mes bras pour la réconforter. Et, je comprends aussi qu'elle n'avait peut-être pas fait le deuil de son époux, de sa vie, de ce qu'il s'était passé. 

Elle n'arrête pas de répéter le prénom de Richard au creux de mon cou. Je ressens sa peine et je me contiens de toutes mes forces pour ne pas penser à mon père, aux personnes que nous avions perdu ... car, il fallait que je reste forte, que nous restions fortes pour la suite. 

Je pleurais plus tard, si je ne crève pas. 

— Je suis désolée Caroline, terriblement désolée. 

Nous restons comme ça au moins cinq minutes avant qu'elle ne se ressaisisse et qu'elle efface ses larmes. 

— Pardonnez-moi mon ... Bref ! Je ne t'en veux pas, Billie. Vraiment. Il y a du avoir un malentendu. Mais Richard est ... était vraiment quelqu'un de bien. Il ne voulait le mal de personnes, sauf des mauvaises personnes. Et puis, tu as raison Edna, nous avons toutes les mains ensanglantées, alors ... Bon, il me semble qu'il faut que vous nous racontiez tout. Soyons toutes transparentes afin que nous ayons un plan et qu'on le remporte face à l'Ordre Suprême...

Plus, je la regarde parler, plus elle avait des manières et une ressemblance qui m'avait l'air familière. 

Puis, je repense au prénom Jessica et comme un électrochoc, je lâche le prénom Jessica. 

Elle se tait et m'observe avant de pencher légèrement sa tête vers la gauche. 

— Qu'est-ce que tu as dit ? 

— Jessica Shawn n'est autre que la fille de Richard et de toi, dis-je d'une voix choquée. 

Elle a l'air de ne pas comprendre, puis l'information finit par acheminer dans son esprit et elle écarquille les yeux. 

— Jessica ... 

— Jessica Shawn, la Cheffe du FBI est ta fille ? s'exclame Billie. 

Tout le monde nous regarde sans comprendre. Caroline baisse la tête avant de dire. 

— Richard a du lui faire effacer la mémoire, mais je pense qu'elle ne se souvient ni de son père, ni de moi. Mais ... comment ça, elle est à la direction du FBI et ... elle fait partie du programme ? me questionne-t-elle, intriguée. 

— Je pense qu'on doit tout vous raconter du début à la fin, je fais. 

Billie acquiesce et se lève pour me rejoindre. 

Caroline s'assoit et Billie prend la parole pour raconter notre version de l'histoire : de l'installation de l'implant par Douglas et Aaron, mon ex, a la même heure, au même moment ;  des pop-up sur l'ordinateur de Billie, pour avoir tout un tas de données et de nouvelles capacités que nous n'avions pas, par Edward, un ancien collègue de travail de Billie qui l'avait programmé à distance ; des tests que le programme nous avait fait passer sous l'ordre d'Anthony Taylor, qui n'était autre que mon chef dans mon unité de police et aussi du programme dont celui où ils pouvaient évaluer nos nouvelles capacités et si nous allions nous affaiblir en tombant amoureuses (donc je leur explique que j'ai dû me marier avec l'un de mes collègues de travail qui travaillait avec le programme sans le savoir et qui avait reçu des menaces du programme et qu'ils avaient même flingué son chien) ; de notre surveillance par l'une de nos meilleures amies Amiri qui était au courant, du retour du père de Billie, Russell McCarthy que nous avions vu dans les souvenirs de Caroline ; de mes visions des sacrifices macabres du potentiel faux Richard Verneuil que j'étais obligée de raconter sous leur yeux horrifiés et enragés ; de la tentative de faire retirer nos implants ce qui avait provoqué un petit rire de l'Alpha de Billie et du mien (et elles avaient eu l'audace de dire que nous serions ensemble à jamais) ; de cette phrase de l'Ordre Suprême " Un nouvel Ordre Mondial se fera. Le sang des mots sera sur vos mains. Acceptez votre destin et des vies seront épargnées. Sinon, guerre des Ténèbres contre Lumière sera lancée" et du coup, que Billie et moi faisons parties du sacrifice. 

D'ailleurs, elle ajoute que nous avions été tuées par Brittany qui n'était autre que la traitre du programme. Je lui parle de l'implication de mon frère qui voulait, de base, découvrir le passé de mon père et qui est tombé dans le programme et enfin, de la mort de mon père, de celui de Billie, du père d'Elliott etc...

Aussi, de comment nous réagissions avec l'implant, c'est-à-dire avec un picotement dans le bras et puis, nos yeux qui deviennent opaques lorsque notre Alpha prend le contrôle.

En conclusion, nous ne leur avons rien cachées et elles nous avaient écoutées attentivement tout en prenant des notes. 

À la fin de notre long récit où nous mêmes nous découvrons que depuis des années, nous étions dans le programme sans le savoir, on se regarde et on réalise encore une fois, que tout ça avait été préparé depuis des années par Richard et Anthony qui étaient visiblement restés en contact, ce qui avait écarté mon père, Daniel Levy qui avait participé, sans le savoir à la re-programmation de l'implant et Russell, avant qu'ils ne décident de tous nous rassembler, afin que la vérité éclate. Nous réalisons aussi, que tous nos proches et tous les liens avaient été murement réfléchi comme une entreprise familiale, tout cela pour une histoire de pouvoirs, de famille ... 

Ah la famille ...

Nous portons nos regards vers les filles et Veronika, qui avait fait apparaitre un immense tableau futuriste de je ne sais où pendant notre monologue, où les filles avaient pu mettre les informations que nous leur donnions, avec des photos car la salle de conseil s'était transformée en lieu de travail, l'observe et hoche la tête. 

— Il me semble limpide que Richard est l'équation que nous devons résoudre. Il est clairement la clé et le dénouement de cette histoire. Et, je suis persuadée qu'il savait qui était à la tête de l'Ordre Suprême, dit l'ancienne agent de police qu'elle était. 

Nous tournons nos têtes vers Caroline qui s'appuie sur la table et fixe le tableau. 

— Tu as peut-être des choses à nous révéler, sous-entend Abbie, notre ancienne militaire. 

— C'est clairement une histoire de famille, ajoute Elissa notre chercheuse cellulaire. 

Caroline soupire et se touche les tempes pour les masser avant de lâcher. 

— Oui, c'est une histoire de famille. Cependant, Richard ne m'a jamais tout dit. Déjà, notre relation était cachée, car il voulait nous protéger ma fille et moi. C'est lui seul qui peut nous éclairer. Tout ce que je sais, je vous l'ai dit. Je vous le jure. Il vient d'une grande famille fortunée et influente. Il était le fils unique, le fils attendu. Sauf qu'il ne rentrait pas dans les codes. Je sais ... j'ai le souvenir qu'il m'a dit que chaque famille avait des secrets, mais je n'ai pas relevé à l'époque. Je sais juste qu'il voulait supprimer et faire disparaitre l'Ordre Suprême qu'il considérait comme une organisation dangereuse et il a raison. L'Ordre Suprême voulait rétablir une monarchie absolue où les femmes n'auraient aucun droit, où elles ne seraient là que pour enfanter et celles qui ne pouvaient pas, seraient tuées. Bref ! Un monde patriarcal dans toute sa splendeur. Au vue des informations que nous avons, je constate qu'il n'a choisi personne au hasard. Qu'il avait tout planifié de A à Z en omettant certaines choses. Qu'il est certes, le centre névralgique de tout ça, mais que vous êtes son échec et mat, dit-elle en nous regardant tour à tour, Billie et moi. Vos implants sont appareillés pour être un duo, une paire. Pour nous, et à la création du programme, ça n'avait pas été envisagé. Ils vous ont étudié longtemps. 

— Caroline pointe un point très important, fait Sally, la neurochirurgienne. Vous avez parfaitement gérer l'implant, même s'il y a eu des épisodes difficiles. C'est comme si votre binôme n'est fait que d'une seule même âme. 

— C'est peut-être pour ça que vous n'êtes pas mortes et que vous n'êtes pas devenues folles ! s'exclame Yuki, notre chère Taïwanaise. Et si Richard avait compris le fonctionnement de cet implant, de ce programme le "Girl Power" ? Afin d'insister sur le soutien et la force des femmes lorsqu'elles sont ensembles et pas chacune de leur côté. 

Nous échangeons toutes un regard, presque sidérées par la tournure de l'histoire. 

— C'est pas bête ça, fait Billie en hochant la tête. Surtout que les premières intentions du programme, c'était le contrôle des femmes et les rendre plus fortes et dire qu'elles ne peuvent être fortes sans une aide quelconque... Lors des tests, quand j'étais contre Edna, on ne réussissait pas. Par contre, dès qu'on s'aidait, on réussissait.

— Pour ce qui était dans la prétention du programme au gouvernement, c'était surtout pour leur mentir sur le papier, réplique Caroline. Comme le fait qu'on ait dit qu'il y avait un seul créateur, alors que nous étions quatre à travailler dessus. 

J'écoute et réfléchis à tout ce qu'elles disent alors que dans ma tête, c'est le chaos. 

Toutes ces informations se trient dans ma tête. Je fixe le tableau et la photo de Richard... 

— En plus, que ça soit dans la première sélection des femmes du programme ou celles de l'Ordre Suprême avec les sacrifices, nous étions plus ou moins célibataires, mais nous étions débrouillardes, courageuses, influentes, avec de grandes ambitions, d'une certaine tranche d'âge, de différentes origines, nous n'avions pas la crainte d'être dans la cour des hommes, ajoute Barbara. Même ton amie, Tammy qui a été tuée, Edna, c'était une femme forte malgré le boulot qu'elle faisait. 

Elle avait raison. Entièrement raison. Nous étions puissantes à notre échelle. 

— Et le vêtement blanc lors des sacrifices, c'est comme pour rappeler la pureté et la virginité de la femme, rétorque Claire, l'avocate en droit pénal. Dans notre monde, la pureté féminine a toujours été encouragée et plébiscité. Sans oublier qu'ils ont placé dans des bols les parties caractérisées comme féminines. 

Purée ! J'avais l'impression de toucher du bout des doigts la révélation de ces questionnements. 

D'ailleurs, Veronika et Abbie se placent à côté de moi et elles me fixent, ce qui ne me dérange pas. 

— Tu as une idée, Edna ? 

— Le hasard n'existe pas, je réponds. Caroline a raison. L'Ordre Suprême a tenté de nous faire croire que Richard était à la tête, mais ce n'est pas lui. 

Je croise le regard de Billie qui abaisse la tête, penaude. Mais Lola Perez, notre diplomate mexicaine, la réconforte tandis que je poursuis. 

— Tout ça a un lien avec la famille, je continue. Caroline ? Les parents de Richard, tu les as déjà rencontré ? 

— Absolument pas. Il ne voulait pas. Ils disaient qu'ils ... étaient illuminés et qu'ils avaient des croyances peu communes, répond-t-elle. 

— OK, je fais en acquiesçant. Ils sont peut-être animistes ou peut-être qu'ils pratiquaient de la sorcellerie ou autre. D'où les sacrifices ... ça veut dire que la personne à la tête de l'Ordre Suprême fait forcément partie de cette famille, je poursuis en m'avançant vers le tableau. Considérant que mon père était comme un frère pour Richard et qu'il avait une femme et une fille qu'il a caché à ses proches, ça veut clairement dire qu'il craignait pour vous. Aussi, je ne sais pas s'il a une quelconque influence sur le fait que Jessica soit à la tête du FBI, mais c'est important. C'est comme une ... provocation surtout dans ce domaine. Et, Anthony est resté dans l'ombre, comme Gideon. Billie et moi avons été mises en avant. Brittany était notre taupe ...

— En avant, de son plan, en première ligne, il a mis des femmes fortes, même si Brittany était une sacrée salope, fait Abbie. Même votre meilleure amie, Amiri était sur la première ligne. Les hommes assuraient vos arrières. 

Je ferme les yeux, pour concentrer parce que je sais que la réponse est là. 

Juste là. 

Et qu'elle va être évidente lorsqu'on la découvrira. 

Le mot "duo", "binôme", "famille" me reviennent en pleine face et puis cette ressemblance avec Richard dans mes visions, les picotements lorsque nous avons dansé... 

Et j'ouvre les yeux subitement. 

PU-TAIN DE MERDE !

CE N'EST PAS VRAI. 

J'AI LA RÉPONSE.

— Et si ... ce duo, notre duo reflétait le fait que ...  je déglutis, Richard n'est pas fils unique, je déclare presque en hurlant. Mais qu'il a un jumeau ou une jumelle. 

Je me mords le poing pour retenir un cri d'une frustration instance, tandis que nous sommes toutes choquées. 

MON DIEU ! 

C'EST CLAIREMENT ÇA. 

— Oh Seigneur, lâche Caroline. Tu ... Je crois que tu as raison Edna. 

Le cœur au bord des lèvres, je la dévisage en attendant la suite. 

— Quoi ? Quelque chose te revient ? 

— Non, mais Richard détestait ses parents en raison d'un secret de famille. Cependant, lorsque j'étais enceinte de Jessica, il avait tellement peur que je sois enceinte de jumelles qu'il demandait tout le temps à l'obstétricienne s'il n'y avait pas un enfant caché. Et, un jour je lui avais demandé pourquoi ça l'angoissait tant que j'ai des jumelles et il m'avait tout simplement répondu qu'avoir des jumelles ou des jumeaux étaient plus signe de malheur que de bonheur. Cela m'avait choqué, mais encore une fois, je n'avais pas relevé. 

— Ne me dites pas que durant toutes ces années, il savait qu'il avait un jumeau ou une jumelle diabolique que ses parents avaient cachés, parce que cette personne était dégénérée de la tête ? s'exclame Billie, choquée. Et que cette personne est la tête de l'Ordre Suprême ? 

Silence. 

Le choc. 

Les choses dites à haute voix résonnaient d'une manière apocalyptique, car la vérité venait tout juste de nous gifler. 

Il y avait un autre Richard Verneuil dans les parages et il était la personne qui voulait asservir les femmes. 

Mais quel merde ! 

— C'est forcément un jumeau. Dans tes visions, tu voyais toujours un homme. C'est un jumeau ! Pourquoi une femme ferait ça à d'autres femmes ? demande Anna. A moins de vouloir être la reine suprême, c'est ridicule. 

— Je suis d'accord avec Anna. C'est forcément un jumeau, adjuge Elissa. 

Pour moi aussi, il me parait évident que c'est un homme, sans aucun doute dessus. 

Je confirme donc leurs propos au vue de mes visions. 

— Bien, je propose un plan, parce que je pense que vous devez retourner sur Terre, les filles, déclare Abbie. Nous n'avons plus de temps à perdre. 

— C'est parti, je lâche déterminée. 

***

{NDA : À écouter avec "When the party's over" de Billie Eilish ❤️ pour plus d'intensité}

Je ne sais combien de temps, nous sommes restées au Temple Yoni pour faire des recherches afin que nous ayons une facilité à trouver qui était la copie de Richard. 

En tout cas, nous avions mis en place un plan avec les filles et nous espérions de tout cœur qu'il fonctionne pour retrouver un semblant de vie normal. 

Bien sûr, il fallait que nous retournions voir les membres du programme. 

Nous avions besoin de leur aide. 

C'était un travail d'équipe. 

Rien n'était perdu. 

Tout était encore à gagner. 

Une fois prêtes, elles nous raccompagnent à l'extérieur du Temple et Caroline nous emmène vers une magnifique falaise où la vue sur le paysage est juste incroyable. Nous prenons quelques instants pour contempler cet univers d'un mystère sans nom. 

Je prends une grande inspiration en même temps que Billie et nous enlaçons chacune des femmes du programme en les remerciant pour cette découverte et ce moment. Elles nous encouragent et disent qu'elles sont avec nous. 

Je n'ai aucun doute dessus. 

Nous finissons par regarder Caroline et je prends la main de Billie. 

— Vous êtes chez vous, ici. Nous sommes une équipe et nous allons détruire l'Ordre Suprême, dit Caroline. Nous avons confiances en vous. Vous êtes merveilleuses et vous avez tellement de potentiels que je ne doute pas de votre réussite, notre réussite, corrige-t-elle. Vous avez tous les pouvoirs entre vos mains. Je pense que nous avons tant de choses à découvrir avec vous et des unes des autres. 

Les autres filles acquiescent en accord avec ses propos. Elle avait raison. Nous avions appris tellement de choses en si peu de temps que  j'étais prête à tout. 

Même à mourir, si c'était pour retrouver des femmes de cette envergure. 

— Allez ! Partez, balance Abbie avec le sourire. Du moins, jetez vous de cette falaise et faites ce que vous avez à faire de l'autre côté. On va tout déchirer. Tuez-le. Tuez ces salopards de machistes. C'est le début d'un nouveau monde. 

— Ouais, je lâche. A plus tard, les filles. Alphas. Quand vous voulez. 

J'inspire encore une fois et nos Alpha attendent notre signal pour courir dans notre direction en vitesse, se fondre en nous et Billie et moi basculons de la falaise en hurlant comme des folles, mais je ne la lâche pas. 

Il n'y a plus aucun retour arrière possible. 

 Je ferme les yeux, savoure la vitesse et cette chute. 

Car c'est peut-être notre dernier moment de répit.

***

" Nous sommes de retour", m'annonce mon Alpha. 

Je n'ose pas ouvrir les yeux, même si je sais que nous sommes entières. 

Haletante, sentant le siège de la chaise sous mes fesses, je réalise doucement tout ce que nous venons de vivre dans le silence macabre qui nous accueille dans la cave.

Je finis par ouvrir les yeux et je croise le regard de Billie. 

— Eh bi... débute-t-elle. 

Sauf qu'on s'arrête en entendant la même chose. 

L'alarme au son unique pour alerter la population résonne à l'extérieur. 

Les yeux écarquillés et sans attendre, nous quittons nos chaises et nous montons à l'étage.

Une fois dehors, un ciel gris présageant le chaos nous paralyse sur place. 

J'ai la boule au ventre, mais je ne dis rien. 

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demande Billie en regardant au alentour. 

— On se tire d'ici. 

— Ce n'est pas un bon signe, dit Billie. 

Une fois dans la voiture, je démarre au quart de tour. 

— Billie, passe-moi l'arme qui est dans la boite à gant, je lui ordonne. 

Elle le fait sans broncher tandis qu'on constate que les routes sont désertes et l'alarme retentit toujours. 

— Il faut absolument que nous trouvions un téléphone ou un café pour savoir ce qu'il se passe, me dit-elle en tentant de maitriser sa panique. 

— On va s'arrêter dans la station service, pas loin. Mais putain ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Ça fait combien de temps que nous sommes parties ? 

Billie regarde le tableau de bord et visiblement, ça fait plus de 24 heures que nous avons quitté cette planète, alors que j'ai l'impression que ça a duré moins d'une demi-journée. 

Je me gare rapidement et nous quittons la voiture pour nous diriger vers la station service qui est comme abandonnée. 

L'arme tendue et sur mes gardes, je rentre dans celle-ci, avec Billie derrière moi. 

— On dirait qu'il y a personne, réplique-t-elle. 

Effectivement, tout était désert. La voix de la télévision attire notre attention et nous observons ce qui se passe à l'écran. Un homme, en costume noir, avec un masque neutre de théâtre, comme dans mes visions, est assis, les mains jointes et dit : 

— Cher population. Un coup d'état a eu lieu. Le gouvernement que vous connaissiez, n'existe plus. Vous êtes à présent sous le commandement de l'Ordre Suprême. Organisation qui vise à protéger notre monde du désastre que nous mêmes, humains, avons créé. Il s'agit de rétablir l'ordre et les fondements de notre humanité. C'est-à-dire, les hommes à la tête des différentes directions et les femmes, là où elles doivent être pour faire prospérer l'humanité et les générations futures. À l'instant où je vous parle, l'Armée Suprême est dans les rues pour que tout se passe dans le calme, que tout se déroule bien et que ce nouveau mode de vie se passe dans les meilleurs conditions. Mes frères et sœurs, une nouvelle ère vient de sonner. Un Nouvel Ordre vient de s'installer. 

Je secoue la tête, abasourdie par ce qu'il venait de dire. 

— Aussi, nous recherchons activement deux jeunes femmes : Edna Fall et Billie Fernandez, toutes les deux âgées de 25 ans. Elles sont un danger pour notre Nouvel Ordre. Si vous nous les livrez, vous serez récompenser. Elles seront les deux premières à subir le châtiment de notre Roi Suprême que vous découvrirez prochainement. Gloire au Roi, Gloire à l'Ordre Suprême. 

Nos photos s'affichent à l'écran et à cet instant, je comprends que l'Ordre Suprême avait une longueur d'avance sur nous et que son chef, le frère jumeau de Richard, était depuis le début, bien plus proche que nous le pensions. 

Il était là, tapi dans l'ombre. 

Aujourd'hui, il était dans la lumière. 

***

"Lorsque le début de la fin s'élance dans cette danse transcendante, dites-moi qui peut l'arrêter ? Nous savons très bien, qu'il y a toujours un public dans ce genre de fin et vous êtes ce public". 

***

Je sais que j'ai dead ça 😎. 

Rendez-vous au prochain chapitre. 

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