2.

Hey ma Dream Team, mes Chamallow ❤️😍, 

PEACE AND LOVE-

-JFL

Bref, lecteurs, je vous aime ❤️. 

***


Edna Fall

— Edna c'est pour toi ! Hurle Billie.

Évidemment tout le monde arrête de parler et je croise le regard de ma soeur et celui de mes amies. Elles sont toutes aussi curieuses, les unes que les autres, alors elles tendent la tête tout comme moi et ce que je vois pourrait presque m'énerver.

Je m'avance donc vers la porte d'entrée et bouscule légèrement Billie pour faire face à leur regard de chien battu.

— Qu'est-ce que vous faites là ?

Ils se regardent tous les deux et Gideon ose me dire :

— On vient prendre vos nouvelles, dit-il assez irrité. Et ... j'ai besoin de comprendre comment vous pouvez être... toute pimpantes, sans la mine triste alors que Lindsey et Tammy sont ...

Je les pousse tous les deux pour pouvoir sortir et je ferme la porte derrière moi.

Est-ce qu'il était sérieux de ressortir ça, comme si j'avais réellement soigné ce chagrin toujours présent malgré tout.

— Oui elles sont mortes, dis-je avec fermeté. La douleur est encore présente, Gideon. Et ... ce que tu fais, ce que vous faites, c'est injuste. On essaye d'oublier un moment là. On essaye d'avoir une soirée normale Billie et moi. Vous voulez qu'on déprime c'est ça ? Vous voulez nous voir pleurer pour être certain que nous sommes encore nous même ?

Je sonde du regard Gideon ayant complètement ignoré Elliott.

Je lis dans son regard l'inquiétude et le désarroi de ma personne. Ce que je constate par-dessus tout, c'est qu'il tente de voir en moi si je suis réellement la même Edna qu'il a connu.

Et ça me fait mal au coeur qu'il ait cette impression de ne plus me reconnaître.

Alors, il abaisse tout simplement le regard et soupire fortement.

Je déglutis mal à l'aise par cette sensation et porte mon attention vers Elliott qui reste de marbre face à la situation et il dit :

— On s'inquiétait vraiment pour vous.  Lorsque nous sommes descendus après vous, Billie et toi n'étiez plus là.

J'acquiesce et lui explique que Jessica était venue nous remonter le moral, sans en dire davantage sur notre escapade.

Gideon redresse aussitôt la tête.

— Comment Jessica l'a su ?

Je plisse les yeux et lui réponds qu'elle sait beaucoup de choses, ce qui le laisse dubitatif. Je vois bien qu'il préfère ne rien ajouter et je n'ai pas envie de cogiter davantage ce soir.

— Bon, si tout va bien, nous sommes rassurés Edna, intervient Elliott pour briser ce nouveau malaise.

— Oui ça va pour le moment, dis-je en croisant les bras.

Il hoche la tête et dans la mienne, je me demande si je dois leur parler de ce qu'il s'est passé au restaurant et de notre échange avec Jessica.

Je n'ai pas vraiment le temps d'approfondir la question que Gideon annonce leur départ lorsqu'Hanna ouvre la porte et me pousse pour enlacer Gideon.

Je lève les yeux et elle en fait de même avec Elliott qui est surprit.

J'entends Billie ricaner derrière mon dos, donc je ne préfère pas me retourner.

— Je suis trop contente de vous voir, finit-elle le par lâcher. Vous ne rentrez pas ? On va faire une soirée Disney.

— Hanna, je pense qu'ils sont fatigués et...

— Comme ça Douglas ne sera pas seul, balance Billie. Pas de souci pour moi.

Je la dévisage avec haine et elle me balance un clin d'œil désinvolte.

Quelle traîtresse !

— Ils vont faire partie de la famille Ed, ajoute ma soeur, alors arrête de les repousser. Puis, Gideon c'est ton mec hein ! Et bien sûr, Elliott c'est ... c'est la famille, dit-elle avec le sourire.

— C'était supposé être une soirée fille ! râlé-je. Incroyable ! Allez entrez ! Faites comme chez vous, rétorqué-je avec sarcasme.

J'entre dans l'appartement et constate que les matelas gonflables sont déjà mis et qu'il nous reste juste à recevoir les commandes.

Je ne fais pas les présentations entre les filles et les gars. Évidemment, elles sont ravies de les voir. Je le fais quand même entre Douglas et eux, mais celui-ci sourit la main tendue.

— Content de vous revoir, dit-il avec le sourire.

Nous les regardons, curieuses de savoir où et comment ils s'étaient rencontrés.

— J'étais passé au poste de police lorsque vous étiez partis en Road Trip, explique-t-il. Je m'étais inquiété et je me souvenais que tu étais flic, alors je suis allé m'informer.

— Trop mignon ! Il y en a une qui doit être super heureuse hein, commente Niya avec un petit rire.

Billie rougit, mais fait comme si de rien était tout comme Douglas.

— En tout cas, je me souviens du petit ami jaloux et du futur mari c'est ça ? réplique Douglas. C'était une blague ou ?

Quel salaud ! Il retournait la situation.

Gideon rougit à son tour et Elliott sourit tout simplement.

— C'est ça, confirme-t-il. Situation complexe, mais nous allons faire un beau ménage, n'est-ce pas Edna ? me taquine Elliott.

— Je préfère t'ignorer Elliott, répliqué-je. 

Il sourit en coin.

Et les filles commencent à les harceler sur pleins de questions, mais surtout avec Gideon, à qui elles demandent comment a-t-il pu succomber à mes filets.

*

Les commandes ont fini par arriver et nous étions en train de nous goinfrer devant "Mulan", parce que j'avais forcé comme une malade et qu'Elliott et Douglas m'avaient soutenu sur le fait que c'était l'un des meilleurs Disney, sans compter le Roi Lion, Aladdin et les tous récents Disney, un peu moins axé sur la princesse qui attend « fragilement » l'apparition de leur prince charmant.

J'étais à fond dedans et couverte de mon plaid que je partageais avec ma soeur, que lorsque Gideon me tapote à l'épaule je sursaute dans la pénombre de la télévision.

Ça le fait doucement sourire alors je le frappe, puis il m'indique du doigt le rapprochement discret de Billie.

Elle fait semblant que sa tête ballotte pour qu'elle tombe malencontreusement sur l'épaule de Douglas.

Quelle escroc celle-là !

J'ai presque envie d'éclater de rire. Sans m'y attendre encore une fois, le souffle de Gideon caresse mon oreille et je devine qu'il veut me chuchoter quelque chose.

— On peut se parler ?

J'opine de la tête et me lève tout comme lui.

Personne ne semble nous prêter attention et nous allons dans ma chambre où la chaleur humaine manque. Je prends donc un gros gilet et le mets pendant qu'il fait mine de regarder un peu partout à la recherche de je ne sais quoi.

Je me racle donc la gorge et m'installe sur mon lit.

— Je t'écoute Gideon. De quoi veux-tu me parler ? Ou me reprocher ?

Il vient s'asseoir à côté de moi et je ne m'attends absolument pas à son geste. Il me prend dans ses bras pour m'enlacer et me serrer aussi fort que possible contre lui.

Au début je n'y réponds pas, mais finalement je suis tellement bien dans ses bras.

Puis, c'est mon petit copain.

D'ailleurs en pensant à cela, je m'écarte de lui et lui souris.

— Avec tout ce qu'il se passe, je te dois un dîner. Je suis désolée d'être aussi nulle, Gideon. Ça fait tellement longtemps que ... que je n'ai pas été dans une relation que je me comporte encore en célibataire.

— Mais non. Je comprends. Rien n'est facile en ce moment. Et, peut-être que je ... n'aurais pas du te révéler mes sentiments maintenant.

— Deon ...

— Nan mais c'est vrai. J'ai pris ... peur en te voyant avec Elliott, avoue-t-il. Je sais que tu ne l'aimes pas et que ce n'est que pour une affaire d'Ordre mystique, ricane-t-il.

— Oui c'est sûr que je ne l'aime pas comme tu as pu le penser, souris-je. Mais, je suis contente que tu me l'aies dit. Je ne l'aurais pas vu de sitôt. Je ne suis pas forte pour voir ce genre de choses.

— Figure-toi que ça me rassure de savoir que tu ne vois pas le regard que te porte les autres hommes, me confie-t-il avec un petit moue ultra craquante.

Il plonge son regard dans le mien et apporte sa main à mon visage.

De suite réceptive, je presse la sienne et lui souris avant qu'il ne réduise la distance entre nous pour déposer délicatement ses lèvres contre les miennes. Un léger frisson me parcourt et je m'attendais à plus.

C'est toujours aussi doux et timide de sa part et ça me fait rire. 

— Quoi ?

— Rien.

— Menteuse ! Je sais pourquoi tu ris et je te le dis. Je ne veux juste pas te brusquer. J'ai peur que tu ne puisses plus te passer de moi après, dit-il avec vantardise.

— Mais voyons ! Les gens qui se vantent, sont juste des beaux parleurs. Il faut des preuves. C'est important les preuves.

— Des preuves ? Tu veux des preuves ?

Je rigole ce qui l'agace d'amusement.

— Tu me provoques, Edna.

— Je n'ai rien fait, dis-je en levant les mains en signe de reddition.

— Tss. Si tu savais quel baiser je m'imagine te faire ... bredouille-t-il.

— Qu'est-ce qui te retient ?

Nos regards se croisent et un sourire en coin naît sur ses lèvres pleines et douces.

Aussitôt, mon coeur bat à une vitesse affolante, anticipant déjà « ce baiser » qu'il allait me donner.

Alors pendant qu'il s'approche de moi, je ferme les yeux, prête à savourer à nouveau un vrai baiser avec tous les sentiments possibles et imaginables ...

Sauf qu'il dépose encore une fois ses lèvres en douceur et cette fois sur la commissure de mes lèvres, puis les apportent à mon front. 

Mon souffle se coupe tandis qu'il s'écarte de moi et se lève comme si de rien était.

Mais je suis choquée.  Choquée. Choquée.

Où est le baiser de cinéma ?

— Tu viens, on y retourne sinon ils vont s'imaginer des choses.

— Euh ..O.Ouais.

— Et que dirais-tu d'un dîner dimanche soir ?

Je suis encore bouleversée par son geste. Néanmoins, je présente un faux sourire.

— Je te rejoins dans deux minutes. Je vais passer aux toilettes. Et oui, je veux bien.

— Super. À tout de suite.

J'acquiesce puis il s'en va, après un autre baiser tout aussi chaste. 

Je relâche enfin la pression qui obstruait mes poumons et me laisse tomber sur mon lit en poussant un cri de rage.

J'étais prête. 

Je le voulais ce baiser de la mort qui tue, putaiiiiiin ! 

La seule et dernière personne était Aaron et je voulais voir si c'était toujours aussi... palpitant, vivant, vivifiant, régénérant, transcendant ...

Surtout que les sentiments commençaient réellement à être là pour lui.

Je finis par me lever et quitte ma chambre pour aller à la salle de bain, déçue. 

Je rentre sans frapper et découvre Elliott en train de se laver les mains. Heureusement qu'il avait fini ses petites affaires.

— Désolée.

— Pas de souci, c'est chez toi. Je m'en vais de toute façon.

— Euh ... ok. Tu ne dors pas ici ?

— Nous ne sommes pas encore à la lune de miel, Edna ...

Je prends une chaussette sale de Billie que je lui balance et qu'il évite en riant.

— Toi, t'es irritée pour m'attaquer et ne pas préférer me lancer une réplique cinglante, devine-t-il face à mon silence.

— Tout à fait, admé-je. Gideon n'a pas voulu me donner un VRAI baiser. Tu sais, ceux des films romantiques là ...

— Je vois, ricane-t-il. Qu'est ce qu'il lui a prit ? Il est fort pour te résister.

Je soupire et m'appuis sur la porte que j'avais refermé derrière moi.

— Peut-être que j'ai une mauvaise haleine.

Je fais mine de sentir mon haleine, mais rien. Ma bouche sentait la glace à la vanille. Cela le fait rire et moi aussi.

— Non plus sérieusement. Je ne sais pas pourquoi. Ça me frustre vraiment qu'il ... qu'il me prenne pour un être fragile.

— Moi non plus, je ne comprends pas. Si j'avais été à sa place, je n'aurais pas hésité, déclare-t-il avec facilité.

Je le regarde fixement et il hausse les épaules sans être gêné par ce qu'il venait de dire.

Et je ne savais pas comment traduire son commentaire, alors je décide de m'engouffrer dans la brèche.

— Qu'est-ce que que tu en sais ? Je pense que ce qui le fait peur, c'est le fait qu'il n'y ait eu qu'Aaron dans ma vie. Mon manque d'expérience. Il doit se dire que ... que je dois embrasser comme un pied. 

Il plisse ses beaux yeux et il se met à rire.

— Tu as eu à faire un fétichiste des pieds ? 

Je lève les yeux et préfère ignorer son commentaire à la "Billie".

— Bon sérieusement. Il doit peut-être ressentir ton stress, ta crainte.

— Mais je n'ai pas peur, répliqué-je.

— Alors, il a peur. Ça doit faire 15 ans que tu n'as embrassé personne aussi...

Je le toise du regard avec mépris.

Quel idiot !

Il rigole face à ma tête et me donne une tape au bras comme si j'étais son amie de longue date.

— Ça m'avait manqué de te faire chier, se défend-t-il. 

— Merci de cet aveu. Ça m'aide énormément Elliott ...

Puis une idée me surgit à l'esprit.

Une idée qui peut paraître bête, mais pas si bête que ça...

— Elliott ! J'ai besoin de pratique, annoncé-je.

— Qu'est-ce... Quoi ?

— Tu sais bien où je veux en venir.

Ses joues se teintent d'un léger rose et ça me fait glousser.

— Tu veux que je t'embrasse ? me questionne-t-il.

— Nan. Je vais m'entraîner à embrasser. T'es mon futur mari non ?

— Oui mais ...

Je suis à présent face à lui.

Il déglutit et il ne sait plus où se mettre. Mon idée vient tout simplement lui faire perdre toute son assurance. Quant à moi, j'ai soudainement les mains moites par l'anxiété qui m'habite. Cependant, je croise son joli regard et je me mets sur la pointe des pieds pour pouvoir atteindre ses lèvres.

— Ferme les yeux, lui intimé-je. Je n'ai pas le souvenir qu'il faille garder les yeux ouverts.

Il abdique sans broncher et tout ce que je peux faire, c'est un simple baiser à la Gideon.

Un petit bisou de rien de tout. On dirait un oiseau qui picore. J'ai l'impression d'être à mes débuts avec Aaron où j'avais peur de ça. Pourtant ce n'est pas un truc de dingue.

Finalement, je comprends Gideon. C'est assez désarmant de se lancer dans ce genre de choses. 

Il finit par ouvrir les yeux et les clignote comme un imbécile. 

— C'est tout !? s'exclama-t-il.

— Eh bien, c'est vrai que ça fait peur. Je ne sais plus trop quoi faire. J'étais habituée avec Aaron, me justifié-je. C'était évident !

— C'est super vexant de parler de son ex, Edna. Sache-le pour tes prochains moments avec Gideon. Bon, je suis d'humeur charitable. Je vais t'aider.

Il respire un bon coup et passe sa main dans ses cheveux.

— Alors, déjà faut ressentir l'envie...

— J'en avais envie, mais je crois qu'il ne l'a pas compris, le coupé-je.

— Ça se partage au regard Edna, dit-il avec la voix d'un expert. Aux expressions de ton corps. Il faut que tu sois détendue et réceptive.

J'essaye de faire ce qu'il me demande en imaginant tout simplement Gideon se tenir face à moi et ça arrive facilement. 

— Voilà c'est ça. Maintenant, dit-il d'une voix basse, il faut que tu t'approches lentement de sorte que je ressente la chaleur de ton corps ...

Et là, je ne sais pas pourquoi, j'explose de rire.

Parce qu'en fait, c'est tout simplement Elliott et absolument pas Gideon. 

— Quoi ?

— C'est archi ridicule ce qu'on fait là. On dirait des gamins. Je dois vraiment être désespérée hein. Allez, on arrête là. Merci quand même d'avoir voulu me suivre dans ma folie.

Je me retourne pour m'en aller, lorsqu'il m'attrape pour que je fasse volte face.

Et c'est d'une manière inattendue qu'il m'embrasse.

Il m'embrasse réellement.

Elliott Levy était en train de m'embrasser et j'y réponds comme si je l'avais déjà fait un nombre incalculable de fois, sans réfléchir, sans hésiter, avant de le repousser.

Je le dévisage le coeur battant à tout rompre tandis qu'il me fixe. Il s'apprête à dire quelque chose, cependant, je ne sais plus trop ce qu'il me prend. C'est à mon tour de l'attirer vers moi et de l'embrasser.

Et c'est... 

... toujours aussi vivifiant, revigorant, vivant, exaltant et pleins d'autres adjectifs qui pourraient traduire le fait de ressentir les émotions de l'autre à travers un baiser.

Et c'est fou comme il embrasse bien. C'est fou comme il sait où il doit placer ses mains pour rendre cet échange davantage puissant.

Mes mains sont un peu plus hésitantes, mais à partir du moment où je découvre qu'il apprécie que je les passe dans ses cheveux, je poursuis.

C'est à bout de souffle qu'on se relâche lentement mais sûrement, certainement pour cacher ce malaise qui nous habite à présent. 

Il se racle la gorge et moi j'évite son regard.

— Bon. Je ... Je pense que tu as compris. Fais attention avec tes dents, ose-t-il me conseiller avec sérieux.

Cette réplique parvient à me faire lâcher un petit rire et détendre l'atmosphère immédiatement. 

— Je suis sérieux. Tu as faillis m'arracher la lèvre.

— Quel fragile ! Allez retourne au salon. Je te rejoins.

Il acquiesce tout bonnement et s'en va comme si rien ne s'était passé. 

Je me retrouve seule et je tente de comprendre ce qu'il vient de se passer.

Et le fait est là : il n'y a rien à comprendre. C'est arrivé et ce n'est pas si mal. Ce n'est pas comme si ça allait me tourmenter. J'avais les idées claires sur ce que je voulais, alors je ne risquais rien et lui aussi.

De toute façon, ça ne se reproduirait pas et c'était rassurant de savoir que je n'étais pas si rouillée que ça.

Il n'y a plus qu'à appliquer ses conseils avec Gideon.

Je retourne donc au salon, auprès de Gideon et ma soeur, et des autres bien évidemment.

Tout à l'air de bien se passer, alors je me blottis contre lui pour son plus grand plaisir et nous finissons la soirée tranquillement.

***

Billie Fernandez

Vous avez déjà ressenti cette sensation d'avoir suffisamment dormi ?

Du coup, vous vous réveillez facilement, sans broncher, sans être encore fatigué. Vous vous réveillez vraiment avec facilité et vous avez même la pêche d'attaquer cette nouvelle journée.

C'est ce qu'il m'arrive ce samedi matin.

Mes yeux papillonnent et je regarde rapidement autour de moi et tout le monde dort vraiment.

Heureusement que nous avions suffisamment de matelas gonflables, car nous nous étions tous endormis devant la télé qui affichait l'écran noir de veille.

Je remarque bien rapidement qu'il manque Edna, Elliott et Gideon.

Où était passé ce trio à l'entente bien mystique ?

La seconde chose que je constate, c'est que je me suis endormie sur Douglas.

En réalisant cela, je suis à deux doigts de m'étouffer.

C'est peut-être pour cette raison que je me sens aussi bien.

J'ose donc le regarder. Et il est beau comme un ange et bon sang ! Qu'est-ce qu'il est extrêmement confortable. Vraiment et parfaitement confortable. Il a l'air si paisible comme ça et il a beaucoup moins cet air ténébreux.

Ouais, il est carrément mignon à croquer.

J'hésite à quitter les bras de mon prince pour m'informer sur la disparition d'Edna et de ses deux hommes, mais ... cette occasion ne se présentera peut-être plus, alors je me blottis davantage contre Douglas et je fais mine de me rendormir pour profiter encore de cet instant incroyable et proposer par Dieu.

Tiens ! Faudrait que je retourne à l'église pour me confesser auprès du père Patrick. Ça fait tellement longtemps ...

— Tu sais que tu parles quand tu dors, dit-il d'une voix ensommeillée.

Je sursaute et me redresse en vitesse.

Merdeuuuuh ! Il a tout gâché !

Il ouvre un oeil avec le sourire, puis le second avant de se redresser et de constater que les autres dorment aussi.

— Allons dans ma chambre pour éviter de les réveiller, chuchoté-je.

Je quitte donc le canapé et lui fais signe de me suivre pour ne pas réveiller les autres. Nous nous rendons donc dans ma chambre, absolument pas rangée et je m'en excuse ce qui le fait doucement rire.

— J'ai vu pire.

Je me retourne, les yeux plissés.

— C'est supposé être ...rassurant ?

Il me regarde, déstabilisé par ma question. En même temps, ce qu'il venait d'énoncer signifiait qu'il voyait beaucoup de chambres féminines en désordre ...

Mh, cela ne me plaisait pas trop.

— Laisse tomber. Euh, je ... je vais devoir y aller. Je bosse, dit-il. Heureusement que je commence à 10 heures.

— Ah, dis-je légèrement déçue. C'est vrai que nous sommes samedi. De toute façon, j'ai ... j'ai de pleins de choses à faire, comme organiser le mariage d'Edna.

J'évite son regard et tente de me recoiffer rapidement. Je dois être horrible avec mon haleine de chacal et mon pyjama qui n'est absolument pas sexy du tout.

Oui valait mieux qu'il s'en aille le plus vite pour ne plus voir cette image affreuse de moi.

— Tu me disais de ne pas te lâcher.

Je relève ma tête dans sa direction et je rougis aussitôt. J'ouvre la bouche dans le but de me justifier, mais rien n'en sort.

Je suis vraiment archi hyper gênée.

Et là, je me demande où est passé la Billie avec son assurance de dingue qui a du répondant, face au mec beau gosse comme lui. Malheureusement, il est trop canon pour que je reste confiante.

— Oh. Eh bien, ricané-je mal à l'aise, c'est ... c'est le sommeil hein. Ça ne se contrôle pas.

— C'est clair, sourit-il en coin. Je ...

Il ne dit rien de plus et ce « je » laisse un suspens énorme. Je le regarde fixement tout comme lui quand nous sursautons tous les deux. Un vacarme insolent vient de s'emparer du salon.

Les filles hurlent et Edna est hilare.

Sans plus attendre, nous rejoignons le salon où nous trouvons Edna avec sa cuillère en bois tapant sur la casserole.

— Réveillez-vous les vieilles peaux ! Nous avons un programme chargé aujourd'hui.

Elles la fusillent toutes du regard, en lui hurlant qu'elle est dingue et qu'elle aurait pu leur provoquer un arrêt cardiaque, mais elle en a rien à faire de leur plainte, car elle finit par boire tranquillement son verre d'eau et leur montrant son majeur.

Elle a eu la force d'aller courir cette sorcière.

— Eh bien, ça, c'est un réveil en douceur. Si vous étiez flic, vous auriez eu une formation où les réveils ne sont pas doux.

— Mais nous ne sommes pas des policiers Ed ! s'égosille Amiri.

Edna finit par remarquer notre présence et nous salue Douglas et moi. Elle nous lâche un sourire, rempli de sous-entendus et dit :

— Billie, réveillée avant tout le monde, c'est incroyable ça ! me taquine-t-elle définitivement de bonne humeur. Tu devrais venir plus souvent dormir ici Douglas.

Peut-être qu'elle aussi avait bien dormi dans les bras de l'un de ses mecs pour être aussi heureuse et chiante.

Tout le monde nous regarde et Douglas salut les filles.

— Ça fait énormément du bien de voir un tel beau gosse au réveil, commente Niya, à croire que c'est Noël.

Douglas ricane doucement derrière mon épaule.

— Vous êtes adorables les filles. Sur ce, je m'en vais. Je travaille moi.

— Tu ne restes pas pour le petit-déj' ? Après notre footing, je suis partie faire quelques courses avec les garçons, explique Edna, ils arrivent avec des boissons chaudes et des viennoiseries.

Nous nous regardons et je vois bien qu'il hésite.

— J'ai peur d'être en retard, se justifie-t-il auprès d'Edna pendant que les filles commencent à ranger leur « lit » de fortune.

— Eh bien, tu as à côté de toi, celle qui invente les meilleures excuses du monde pour les retards, rétorque-t-elle. Ils ne vont pas tarder et ça t'évitera de manger.

— Bon, tu es trop convaincante Edna, finit-il par céder.

— C'est normal, c'est ma soeur, intervient Hanna avant de passer auprès de nous, pour surement gagner la chambre de sa soeur.

— Et parce qu'elle est policière, ajoute Mirah qui va vers la salle de bain.

Je croise le regard de ma meilleure amie qui voile sa peine. Évidemment, elle n'a pas dit aux filles qu'elle avait de petits (gros) problèmes avec cette vipère de Brittany et qu'elle était suspendue pour le moment au poste.

En même temps, elle bossait dorénavant pour Jessica Shawn donc ce n'était pas si mal que ça, non ?

Elle se sauve pour aller ouvrir la porte à Elliott et Gideon qui portent aussi des joggings. Je suis surprise, mais je ne fais pas de commentaires, sentant déjà l'odeur alléchante de mon Latte au caramel.

Ils nous saluent tandis qu'ils posent tout, sur la table basse pour que nous puissions nous servir. Heureusement qu'Edna a une bonne mémoire pour savoir les boissons chaudes favorites de chacune d'entre nous.

Même pour Douglas, elle a un fait un sans faute et il lui fait remarquer vraiment heureux.

— Ça se voyait à ta tête que tu aimes Caffe Americano, réplique-t-elle.

Il a l'air vraiment touché par ce geste et il me sourit grandement pendant que des discussions sont lancées.

Les filles finissent par demander le programme de la journée à Edna.

— Alors, j'ai appelé ma mère et la mère d'Elliott. Ça serait bien qu'on avance sur les préparatifs. Le grand jour approche, dit-elle avec un petit rire. C'est dans deux semaines jour pour jour. Et Elliott et moi, on aimerait vraiment que vous kiffiez tous ce moment, même si c'est de la pure connerie. Alors, on va me chercher une robe, vos robes de demoiselles d'honneurs et choisir la décoration finale. Heureusement que Patty s'est bien avancée. Cette femme a une organisation du tonnerre.

Elle croise le regard d'Elliott qui acquiesce ses propos, super fier.

— Super ! déclare Amiri. Heureusement que nous avons toutes déposées un jour de congé.

Mirah pouffe et souligne bien le fait qu'Amiri est Youtubeuse et qu'elle n'a pas besoin de faire ça.

— Certes mais quand même, fait-elle avec dédain. Tiens ! Je vais filmer cette journée pour la poster après sur mon compte.

— Comme il y a un droit à l'image, tu partageras la somme que tu auras gagné grâce à cette vidéo, déclare Niya après avoir bu une gorgée de son Cappuccino.

— Ça se voit trop que tu es une indienne pour demander de l'argent sur un souvenir que je vais filmer.

— Je suis d'accord avec Niya ! m'exclamé-je. Du coup, ça se voit que j'ai un peu de sang Latino hein ?

— Grave. T'es l'arrière-petite-fille de Pablo Escobar ! balance Edna. Ça m'aurait étonné que tu ne veuilles pas ton dû.

Elle rigole avec sa soeur et les autres la suivent.

Je grommelle et heureusement que je suis de bonne humeur en ce samedi matin, parce que je me serai battue avec elle et j'aurais gagné.

Même Edna le sait.

*

Les garçons étaient partis en même temps pour travailler. Edna avait menti en disant qu'elle avait sa journée, mais sa soeur, les garçons et moi, savions que ce n'était pas le cas.

En partant, ils avaient engendré un débat sans fin chez les filles.

Parce que oui, Douglas m'avait délicatement et magnifiquement embrassé la joue ( j'ai failli en faire une syncope ) et Gideon avait embrassé les lèvres d'Edna devant son futur faux-mari.

Raffolants de ce genre de scène d'action, elles se demandaient donc quand est-ce que Douglas et moi serions en couple et si Gideon voulait définitivement envoyer une menace explicite à Elliott, qui avait l'air d'être mal à l'aise face au geste de son co-équipier.

Moi, tout ce que j'avais vu et que je vois encore, c'est une Edna un peu choquée et gênée par tout ça. Et je me demandais pourquoi.

Il fallait que je lui parle en tête à tête, car cela cachait quelque chose ...

Nous venions d'arriver chez les parents d'Edna. Nous retrouvons ma mère, Tata Eva, Fatima et Madame Levy qui est encore plus excitée qu'à l'accoutumée . Après les salutations, elle se permet de prendre la parole avec un sourire jusqu'aux yeux.

Ma mère me chuchote à l'oreille :

Esta mujer es tán única en su energía, pero muy divertida y dulce Billie. (Cette femme est tellement unique par son énergie mais tellement drôle et douce).

Je rigole doucement.

— Ouais c'est vrai. Elle est tellement à fond dedans aussi.

! acquiesce-t-elle en souriant. Mais c'est vraiment gentil. Et sinon ... tu as des nouvelles de ... de ton père ?

Je regarde ma mère sauf que j'entends mon prénom donc je n'ai pas le temps de répondre à ma mère, et encore moins, me replonger dans ma dernière rencontre avec lui.

Il fallait que je le revois avec Edna, cette fois.

— Alors Edna, Billie, Eva, Fatima iront pour la robe de mariée à 15 heures à la boutique Pronovias. Les filles, nous les rejoindrons vers 16 h 30 pour vos robes. Là, pour 10 heures, Eva, Hanna, Fatima, Maria et moi, nous allons chez le traiteur pour la commande définitive. Vous, vous allez faire la liste des invitées ou du moins, compléter la liste, car elle est déjà faite grâce à Eva. Parce que pour 11 heures, vous devez aller chez Elite Wedding & Events pour choisir la décoration. Je connais la responsable et elle sait que vous venez. Vous avez jusqu'à 13 heures pour finaliser la décoration afin qu'elle lance les commandes, car nous manquons vraiment de temps. À 14 heures, Edna tu devras rejoindre Elliott à l'hôtel « The Benjamin » pour voir si la salle vous convient. C'est vraiment important, d'accord ma chérie ? Et en fin de journée, nous nous retrouverons chez moi pour un petit diner en famille, parce que ça devait se faire et surtout pour avoir un compte-rendu de la journée. Tout est clair ?

Toute le monde acquiesce et elle tape dans ses mains, heureuse.

— Super ! Nous devons vraiment être efficace. Tout doit être commandé au-jour-d'hui. Ah, pour le photographe, Fatima a une amie qui s'y connait bien, donc c'est réglé, le fleuriste je m'en suis chargée, parce que nous avions déjà parlé des fleurs. Pareil pour la coiffeuse, la maquilleuse et la réservation de véhicule et pour les hommes, ils sont grands et iront chercher eux-même leur costume à l'adresse que je leur ai indiqué. Allez c'est parti les filles ! Et contactez-moi en cas de souci.

Tout le monde se disperse ayant une Patricia exaltée comme jamais.

Ma mère me fait signe du regard que nous en parlerons plus tard de sa requête avant de ramasser ses affaires et de s'en aller comme prévu.

Nous nous retrouvons donc entre nous et Edna respire profondément avant de s'asseoir autour de la table pour voir cette liste d'invitée. Nous nous installons à notre tour et nous prenons chacune notre tour la liste et un stylo.

— Patty organisera mon mariage, déclare Mirah. Elle est au taquet sérieux ! Franchement, tu as de la chance d'avoir une belle-mère comme elle Edna.

— Je suis entièrement d'accord, appuie Niya. Elle est géniale ! Elle est pleine d'énergie et adorable.

— Oui mais elle se donne tellement que ... je ne sais pas. J'ai peur qu'elle ait le coeur brisé, réplique-t-elle. J'ai l'impression qu'elle oublie le fait que tout est faux.

Je croise le regard d'Amiri qui plisse les lèvres en pleine réflexion avant de dire :

— Oui mais d'un pas, on peut passer du rêve à la réalité.

Edna la regarde pendant quelques secondes avant de lui répondre :

— Tu n'as pas tort Amiri, sauf qu'Elliott et moi, nous nous parlons et tout est clair. Il pense comme moi. Il sait que la personne qui peut-être la plus triste par tout ça, c'est sa mère. Lui et moi, il n'y aura rien de plus que notre collaboration professionnelle et peut-être une amitié naissante.

Je remarque le regard dubitatif de Niya et le hochement de tête de Mirah.

Aucune de nous n'ajoutons un mot et sans plus attendre, nous nous plongeons sur cette liste des invités, avec les paroles d'Edna se répétant en boucle dans nos esprits.

***

Edna Fall

C'est avec un sandwich à la main que je marche rapidement dans les rues New-Yorkaises pour rejoindre Elliott au « The Benjamin Hotel ».

La liste des invitées a été validé par nous toutes. Nous avions rajouté quelques personnes manquantes, mais pour le coup, Mama avait mis toutes les personnes importantes dans ma vie.

Il y avait quelques noms que je ne reconnaissais pas et Richard Verneuil qui y figurait.

J'étais impatiente de lui demander pourquoi il se retrouvait sur la liste mais je lui faisais confiance.

Peut-être que Papa allait enfin nous présenter cet ami qui l'avait beaucoup aidé par le passé.

Par la suite, nous l'avions envoyé à Patty qui l'envoya à l'entreprise pour lancer les cartons d'invitations afin qu'ils soient envoyés dès lundi.

Après tout, il restait moins d'une quinzaine de jours pour que je dise « oui » à un mec que je ne veux pas épouser ... Du moins, j'accepte de me marier avec lui pour cette affaire de « test », mais cela ne me serait jamais venu à l'idée de me marier avec Elliott.

La décoration aussi était validée et la commande lancée donc c'était génial. Puis la responsable était d'une gentillesse rare. Nous avions bien rigolé avec elle et les filles l'avaient adoré. D'ailleurs, je les avais laissé là-bas pour tout finaliser et pour attendre les photos que j'enverrai de la salle de réception.

Je croque un morceau de mon sandwich, lorsque j'entends mon téléphone m'avertir d'un message. Je le sors de la poche de mon blouson. C'est Elliott.


De Collègue inutile :

Je suis devant l'entrée. Où es-tu ?


À Collègue inutile :

J'arrive.


Je m'apprête à ranger mon téléphone quand je reçois un autre message, mais cette fois de Gideon qui m'annonce qu'il a réservé une table dans un restaurant dans l'Upper Side pour demain. Je réponds rapidement que c'est super sauf qu'il renchérit en me demandant comment se passe ma journée.

Hésitante, je décide de ne pas lui répondre et range mon cellulaire en accélérant la cadence.

Il fallait que je lui parle de sa façon d'agir avec moi devant les autres. Ce qu'il avait fait ce matin, m'avait vraiment mis mal à l'aise. Surtout devant Elliott.

Houlà, il commence sérieusement à faire super froid !

J'arrive enfin devant l'hôtel en question et vois Elliott parler à une jeune femme qui a l'air aux anges. Elle est brune, canon, classe, jolie sourire et rire. Elle irait carrément avec lui. Et ça se voyait carrément que c'était son genre de femmes.

Je m'approche donc d'eux, légèrement engourdie par cette vision d'Elliott avec une autre femme que celles du poste. Celle-ci me regarde comme si j'étais une personne étrange, néanmoins, je décide de faire abstraction de ce regard sans aucune bienveillance et lui souris.

Elliott tourne sa tête vers moi et rougit aussitôt avant de bafouiller :

— Ah t'es là. Euh ... eh bien, je te ... présente Tracy. Une ancienne ... amie.

Je regarde ses yeux gris avant de regarder une nouvelle fois cette Tracy et de lui tendre ma main.

— Enchantée Tracy. Je suis Edna. Sa fiancée s'il ne te l'avait pas dit.

Sa prise de main se fige à l'entente de mes mots et elle observe Elliott qui ne sait plus où se mettre. J'ai presque envie de rire sauf que je me retiens et je relâche la main de cette Tracy qui a perdu tout son assurance.

Je ne savais que c'était aussi bon de faire perdre la face à une nana qui a envie de chopper votre futur mari.

— Euh waouh ! Elliott qui ... qui se marie. C'est une excellente nouvelle ça ! Fé-Félicitation à tous les deux.

— Merci Tracy, dis-je en prenant la main d'Elliott qui est totalement déconcerté par mon attitude.

J'entrelace nos doigts et dépose un baiser à la commissure de ses lèvres pour me venger (un peu) de ma première rencontre avec sa mère.

Et qu'est-ce que c'est génial ! Haha. 

— Bon, je vais devoir vous laisser. Ravie de t'avoir ... croisé hein, rit-elle faussement. Tu as mon numéro de toute façon, ajoute-t-elle avec scrupule. À bientôt et encore bravo à vous deux.

Sans gêne comme elle est, elle ose s'approcher de lui et lui faire la bise avant de s'en aller. Nous la suivons du regard et elle exagère pour rouler du cul.

Comme si ça allait lui faire quelque chose.

— Mais quelle connasse ! déclaré-je. Et toi, tu ne dis rien ?

Aussitôt, Elliott lâche ma main et secoue la tête avant d'entrer, sans attendre, dans l'hôtel.

— Attends-moi ! m'exclamé-je. Ne me dis pas que tu es énervé là ? pouffé-je.

Il préfère m'ignorer et se diriger vers le réceptionniste.

Je soupire et le laisse faire avant qu'il nous demande d'attendre qu'on vienne nous chercher. Il remercie le type et me regarde brièvement.

— C'était puéril ce que tu as fait.

— Puéril ? ricané-je. C'était marrant ! Je t'embêtais, c'est tout, me justifié-je. C'était ton ex ? demandé-je, curieuse.

Il préfère ne pas me répondre et passe une main nerveusement dans ses cheveux, ce qui m'agace.

Je ne savais pas qu'il pouvait être si susceptible !

— Je ne vais pas m'excuser, parce que ça reviendrait à dire que je me sens coupable, alors que ce n'est pas le cas. En revanche, tu pourrais m'expliquer ce qu'il s'est passé avec elle. Je t'ai bien raconté pour Aaron et moi.

Il me lorgne, hésitant avant de rétorquer :

— Tu ne me l'as pas dit de ton plein gré, Edna. Je l'ai appris parce que tu n'avais pas le choix.

Je fais les gros yeux, surpris par sa froideur, alors qu'il était super cool hier soir et ce matin, pendant notre footing à trois.

— OOOOOKKKK. Euh ... il y a un souci au poste ? Ou ... avec Gideon ?

Je n'ai pas le temps de savoir sa réponse que l'un des responsables de l'hôtel arrive et nous sourit.

— Bonjour, M. et Mme Levy. Je suis James, l'ami à l'amie de votre mère Patricia. Tout d'abord, félicitation pour votre futur mariage, sourit-il. Maintenant, suivez-moi, je vous emmène à la salle. Je n'ai pas vraiment le temps, mais j'espère que ça va vous convenir, car nous avons énormément de demande pour cette salle. Elle a une capacité de 200 personnes ...

Je n'entends presque plus rien en les suivants, car mon regard reste figé sur cet homme que je connais et que j'avais cru voir quelques jours plus tôt.

Aussitôt, mon coeur s'emballe à sa vision et lui aussi n'ose pas bouger en me voyant.

— Edna ..., dit-il.

Je déglutis tandis que la main d'Elliott m'agrippe pour que je me dépêche sauf que lui aussi, remarque sa présence.

Je ne m'attendais absolument pas à le voir.

Que faisait-il ici, habillé comme un homme d'affaire ?

***

(À écouter avec "Les loups des Steppes" de Lonepsi parce qu'il est extra ce type et que ça va trop bien avec le moment 😊) 

https://youtu.be/U1mgTy0Dt4M

Idriss Fall se trouve dans un café très chic qu'il n'aime pas vraiment par cette forte présence de luxe, et d'hommes et femmes très riches.

Cet univers, il n'aime pas.

Absolument pas.

Et pourtant, par le passé, il en avait rêvé de ce genre de choses. La richesse, la convoitise des autres, la possibilité d'être dans des lieux hors de prix.

Mais maintenant, sa plus grande richesse est et restera sa famille. Sa famille qu'il aimait tant. Sa famille dont il pourrait se sacrifier. Sa famille qui ne connaissait pas tout son passé.

Le problème, c'est qu'il pensait ce passé définitivement enterré, révolu. Il pensait que Dieu l'avait pardonné...

Il inspire fortement et attend avec beaucoup de stress son Passé.

Celui-ci arrive le sourire aux lèvres et fait comme si de rien était. Comme s'il ne voyait pas le stress de son ami à qui il donne une accolade amicale.

— C'est toujours bon te revoir Idriss, dit-il.

Idriss ne dit rien et s'écarte tout simplement de lui avant de s'asseoir sans attendre. Son ami le regarde, toujours debout avant de s'asseoir.

— Tu as l'air tendu, Idriss. Tout va bien, j'espère ?

Idriss le dévisage et préfère ne rien dire.

— Prenons un café, ça va nous faire du bien.

Son passé fait un signe du doigt à un serveur et celui-ci comprend rapidement et prépare sa commande, reconnaissant l'ami d'Idriss.

— Alors, s'adresse-t-il au père de famille, quand est-ce que je vais rencontrer ta superbe famille ?

— Richard, je ne comprends pas pourquoi tu veux à tout prix les voir, dit Idriss. Et tu es invité au mariage de ma fille, grommelle-t-il.

Le serveur ramène les deux cafés et s'en va tout aussi rapidement.

— Parce que je te considérais comme mon meilleur ami, Idriss ! répond-t-il. C'est en partie grâce à toi que j'en sui là où j'en suis.

— Ne me mêle plus à tout ça, rétorque-t-il en secouant la tête. C'était le passé et j'étais jeune, appuie-t-il.

Richard Verneuil le regard avec un sourire espiègle qui agace grandement Idriss, qui n'a qu'une envie, s'en aller.

— Tu t'inquiètes du fait que je révèle ton secret Idriss, mais je le ferais pas. J'ai compris quand nous sommes partis prendre ce premier café. J'ai compris que ça pourrait briser ta famille. Je l'ai bien compris tout ça.

Idriss le fixe, peu convaincu. Il prend sa tasse et bois une gorgée de la boisson chaude sans le quitter du regard avant de la reposer.

— Alors, pourquoi tu voulais me voir de si bonne heure ? Je dois aller travailler en plus.

Richard Verneuil ricane et s'abaisse en direction d'Idriss qui est de plus en plus agacé par la présence de ce type.

— J'ai besoin que tu me rendes un dernier service et je te laisserai tranquille.

— Non, répond-t-il aussitôt en se levant.

Il s'apprête à s'en aller, mais Richard l'attrape par le bras et lui fait signe de se rasseoir.

— J'imagine que tu ne veux pas de problème Idriss, n'est-ce pas ?

Idriss sert les poings et se rassoit, le visage fermé comme jamais.

— Bien. Je veux que tu me rendes ce service, parce que tu es le plus qualifié en ça, tu es le meilleur que je connaisse et j'ai toujours confiance en toi. Ça peut se faire ?

Idriss le fusille du regard.

— Pourquoi tu dramatises la situation, Dris ?

— Parce que la situation est grave ! répond-t-il avec la voix dure. Et ne m'appelle plus comme ça ! Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? Je ne suis plus ce jeune qui voulait de l'argent à ne plus en finir. J'ai MA famille et c'est MA richesse.

— C'est ce que j'aime chez toi, ton honnêteté mon ami ! Idriss, je ne veux pas utiliser le chantage avec toi ...

— Pourtant, c'est ce que tu vas faire, le coupe-t-il.

— Parce que tu ne me laisses pas le choix.

Richard Verneuil s'abaisse une nouvelle fois vers Idriss et lui énonce ce dernier service avant de sortir une enveloppe qui lui fait glisser sur la table.

Idriss lorgne l'enveloppe avec dégoût et la colère noie presque son corps et son esprit. Richard doit le sentir, mais n'en fait rien.

— Il y a tout dedans. Les adresses, où tu dois récupérer ce qui t'aidera, tout. Bien sûr, l'argent te sera versé, après confirmation de tes actions.

— Je ne veux pas de cet argent. Tu me laisseras définitivement tranquille Richard, déclare-t-il. Tu disparaitras à tout jamais de ma vie. Je le fais et tu n'existes plus dans ma vie. C'est clair ? Et si ça tourne mal, fais-moi disparaitre, demande-t-il sans trembler de la voix. Enterre-toi avec ce secret, ce service, Richard. Je ne veux pas qu'ils sachent. Tu ne leur diras rien.

Richard lève les mains en signe de reddition et avec le sourire.

— Idriss, Idriss, Idriss, répète-t-il. J'aime ce que tu me proposes. Et je le ferai. Te sacrifier pour ta femme et tes enfants, c'est héroïque. C'est magnifique. J'aurais tellement voulu avoir une épouse et des enfants. C'est vraiment héroïque.

Idriss se retient tout simplement de lui envoyer son poing dans la gueule. Il fait preuve d'un sang-froid qu'il se surprenait lui-même.

— Et toi, ce que tu fais, c'est lâche ! crache-t-il avec mépris. Dieu te voit. Dieu te punira, crois-moi.

Richard ricane avant de finir d'une traite son café qui s'était refroidit.

— Si Dieu existait Idriss, Il serait venu te sauver à cet instant où nous parlons. Il t'aurait évité de me revoir, Il t'aurait évité les prochaines actions que tu vas accomplir, Il t'aurait les cauchemars qui te hantent comme ils me hantent parfois. Il ne viendra pas, crois-moi.

S'en est trop pour Idriss qui prend l'enveloppe avec rage et qui s'apprête à s'en aller. Sauf que Richard lui demande quand il doit passer pour voir sa famille.

— Passe ... lundi soir.

C'est sur ces derniers mots qu'Idriss quitte ce café où l'atmosphère était oppressante, où son coeur n'avait fait que d'accélérer, où des sueurs froides l'avaient parcourus.

Il prend plusieurs goulées d'air et approche sa main tremblante contre sa poitrine avant de regarder le ciel et demander à Dieu de lui venir en aide.

Il ne voulait pas faire ça.

Il n'était plus comme ça.

Et il était définitivement contre ça.

Pourtant, il agira.

***

« La peur ronge l'esprit. La vérité peut briser des vies. Le secret est un ennemi. La vie est un enchainement de péripéties. Le futur est incertain. Le passé peut être un danger. Et parfois, des individus sont juste des monstres, cachés sous leur masque de l'ami, de la famille, de l'amant, du pouvoir et de la gloire, juste pour un peu plus nous enfoncer un pieu dans le coeur, dans le but d'accélérer notre destruction ». JFL

***

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