2.
Hey mes Tiramisu à n'importe quel goût ❤️,
Nouveau chapitre ! Je le kiffe haha ! Il a le truc que je voulais, surtout à la fin ... Mais je n'en dis pas plus !
N'hésitez pas à voter et à commenter ! Je sais que vous allez kiffer un peu la fin haha.
Bref, pleins de bisouuuuuus.
J'espère que le prochain chapitre va arriver vite 😜.
PEACE AND LOVE-
-JFL
PS : Encore et merci pour votre soutien, votre amour et vos magnifiques déclarations. Vous êtes au top du top ! ❤️Les chiffres, je leur présente mon majeur haha 😂
***
Billie Fernandez
Je suis silencieuse comme la dernière des connes face à sa question piège.
Cependant, je me ressaisis rapidement, parce que ce n'est pas à moi de révéler la vérité et il peut bien attendre encore quelques heures.
Je couvre donc Edna sans hésitation. Comme d'habitude.
L'un des côtés positifs d'être enfant unique, c'est le fait de ne rendre de compte à personne. Pas de grand-frère ou de grande-soeur sur-protecteur qui veille au grain...
— Figure-toi qu'elle ne veut rien me dire, répondé-je avec un soupir pour jouer le jeu. C'est une surprise selon elle alors ... Mais t'inquiète Zack, je mène l'enquête et si je découvre l'annonce avant l'heure, je te le dis di-rect. Mais, j'ai des forts doutes. Tu connais la puissance d'Edna pour cacher un petit secret.
Franchement, je suis d'une puissance puissante.
Nan mais sérieux ? Je crois moi-même à ce que je viens de dire tellement c'est bien sorti. Je peux être actrice aussi d'être écrivaine ... Trop de talent en moi.
Il finit par soupirer de soulagement et il lâche un petit ricanement.
— Ah ! Ça doit être par rapport à son travail alors ... Comme d'habitude quoi !
Et il n'avait pas vraiment tort.
— Certainement. Tu la connais.
— Oui. Et donc, ce type que tu ramènes, c'est ton ami ?!
— Oui Zack. Rassure-toi. Il est gentil ...
Ils voudront tous le boxer après les présentations et honnêtement, je jubile d'avance. La famille Fall face à Elliott : comment Elliott va réagir ?
— Bien. Tout est cool alors. Je m'imaginais un truc qui pourrait foutre un arrêt cardiaque à Monsieur Fall. Tu le connais, papa.
— Ah ça oui, ris-je.
Ça va être clairement mémorable. Heureusement qu'on connait tous les premiers gestes de secours parce que ça risque d'arriver.
— Bon, je te laisse Billie. Merci d'avoir apaisé mon esprit.
— C'est tout en mon honneur Zack. Ciao.
Je raccroche et balance mon téléphone sur la table basse avant de me rallonger.
Je couvre Edna à la perfection mais comme d'habitude, on ne m'accusera de rien parce que je joue toujours à celle qui ne sait rien.
Eh bien sûr, je ne compte pas parler du coup de fil à Edna. Sinon, elle va stresser et ça va tout faire foirer.
Je reprends donc mon visionnage de Lie to me avec sérénité.
*
Je suis en train de faire les courses avec un air maussade.
Je déteste faire les courses, mais c'est à mon tour et j'ai essayé d'éviter la corvée sauf que j'ai eu l'idée stupide d'appeler Edna avant.
Je lui avais demandé de me prêter son ordinateur car je sais que si je le touche sans son autorisation, elle allait me prendre la tête pendant des années dessus.
Alors avec grande gentillesse et politesse, je l'ai contacté et elle a accepté en m'hurlant dessus de faire attention sinon « ... je te casse Billie ! Toi même tu sais que tu es d'une maladresse qui me fout les jetons !!!!! ».
J'ai râlé en lui rappelant que tout ce que je cassais de ses affaires, je le rachetais. Elle m'a rappelé à son tour que son avant-dernier ordinateur avait été court-circuité par ma limonade près de son ordinateur, et que je n'avais pas racheté celui qu'elle a actuellement, parce que je ne travaillais pas encore à cette époque.
Elle a le don de ne rien oublier celle-là. Elle m'agace ! Bref, elle m'a ordonné de faire les courses parce qu'elle était encore avec Elliott et qu'elle n'aurait pas le temps de le faire et bien sûr, que c'était à mon tour.
Ainsi, mon être se trouvait au supermarché du coin.
Je suis toujours en pyjama et traine dans les rayons avec mon téléphone où Edna m'a envoyé la liste.
Je suis vraiment dépassée. Je déteste faire les courses. J'aime juste manger après quoi.
Je râle en prenant un paquet de pâtes et une vieille dame me dévisage comme si je venais d'une autre planète. Je lui lance un sourire crispé tandis qu'elle me dévisage. Je la bouscule doucement quand même de peur qu'elle crie à l'agression, parce que c'est le genre de vieilles personnes aigries par la vie et fais mes petites affaires.
Je vais chercher les tablettes de chocolat que je vais cacher dans ma chambre et puis, je prends les dernières choses avant de me diriger en caisse.
Ohhh c'est lourd ! Oui, je sens le poids des courses même si c'est un panier roulant.
Je hais faire les courses ...
— Billie ?
Mon sang ne fait qu'un tour à l'entente de sa voix. Je hais encore plus de faire les courses.
Je me fige et pivote pour voir si je ne rêve pas.
Malheureusement, ce n'est définitivement pas le cas.
Il sourit visiblement heureux d'être tombé sur moi. Sauf que ce n'est pas réciproque.
Je ne pensais pas le revoir...
— Je ne m'attendais pas à te voir.
— Moi non plus.
Il tente une approche pour me prendre dans ses bras, mais je recule d'un pas et le dévisage de haut en bas.
— Tu voulais tenter quoi là ? Tu es clairement dans l'excès, Russell.
Soudainement, sa mine se fait triste, mais ça ne touche même pas une seconde et il range donc ses bras. Et il vaut mieux.
On s'épie donc du regard et il est clairement gêné, mon géniteur très très lâche.
— Comment vas-tu ? me questionne-t-il malgré le malaise.
— Assez bien avant que je ne te vois, répondé-je froidement. Je pensais que tu étais reparti dans ton Angleterre ...
— Je pars dans quelques jours, dit-il sans préciser. J'ai encore quelques affaires à régler et je m'en irai.
— Eh bien, j'espère que ça va passer vite, parce que te savoir autour de ma mère ne me rassure pas.
Il lâche un soupir exaspéré et se frotte un sourcil avant de dire :
— Je pense que tu devrais me laisser la chance de m'expliquer. Je comprends ton aversion envers moi. Elle est tout simplement légitime Billie, mais ... laisse-moi m'expliquer. Au moins, une fois.
Son regard commence à faire son légère effet sur moi et j'entends la voix de ma mère et d'Edna me dire de lui laisser une chance car tout le monde mérite une chance.
Si Dieu est miséricordieux pourquoi pas nous ? C'est vrai. Bonne question.
Je pense surtout que c'est un problème de fierté.
En tout cas pour moi, c'est le cas.
J'en veux tellement à ce type dont j'ai des gènes en commun, que je ne veux pas lui donner cette chance. C'est trop tard. Il n'avait qu'à réapparaitre plus tôt.
Je suis à présent une adulte accomplie et il n'aura plus jamais ma personne à sa charge, donc c'est facile pour lui de vouloir me connaitre maintenant. Il sait très bien qu'il n'aura pas à m'élever du haut de mes 25 ans. Il sait les côtés positifs de réapparaitre aussi tard.
Et ça me blesse parce que j'avais besoin de lui plutôt.
Soudainement, les picotements surgissent comme la dernière fois que je l'avais vu.
Mon coeur s'accélère et je décide de lui tourner le dos pour m'en aller au plus vite. Je ne comprends pas pourquoi ça s'enclenche lorsque je suis en sa présence et ça m'inquiète.
Ça me donne encore moins envie de le lui laisser cette chance.
Puis, c'est étrange mais ... une vision à son sujet me fait peur.
Je ne veux pas savoir les atrocités qu'il a commises, s'il en a commises. Je veux faire comme s'il n'existait pas.
Je commence donc à fuir sauf que je fonce dans le buste d'une personne que je reconnais aussitôt grâce à ses boucles qui lui tombent sur les épaules, car il porte son bonnet, et son pull épais de couleur noir avec des trous éparses.
Je relève mes yeux vers lui et rencontre les siens qui sont rieurs et rassurants.
— Hé !
Sa voix a beau être suave à cet instant, ça ne me fait aucun effet. J'ai juste une grande envie de vomir à cause de la douleur lancinante.
Je ne parviens pas donc pas à ouvrir la bouche sentant cette vision arrivait.
— Ça va Billie ? s'inquiète-t-il.
Il pose ses mains sur mes épaules avant de les remonter à mon visage. Au contact de ses mains froides sur mes joues, je ferme les yeux car cela me fait du bien.
Malheureusement, Russell persiste au lieu de s'en aller ...
— Billie, s'il te plaît, accorde-moi une chance, dit mon géniteur avec une voix plaintive. Agis en adulte bon sang ! Rien qu'une conversation de père à fille.
Douglas regarde juste par-dessus mon épaule avant de plonger son regard dans les miens, ses mains fraiches sur mes joues.
Je n'ai pas besoin de parler pour qu'il comprenne ma demande et ça me rassure.
Il acquiesce donc avant de me contourner.
— Vous devriez la laisser tranquille, dit-il calmement. Elle ne veut pas vous parler ...
Je pose ma main tremblante à l'endroit du picotement et ferme les yeux avec force.
J'entends avec difficulté leur échange qui a l'air mouvementé car Monsieur est têtu.
Je grimace de douleurs et je sens la vision me happer, mais je parvins à l'éviter encore une fois.
Je ne veux rien voir, je ne veux rien voir ...
— Vous êtes qui jeune homme ? C'est ma fille ! S'exclame Russell McCarthy. J'ai le droit de lui parler alors dégagez ! s'énerve-t-il.
Sa fille ? Le droit ? Mais il est culotté ce type !
— Écoutez, vous l'embêtez Monsieur ...
— Je n'ai pas à vous écouter. Laissez-moi passer ...
J'ouvre les yeux et fusille du regard ce type qui ose proclamer maintenant que je suis sa fille.
Je sers les poings en proie d'une couleur intense et je laisse mon panier pour me poster face à lui, après avoir bousculé Douglas qui ne dit rien. Je dois avoir une tête terrible à cause de cette intense douleur mais, j'ai tellement la haine contre lui que la vision n'apparait pas et la douleur commence même à s'estomper.
— Je suis ta fille maintenant ? Et tu as un droit de me parler ?! craché-je avec véhémence.
Je ricane nerveusement et quelques clients commencent à s'arrêter pour nous regarder.
— Tu es un homme pathétique, Russell McCarthy ! vociféré-je. Tu m'as abandonné alors que je n'étais qu'un bébé. Tu as abandonné une femme qui t'aimait pour fuir ! hurlé-je. En plus d'être pathétique, tu es un homme lâche et je te déteste ! Qu'est-ce que tu croyais en revenant à New-York ? Que j'allai te sauter dans les bras pour renouer un quelconque contact avec toi, alors que tu es parti de ton plein gré ?! Encore si maman t'avait séparé de moi, j'aurais pu être indulgente mais là, ce n'est absolument pas le cas ! Tu as voulu me revoir parce que tu as croisé ma mère ! Si ça n'avait pas été le cas, tu serais reparti tranquillement dans ton pays alors ne te donne aucun droit sur moi et encore moins sur ma mère ! appuyé-je menaçante. Elle est tellement gentille et à un coeur immense qu'elle ne peut voir le monstre que tu es. Casse-toi de notre vie comme tu l'as fait la première fois. Sinon, j'en ferais une affaire personnelle.
Mon poitrine se soulevait à une vitesse peu raisonnable. J'avais l'impression que j'allai exploser d'un moment à l'autre.
Russell McCarthy me sondait du regard comme je le faisais.
Il pince ses lèvres entre elles et lâche durement :
— Si tu savais toute la vérité Billie, tu ne dirais pas tout ça ...
— J'en ai rien à foutre de la vérité ! le coupé-je en m'écriant. Même la vérité a une date de péremption ! Disparais juste de nos vies.
Il ne dit rien mais je sens la colère bouillonner en lui.
Je le toise avec dégoût, puis Douglas me prend par le bras voyant mon état fébrile et nous avançons silencieusement vers la caisse à travers des clients spectateurs.
L'agitation reprend doucement et lorsque je passe en caisse, je sens tous ces regards curieux sur moi, mais c'est le cadet de mes soucis.
Je veux à tout prix prendre l'air et Douglas m'aide à en finir avec cette sortie.
Je paye rapidement et le caissier me lance un regard peiné en me souhaitant un bon courage, puis je rencontre enfin l'air frais de l'extérieur.
Douglas porte la plupart des sacs ce qui m'arrange sans vous mentir, mais je décide d'arrêter de faire la feignante et lui prends deux sacs malgré sa protestation.
— Ça va, lui assuré-je.
— Ce n'est pas lourd, me sourit-il. Ça me fait les bras comme à la salle de sport, se vante-t-il.
Pour la première fois de la soirée, je ris et ça me fait du bien.
Puis, je réalise que je suis dans un accoutrement pitoyable devant un gars mignon dont je m'imagine une vie idyllique avant de m'endormir.
Ça aussi vous connaissez les filles, ne faite pas genre !
— Je ne fais pas de sport, dis-je. Ça me lasse.
— Tu n'en as pas besoin, Billie. Tu es bien comme tu es.
Je souris et coince une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. En fait, je rougis pitoyablement même s'il a dû sortir ce genre de choses à des tas de filles avant moi.
Vous connaissez les disquettes que tous les mecs sortent hein ...
— Je sais, Douglas ! Je garde la ligne même si je ne fais pas de sport, ça existe des filles comme ça.
Il rit chaleureusement en balançant sa tête en arrière, puis nous continuons le trajet silencieusement jusqu'à l'appartement.
Au début, j'hésite un peu parce que je ne le connais pas vraiment ce mec, puis avec les histoires policières d'Edna, je flippe un peu, mais finalement je le laisse entrer puisqu'il a été adorable.
Il découvre donc notre appartement en déposant les courses dans la cuisine après qu'on ait déposé nos blousons sur le canapé.
— C'est mignon, commente-t-il.
— Tu es axé sur les compliments ou quoi ?
Il esquisse un sourire et me tend la bouteille de lait d'amande que je range dans le frigidaire.
— J'aime beaucoup en faire. Surtout lorsqu'ils sont sincères. Ça te gêne ?
— Non. J'aime être complimentée.
Il sourit en secouant la tête.
— Tu es la fille la plus ...
— Sensationnelle, je sais, Douglas. On me le dit souvent.
Je lui lance un clin d'oeil. Il éclate de rire ce qui m'arrache un petit gloussement et nous rangeons les courses silencieusement.
Une fois la tâche faite, et plus rapidement avec quatre mains, je lui propose un thé qu'il accepte car nous n'avons pas de café.
— Je t'aurais fait la visite mais ma chambre est ... voilà quoi et celle d'Edna, il me faut son autorisation au préalable.
— Oh. Pas de souci. Et je suis impatient de voir cette Edna.
— Elle ne va pas tarder. Tu veux diner avec nous ?
— Je ne veux pas déranger...
— Je propose, c'est que ce n'est pas le cas. Et ça me fait plaisir. Tu ... as été là au bon moment ce soir. D'ailleurs, merci.
— Avec plaisir.
Je lui donne sa tasse de thé qu'il boit tranquillement pendant que je commence à préparer le diner.
Il faut que je lui montre que je suis bonne à marier quand même.
Ça va, je déconne ! Bon, pas vraiment ...
— Alors, c'était lui ? Russell McCarthy ...
Je lui jette un bref regard pendant que j'épluche les pommes de terres.
— Ouais, grommelé-je.
Je n'avais pas vraiment envie d'en parler, mais je comprenais ses interrogations.
— Tu as quelques airs de lui.
Je fais mine de vomir ce qui le fait rire. Son rire est tellement adorable que je fonds de l'intérieur à chaque fois.
— En tout cas, tu es sexy quand tu es en colère.
Je le regarde et souris en coin. Il veut me tuer, c'est ça ?
— Ah oui ? J'étais en train de suer du visage comme une vache et j'allai tomber dans les pommes mais oui, j'étais sexy. Ne parlons pas de mon pyjama non plus. Ainsi, tu es un beau parleur Douglas. Autant me dire que tu veuilles m'épouser et ça ira plus vite.
Nous éclatons de rire et il s'approche de moi pour mettre sa tasse vide dans l'évier.
Puis, il me fait face et sonde son regard au mien avec un intensité cartésien que j'en éprouve un frisson.
Ensuite, il se mord la lèvre inférieure d'une façon atrocement sensuelle qu'heureusement, j'ai stoppé mon épluchage parce que je n'aurais plus de peau et murmure :
— Peut-être un jour, Billie.
Je sens le sang affluer vers mes joues et je détourne aussitôt son regard.
Il. Est. Foooooooooouuuuuuu.
Dieu, si tu m'entends, je suis prête à me marier avec lui. Je te jure que si tu exauces mon voeu, j'irai à la messe du dimanche avec ma mère ...
— Allez, je vais t'aider, sourit-il ayant conscience de l'effet qu'il me fait.
Il retire son bonnet qu'il balance sur le canapé (je vous rappelle que nous avons une cuisine ouverte) et attache ses beaux cheveux avant de se laver les mains pour m'aider.
*
— La table est mise, dit-il.
Il vient récupérer les verres quand la porte s'ouvre à la volée avec la voix d'Edna.
— Billie, il faut absolument que je te raconte ce qu'on a découvert sur ton ordina-
Elle s'arrête et dévisage Douglas puis moi, avec un sourire crispé.
— Oh. Euh ... qui es-tu ?
Voilà qu'elle a perdu toute politesse, mais cela ne gêne pas Douglas qui s'avance vers elle, dépose les verres sur la table basse, puis lui tend sa main qu'elle prend avec hésitation.
— Je suis Douglas Foley. Et, tu es Edna. Billie ne cesse de me parler de toi.
Ils se dévisagent du regard et Edna finit par lâcher sa main.
— Ah. C'est normal. Je suis comme son étoile polaire sous un ciel étoilé et vice-versa, Douglas, appuie-t-elle. Je ferai tout pour elle, c'est ma soeur Billie alors ...
— Des menaces, sourit-il. Je vois.
— Tu le prends comme tu veux, sourit-elle hypocritement.
— Bien.
— Bien.
Je croise le regard d'Edna qui en dit long et j'ai juste envie de la secouer et de lui dire d'arrêter de jouer sa grande soeur à deux balles là, tout en sachant que je suis née avant elle, sauf qu'elle reporte son attention à Douglas.
— Je vois que tu manges avec nous.
— Je lui ai proposé, interviens-je.
— Cool. Eh bien, mangeons. J'en apprendrais plus sur toi, Douglas.
Celui-ci se tourne vers moi avec le sourire tandis qu'Edna disparait dans sa chambre.
Elle revient aussitôt et on se met à table.
*
À mon grand étonnement, Edna a fait des efforts pour ne pas le mettre mal à l'aise.
Et lui, il répondait tout simplement à ses questions ce qui avait l'air de sonner « correct » à l'oreille d'Edna.
Ils ont même ri quelques fois ensemble me rejetant de leur conversation politique je crois - un truc qui ne m'intéresse pas quoi.
Ainsi, elle avait l'air moins froide envers lui. Et plus détendue.
Nous étions au dessert - une simple glace par manque de temps - et Edna lui expliquait les grandes lignes de son métier.
Il avait l'air d'être fasciné et vraiment curieux sur le sujet.
— Tu as une vie palpitante alors, conclut-il.
— Ouais mais ce n'est pas l'intérêt. Je veux surtout aider, explique-t-elle.
— C'est tout à ton honneur, Edna. Il devrait y avoir plus de femmes comme toi, comme vous, ajoute-t-il. Vous êtes fortes et c'est génial ! Lorsque Billie me parle de votre groupe, j'ai l'impression que vous êtes des justicières à votre façon et je trouve ça, fascinant.
— Merci, sourit-elle grandement. C'est gentil de ta part. Je commence à bien t'aimer, Douglas.
Il sourit à son tour avant d'échanger un regard tendre avec moi.
— Et ... tu es mariée ? Comment tu fais ?
— Euh non, répond-t-elle.
— Ah ! Je me m'éprends. C'est la bague qui m'a ...
Elle regarde sa main et ricane tout comme moi. S'il savait ...
Puis, ça monte lentement dans ma tête. Il savait bien qu'Edna était célibataire. Je lui avais dit que nous étions toutes libres comme l'air, alors pourquoi pensait-il ça ? Même si c'est tout à fait légitime vue la magnifique bague qu'elle porte au doigt.
Elliott l'avait vraiment gâté.
Bref, Edna répond qu'on lui avait offert sans plus d'explications et j'examine le profil de Douglas qui a l'air d'y croire.
— Eh bien, cette personne qui te l'a offert est très gentil.
Edna ne dit rien et imite un sourire.
— Bon, je vais vous laisser, dit-elle en se levant. Ravie d'avoir pu mettre un visage sur ce Douglas.
— Moi de même, Edna. J'espère qu'on se reverra.
— Ouais. Salut !
Elle passe par la cuisine pour laisser son bol puis s'en va vers sa chambre.
Douglas décide que c'est le moment pour lui de partir.
Je décide donc de le raccompagner jusqu'à la porte, même si je m'interroge sur lui à présent mais je ne préfère rien dire. Il ne doit pas se douter de quelque chose ...
Voilà que je commence à penser comme Edna ...
— C'était une superbe soirée Billie, me confie-t-il en jouant avec son bonnet.
— Je suis contente que ça t'ait plu.
— J'ai cru que ça allait tourner au désastre avec elle, mais ça va, je m'en suis sorti.
— Oui, souris-je. Elle ne mord jamais.
Il m'observe quelques secondes puis arbore son sourire charmeur.
— J'aimerais t'inviter à diner.
Je balbutie un « Quoi ? » qui le fait doucement rire.
— Tous les deux ?
— Euh ... Edna peut venir. Si elle a un ami pour ...
— Euh ... C'est que ...
Pourquoi j'avais pensé comme une policière ?
Tout ça à cause de cette maudite puce ! Vivement que ma naïveté réapparaisse !
— Je comprends. C'est précipité. Excuse-moi. Bon, à bientôt.
Il ne me laisse pas le temps de parler et s'en va.
J'avoue que je ne le retiens pas et la première chose que je fais en rentrant à l'appartement, c'est de me diriger vers la chambre d'Edna qui est déjà dans son lit.
— Il m'a invité à diner et je n'ai rien dit ! lâché-je, choquée de moi-même.
Je me laisse tomber sur son lit, dépitée.
— C'est vrai que c'est étonnant vue comment tu le dévorais des yeux, commente-t-elle.
— Arrête de mentir Ed ! Je ne faisais pas ça.
— Si ! Après, je peux comprendre. Il est mignon. Bon, qu'il arrête de mettre des vêtements troués. Je n'aime vraiment pas. Il cherche à prouver quoi avec ce genre de tenues ? Tata Maria en ferait un arrêt cardiaque.
Je ris. C'est vrai que ma mère commencerait à invoquer Dieu pour rien.
— Je lui dirais la prochaine fois. Mais Edna ... j'ai vu mon père au supermarché.
Je lui raconte toute la scène avec les picotements que j'avais une nouvelle fois ressentie.
Elle est bouche bée et ouvre mon ordinateur.
— Ton père a peut-être quelque chose à voir avec tout ça, suppose-t-elle.
— Et Douglas.
Elle s'arrête alors qu'elle s'apprêtait à me raconter ce qu'elle avait découvert sur ce pop-up.
— Tu as peut-être raison d'être méfiante envers Douglas au premier abord, Ed. Il t'a demandé pour ta bague alors ... qu'il sait que tu n'es pas en couple. Je lui ai dis. Mais il a demandé quand même. Après, il s'est peut-être dit qu'entre temps ... tu as rencontré quelqu'un ...
— Mais certainement pas sur un court laps de temps Billie, me coupe-t-elle.
Elle me fixe et sourit en coin.
— J'aime bien tes nouvelles réflexions, Billie.
— Ne crois pas non plus que je suis une nouvelle personne, répliqué-je.
Elle secoue la tête et dit :
— Tu le gardes à l'oeil alors. On va tenter d'en savoir plus sur lui et joue le jeu.
— Ne t'en fais pas. Faut juste qu'il arrête me charmer et de me faire les yeux doux. Maintenant, raconte-moi ce que tu as découvert.
Elle me raconte ce qu'il s'est passé avec monsieur Levy.
Apparement, il avait sauté de jouer à la nouvelle du mariage. Bien sûr, Edna avait insisté que c'était faux, mais il n'avait pas l'air de s'en préoccuper. Ça l'avait gêné et Elliott aussi.
Puis, ils avaient fini par découvrir la nature du pop-up.
— Il a été définitivement installé dans ton ordinateur. Daniel n'a pas pu remonté à la date, mais on a découvert une chose intéressante. Les données qui étaient dans le pop-up, sont des données protégées par le gouvernement et ne sont pas supposées être divulguées donc ...
— Ça a été piraté ou volé ?
— Exactement !
— Mais, les personnes veulent nous faire porter le chapeau de ce vol ou de ce piratage alors ?! On peut aller en prison à cause de ça ! m'alarmé-je.
— Non ! Ils ont fait en sorte qu'on ne puisse pas remonter à leur trace, ni à la nôtre. Daniel pense que tout a été prévu. Que nous sommes les cibles d'un programme du gouvernement.
— Ça colle parfaitement avec ce qu'ils nous ont dit dans la lettre et ...
— Ce que Jessica Shawn a dit, achève-t-elle.
— Mais pourquoi nous ? Je ne comprends pas ! Et pourquoi inclure Elliott ?
— Je ne sais pas Billie, répond-t-elle avec un soupir. Mais on va le découvrir. On va tout savoir que ça soit pour ton père, Douglas et Elliott. On trouvera le coupable. Les coupables.
*
« De toute façon, il y a toujours une raison à tout. Il y a toujours un coupable dans chaque histoire, dans chaque situation. Et lui, il a toujours une raison concernant ses agissements. Évidemment, tout le monde a un but et le coupable a toujours un but ». JFL
*
Edna Fall
Je vous épargne mes « retrouvailles » avec Monsieur Levy qui a été enchanté de me revoir.
Il était tellement heureux de me voir qu'il sautillait partout comme un gamin et il m'a demandé un millier de fois pardon de la part de son fils, alors qu'il n'était aucunement responsable.
Évidemment, c'était touchant de sa part qu'il m'apprécie autant, sans me connaitre, et qu'il prenne ma défense face à son fils qui n'avait pas pipé un mot pour se défendre.
De toute façon, l'eau avait coulé sous les ponts et je savais toute la vérité, alors, je ne lui en voulais plus autant que ça. Puis, je bossais avec lui pour découvrir ces malades.
Daniel nous avait été d'une grande aide, même si nous avions dû attendre une bonne heure pour obtenir les informations qu'il m'avait donné concernant le pop-up installé sur l'ordinateur de Billie.
Ce qui était agaçant, c'est le fait qu'une personne de notre entourage est définitivement liée à toute cette histoire, mais qui ?
Ça me stressait tellement que je n'en avais pas dormi la nuit.
Mais, nous devions trouver cette personne quitte à être méfiante envers tout le monde.
Par ailleurs, le gouvernement était-il vraiment concerné ? Si c'était le cas, pourquoi ne pas nous contacter directement ?
Il y avait beaucoup trop de questions sans réponse et c'était regrettable et rageant.
En plus, je devais me marier avec Elliott pour satisfaire leur désir ...
Argff, Daniel avait été si heureux d'apprendre la nouvelle que j'ai dû appuyer sur le fait que tout était faux et que c'était pour le boulot.
Et Elliott en avait fait de même, sauf que ses parents sont des personnes trop ... Je n'avais même pas de mots pour les qualifier.
Bref, je devais faire face à mes parents ce soir et il est évident que ça ne sera pas aussi facile.
J'appréhendais surtout la réaction de mon père.
Il ne comprendrait pas. Déjà, qu'il a toujours du mal avec mon travail alors ça, ça pourrait l'achever. Ne parlons même pas de Zack !
C'est Elliott quand même ! Le type qui m'insultait. Et honnêtement, je suis stressée pour lui. Il n'a pas l'air de l'être pourtant. Du moins, hier soir, il avait l'air serein.
Je quitte l'appartement en laissant Billie dormir comme toujours.
Ses remarques d'hier soir m'avaient grandement surprise. Elle commençait à avoir l'oeil et je devais absolument en savoir plus sur ce Douglas Foley.
Même s'il avait réussi à apaiser quelques doutes en moi, Billie avait éludé une excellente remarquer.
Et je devais aussi m'informer sur son père. Comment pouvait-elle ressentir ces picotements en sa présence ?
Mon Dieu ! Pourquoi autant d'énigmes ? Pourquoi nous ?
*
Lorsque j'arrive au poste de police, la première personne que je cherche, c'est Gideon.
Lui aussi avait joué implicitement sur mon sommeil.
Je ne pouvais plus lui cacher la situation. Ça me pesait beaucoup trop. Alors, il serait donc dans la confidence. J'avais, bien sûr, demandé à Elliott car il était concerné aussi et il n'avait pas protesté. Quant à Billie, elle comprenait tout à fait. Puis, c'est un policier comme nous, alors il pourrait être d'une grande aide.
Et je tenais beaucoup trop à lui pour lui mentir autant.
Alors, je passe dire bonjour à Cassandra avant de me diriger rapidement vers la cafétéria.
Il est peut-être là-bas. Et effectivement, c'est le cas.
Il est de dos et se prépare un café.
Je profite de l'absence de collègues pour m'avancer vers lui et l'enlacer par derrière ce qui le surprend.
Bon, je re-tente avec ma technique.
— Pardonne-moi, Gideon. Si tu veux tout savoir, je vais tout te dire. Mais, tu ne devras rien dire à personne sinon ...
Il ne me laisse pas le temps de finir ma confession qu'il se tourne et me fait face.
Je retire donc mes mains de sa taille et lui affiche un demi-sourire auquel il répond.
— C'est peut-être à moi de m'excuser. J'en ai fait des caisses, Edna. Si tu ne veux pas me dire certaines choses, tu as le droit. Tu ne me dois rien. C'est juste que ... je dois tenir un peu beaucoup à toi et à notre amitié, alors ça m'a blessé que tu me mettes de côté, mais j'ai compris.
Je l'observe et pose ma main froide sur sa joue avec une moue attendrie. Il est tellement mignon avec ses grands yeux bruns et sa tête innocente.
— Tu mérites de savoir la vérité Gideon et tu sais à quel point tu me fais fondre. T'es trop mignon pour que je t'en veuille.
Il éclate de rire et son sourire est contagieux. Ses yeux bruns sont rieurs et heureux. Je préfère le voir comme ça.
— Tu trouves sérieusement les bons mots pour me piéger, Edna.
— Je suis irrésistible, que veux-tu ?! Allez, je vais tout te raconter et peut-être que tu pourras nous filer un coup de main.
Je lui prends donc le bras pour qu'on s'assoit à une table et je lui raconte tout.
Du pop-up à Jessica Shawn. Je lui dis pour les visions que j'ai et pour celles de Billie. Je lui dis pourquoi Elliott a agi de la sorte durant tout ce temps ...
Je lui dis clairement tout et ça me soulage à la fin de mon explication.
Il a été silencieux et ne m'a pas interrompu une seule fois.
Et les expressions de son visage ne l'avaient pas trahi. Il m'avait juste écouté attentivement sans piper un mot.
Je termine donc avec la grande nouvelle que tout le monde saura bientôt.
Je préfère qu'il l'apprenne de moi que d'une autre personne.
— Je vais devoir me marier avec Elliott. Mais tout ça fait partie de ce qu'il nous arrive. C'est pour ça que j'ai cette bague, dis-je en lui montrant mon annulaire avec un sourire contrit.
Il acquiesce de la tête et esquisse un sourire.
— Je ... Je ne sais pas quoi te dire, mais je te crois Edna. Ça peut paraitre gros mais je te crois. Et je veux t'aider. Je veux vous aider.
— C'est vrai ? Je ne veux pas que tu t'engages sur ce terrain là sans être sûr à 100%. J'ai ... la sensation que tout va partir en vrille et je ne veux pas ...
Il pose sa main tiède sur la mienne pour m'inviter à me taire et il réplique :
— Je ferais tout pour toi. Tu m'as accueilli à bras ouvert ici. Tu m'as accueilli comme si, on se connaissait depuis des années. Tu as toujours été protectrice envers moi alors, c'est à mon tour Edna. Je veux vraiment vous aider. À plusieurs, on pourra élucider cette histoire. Je veux en faire partie.
Je pose ma main sur la sienne et la presse, heureuse qu'il me soutienne. Je ne pensais pas que son soutien pouvait autant m'importer.
— Merci Deon.
Pour toute réponse, il attire ma tête vers ses lèvres et dépose un baiser sur mon front avec tendresse.
— Tu es une femme forte, Edna Fall. Je l'ai su dès le premier jour.
— Et toi, je savais que je pourrais compter sur toi.
Il sonde mon regard puis laisse échapper :
— Il ... Tu n'as pas d'autres solutions que ... que de te marier faussement avec lui ? Je crois que c'est la chose que j'ai le plus de mal à encaisser, ricane-t-il nerveusement.
Je me sens étrangement embarrassée par ce qu'il dit, mais Gideon a toujours été de nature très franche, alors je mets ça sur le compte de sa possessivité, car il a admit qu'il l'était surtout en amitié et avec sa famille.
— Non. Je t'ai expliqué pourquoi. Je ne sais pas pourquoi ils cherchent à nous étudier.
— Oui, ils étudient Billie et toi, mais je ne comprends pas ce qu'Elliott a à faire dedans. Je ne veux pas te faire douter de lui Edna, mais ... ça me laisse perplexe.
— Je te comprends tout à fait Gideon. Vraiment. Je me méfie malgré tout de lui.
Il opine de la tête puis un raclement de la gorge brise notre bulle.
Évidemment, c'est Elliott qui a un sourire arrogant aux lèvres.
J'en ai déjà marre de le voir et je ressens la tension de Gideon qui se lève en même temps.
— Salut. Je vous cherchai pour qu'on se mette au travail.
— On discutait, dis-je.
— Tu lui as tout dit ? questionne-t-il en jetant un bref coup d'oeil à Deon.
— Oui, elle m'a tout dit, répond-t-il avec froideur. Félicitation pour le mariage.
— Merci Gideon, ça a l'air tellement sincère de ta part ! s'exclame-t-il avec sarcasme. Après, je peux comprendre. Edna, c'est un peu ton pilier ici et tu as peur de la perdre. Mais rassure-toi, vous resterez toujours des super amis pendant qu'elle sera ma fausse épouse, rétorque-t-il.
Gideon le fusille du regard et j'en fais de même. Mais, qu'est-ce qui lui prend ?
— Tu es ridicule, Elliott. J'espère que tu en as conscience, commenté-je.
— Laisse-le faire le coq Ed, intervient Gideon. Ils rencontrent des parents ce soir, non ? Je jubile d'avance de la confrontation. T'a-t-elle dit que son frère faisait de la boxe ?
Elliott secoue la tête et décide de s'en aller.
On se retrouve une nouvelle fois tous les deux et je pose ma main sur son épaule.
— Ignore-le, Deon. Un con reste un con.
— Ouais, laisse-t-il échapper un ricanement. Sauf que c'est ce con qui t'a offert une bague qui te va à merveille et j'aurais probablement offert la même si j'étais à sa place. Ce con a donc un bon goût et a l'air de te connaitre assez bien.
Il me lance un dernier regard avant de s'en aller à son tour.
Je soupire et tente de comprendre ce qu'il vient de se passer, il y a quelques minutes.
Que voulait-il dire ?
Finalement, j'en ai rien à foutre.
Les gars sont parfois, non, ils sont autant prise de tête que nous, les femmes.
*
La journée fut assez calme.
Comme les gars savaient pour mon « pouvoir », ils avaient proposés que je revois les corps des deux jeunes pour qu'on puisse avancer sur l'enquête, ce que j'ai accepté. Et pour une fois qu'ils étaient d'accord et qu'ils proposaient une bonne chose ...
On avait donc demander l'autorisation d'aller à la morgue au Chef, ce qu'il a accepté.
Malheureusement, pas de visions, rien.
J'avais contacté le médecin légiste pour l'avertir de notre visite, mais il n'avait rien trouvé de nouveau aussi.
Comme il nous le répétait, ces types avaient commis les crimes parfaits.
Et ça, je refuse de le penser. Ils n'allaient pas s'en sortir comme ça.
Nous sommes donc rentrés, bredouille.
Par ailleurs, j'avais contacté Tammy pour en savoir plus sur le mystérieux dealer mais rien.
Il y avait des journées comme ça.
C'est donc le moment de rentrer et je commence à stresser à mort pour ce soir.
Comment mes parents allaient le prendre ? Non, je ne veux pas imaginer ... Laissons la surprise.
Je quitte le poste avec Gideon sans calculer Elliott, qui doit me rejoindre en bas de chez moi, plus tard dans la soirée pour qu'on se rende chez moi.
— Tu as l'air stressé toi, constate-t-il à mes côtés.
— Je ne sais même pas comment le présenter, Deon ! Si je dis Elliott direct, mon père va sortir le balai.
Il rit et moi aussi. Je vous assure que mon père en est capable.
— Ça me fait penser quand je suis venu chez vous. Il me lançait des regards ... j'ai eu la peur de ma vie!
— C'est vrai ! ris-je. Après, il a su que tu n'étais qu'un collègue et un ami, ça l'a apaisé.
— Oui. Un père protecteur que tu as.
— Trop. Bon, essaye de voir si tout va bien avec ta voiture.
En effet, ce matin il avait eu des soucis avec celle-ci.
Il entre donc dans sa voiture et tente de la faire démarrer, mais ça ne marche pas. Je décide donc d'ouvrir le capot pour voir s'il y a un souci et il me rejoint pour regarder à son tour.
— Je ne vois pas où est le problème, dit-il.
— Moi aussi. Appelle-le la dépanneuse pour demain. On ira voir chez le garagiste avant de bosser.
— Yep. Bon, tu me déposes.
Et c'est ce que je fais.
Le trajet se passe dans la joie et dans la bonne humeur. Il est détendu et moi aussi. On rigole bien et je lui parle de Billie et de son Douglas qu'elle aime bien, même s'il est étrange sur les bords, car il me demande de ses nouvelles.
— C'est cool ! On pourrait se faire une sortie à quatre. Ça nous permettra de voir si ce type est réellement un mec bizarre !
— Ouaiiiis ! lâché-je longuement. Et rappelle-moi de faire une petite recherche sur lui demain. Ainsi qu'un Russell McCarthy. Ça m'est complètement sorti de la tête.
— D'accord.
J'arrête la voiture car nous sommes arrivés devant sa résidence.
— Merci Edna Sunshine.
— De rien mon petit chou, souris-je.
Sans m'y attendre, il m'embrasse à la commissure des lèvres et se barre comme si de rien était en me rappelant de venir le récupérer demain matin.
Je le vois trottiner rapidement vers l'entrée de sa résidence et moi, je suis juste choquée.
Complètement ébranlée par son geste inattendue et incompréhensible pour moi.
Ses lèvres ont touchés les miennes. Pas complètement mais ... Bon, peut-être que ses lèvres ont glissées et ...
Puis, je repense à tout ce que Tammy me dit sur lui, à Billie aussi et même à Elliott ...
Bien sûr, je suis la seule à savoir qu'il n'est pas gay mais ...
Mieux vaux que je rentre.
*
(NDA : à écouter avec "Don't mess me around" de Clare Maguire. Elle est vraiment talentueuse et cette chanson apporte la puissance à ce moment 😊. Vous la trouvez en média !!!)
Je suis enfin prête.
J'avais opté pour un chemisier que mama m'avait acheté et un pantalon noir. J'enfile mes bottines noires et je prends mon manteau pour voir où en est Billie.
J'avais envie de lui parler de ce que Gideon mais folle qu'elle est, elle allait me salir l'esprit alors je l'ai gardé pour moi.
Ça devait être juste le coup de rapidité.
Elle a fini pour une fois. Et elle a opté pour une tenue simple comme la mienne. En même temps, ce ne sont que mes parents.
— Je suis prête ! chantonne-t-elle.
Elle est étrangement heureuse et se dandine comme une cinglée.
— Pourquoi tu es aussi joyeuse ?!
Elle penche sa tête sur le côté et éclate de rire.
— Edna. Si tu penses que je ne vais pas filmer cette soirée, tu te trompes, dit-elle en me dépassant.
— Pardon ?
Je la dévisage et elle ricane.
— Elliott Levy, chez toi. C'est comme la brebis égarée avec des loups non loin.
Je ricane à mon tour, estomaquée.
— T'es sérieuse ? Je n'ai jamais vu une amie comme toi ! Je vais peut-être mourir ce soir et ça te rend joyeuse !
— Arrête ! Elliott a des risques de fin imminente mais pas toi ! D'ailleurs il est où ?
Au moment où j'allai rétorquer, ça sonne à la porte et je vais ouvrir tandis que Billie a ce sourire sardonique sur les lèvres.
J'ouvre la porte et me fige en le voyant autant apprêté.
Il porte carrément un costume et ... c'est surprenant. Trop choquant même ...
Les mots se sont complètement évaporés de ma bouche.
— Je vois qu'il y en a qui ont mis le paquet, commente Billie ce qui me réveille de ma fixation.
J'en sursaute presque et Elliott se regarde avec ce bouquet de fleurs à la main.
— C'est trop ? me demande-t-il.
— Eh bien ...
— Tu es CA-NON, Elliott ! s'exclame-t-elle. J'ai toujours su que tu avais énormément de potentiel d'action mais là, c'est au-delà de mes espérances. Pourquoi tu étais aussi détestable ?! Ah oui, les lettres menaçantes et tout. En fait, on se fait la bise, je suis Billie, tu dois me connaitre. Je suis le témoin d'Edna pour votre mariage.
Il a l'air à son tour choqué par l'attitude de Billie mais celle-ci est trop dans son euphorie qu'elle s'en fiche.
— Bon on y va ! On nous attends, lance-t-elle.
*
Le trajet s'est fait dans un silence cartésien.
Oui, vraiment. Même Billie n'avait rien dit.
De toute façon, elle était excitée comme jamais et regardait plusieurs fois si son téléphone avait de batterie.
Nous arrivons enfin de la maison de mes parents.
Nous montons les marches et j'ai l'estomac au bord des lèvres, lorsque je me tourne vers Elliott qui a l'air paniqué comme jamais. Ses yeux gris sont inquiets et il est tendu comme jamais.
— Bon, tu me laisses parler. Souris juste. Ta mine devrait calmer le jeu le temps de quelques minutes.
— Mais oui, rassure-le ! rétorque-t-elle.
Je la fusille du regard et elle glousse.
— Je n'ai pas apporté de présent à ton père. Tu ne m'as rien dit et ..
— Hé tranquille ! Mon père, il s'en fiche de tout ça, crois-moi, lui dis-je.
Il opine de la tête et passe une main dans ses cheveux bien coiffés.
J'ai presque envie d'en faire de même, mais je m'arrête à sa tenue puis je m'avance vers lui.
— Retire ton blouson, ordonné-je.
— Quoi ? fait-il en même temps que Billie.
Je le fais à sa place, le coeur battant et vivement.
Puis, j'enlève sa veste de costume que je jette dans les fleurs ce qui le choque, puis retire sa cravate et j'en fais de même avec.
Je lui remets son blouson, décoiffe ses cheveux et quelques cheveux tombent sur son front.
Je regarde mon travail qui me satisfait et qui me détend quelque peu. Il est mieux comme ça.
— C'est mieux comme ça. Ouais, c'est mieux !
Ses yeux sont incandescents envers moi, mais je préfère occulter tout ça. Il était trop sérieux tout à l'heure ...
— Je suis inspirée, Edna ! lâche Billie.
— La ferme. Bon, ça va aller. Hein ?
Il me regarde comme si je suis la bouée de sauvetage sauf que ce n'est pas le cas.
Je sonne donc même si j'ai les clés.
— Tu n'as jamais été présenté aux parents de l'une de tes ex-copines, Elliott ? questionne-t-elle.
— Euh ... Eh bien, ce n'était pas pour dire que ... que j'allai épouser leur ...
— Edna ! hurle Hanna qui a ouvert la porte.
Elle me saute dans les bras et en fait de même avec Billie, puis elle regarde Elliott avec insistance.
— Ce n'est pas l'ami de Billie, lui ?
— Euh, Elliott, c'est ma petite soeur, Hanna.
Elle écarquille les yeux et s'apprête à alerter le voisinage, mais je pose un doigt sur ma bouche pour lui faire signe de se calmer.
— Tais-toi !
— Je l'ai reconnu di-rect ! s'exclame-t-elle. Wow ! T'es encore plus beau que de loin. Tu pourrais venir me chercher devant mon université juste ...
Billie éclate de rire et je me retiens d'en faire de même tandis qu'il vire au rouge.
Nous entrons finalement et c'est l'agitation avec mama qui parle avec Fatima et Zack qui joue avec mon neveu chéri. Jamal accoure aussitôt vers moi et je le réceptionne avec amou,r puis lui embrasse les deux joues tandis que Billie salue les autres.
C'est vrai que j'oublie un peu Elliott, mais voir ma famille me fait du bien.
Je constate que mon père n'est pas là lorsque j'enlace ma mamoune d'amour qui s'est faite toute belle.
— Où est le patriarche ?
— Il arrive. Il parle avec son ami là. Alors, tu nous présentes pas ce jeune homme ? L'ami de Billie.
Zack le regarde fixement et Hanna sourit comme une sorcière avec Billie à ses côtés.
Les deux ont leur téléphone et je vais les tuer...
— Eh bien ... si. Si ! Ne fais pas ton timide hein ! Ma famille est superrrr !
Il déglutit en se postant à mes côtés et je souris, le coeur battant à une vitesse affolante.
— Eh bien, voici Elliott Levy. Elliott voici ma mère Eva Fall, ma belle-sœur Fatima, mon grand-frère Zack et leur fils Jamal ... Voilà.
Ils sont tous sous le choc et je m'apprête à mettre les choses au clair, lorsque Papa entre en hurlant joyeusement :
— Hééééééééé ! J'ai emmené le futur mari d'Edna ! Wallaye que lui, c'est le bon ! C'est le fils de mon ami là ! Entre mon fils, entre !
Je me retourne tout comme Elliott et je vois mon père tout sourire.
Qu'est-ce qu'il raconte ?
— Ahhhh parfait ! Tu es là Edna, ma fille chérie ! Lui, c'est un gars bien hein ! Aaron, voici ma grande fille, Edna ! Edna, lui, c'est l'homme qu'il te faut !
Le monde se fige et son regard que je croise me replonge quelques années en arrière.
***
« Ce connard de passé, il faut toujours qu'il se pavane pour qu'il te montre, qu'il peut rattraper le présent à tout moment et peut-être détruire ton futur. On aime dire « le passé, reste le passé ... », mais apprenons-nous réellement du passé ? Si c'était le cas, l'Homme tenterait d'améliorer son histoire concernant son futur et pourtant, l'Homme régresse parce que tout le monde occulte la puissance du passé ». JFL
***
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