10.
Hello You ! ❤️
Voici le chapitre qui signe et cloture le tome 2 de Pop-Up. Nous nous approchons donc du final 🔥🍾🎉.
Il sera entre 5 et 10 chapitres...
Je vous avais dit que je mettais le point final à toutes mes histoires 😎.
Allez, bonne lecture !
Et toujours un grand merci aux premiers lecteurs qui sont toujours là à voter et commenter. Ça me va droit au coeur.
Et pour voter c'est très simple, il suffit d'appuyer sur la petite étoile haha ! 😉
PEACE AND LOVE-
-JFL
***
(NDA : À ÉCOUTER AVEC "I FEEL LIKE I'M DROWING" DE TWO FEET)
Edna Fall
Encore une fois, sur le point de mourir, ou peut-être que je suis morte, je suis dans cette salle totalement blanche.
Mon Alpha est assise en face de moi, le regard en colère. Elle ne dit rien, me dévisage tout simplement.
Juste par son regard, j'ai l'impression d'avoir failli à ma tâche, telle une débutante.
Alors, j'abaisse mon regard et m'excuse, honteuse.
Mais, elle secoue la tête et se lève.
— Nous ne sommes pas encore mortes, dit-elle. On va se réveiller.
— Comment ? Je suis fatiguée, avoué-je. On devrait ... abandonner ?
Elle se retourne vers moi en vitesse et ricane.
— Tu n'as pas le temps d'être épuisée. Tu m'entends Edna ?! Tu n'as pas le droit et tu ne peux pas. Si tu lâches prise, maintenant, tout ça n'aura servi à rien !
— Richard a gagné ! Il nous a tué ! m'écrié-je en colère. Qu'est-ce qu'on peut faire de plus ?
Je me lève à mon tour et balance la chaise où j'étais assise.
— Voilà ! Utilise cette colère pour te réveiller. On ne peut pas mourir.
— On ne peut pas mourir, répété-je. Nous sommes le Girl Power, alors nous pouvons tout faire.
— C'est ça Edna ! C'est ça que je veux entendre !
— Et, je vais le tuer de mes propres mains !
— EXACTEMENT ! Maintenant, réveille-toi !
Elle me donne un coup de poing tellement puissant que je me retrouve projeter, je ne sais où avant d'ouvrir les yeux et d'aspirer plusieurs goulées d'air.
Sans réfléchir, je regarde Billie qui est à côté de moi et qui n'est toujours pas réveillée.
Est-ce qu'elle n'a pas vu son Alpha ?
Je tente de me redresser, mais la douleur est tellement insoutenable que j'émets un grognement et me rallonge avant d'entendre une voix et de faire semblant de ne pas être consciente, sans trop savoir pourquoi. Mais mon instinct me pousse à le faire.
La porte s'ouvre et se referme rapidement.
Je devine qu'il n'y a qu'une seule personne.
« Ne bouge pas ».
— Je vous assure qu'elles sont mortes. J'ai bien fait ce que vous m'avez demandé, dit la voix qui me laisse pantois. Ça s'est passé rapidement pendant qu'elles vous voyaient.
« Ne bouges pas, Edna ».
Je tremble tellement parce que je n'ai qu'une seule envie, c'est d'ouvrir mes yeux, mais je ne peux pas. Et en plus, je souffre.
« La douleur, tu peux la gérer. C'est dans la tête ».
Je sers les dents et écoute davantage la conversation.
— D'accord, dit la personne.
Le silence se fait et quelques secondes après, j'entends la voix de Richard et je sens que la personne s'approche de nous.
— Vous voyez bien ! Elles sont mortes. Je les ai tué, avec le couteau de rituel que vous m'aviez donné. Je vous ai dit que j'y arriverai.
— Waouh. Bravo Brittany. Tu as réussi. Je suis tellement fier de toi. Maintenant, il me faut les corps. Il faut que tu gères la situation.
— D'accord, d'accord. Je vous laisse, ils ne vont pas tarder à revenir avec le médecin pour confirmer leur mort.
« Edna, laisse-moi gérer ça, qu'on en finisse ! ».
Et sincèrement je n'ai pas envie de lutter, alors je sens mon Alpha prendre le dessus.
Mes yeux s'ouvrent, pendant qu'elle est de dos. Et ni une, ni deux, je me lève par je ne sais quelle force - en fait, si, mon Alpha s'occupe de ça - et je bondis sur elle et nous retombons au sol.
Choquée, elle se retourne et nous en profitons pour lui donner un coup de poing qui fait valdinguer sa tête.
— Espèce de connasse ! hurlé-je en même temps que mon Alpha.
Ma voix ressort bizarrement, mais nous continuons à la frapper.
— Tu aurais dû mourir ! s'écrit-elle. Je vous ai tué ! Je vous ai tué ! répète-t-elle.
Elle réussit à nous repousser, mon Alpha et moi en appuyant sur ma blessure avec ses doigts.
Je m'égosille de douleur en retenant un cri, tandis que mon sang coule et à présent, je sais ce qu'il nous reste à faire.
Elle ose nous donner un coup de pied qui me coupe le souffle, mais celui qu'elle tente de refaire, nous attrapons son pied et elle tombe. Nous faisons vite pour attraper une barre de musculation sans poids. Je me retourne et lui donne un coup qui l'envoie au sol. Puis, je tente de lui donner d'autres coups, mais elle les évite et se relève.
— Putain ! ricane-t-elle. C'est tout ce que tu as donné avec ton Alpha ?! Vous êtes des merdes ! L'Ordre Suprême va gagner !
— Donc, tu es la taupe, ricané-je à mon tour. Et dire que j'étais prête à te faire mes plus plates excuses.
— Prépare-toi à les faire, parce que tu vas me supplier de te laisser en vie.
Elle avance vers moi et avec pleine dextérité, elle réussit à tout éviter, ce qui la fait grandement sourire.
— J'aurais dû être une femme de ce programme !
— Pardon ? Tu ne sais pas vraiment pas sur quel pied danser, dis-moi.
Et je lui flanque un coup avec la barre. Elle tombe au sol lamentablement. Je balance la barre, m'assois à califourchon sur elle et entoure mes mains autour de son cou.
Alors, elle se débat, mais ma force est supérieure à la sienne.
— Je dois finir ce que j'avais commencé au poste de police, dis-je calmement.
Mes yeux sont noirs, ses mains me griffent, mais je ne lâche pas. Je relève sa tête avant de la cogner contre le sol plusieurs fois.
Je ne sais pas si c'est mon Alpha qui me contrôle ou si c'est moi qui la contrôle, mais nous ne faisons plus qu'un. Je n'ai pas peur de la suite des évènements. Je prends la situation comme elle m'est présentée.
Et peu à peu, les forces de Brittany la quitte, elle ne se débat plus, néanmoins elle ne me quitte pas une seule fois du regard. Comme si, elle voulait que je n'oublie jamais ses yeux et les derniers détails de son visage.
Et je ne veux pas les oublier. Ils doivent rester ancrés dans mon esprit.
Enfin, ses mains retombent mollement et son regard est vide.
À cet instant, j'éprouve des frissons d'une puissance phénoménale, qui traverse tout mon corps, jusqu'à la racine de mes cheveux. Pourtant, je ne bouge pas. Je ne retire pas mes mains. Il n'y a plus aucun pouls. Il n'y a plus de vie.
Réaliser qu'on a enlevé une vie, c'est quelque chose de difficilement explicable.
Ça rend la valeur de la vie, beaucoup moins forte.
Tout le monde peut tuer, tout le monde peut enlever la vie.
Et, ce ... n'est pas si affreux que ça en a l'air. C'est comme débrancher un aspirateur de la prise, alors qu'il est encore en marche.
Le bruit continue un peu, jusqu'à ne plus en faire. Ensuite, c'est le silence.
Alors, je suis comme figée sur ce corps sans vie.
Même lorsque la porte s'ouvre et que j'entends un « Holy shit ».
J'ai tué, comme on m'a tué.
C'est juste un retour du bâton.
Si Richard Verneuil avait enlevé la vie de Billie et celles des gens que j'aime, c'était tout simplement une vengeance de sang.
Surtout qu'elle le méritait, n'est-ce pas ?
« Bien sûr, qu'elle le méritait. Maintenant, nous sommes parfaitement efficiente. Bienvenue à la nouvelle toi, Edna. Tu vas adorer, ta nouvelle personne ».
— Edna ?
Toujours aucune réaction de ma part. Je ne sais pas quoi faire ou quoi dire.
J'entends leur pas s'approcher de moi. Ils sont lents et plein de précaution.
Ils me craignent et je le ressens, sauf que je n'ai pas le temps de m'attarder davantage dessus, car Brittany a comme un sursaut de vie, de dernier espoir et tente une dernière action.
Bien plus rapide, je cogne une dernière fois sa tête contre le sol et là, c'est bon, c'est fini.
Le sang rouge sombre s'écoule assez rapidement et entoure sa tête.
— Je l'ai tué, dis-je.
Les respirations sont retenues, alors tout ce que je fais, c'est de la lâcher, de la laisser se vider de son sang et me relever.
Je me traine vers Billie, sentant à nouveau la douleur, car mon Alpha décide que c'est le moment pour elle de s'en aller, sauf que je refuse.
Je ne veux rien ressentir. Je veux rester anesthésier.
Alors, je soulève doucement la tête de Billie, la pose sur mes genoux, sous les regards fascinés, choqués, secoués et tout ce que vous voulez.
Je repousse ses cheveux d'une main tremblante et tente de la faire réagir.
Il faut qu'elle soit en vie. C'est de ma faute. J'aurais jamais dû lui proposer cette idée.
— Billie, je t'en supplie, reviens. Tu peux le faire. Si je l'ai fait, tu peux le faire.
Ses yeux sont toujours fermés et sa blessure saigne toujours, alors je dis :
— Il faut qu'on l'emmène à l'hôpital ou votre équipe médicale doit se charger d'elle. Elle a un pouls, je le sens, dis-je sans relever mon regard vers mon public.
Je ne veux pas savoir si Richard est là et je ne veux pas le voir, parce que je le tuerai.
Je le sais.
— Ils ... Ils arrivent, dit la voix d'Anthony.
— Très bien. Je ne veux pas voir Richard, sinon je le tuerai. Et, je veux un combat à la loyale, alors faites-le partir d'ici.
Ma voix est dure et en même temps, très flippante. Et j'aime ça. J'aime cette sensation de puissance.
À peine ma phrase finie, Douglas se permet de faire pression avec son pull qu'il a retiré pour faire cesser le saignement.
Je croise son regard, mais il abaisse aussitôt le sien, comme déboussolé et craintif, par ce que je peux faire.
Parce que, dans le fond, tous ces membres du programme ne voulaient pas qu'on tue, comme les précédentes candidates.
— Edna, je te jure que ...
— Partez. Je vous laisse du temps, pour fuir. Mais je le jure sur la tête de ma famille et de mon défunt de père, que je vais vous tuer.
— Je ne suis pas l'homme de l'Ordre Suprême ! tente-t-il de se défendre.
Je n'ai qu'une seule envie, me lever et l'éviscérer, tel le poisson pourri qu'il est. Il est le diable en personne, parmi les Hommes.
Mais, je me retiens. Pour Billie. D'abord, il faut que Billie aille bien.
— Richard, va-t-en, intervient Anthony.
— Quoi ? Tu ne vas pas la croire quand même ?! Je n'aurais jamais fait ça ! Je te le jure.
Quel menteur ! Je comprends pourquoi il est à la tête de l'Ordre Suprême. Il est tellement fort, il est tellement convaincu. Je pourrais presque le croire.
Leurs médecins arrivent et prennent en charge Billie sans que je n'intervienne. Ils veulent en faire de même avec moi et je ne refuse pas.
Je dois me soigner. Pour revenir sur le ring.
J'allai en finir avec cette histoire.
***
Patricia Levy n'était pas consolable.
Elle pleure sans cesse depuis qu'ils ont quitté l'hôpital, très tôt ce matin.
Elliott Levy se permet de garder la tête froide sinon il sombrerait dans la folie de la colère et il serait prêt à faire des trucs de dingue, juste apaiser la douleur de sa mère et de la sienne.
Son père, Daniel Levy n'est plus.
Son père qu'il aimait tant et qui lui avait inculqué tellement de valeurs positives et lui avait donné tellement d'amour, qu'il n'avait jamais imaginé ce qu'il ferait sans lui.
Il est anéanti, boulversé, interloqué par cette fin de mariage catastrophique est macabre.
Son coeur souffrait.
C'était dur, c'était douloureux.
Pour la première fois de sa vie, il se sentait tellement seul et tellement vide qu'il voulait disparaitre, même ... mourir.
Ouais, c'était trop insurmontable ce qu'il vivait. Même un cauchemar était moins effrayant.
Comment ils allaient faire sans Daniel ? Comment ils allaient vivre sans lui ?
Les sanglots de sa mère, dans sa chambre, dans leur chambre parentale, sont forts et arrachants.
Lui, il est tout simplement assis sur son lit d'adolescent et il est comme statufié.
Rien n'y fait. Il ne parvient même pas à pleurer. Alors qu'il aimerait hurler au monde sa douleur. Il aimerait avoir la force d'aller voir sa mère et lui dire que tout irait bien, mais ce n'était pas possible.
Pourtant, à l'hôpital, ces sans-coeurs de médecins leurs avaient donnés des documents pour préparer l'enterrement.
Ça l'avait tellement révolté que tout ce qu'il avait fait, c'était de prendre cette feuille et de la déchirer devant leurs yeux.
Putain ! Qu'il bouillonnait à l'intérieur de lui.
Il finit par bouger. Il se lève, se dirige vers le tiroir de sa commode, l'ouvre, prend une pochette en daim et la pose au-dessus de la commode.
Il regarde quelques secondes la pochette et en sort une arme. Sa première arme de sa formation policière.
Elle était toujours en bonne état. Il l'aimait beaucoup. Il la caresse du bout des doigts, avant de la prendre dans sa main.
Il vérifie qu'elle est chargée avant de l'apporter à ses lèvres.
Pendant une longue minute, il n'ouvre pas sa bouche.
Alors, il ferme les yeux, comme pour se donner le courage et le fait.
Et enfin, il sent peu à peu son corps reprendre vit lorsque le métal froid de l'arme le fait frissonner.
Pourtant, ce n'était pas grand-chose. Il veut plus. Alors, il charge l'arme et pose un doigt sur la gâchette et ...
— Ellie ? Qu'est-ce que tu fais ?
Il n'a pas sursauté et l'arme est près de sa bouche, après qu'il l'ait retiré.
Sa mère a vu la scène et ses yeux rouges sont ébranlés.
— Maman ...
— Elliott, qu'est-ce que tu comptais faire ? demande-t-elle d'une voix dure.
— Je ... Je ne sais pas. J'ai ... Je voulais ressentir quelque chose. Je ...
Et sa mère le gifle avec force.
Estomaqué, un son s'échappe de sa bouche et il apporte sa main à sa joue. Puis, il regarde sa mère, dont le regard sombre lui fait peur. Elle ne l'avait jamais regardé comme ça.
— Comment oses-tu songer à la première occasion de te tuer ? N'as-tu pas de respect pour ton défunt de père ou pour moi-même ?!
— Ma...
— TAIS-TOI ! hurle-t-elle. Tu voulais le faire sous mon toit en plus !? Je te jure que ton père t'aurait hanté. Idiot ! Tu ne peux pas me laisser aussi. Est-ce que tu comprends ? J'ai mal, je souffre, mais on doit rester ensemble. Tu es mon fils, tu es son fils et nous t'avons mis au monde, alors ne songe jamais à cet acte. Est-ce clair ?
Il observe sa mère et finalement, les canaux d'émotions qui s'étaient fermés, s'ouvrent et comme s'il était un enfant, il va se réfugier dans les bras dans sa mère, en pleurs, le désarroi l'habitant.
C'était une torture, cette émotion.
— Papa est mort, sanglote-t-il. Papa est mort.
— Je sais mon chéri. Je le sais, fait-elle en resserrant son étreinte. Ça va aller. Nous allons nous en sortir. C'est malheureux à dire, mais je sais que nous allons nous soutenir avec Eva et Maria. C'est comme si parfois, les étoiles et les planètes s'alignent, explique-t-elle en le relâchant, pour te faire rencontrer certaines personnes qui vont te changer la vie.
À travers ses joues mouillées, un petit sourire lui échappe. Sa mère lui essuie les joues et sourit à son tour.
— Bien que je ne sois pas croyante, je sais que la mort est inévitable. Et j'en suis sûre que je retrouvai ton père. Et qu'il va veiller sur nous. Alors, pleurons, soyons en colère, mais juste pour quelques temps. Après, nous devons avancer. Il n'y a pas le choix. On ne peut pas s'arrêter de vivre pour les morts.
Elliott acquiesce et boit les paroles de sa mère.
Plus elle parlait, plus il réalisait à quel point, il aimerait être parent pour véhiculer autant de bonnes phrases à son enfant et le rassurer face aux épreuves de la vie.
— Allez. Il faut que ... que je contacte sa ...famille. Même s'ils me détestent, je me dois de les avertir, dit-elle dans un soupir.
Il ne savait que penser des propos de sa mère. Certes, ils avaient le droit de le savoir, mais ils avaient rejetés leur fils, car il aimait une non-croyante et absolument pas issu de leur communauté.
Et juste pour ça, ils ne le méritaient pas de le savoir. Ils avaient reniés leur fils, alors qu'il était juste amoureux et malheureux de son premier mariage...
— Comment tu fais pour ne pas les haïr ?
— À quoi ça me servirait de détester ces personnes ?
— À montrer qu'ils sont en tort, suppose-t-il d'une voix affaiblie.
— Mais, je le sais, alors je n'en ai pas besoin. Je vis mieux. Je m'en rendais malade au début. Ton père souffrait du rejet de ses parents, de sa famille, mais notre amour a été plus fort que tout. Tu sais, ils ne les a jamais oublié. Il leur avait pardonné. Ton père avait un coeur énorme.
Des larmes échappent à Patty et elle caresse la joue de son fils et l'embrasse.
— Je t'aime tellement mon fils.
— Je devrais les appeler. La triste nouvelle ... passera davantage avec moi. Va prendre une douche, dit-il. Et repose-toi un peu.
— D'accord, tu as raison, fait-elle en se regardant. Cette robe est à jeter.
En effet, elle était tâchée de sang séchés. Patricia se met à trembler en réalisant cela, mais se ressaisit rapidement.
— Ça va aller. S'il te plaît, appelle aussi Edna. J'espère qu'elle va bien. Nous ne les avons pas vu à l'hôpital, n'est-ce pas ?
Elliott ne sait quoi répondre et réalise une seconde fois qu'il était marié et qu'il n'avait pas une seule seconde pensait à sa femme.
Alors, qu'il avait passé l'une des plus belles journées et soirées de sa vie, avant toute cette horreur ...
— Non, répond-t-il. Mais, ça doit ... aller, suppose-t-il.
— Bien. J'espère qu'elle n'est pas partie faire justice elle-même. D'ailleurs, je te défends de faire quoique ce soit. Laissons faire les enquêteurs. Ces mauvais hommes paieront le prix. Je crois en cette force supérieure qui les détruira.
Il n'ajoute rien après sa promesse et sa mère s'en va.
De nouveau seul, l'émotion le gagne, mais il doit se reprendre. C'était un grand homme maintenant.
Alors, tout ce qu'il put faire, c'était de prendre son téléphone portable et d'aller dans ses contacts à la recherche d'un numéro qu'il n'avait appelé qu'une seule fois dans sa vie.
Peut-être que la personne l'avait même changé. Il n'en savait rien.
Il hésite de longues minutes avant d'appuyer sur la touche de l'appel et approche le téléphone de son oreille.
Il déglutit, tendu et se rassoit sur son lit en ayant dans ses pensées, de manière obsessionnelle, Edna.
Allait-elle bien ? Et Billie ?
Il fallait qu'il parle à Aaron et aux autres. Et comment allait Zack et sa femme ? Et les autres ?
Mais surtout Edna. Il devait être là pour elle. Elle aussi avait perdu son père qu'elle aimait tant. Dans son devoir de mari, ils devaient se soutenir mutuellement. C'étaient leurs voeux.
Il avait besoin d'elle. C'était une évidence.
Mais, il se souvient qu'il y avait Gideon. Et qu'elle était certainement avec lui.
Juste au fait d'y penser, la rage le gagna.
— Allô ? Allô ?
Il revient sur terre et se rappelle qu'il avait passé un appel téléphonique auprès de la famille de son père qu'ils ne côtoyaient pas.
— Grandissez un peu avec vos canulars téléphoniques ...
— Papa est mort, lâche-t-il en l'interrompant.
— Parce que c'est nul à chi... Pardon ? Elliott, c'est ... c'est toi ?
Celui-ci s'arrête de respirer comme son interlocutrice qui n'était autre que sa grande soeur, âgée de 30 ans.
De toute son existence, il ne l'avait vu qu'une seule fois et il avait son numéro grâce au répertoire de son père.
Plus jeune, il l'avait pris pour tenter de rentrer en contact et la voir.
Ils habitaient encore à Chicago et avant de quitter cette ville où il avait certainement croisé sa grande-soeur une centaine de fois, il voulait la voir.
Et il la vit. Agé de 12 ans, déjà très mature et elle de 15 ans, ils se donnèrent rendez-vous dans un café du coin, sans que personne ne le sache.
Et ça s'était bien passé. Et, le plus drôle, c'était qu'elle ressemblait énormément à Daniel. Sa grande soeur Rachel lui en voulait pas et voulait même le connaitre davantage.
Mais, lui il était mal à l'aise, alors il ne l'avait plus rappelé.
Voilà des années plus tard, qu'il la rappelait pour lui annoncer cette affreuse nouvelle.
— Elliott...
— Notre père est mort, Rachel. Je ... s'arrête-t-il pour reprendre son souffle, car il pleurait, je suis désolé. Je vais te laisser. Tu peux l'annoncer à ... ses parents et à votre famille.
Il s'apprête à raccrocher, mais elle le retient, larmoyante.
— S'il te plaît, ne raccroche pas. Ça ... Ça va ? Comment va ta mère ? Je vais venir si tu me le ...permets, dit-elle en sanglotant.
— Tu as bien mieux à faire, j'imagine, réplique-t-il en reniflant.
— Comme tu l'as dit, c'est notre père et tu es mon frère, mon petit-frère, répète-t-elle. Je prends le premier avion pour Chicago. D'accord ? Envoies-moi votre adresse. Je serai là avant la fin de journée.
Elliott acquiesce comme si elle le voyait et ils finirent par raccrocher.
Il reprend son souffle et décide d'appeler Edna, mais évidemment, il tombe sur sa messagerie et tente de contacter les autres, mais aucune réponse.
Alors, il va à son tour, prendre une douche avant d'aller chercher sa femme et savoir comme elle va.
***
Billie Fernandez
Quand je reprends conscience, la première chose que je me dis c'est que je vais enfin voir le Paradis. Parce que j'ai quand même été une bonne personne et que Dieu ne m'enverrait jamais en Enfer, car ma place n'y était pas. Même si je n'avais jamais réellement pratiqué et tout.
Mais, j'avais été tuée par Richard Verneuil, donc j'avais le droit au paradis.
Sans vouloir me vanter.
Et même si ça me faisait chier de mourir aussi bêtement, je serai au moins avec Edna.
À la vie, à la mort avec ma soeur de coeur.
Mais, ce que je découvre, c'est que je suis dans une chambre, qui n'est pas à l'hôpital.
Je me regarde et constate rapidement que ma blessure a été soignée et que je ne suis pas morte, mais bien en vie.
Toutefois, Edna n'est pas là. Elle n'est pas avec moi.
Est-t-elle morte ?
Mon Dieu ! Je ne voulais pas y penser.
Je m'apprête à quitter mon lit, en panique, lorsqu'un médecin débarque avec le sourire.
— Mademoiselle Fernandez ! Quel bonheur de vous voir réveiller. Ça va ? Vous n'avez pas trop mal ?
— Où est Edna ?
— Elle va bien. Elle s'est réveillée quelques heures avant vous. Mais, vous vous rétablissez très vites toutes les deux et c'est magique, répond-t-il, grâce à l'accélération du processus de guérison. N'est-ce pas merveilleux ?
Je me laisse tomber sur mes oreillers, soulagée.
Mon binôme, mon duo de choc est toujours en vie.
— Tous vos signes vitaux sont excellents. C'est très bien, m'informe-t-il. Avez-vous faim ?
— Pas vraiment, mais je veux bien grignoter quelque chose.
— C'est noté ! On va vous apporter ça de suite. Je vous laisse. Je repasserai plus tard. Sachez que tout le monde croit en vous. Vous allez gagner contre ce foutu Ordre Suprême. Les ténèbres ne gagneront jamais. À cet instant, tout le monde se prépare pour cette guerre.
Il balance un clin d'oeil et quitte la pièce.
Je suis juste outrée par son attitude toute joyeuse et positive, alors que j'ai perdu des êtres chers et ...
D'ailleurs, quel jour nous sommes ?
Mon Dieu ! Nos mères devaient être mortes de trouille.
Je n'ai pas le temps de réfléchir à ce que je vais faire qu'un infirmier m'apporte un plateau qui dégage un agréable odeur.
Et j'ai soudainement l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas mangé.
— Et voici, dit-il.
— Merci. Est-ce que vous savez s'ils ont appelés ma mère ? Nos mères ? Notre famille ?
Il fronce les sourcils, mais au-dessus de son épaule, une voix répond à sa place et confirme que c'est le cas. L'infirmier décide de s'en aller, tandis que je fusille du regard cet être détestable.
— Barre-toi d'ici, sinon je te plante avec une fourchette, l'informé-je, menaçante et sérieuse.
— Je sais que tu en serais capable, parce que tu es l'une des femmes les plus fortes qui m'est donné de voir, dit-il en voulant se la jouer sexy.
Il ne l'était absolument pas.
« Tu te mens très fort ! »
Comment mon Alpha pouvait se permettre une pareille intrusion ?
Il se laisse appuyer contre la porte, pour me regarder manger.
Il pouvait rester là à contempler l'oeuvre d'art que je suis, je n'en avais rien à foutre.
Tout ce que je voulais, c'était de retrouver Edna et notre famille.
Bien sûr, foutre une correction du tonnerre à Edward et Amiri parce que je voulais comprendre.
Gideon était foutu et à foutre à la poubelle, quant à Zack, bien que je lui en voulais, je ne pouvais pas lui en vouloir pour l'éternité et ça devait être pareil pour Edna. Surtout qu'il avait besoin de notre soutien. Notre pauvre Fatima avait perdu son petit embryon ...
— J'étais réellement sérieux, concernant mes sentiments envers toi, lance-t-il.
Comme mon coeur ne ressent plus rien, ça ne me fait ni chaud, ni froid. Je ne le regarde même pas. Il m'indiffère totalement.
C'est bon, je suis vaccinée contre les salopards de son genre.
— Aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, j'ai eu peur de perdre quelqu'un. De te perdre. Je pensais qu'il avait réussi à vous tuer, ajoute-t-il.
— Comme t'es un menteur né, c'était vraiment ta soeur dans ce café-restaurant ?
Je ne le regarde toujours pas et continue de manger.
Comme cette question taraudait mon esprit, j'avais besoin d'avoir une réponse.
Évidemment, sa réponse tarde à tomber.
— Non, répond-t-il. Je suis fils unique et ... c'était Amiri.
Là, je suis à deux doigts de me lever pour réellement le planter.
Je relève donc ma tête vers lui et le dévisage en ricanant.
— Putain ! C'est vraiment une salo...
— Ce n'est pas ce que tu crois, me coupe-t-il.
— C'est ce que vous dites tous ! hurlé-je, hors de moi. Après t'avoir tué, je la tuerai.
Il s'avance vers mon lit pour me faire face.
— Je te le jure sur tout ce qui m'importe le plus dans ce monde, qu'il ne s'est rien passé entre Amiri et moi. C'est mon ami, comme Edward, Gideon ou Zack, ou Aaron. Nous bossions ensemble, c'est tout. Jamais, je n'ai trompé une femme et je ne le ferai jamais.
Il plante son regard dans le sien et ne bouge pas d'un iota, même si mon regard est incendié.
— Tu as trompé des hommes alors ? répliqué-je.
Un petit ricanement lui échappe, mais il me répond que non.
— S'il te plaît, crois-moi sur ce coup là. Nous surveillons Richard et Idriss ce jour-là. Nous voulions être sûrs que leur entrevue se passait bien. D'ailleurs, tu pourras demander à Amiri. Et, elle m'a toujours vu avec toi, alors que ... tu n'es pas spécialement mon genre de fille.
Je le frappe fortement au bras et il geint comme une pauvre fille.
— Fais attention. Tu es plus forte que moi !
— Ferme-là et barre-toi. Et sache que je suis le genre de filles de tout le monde, vieux mec !
Il ricane encore une fois, en massant son bras.
— J'aime cette Billie, dit-il.
Il me donne envie de vomir avec ses répliques ringardes.
— Tu sais quoi Douglas ? Tu n'es pas amoureux de moi et moi, non plus. Tu es juste amoureux de l'idée d'une autre Billie, c'est tout. Et sincèrement, garde tes discours à deux balles, parce que je n'ai plus le temps. J'ai perdu mon père, hier ou avant-hier, alors que j'étais prête à le laisser entrer dans ma vie. Et là, je vais entrer en guerre, alors laisse-moi tranquille. Va sortir tes paroles mielleuses à d'autres filles.
Je lâche cela d'une traitre et sans hésitation, parce que c'est ce que j'éprouve réellement.
Il faut qu'il comprenne que je ne suis plus la même. C'est fini.
Je reprends donc mon repas et la porte s'ouvre sur cette personne bien pire que Douglas.
Je suis sur le point de paniquer en le voyant, mais mon Alpha me rassure et m'intime de la laisser prendre le contrôle.
« Si je ne le fais pas, il va terminer ce qu'il a commencé ce chien ».
Je ne tergiverse pas et je sens mes yeux devenir noir.
Je balance le plateau, après avoir pris le couteau et je quitte le lit en courant dans sa direction.
— Attends Billie ! Tout ça n'est qu'un malentendu. Je ne suis que Richard Verneuil. Je ne vous ai pas tué !
— Billie ! hurle Douglas. Arrête !
Mais trop tard, du sang gicle sur moi et Richard, les yeux exorbités, se tient le cou, tombe à genoux devant moi en gargouillant.
— Adieu Richard.
Quelques soubresauts le prend et un sentiment de légèreté et de bien-être m'habite.
J'avais réussi à me débarrasser de lui, pour la sureté d'Edna et moi. Et surtout, pour nous venger de toutes ces morts.
Il n'y avait plus la tête emblématique de l'Ordre Suprême.
« Et voici la nouvelle Billie ! Tu seras invincible, maintenant ».
C'est tout ce que je veux.
Cette maudite secte allait disparaitre, comme elle était apparue.
Toutefois, au plus profond de moi, j'avais l'impression d'avoir fait une ... erreur.
***
« Croire ou ne pas croire ? Certitude ou incertitude ? Lorsque ça nous habite, ça nous hante, ça nous ronge et la quête de la vérité devient alors un périple pénible, où la réponse finale nous électrifie sur place » JFL.
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Je sais, c'est chic-choc comme j'aime. 😎
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