10.

Hello mes Pumpkins ❤️,

Chapitre trop trop sensas ! Surtout la fin haha. Tout commence à s'implanter  haha 😏. J'aime, j'aime, j'aime quoi ! 😌. J'espère que vous allez kiffer aussi alors n'hésitez pas à commenter, ça me fait trop plaisir. 

Allez, bonne lecture, je vais me coucher et à très vite pour le prochain chapitre. 

PEACE AND LOVE-

-JFL

PS : Chapitre long pour celles qui avaient remarqués que la longueur du précédent chapitre était courte 😂. Vous m'avez tuée de rire. Trop de love ❤️❤️

Et j'ai trouvé aussi Elliott 😂 ahaha. Je trouve tous les mecs quoi. J'hésite à vous le présenter ... 😌

***

Edna Fall

Après cette annonce qui nous plonge directement dans l'ambiance grotesque du suspens, il se lève, s'avance vers la table basse et passe une main en-dessous sous mon regard curieux, avant d'en sortir un paquet de feuilles.

— Personne n'imagine qu'on peut cacher des choses sous une table basse, réplique-t-il avec une certaine fierté.

Je ne dis rien tandis qu'il s'assoit près de moi, le paquet de feuilles en main.

— Je ne sais pas si tu as entendu tout ce que j'ai dit à Anthony par rapport à toi, reprend-t-il.

— C'est le cas. J'ai tout entendu.

— Eh bien, c'est la stricte vérité. Je n'ai jamais voulu te détester ou entretenir une mauvaise relation avec toi et encore moins, me comporter comme un connard avec toi. Je ne suis pas comme ça. Je n'ai pas été élevé comme ça.

Je croise son regard et il détourne le mien rapidement pour m'expliquer l'histoire.

— Comme je te l'ai dit, j'étais sur liste d'attente pour intégrer l'unité. Je n'ai pas eu les meilleurs résultats et c'était très demandé. Franchement, je ne pensais pas être pris. Mais, un soir, où j'étais chez mes parents, le Chef m'a appelé pour m'annoncer que j'intégrais l'unité. J'ai été content. Je n'avais pas besoin de quitter mes parents pour travailler dans le domaine que je voulais. Alors, j'ai intégré l'équipe comme vous tous. Et les premiers jours se sont bien passés n'est-ce pas ?

Il cherche ma confirmation que je lui donne d'un hochement de tête.

— Et j'ai été heureux de tomber sur cette équipe. Vous aviez l'air tous très sympa. Actuellement, vous l'êtes. Bref, les deux premières semaines se sont bien passés, jusqu'à que je reçois cette première lettre.

Il me la tend et je la déplie, les mains légèrement tremblantes.

Les mots sont écrits avec des lettres de journaux et ils sont très clairs que je laisse échapper un petit hoquet de surprise.

« Ne pas approcher Edna Fall ou les conséquences seront désastreuses... ».

Rien de plus, rien de moins. Aucune signature, aucun indice.

Il ricane à côté de moi, tandis que je referme rapidement cette lettre et il dit :

— Au début, j'ai pensé à du bizutage ou un petit ami jaloux, mais j'ai su que tu n'en avais pas et le bizutage, c'était trop gamin. Puis, j'ai songé à Gideon, mais il était « clean » puis, vous veniez de vous rencontrer. Alors, j'ai juste gardé la lettre en me disant que ça devait être une mauvaise blague et donc on se parlait normalement, sans aucune animosité. Je te trouvais réellement sympa et intelligente, Edna, me confie-t-il. Tu m'inspirais beaucoup. 

Encore une fois, je fixe ce bout de papier qui est peut-être le signe de mon malheur, même si je sens son regard pénétrant sur moi.

— J'ai vraiment désiré être ton ami, mais une semaine plus tard, mon premier appartement a été saccagé, rien n'a été volé, mais les protagonistes m'ont bien fait comprendre de ne pas t'approcher, dit-il en me donnant une seconde lettre, et ... ils ont tués mon chien, dit-il la gorge nouée. 

Aussitôt, je pivote ma tête vers lui et il a l'air vraiment ému à l'évocation de son chien.

Mais qui pouvait oser s'en prendre à un chien innocent ? Ils ont tués un chien pour ne pas qu'il m'approche ! C'était complètement dingue !

J'étais sans voix.

Soudainement, je me sens mal pour lui, mais je ne le dis pas et j'ouvre l'autre lettre qui est un mélange de lettres de journaux et de gros feutres.

« Te faire détester par Edna est ta mission Elliott. Dénigre-là. Pousse-là à bout. Et ne l'approches pas sinon ça sera pire la prochaine fois ... Pense à tes parents ... Pense à elle ... »

Toujours aucune signature et aucun indice. Juste des stupides menaces.

— J'étais sous le choc de cette lettre. J'ai compris qu'ils étaient responsable. Je n'ai pas pu porter plainte et j'ai juste déménagé ici. C'est l'appartement d'un ami, en fait. Enfin bref, ils ont menacés mes parents, Edna ! C'est pour ça qu'après ça, je n'ai pas réfléchi longtemps et j'ai agi comme un connard envers toi et Gideon qui traînait avec toi. Ils ont tués un pauvre chien, alors je n'imaginais même pas ce qu'ils pouvaient faire à mes parents. Ça me faisait peur ! Je ne comprenais pas pourquoi on ne voulait pas que je sois proche de toi et pourquoi, j'étais celui qui devais tenir le rôle du méchant. Mais, je l'ai fait. Je me suis mis à dos Gideon et toi, ainsi que le reste de l'équipe. Je devais le faire.

Je referme cette autre lettre et il me tend le paquet en m'expliquant qu'il avait reçu des ordres d'eux par cette intermédiaire.

Toujours des phrases courtes où ils appuyaient sur le fait de me pousser à bout, alors il en rajoutait au boulot avec des propos déplacés, racistes, homophobes et des vertes et des pas mûres, pour que je l'attaque. Pour que j'éclate une bonne fois pour toute, mais ça n'arrivait pas, puisque je ne cédais pas et lui répondais juste ou tout simplement, je l'évitais car je ne voulais pas me rabaisser face à lui.

Puis, j'écoutais les paroles de mes parents le concernant.

Ensuite, il m'explique par la suite comment j'étais arrivée aux oreilles de ses parents.

Ça faisait six mois, tout au plus qu'on travaillait ensemble et il avait reçu une autre lettre qui lui donnait l'ordre d'insulter mes parents (toujours dans ce but de me pousser dans mes retranchements), car les parents, la famille, c'est sacré pour moi et ces types avaient l'air de le savoir.

En colère et dépassé par la situation, il était allé dîner chez ses parents comme chaque vendredi, complètement dans ses pensées, à bout mentalement. 

Pour lui, m'insulter et insulter mes parents, il y avait une grande différence. Insulter mes parents, c'était trop pour lui, alors il avait parlé de moi et à commencer à monter ce mensonge, car sa mère avait persisté en le questionnant, et il lui avait dit qu'il avait une petite-amie, pour justifier sa déconcentration.

— Tu sais, j'ai l'impression d'être suivi parfois et d'être sur écoute, me confie-t-il. Lorsque je ne faisais pas ce qu'ils me demandaient, j'avais toujours des répercussions désastreuses. Ma voiture vandalisée, ma mère qui a soudainement de problèmes de santé alors que c'était faux, juste pour nous faire peur, mon père agressé ... Je ne pensais qu'à mes parents. Ils sont tous pour moi Edna, alors j'espère que tu comprends ma situation à présent.

Je sonde son regard et bizarrement, la haine que j'ai envers lui s'estompe peu à peu.

Parce que j'aurais clairement agi comme lui. Ma famille est tout pour moi. Si on s'en prenait à eux, j'aurais été anéantie. Oui, j'aurais définitivement fait comme lui, car fuir n'est pas dans ma façon de faire.

— Alors, reprend-t-il, je continuais tout simplement à vous pourrir la vie, à faire mon petit chef et à me faire détester par tout le monde pour le bien de mes parents et pour toi. C'était dur de ne pas venir m'excuser auprès de vous et de ne pas te dire la vérité. C'est d'ailleurs pour ça que les gars ne te défendaient pas, parce que je leur ai dis qu'on avait eu un différent dans le passé et ils n'ont pas cherchés à savoir la vérité de ton côté. Mon mensonge marchait encore.

— Sincèrement Elliott, je ne comprends pas pourquoi tout ça. C'est juste incroyable !

— Et ce n'est pas le pire puisqu'ils ont appris pour mon mensonge et ils m'ont ordonnés de t'épouser.

Je le dévisage les yeux écarquillés et il me tend la lettre en question.

" Bonne idée d'être en couple avec Edna. Tu sais que tu ne peux rien nous cacher. Mais, c'est parfait, Elliott. Notre étude sur Edna sera encore plus intéressante. Maintenant, épouse-là ! Rends-ça crédible ou tu sais ce qui arrivera ..."

— Ce sont des malades. On doit aller voir la police !

— Nous sommes la police Edna, me rappelle-t-il. J'ai enquêté et rien. Pas d'adresse, pas d'empreinte sur les feuilles, ces personnes savent s'y prendre. Ils en veulent après toi.

Je me lève après lui avoir rendu toutes ses maudites enveloppes et je fais les cent pas devant lui, l'esprit complètement ébranlé par cette révélation.

— Tu m'as caché ça durant tout ce temps ! m'exclamé-je, outrée. Ils font une étude sur moi ? Je suis quoi au juste ? Une souris de laboratoire ?!

Je suis emprise d'une rage bouillante face à tout ça. Ça devenait beaucoup trop lourd de jours en jours.

— Je sais que ce que je viens de te révéler n'est pas facile. Mais ça doit rester entre nous. Personne ne doit le savoir, Edna. Sinon, ils vont agir et il faut que tu m'aides, dit-il.

— Comment ? J'ai des problèmes aussi, Elliott ! Je ... Tu n'aurais pas dû me le dire finalement !

— Épouse-moi, fait-il tout simplement.

On se fixe du regard et j'éclate de rire.

— Jamais de la vie ! dis-je en ricanant.

— Ils vont s'en prendre à mes parents. Peut-être à toi ! Je ne veux pas de ça ! C'est pour ça que j'ai demandé au Chef de te mettre sur surveillance. Je suis sûr qu'ils étudient ton comportement pour une raison qu'on ignore, mais qu'on découvrira mais on doit bosser ensemble et rentrer dans leur jeu.

— Je ne t'épouserai pas, dis-je catégorique. Il doit y avoir une autre solution.

— Ça sera pour de faux ! appuie-t-il en se levant. Arrête de tout compliquer et accepte tout simplement.

Je roule des yeux et je ne sais pas ce qu'il me prend, mais je lâche après plusieurs secondes de réflexion où une illumination m'apparaît et me semble presque évidente :

— Et si tout était lié ?

Il fronce les sourcils.

— Hein ? De quoi tu parles ?

Je fixe ses yeux et me mords la lèvre inférieure, hésitante quant aux prochaines révélations que j'allai lui révéler.

— Je peux te confier quelque chose à mon tour ?

— Au point où nous en sommes.

— Depuis ce pop-up, Elliott, ma vie prend une tournure ... étrange.

Il finit par se rasseoir, curieux et m'écoute attentivement.

— Je ... Depuis que je t'ai frappé, depuis ce jour, ma vie n'est pas normale et celle de Billie non plus. Et maintenant, tu me dis tout ça et je me dis que peut-être tout est lié. Peut-être qu'ils attendaient que je disjoncte enfin pour ... agir sur moi.

— Je ne comprends pas...

— Elliott ! J'ai des absences sur les scènes de crime, parce que je vois ce qu'il s'est passé pour ces pauvres femmes ! m'exclamé-je. Et j'ai pu voir la mort de la nouvelle victime avant même que ça n'arrive ! C'était le soir du dîner chez tes parents d'ailleurs.

Il cligne des yeux comme pour enregistrer la chose improbable que je venais de dire.

— C'est comme ça que je sais qu'il y a trois hommes et je sens que ça ne va pas s'arrêter. Tout est lié, Elliott ! J'en suis sûre maintenant !

Il ne dit rien et je peux lire dans son regard qu'il n'y croit pas vraiment.

— Comment ça peut-être possible ? Tu as genre « un pouvoir » de vision ?

— C'est ça ! Billie aussi. Elle peut voir les criminels. Ceux qui sont autour de nous, mais qu'on ne pourrait jamais imaginer leur double vie.

Il se gratte l'arrière de la tête, vraiment pas convaincu et ça commence à m'énerver.

— Tu ne me crois pas hein ? Tu devrais me croire parce que je te crois pour les lettres. Qui me dit que tu ne les as pas inventés de toutes pièces pour te faire pardonner ?!

— Parce que c'est clairement ridicule et que je ne m'amuserais pas à découper des lettres de journaux pour faire ça, se défend-t-il. J'assume ce que je fais et ce que je dis.

— Alors crois-moi !

— Mais, j'ai envie de te croire. C'est juste ... Demain, on va voir mon père pour le pop-up et après, on verra.

Je ricane, juste dépassée par son attitude. Je le lorgne avec haine et me retiens de ne pas lui sauter dessus pour ne pas l'étrangler.

— Pourquoi tu ne veux pas y croire ?

— Dis-moi comment tu aurais obtenu du jour au lendemain ce genre de « pouvoir » ? Tu me racontes ça, sans contexte et sans préambule.

— Arrête de croire que je suis une sorcière hein ! Et c'était lundi. Billie et moi, nous sommes entrées en collision avec des types inconnus, un peu près à la même heure, mais dans différents cafés. Puis, le soir, le pop-up est apparu sur son ordinateur et depuis, rien ne tourne rond.

Je finis par m'asseoir, épuisée et désemparée par la situation.

— Tout est lié, répété-je, convaincue. Comment et pourquoi, je ne sais pas mais tout est lié. Mon instinct me le dit.

Je sens son regard se porter sur moi et il lâche :

— On va s'aider alors, mais agissons comme ils le désirent.

Le silence s'installe de lui-même et nous ne disons plus rien.

Je finis par le regarder et sors de la poche de mon blouson la boite où la bague se trouvait.

— Ta mère me l'a donné.

Il voyage son regard de la boite à mes yeux et rétorque encore :

— Le mariage sera pour notre enquête, pour notre recherche. C'est un mariage blanc, en fait. On divorce après. Et je ne te demande pas de vivre avec moi. Et pour les frais du mariage, je m'en charge. Je veux juste protéger mes parents et nous protéger. Je ne veux pas de mauvaises surprises.

Je soupire lourdement en fixant la boite ne sachant quoi faire.

— Ton chien s'appelait comment ? le questionné-je.

— Donatello, sourit-il, mélancolique. J'aimais les Tortues Ninja lorsque j'avais 12 ans, se justifie-t-il. Puis, c'était un chiot quand mes parents me l'ont offert.

— C'était un peu notre génération aussi les Tortues Ninja et c'est original. J'aime bien.

Il acquiesce toujours avec ce triste sourire.

— Il a eu quand même une belle vie. Il a vécu 10 ans, même si les Golden Retriever ont une espérance de vie entre 10 et 12 ans. J'en suis sûr que Donatello aurait vécu plus, si ces salauds ne l'avaient pas tués. Attends.

Il se lève pour fouiller dans la poche intérieure de son blouson et en sort son porte-feuille, puis il revient près de moi.

Il ouvre celui-ci et sort une petite photo de son chien et de lui. Je la prends entre mes doigts pour la regarder plus précisément.

— J'avais 14 ans, je crois. Qu'est-ce que Donatello était agité à cet âge. Ça énervait, maman.

En effet, il ne devait pas avoir plus de 14 ans et son chien était encore petit. Mais, il le tenait fermement contre lui avec un immense sourire aux lèvres et ses cheveux totalement ébouriffés lui tombant presque sur le front comme maintenant.

Elliott et son chien avaient l'air épanoui et heureux.

— Il était mignon.

— Oui. Ça fait deux ans maintenant, mais il me manque toujours. Il était tout le temps là pour moi.

Je lui rends la photo, non sans lui jeter un regard. Il range la photo à sa place et je lance :

— Ma famille devra être au courant. Et ... c'est supposé être un secret, mais on doit le dire au Chef. Je veux que les gens sachent que c'est faux. On n'explique rien au Chef, mais on lui dit juste s'il peut couvrir nos arrières en disant qu'il nous a mit sur une mission spéciale. Il le fera.

— Et si ça arrive aux oreilles de nos protagonistes ?

— Ils seront dans le doute, Elliott. De toute façon, c'est leur demande alors on y répond juste.

Il opine de la tête et j'ouvre la boite pour en sortir la bague en question. Après l'avoir disséqué comme si elle était empoisonnée, je la place à mon annulaire gauche.

J'exhale en tendant ma main devant moi ce qui arrache un petit rire à Elliott.

— Elle te va bien.

— Encore heureux. En plus, c'est une Tiffany&Co. Tu as fait un bon choix. Et comment tu savais que j'aimais bien les formes émeraudes ?

Je lui souris pour le taquiner mais il répond très franchement.

— Ça se voit à ta personnalité. Tu es unique. 

Je regarde une nouvelle fois ma main, qui a prit une nouvelle valeur avec cette magnifique bague en or blanc, avec son diamant central serti d'autres grains de diamant sur ses cotés. Puis, ça ressort parfaitement avec ma peau noire.

J'abaisse ma main et je me lève, enfin prête à m'en aller.

Je savais la vérité à présent et nous allions travailler ensemble.

— Ramène l'ordinateur de Billie, demain. On passera voir mon père.

— D'accord. Et, tu vas devoir rencontrer ma famille, lui annoncé-je avec une grimace.

— Cache ta joie ...

— Ta mère va faire une crise cardiaque en s'imaginant des choses et mes parents ne vont pas comprendre alors oui, j'appréhende, Elliott. De plus, je suis peut-être en danger alors crois-moi, je ne vais pas sauter de joie et encore moins faire l'effort de l'organiser ce mariage. Tiens, on peut faire ça rapidement. Et commander des pizzas ou aller au McDonald.

Il roule des yeux et se lève pour m'inviter à m'en aller.

J'ai presque envie de lui dire que c'est un connard de me chasser comme ça mais je ne dis rien.

— Financièrement, ça me regarde alors ne te prends pas la tête. Et pas de McDo ou de pizzas. Même s'il est faux ce mariage, je veux un peu de décence.

C'est à mon tour de rouler des yeux, puis arrivée devant la porte, je me tourne vers lui.

— Tu ne dis rien à personne. Pour les visions aussi, lui intimé-je en le pointant du doigt.

Il repousse mon index comme une vulgaire chose et ensuite, imite ce que je viens de faire.

— Tu ne dis rien à personne non plus. Un secret reste un secret. On est une équipe maintenant.

— Dans tes rêves.

On s'observe pour faire genre « une bataille du regard » puis, mon téléphone vibre.

J'échoue donc avec un soupir ce qui le fait sourire.

— Probablement Gideon qui devient de moins en moins gay. Tu es forte Edna, je dois l'admettre.

— Mieux vaut pas que je te réponde Elliott, parce que ça ne sera pas des paroles mais des gestes.

Il ouvre la porte pour moi et je quitte son appartement sans lui dire au revoir.

Connard.

Une fois à l'extérieur, je me décide de regarder mon téléphone et en effet, c'est un message de Gideon. Je décide de ne pas y répondre pour le moment et je gagne ma voiture.

*

Devant la porte de notre appartement, un paquet s'y trouve.

Il est assez grand et bien décoré avec un magnifique ruban rouge.

Je fronce les sourcils tout en insérant les clés et sans quitter la boite du regard.

Peut-être que Billie avait encore commandé des chaussures sur internet. Je soupire d'avance en me disant que cette fille ne sait absolument pas économiser.

La porte s'ouvre enfin et je donne un léger coup de pied à la boite pour la faire entrer, mais je constate qu'elle est assez lourde. Alors, je la porte et referme la porte derrière moi.

Tiens ! Elle n'a aucune adresse. Il y a juste mon prénom et celui de Billie, écrit sur une enveloppe blanche.

Qu'est-ce qu'elle a encore ...

Soudainement, je repense aux lettres d'Elliott et je me dis que c'est peut-être à notre tour d'en recevoir.

Je pose donc en vitesse la boite sur la table basse et ouvre frénétiquement l'enveloppe. J'y trouve une lettre qui est soigneusement écrite en lettres dorées.

Je la parcours, le cœur palpitant et à chaque mot, j'ai l'impression de manquer de souffle.

Ainsi, lorsque j'achève sa lecture, je me laisse tomber sur le canapé et soulève le socle de la boite où j'y trouve deux somptueuses robes de soirée qu'on ne pourrait s'acheter qu'après six mois de salaire.

L'une d'elle est destinée à Billie et elle est blanche et longue, tandis que la rouge m'est destinée.

Malheureusement, la beauté de ces robes n'enlèvent rien à mon inquiétude et j'appelle aussitôt Billie pour qu'elle me rejoigne.

Après notre brève communication, je remets le socle de la boite à malheur et attends complètement sur le point de pleurer d'angoisse que Billie arrive.

Je ne savais vraiment plus quoi penser de tout ce cirque.

Tout était sans queue, ni tête.

Tout était absurde.

Tout n'était que connerie.

Mais que faire ?

J'apporte un doigt à ma bouche et mordille mes ongles sont pour autant les ronger.

Je patiente, je patiente, jusqu'à qu'elle arrive enfin. Un léger soulagement m'envahit, mais l'inquiétude est toujours là.

Elle se dirige vers moi tandis que je fixe toujours cette boite puis je finis par lever mon regard vers elle. Elle dépose une boite de Tupperware, rempli de tacos visiblement, mais je n'ai même pas envie d'y penser.

— Tu n'as pas ouvert ? me questionne-t-elle. J'aurais ouvert...

— Je l'ai ouvert, la coupé-je.

Je lui tends la lettre qui était à côté de moi et elle se met à la lire.

Son visage se décompose au fur et à mesure de sa lecture tout comme moi.

— Pitié Billie, dis-moi que je n'ai pas lu ça ?

Elle déglutit et se met à lire à haute voix comme pour réaliser la situation, elle aussi.


Nos chères et tendres expériences,

Il est temps pour vous, de savoir quelques secrets vous concernant.

Tout d'abord, le mot « expérience » doit certainement vous parler, car vous ne le comprenez certainement pas.

À vrai dire, vous n'êtes pas réellement des expériences, parce que ce que vous vivez à cet instant, dix jeunes femmes l'ont vécues avant vous, il y a quelques années.

Mais, Nous, nous avons décidés de nous concentrer sur deux candidates méticuleusement choisies, pour un programme assez prestigieux que vous découvrirez au fur et à mesure de cette aventure, et c'est vous !

Oui, vous avez été sélectionnées pour ce programme et nous vous devons d'ailleurs de félicitation.

Vous êtes les deux candidates sur qui nos espoirs se portent et nous vous avons méticuleusement étudiés pour penser qu'avec vous, notre programme sera un succès et non pas un échec comme pour la première expérience.

Nous misons tous sur vous et vos capacités que vous avez acquises récemment.

Eh oui, nous devons admettre que nous sommes responsable de cela.

Mais aucune inquiétude ! Vous allez vous en sortir et une fois que ça sera confirmé à 100% que le programme modifiée, car oui, il a subi quelques changement par rapport au premier, nous vous révélerons notre identité et nous vous rencontrerons afin de tout vous expliquer.

Par la suite, nous pourrons agir contre ce qu'il se prépare actuellement dans les coulisses de notre monde et ce n'est pas bon du tout. Le temps presse donc...

Vous êtes un peu comme le salut de notre civilisation. Votre réussite sera l'espoir d'un nouveau monde. Votre réussite rétablira l'équilibre de notre monde.

Voici donc, votre première mission pour voir votre avancée psychique.

Vous allez devoir participer à une soirée de gala qui se déroule à l'adresse indiquée sur les cartons d'invitations que nous vous avons obtenus. Il y aura foule et nous serons présents pour vous observer.

Ne cherchez pas à nous trouver. Nous sommes bien plus proches que vous ne le croyez ...

Les dons que vous avez acquis, nous ne les avons pas et ils ont été crée spécialement pour vous, alors nous espérons que vous découvrirez le plan caché qui se trame derrière ce gala et que vous arrêterez les individus en question.

Nous nous sommes permis de vous choisir les tenues et les cartons d'invitations se trouvent en-dessous des robes. D'ailleurs, nous espérons qu'elles vous plaisent.

Bon courage pour cette première mission et à très vite Billie et Edna. 


— Je n'arrive pas à y croire, hoquette-t-elle. Donc, ils sont responsable de nos visions ces chiens de la casse ? J'ai jamais voulu être agent secret moi ! Ah ça, non ! Je ne sais même pas courir Edna ! Des malades ! Allons porter plainte !

Elle se lève, déterminée, mais je l'attrape par son manteau pour qu'elle se rassoit.

— Primo, je suis la police et deuxio, cette lettre nous illumine sur quelques points. Les mecs qui nous ont foncés dessus sont les responsables de tout ça, lui dis-je durement.

Elle semble réfléchir et ses épaules s'affaissent.

— Et les visions se sont déclenchées par le pop-up sur mon ordinateur, souligne-t-elle. Et tu as dis qu'un proche de nous l'avait installé.

— C'est ce qu'on m'a dit, lui confirmé-je, mais demain, j'en serais plus, car je vais voir le père d'Elliott. Putain mais c'est quoi ces conneries !? Un programme ?! Nan mais j'hallucine !

Je soupire et pose mes mains pour couvrir ma bouche.

Cette lettre était juste ... J'étais sous le choc. Littéralement. Ces personnes se foutaient de nos vies ou quoi ?

— Edna ? Cette bague, elle vient de Tiffany&Co hein ?! On se la mâtait sur internet...

Je les retire aussitôt pour la cacher, mais c'est stupide car elle a déjà vu et elle commence à étaler un sourire de conne sur ses lèvres.

— Toi, tu dois me dire des choses ! chantonne-t-elle.

— Billie, sois sérieuse là ! On a reçu un colis contenant des robes pour qu'on se rende à un gala de charité ou je ne sais quoi pour chercher un ou des criminels et tu me parles d'une bague !?

— Bah ... ouais ! dit-elle en haussant les épaules. Tu la gardes ou tu épouses pour de faux, Elliott ? C'est important pour mon histoire quand même...

Je lève la main pour la faire taire et lui donne sa robe qu'elle dissèque du regard, mais elle a l'air émerveillé et je sors la mienne pour trouver les cartons d'invitations et un autre petit paquet.

Je l'ouvre tandis que Billie s'excite à côté de moi, pour la robe, en disant à quel point elle est jolie et qu'elle est à sa taille.

J'y trouve une arme que je sors et que j'identifie rapidement comme un Glock 32 qui est léger et assez petit. Très différente de ma Beretta 96 que j'ai pour le boulot.

Il y a un petit post-it avec écrit « Pour votre amie Billie. Sait-on jamais... ».

— T'as un nouveau flingue ? Tu sais que je n'aime pas ça, Ed !

— Ce n'est pas pour moi mais pour toi.

Elle écarquille les yeux de stupeur.

— Je n'en veux pas. Garde-là. Ils croient quoi ces imbéciles ? Je ne touche pas à ça moi.

Je roule des yeux et lui dis :

— On va y aller à cette soirée.

— On ne peut pas juste porter les robes et passer une soirée ici comme ça tu me racontes tes fiançailles avec Elliott ?! Tes parents vont disjoncter ...

— On va y aller, la coupé-je, parce qu'on doit tenter de comprendre. Et par la même occasion, je t'expliquerai des nouvelles choses et pourquoi j'ai cette bague, d'accord ? Il faut que tu me fasses confiance.

— Je te ferais confiance même si tu me disais de sauter du falaise, dit-elle avec dédain. Bon, je plaisante, je ne sauterais pas mais si tu dis que c'est nécessaire ...

— Ça l'est, Billie. On est peut-être en danger.

— Oh. Dieu me donne trop d'actions là, se plaint-elle. Bon. On peut manger les tacos d'abord ?! Puis après j'irai au petit coin parce que tout ce stress me donne mal au ventre.

Elle se le masse et je rigole aussitôt ce qui nous détend. Nous savourons les tacos d'un goût exquis de Maria, pendant qu'elle me raconte la rencontre avec son père et ce qui lui est arrivée d'étrange.

Je l'écoute attentivement en me goinfrant et je me dis que toute cette histoire aura une finale juste à couper le souffle.

— Peut-être que mon donneur d'ADN mystique est un criminel Edna et je n'ai pas osé avoir cette vision, geint-elle.

— Tu as réussis à la contrôler alors ?

— Ouais, répond-t-elle en léchant son pouce. J'ai dû partir...

— Donc, pour avoir ces visions, il faut être à une certaine distance ...

— Pour mon cas alors, puisque toi, tu peux voir une pauvre femme se faire ... bref, avant que ça n'arrive.

J'acquiesce car elle a absolument raison.

— Allons nous préparer et allons-y.

Je tente d'être confiante mais tout ce qui noue mon estomac est la peur.

*

Billie Fernandez

Ces personnes ont vraiment tous prévus.

Quand nous sommes descendus pour aller à ce foutu gala, où nous allions probablement mourir - au moins, je mourrais telle une déesse vu comment cette robe me va comme un gant et qu'elle me met en valeur d'une façon époustouflante (j'ai pris des photos bien sûr) - nous avons trouvés un homme habillé en costume qui s'est présenté comme notre chauffeur de la soirée.

Les passants nous regardaient avec curiosité et sincèrement, j'aimais bien.

Ça me préparait à mes futurs tapis rouges.

Nous nous étions donc engouffrées dans la magnifique berline noire et comme le chauffeur n'entendait rien et ne répondait pas à nos questions sur le pourquoi du comment de sa présence miraculeuse, Edna a commencé à me raconter sa journée en commençant par le déjeuner avec sa future fausse belle-mère cinglée, mais touchante et qui a finalement un bon instinct concernant son fils sexy.

Puis, elle a poursuit avec Gideon qui est mystique avec elle, entre nous, je pense qu'il l'aime beaucoup beaucoup beaucoup, mais elle ne veut pas l'entendre, et elle finit par le secret qu'elle a en commun dorénavant avec Elliott.

D'ailleurs, c'est durant le trajet qu'elle repense à Gideon et lui envoie un message pour lui dire que je suis en piteux état et que ce restaurant ne se réalisera jamais.

Je me retiens de lui dire qu'il va encore plus lui en vouloir et qu'elle devrait sérieusement lui demander s'il avait des sentiments pour elle, mais elle me tuerait dans cette voiture.

Puis, honnêtement, je ne suis pas douée pour les énigmes et celle-là à l'air balaise.

À croire qu'on fait une partie de Cluedo géant et qu'Agatha Christie va ressusciter.

Nan mais sérieux, je n'étais pas faite pour l'action mais plus pour la réaction.

Et le fait d'apprendre qu'Elliott a agi méchamment pour protéger sa famille, j'ai juste envie que le cerveau d'Edna bosse au plus vite pour découvrir toute la vérité.

Maintenant, ils devaient se marier pour satisfaire, ces psychopathes voyeurs.

Tsss, n'importe quoi !

Et ne pensez pas que je ne prends pas cette histoire au sérieux hein, c'est juste que ça me dépasse et que je suis extrêmement nulle pour les recherches. Je tombe toujours sur le mauvais coupable, je suis trop gentille et peu méfiante.

Allez, qu'on m'achève la première !

Nan mais ces psychopathes m'ont mal choisis. Je vais détruire tout leur programme tellement je suis nulle hahaha ...

— Pourquoi tu souris comme une folle Billie, alors que je te dis que je ne sais même pas comment annoncer ça à mes parents ?!

— Je pensais à un truc con. Désolée.

Elle détourne son regard en secouant sa tête et nous voyons enfin le lieu du gala.

Une grande salle dans les plus beaux quartiers de New-York où toute la mondanité se côtoie avec hypocrisie.

— J'espère qu'ils ont des crevettes, dis-je.

— J'espère aussi. On ne dure pas longtemps.

— Encore heureux, oui. J'ai des tas de choses à écrire ce soir, si tu vois ce que je veux dire.

Elle me donne une tape ce qui me fait rire.

— Mesdemoiselles, vous êtes arrivées, annonce le chauffeur après plusieurs minutes.

Il vient nous ouvrir la portière et nous entendons déjà les ricanements de chèvre de certaines femmes.

— Je vous souhaite une bonne soirée Mesdemoiselles et à très bientôt.

Il nous lance un sourire sincère et retourne dans sa voiture.

— Tu crois qu'il s'appelle comment ? demandé-je à Edna qui commençait à avancer vers l'entrée.

Ce type a voulu garder le mystère jusqu'à la fin et n'avait même pas dit son prénom.

— Je ne sais pas, Billie. Peut-être Edward. Beaucoup de chauffeurs s'appellent Edward.

— Mon Dieu ! Edward serait anéanti par ce que tu viens de dire.

Elle hausse les épaules et me questionne :

— Tu penses qu'on doit donner nos véritables identités ?

— Je ne sais pas, Edna. Tu es le cerveau. Mais j'aurais dit non. Je veux m'appeler Victoria comme la reine Victoria.

— Bon, va pour Victoria, je m'appelle Kate alors ...

— Non, la coupé-je en parlant plus doucement vu qu'il y avait de plus en plus de personne autour de nous, t'es sérieuse là ?! Appelle-toi, Elizabeth ou Diana pendant que tu y es.

— T'es chiante, me toise-t-elle. Bon, je vais m'appeler Tiana comme la princesse Tiana pour Disney là. Ça colle avec mon accoutrement de ce soir.

— Parfait.

Nous arrivons à l'entrée et Edna sort les cartons d'invitations de sa pochette avec le sourire qu'elle tend au réceptionniste, épinglé comme un pingouin.

— Bonsoir Mesdemoiselles. Merci.

Il vérifie sur l'ordinateurs, puis nous redonnes les cartons avec le sourire. Un sourire bien faux qu'il a déjà depuis plusieurs heures.

— Je vous souhaite une agréable soirée Mademoiselle Victoria Imsdal et de même pour Mademoiselle Nia Levy.

Je me retiens d'éclater de rire à l'entente du prénom de couverture que les psychopathes (je vais les appeler comme ça) ont choisis pour Edna. Elle déteste ce prénom parce qu'Aaron, vous vous rappelez de son ex là qui l'avait trompé, eh bien a couché avec une certaine Nia Parks.

Depuis, dès qu'elle entend « Nia », c'est comme si elle avait une irruption cutanée.

— Ils t'ont pas respectés ces psychopathes. Nia sérieux ? Ils nous ont mal étudiés.

— Ça ressemble un peu à Tiana, se rassure-t-elle, puis ce qui me choque davantage, c'est le nom Levy, comme celui d'Elliott.

Des gens nous prennent nos manteaux et nous tendent un ticket et on entre enfin dans la cour des grands, mais les mots d'Edna font tilt dans ma tête.

— Ah oui. C'est bizarre. Genre, c'est comme s'ils savaient que tu allais finir par accepter ou peut-être qu'Elliott est l'un des psychopathes.

Nos regards se croisent et je sens le doute l'envahir, mais je n'ajoute plus rien et attrape une coupe de jus sur le plateau d'un serveur assez mignon.

Edna secoue la tête et me dit qu'elle est en train de chercher notre table.

Moi, je m'en fiche un peu, je me demande juste quand est-ce que le service va commencer. 

Edna trouve enfin notre table de six, non loin de la scène et on s'y installe. Elle est superbement décorée comme toute la salle d'ailleurs. J'ai l'impression que je vais participer à la remise des Oscars tellement c'est beau et grand.

La salle est comble. Le décor est épuré et dans les teintes violacées ce qui est super.

Bonne idée de décoration pour un mariage, ai-je envie de lui glisser.

Pour l'instant, il n'y a qu'un couple de vieux qui nous accueille avec le sourire. On en fait de même, puis l'homme décide de se présenter.

— Bonsoir. Je suis Brad Lallier et voici mon épouse, Catherine.

Nous leur serrons la main et Edna décide de nous présenter car elle excelle dans ce jeu.

— Enchantée Monsieur et Madame Lallier. Vous êtes ravissants. Je suis Nia Levy et voici mon amie et collègue de travail, Victoria Imsdal. Nous sommes ...

— Journalistes, achevé-je.

Ouais, ça a toujours un petit style de le dire.

— Fantastique, commente la femme. Sachez que vous êtes magnifiques dans ces robes. Si seulement j'étais plus jeune, glousse-t-elle. Vraiment, vous êtes adorables et vous avez attirées bien des regards.

Elle ose un clin d'oeil et son époux la réprimande gentiment.

— Cathy n'a pas sa langue dans sa poche, veuillez l'en excuser. Mais, je dois l'avouer que vous êtes en beauté. Vous formez une bonne paire.

Edna et moi, on se regarde et on a presque envie de faire notre high five de la mort qui tue - car on l'a inventé rien que pour nous - à ce compliment très mignon.

— On nous le dit souvent, commenté-je.

Un serveur arrive pour nous servir à boire et nous annonce que le diner ne va pas tarder à arriver.

Nous regardons aux alentours pour voir si des visions peuvent surgir mais rien.

Et comment savoir qui sont ces psychopathes ?

Deux jeunes hommes s'approchent de notre table et je me raidis aussitôt, parce qu'ils sont très très très mignons et je pince Edna qui retient un couinement. Elle me fusille du regard avec discrétion mais trop tard, ils sont à notre table.

La madame Lallier écarquille les yeux de joie et se lève pour enlacer le premier jeune homme tandis que l'autre salut d'une ferme poignée de main, son époux.

Après leur salutation, on fait une nouvelle fois partie de leur paysage et Cathy, je me donne l'autorisation de l'appeler comme ça, les présentent. On se lève par politesse et avec le sourire.

— Fitz, Vincent, voici deux charmantes jeunes journalistes, Nia et Victoria. Les filles, voici Fitzgerald Lincoln et Vincent Thomas, futurs héritiers de la multinationale de leurs parents et meilleurs amis.

On leur serre la main, mais le dénommé Fitzgerald tient longuement la main d'Edna ce qui je le sens l'agace très rapidement.

Elle a ho-rreur des types qui draguent par la main et par le regard.

Vous ne connaissez pas ce type de technique ?

C'est la technique des vieux mecs, sexy, il faut l'admettre, mais qu'est-ce qu'ils sont lourds et imbus de leur personne ...

Et il va sortir ...

— On ne sait pas déjà vu quelque part ?

Évidemment ! 

Il plisse ses yeux comme si ça allait l'aider à se souvenir sauf qu'il ne l'a jamais vu ma Edna. Elle sourit faussement et force pour retirer sa main de son emprise.

— Je ne pense pas Monsieur Lincoln.

Il sourit comme un idiot tandis qu'on se rassoit.

— Je tiens à préciser que j'ai un lien éloigné avec l'ancien président Lincoln.

Edna a envie de lancer une réponse cinglante mais je préfère le faire.

— Intéressant. C'est un peu évident aussi. Ça ne court pas des masses les Lincoln, lâché-je.

Son ami Vincent pouffe et les deux vieux nous regardent avec tendresse alors que l'autre m'ausculte du regard avec une grimace.

Edna a juste envie de se barrer avec ce goujat de première qui se croit plus beau que tout le monde avec ses cheveux blonds plaqués à la Gomina et ses yeux bleus perçants.

Mais le service commence et je suis presque à bondir sur place. Ça redonne un peu de peps à Edna qui attend aussi de goûter à ces plats divins.

— En tout cas, vous êtes au top les filles, réplique Vincent qui se trouve à mes côtés.

— Merci, dis-je en même temps qu'elle.

Il a l'air sympa ce Vincent avec sa mine joviale.

En tout cas, plus que Fitz qui dévore, clairement, du regard Edna ce qui l'énerve de plus en plus.

Je pose donc ma main sur sa cuisse pour lui faire comprendre de se calmer et elle le comprend.

Mais Fitz renchérit les propos de son ami en disant :

— Il a entièrement raison. Vos robes vous vont à merveille et avec ce maquillage léger qui laisse entrevoir vos magnifiques âmes. Pour tout vous avouer, ma couleur préférée est le rouge et cette robe est juste époustouflante sur vous avec votre teint ...

Edna ricane en laissant retomber sa tête en arrière puis regarde Fitz et lâche :

— Écoute mon coco. Je ne veux pas faire de scandale et je ne veux pas qu'on me traite d'incivilisée alors arrête ça tout de suite, rétorque-t-elle, menaçante. Parce que, tu es lourd avec ta drague insupportable et tu as bien vu ma bague et tu comprends donc que je suis fiancée, imbécile. De plus, si ma couleur de peau te fascine tant, je ne sais pas vraiment d'où tu viens, mais ça me fait peur. Maintenant, tu la fermes et tu me laisses tranquille avant que je te fasse manger la table, est-ce clair monsieur Fitzgerald Lincoln ?

À notre table, tout le monde est silencieux et moi, je me retiens juste de rire et de sortir mon téléphone pour filmer cette scène magnifique.

Vincent ne se retient pas et le couple de vieux a l'air mitigé.

Quant à Fitz, au lieu de se calmer, il rétorque :

— Tout doux ma tigresse, je te complimente c'est tout. On a plus le droit de dire à une personne qu'elle est jolie ? Même fiancée ? Les fiançailles sont des promesses de mariage et rien d'autres et il aurait pu t'offrir une bague d'une plus grande valeur ...

Edna rigole en me regardant et dit :

— Il a dit « ma tigresse ». Il est fou, lui ! Faut que je me calme, se dit-elle à elle-même.

Puis, elle se retourne vers lui.

— Bien sûr qu'on a le droit de complimenter une femme fiancée mais toi, tu fais du rentre-dedans. Crétin ! Tu n'auras jamais de filles comme ça, à part les petites idiotes qui en ont que pour ta fortune mais ça, tu le sais déjà puisque tu ne dois fréquenter que ça, crache-t-elle avec haine.

— Oh ! grimace Vincent en se mordant le poing. Alors là, Fitz ! Elle t'a remise en place DI-RECT ! Moi, je veux bien aller prendre un verre avec vous les filles ! Vous me tuez de rire. 

— Bon, ça suffit, intervient Cathy. On va diner tranquillement et pas de drague. On respecte une femme fiancée.

— Toi, tu l'es ? me demande Vincent.

— À vrai dire, non, mais j'ai déjà trois enfants et un petit ami que j'aime comme une folle. Il s'appelle Douglas.

— T'es hilarante toi ! rit-il.

Je sens le regard d'Edna se porter sur moi et je sais qu'elle a envie de rire.

Vous savez les filles, les mecs qu'on trouve craquant, eh bien, on aime bien s'inventer des vies à la SIMS avec eux. Tout est parfait et tout est génial...

Ouais, on aime bien.

Le diner s'est bien passé finalement.

C'était tellement bon que si je vous disais le nom des plats, juste les noms des plats, vous saliverez que ça créerait une piscine autour de vous ... 

OK. Image écoeurante, je vous l'accorde.

Bref, Fitz s'est tenu à carreaux et Edna a retrouvé sa bonne humeur.

On discutait beaucoup avec Vincent, qui avait l'air d'un mec complètement fou, mais sans prise de tête et encore moins arriérés de la pensée comme beaucoup de gens de ce genre de soirée.

Je l'avais trouvé vraiment touchant cet autre blond plus cool que son ami.

Comme il disait, avec la confirmation de monsieur Lallier qui était tout aussi génial que sa femme, beaucoup de personnes riches font des dons pour se donner une conscience, mais dans le fond, ils n'en avaient rien à foutre des autres.

Pourquoi s'intéressait à des pauvres gens sans argent alors qu'ils avaient tout ?

Ce qui les préoccupait, c'était eux, leur image et puis c'est tout. Et sincèrement, ça faisait peur.

Ils se sentaient supérieurs avec leur argent et connaissaient pas la vraie vie avec des grandes joies grâce à des petites choses mais comme Papa Fall nous disait souvent lorsqu'il nous donnait des petites leçons de vie « Laissez ces gens se baigner aveuglement dans leur argent. Ce qu'ils n'ont pas compris, c'est que cette richesse, ils ne l'emporteront pas avec eux lorsqu'ils mourront. Ils la laisseront et on les oubliera. On parlera d'eux que par hypocrisie ».

Et il avait totalement raison.

Nous étions à présent tous debout car la sollicitation aux dons allaient commencer. C'était pour favoriser la recherche de maladies orphelines.

Comme Vincent l'avait dit, tout le monde donnait et celui qui donnait le plus serait un peu comme le « roi » de ce gala.

Ainsi les sommes étaient assez astronomiques et nous approchions bientôt de la fin où ces sommes me donnaient juste mal à la tête.

— Si seulement j'avais cet argent, chuchoté-je à Edna.

— Même un tiers, dit-elle. Oh mon Dieu, ils donnent pour la recherche Billie et nous, on pense à autres choses. Dieu pardonne-moi.

— Dieu connait tes pensées alors ne fais pas ta moralisatrice hein !

Elle me dévisage et on applaudit pour la dame qui a donné 100.000 dollars.

— Puis, imagine que cet argent ne sert même pas à la recherche mais pour organiser des complots et tout.

Trop d'imagination en moi.

Elle soupire, exaspérée, par mes propos mais moi, ça me fait rire.

Ça me fait moins rire lorsque je la sens, soudainement, un peu trop s'appuyer sur moi et fermer les yeux.

— Edna ...

Heureusement que nous sommes sur le côté et que les Lalliers et les gars sont devant nous.

Elle s'agrippe à mon bras et je la tiens de toutes mes forces mais un connard me bouscule.

Je m'apprête à lui gueuler dessus, mais je suis aussi prise d'une vision et je vois le type dans différentes scènes où il a toujours une grosse somme d'argent qu'il remet à d'autres hommes.

J'ouvre les yeux et Edna est sortie de sa léthargie. On se regarde la bouche entrouverte alors que le type monte sur l'estrade et commence à remercier tout le monde pour les dons.

— Viens.

Je suis Edna en veillant à ne pas nous faire repérer et nous nous dirigeons vers les toilettes.

On s'y engouffre et elle vérifie qu'il n'y a personne avant de dire :

— La femme qui annonçait les montants, elle va se faire tuer dans les coulisses par ...

— Le type qui m'a bousculé, terminé-je. Je sais. Il détourne des fonds d'associations Edna pour les remettre à d'autres hommes pour financer je ne sais quoi.

On se tait et on s'observe.

— On fait quoi ? demande-t-elle.

— Je ne sais pas ! Je ne veux pas de problèmes ...

— On doit attraper ce type. Et vite. 

— On fait quoi alors ?

— On agi à l'instinct, répond-t-elle.

Toute le monde a commencé à se disperser et la musique retentit. Les gens commencent à former une petite foule pour se mettre à danser.

Ce mec a compris qu'on entendrait rien s'il tire avec la musique.

On voit la dame retourner en coulisse suivi de l'homme depuis là, où on est.

— Suis-moi Billie.

J'obtempère et je devine qu'Edna a trouvé un moyen de rejoindre les coulisses sans passer par la scène.

Problème : il y a deux agents qui discutent.

Edna avance quand même et étale un sourire édifiant.

— Bonsoir messieurs, nous devons nous rendre en coulisse pour interviewer l'organisateur de ce gala. Nous sommes Nia et Victoria, jeunes journalistes ...

Je ne sais pas à quoi elle pense, mais ça ne va pas marcher.

Puis, le déclic se produit dans ma tête lorsque l'un des agents parlent dans son micro.

Si, les psychopathes nous ont missionné pour ce gala, normalement, ils avaient facilités certaines choses pour nous alors ...

— Vous pouvez y aller. Vos identités ont été confirmées. Il est dans la loge 8, au bout du couloir, à gauche.

— Merci.

Je ne suis pas si bête que ça en fait. Edna est juste plus rapide à comprendre.

On s'y dirige et nous croisons quelques techniciens qui ne nous prêtent guère attention et nous arrivons devant la loge 3 qui est fermée.

— On fait quoi maintenant ? la questionné-je.

Elle pose son oreille contre la porte et j'en fais de même.

Nous pouvons entendre faiblement la conversation.

La femme lui hurle qu'il n'a pas le droit de prendre les chèques et lui dit que c'est du vol, mais des rires se font entendre.

L'homme lui dit que ce monde n'est fait que de voleurs et qu'avec cet argent, des personnes hautes placées peuvent changer les choses.

Elle a l'air choqué puis, elle dit qu'elle va appeler la police et nous l'entendons s'avancer vers la porte quand il ordonne d'une voix forte qu'on s'occupe d'elle.

Puis, elle hurle un « non, pitié » et puis plus rien.

Edna et moi, on s'écarte de la porte choquée, et on comprend qu'elle s'est faite tuer.

Je vois dans son regard qu'elle se sent mal, mais je l'emmène derrière un petit poteau où il y a de la pénombre et je la rassure.

— Si tu vois le futur, ça veut dire que tu ne peux pas le changer.

— Comment tu sais ça, toi ?

— Parce que tout le monde le répète dans les films et dans les livres et partout, Ed ! On ne pouvait pas la sauver mais ... on peut arrêter ce type. Tu peux l'arrêter parce que tu sais te battre.

Elle acquiesce et respire un bon coup.

— Bien. On va frapper à la porte et on va voir ... , proposé-je,

Mais la porte s'ouvre et le type y sort, accompagné de quatre hommes. L'un d'eux porte le corps de la pauvre femme sur son épaule comme si de rien était.

Edna me confie aussitôt sa pochette et je comprends à son regard ce qu'elle s'apprête de faire.

— Appelle mon Chef et dis-lui de se ramener le plus vite possible avec l'équipe.

— Quoi ?

— Fais-le. On a pas de temps à perdre, m'ordonne-t-elle.

Le stress m'envahit lorsqu'elle lance :

— Ah ! Bonsoir Monsieur Vivaldi.

Ils se retournent surpris vers nous, mais Edna ne laisse absolument pas sa peur paraître, en se postant face à lui.

Je sors le téléphone de sa pochette et appelle son chef qui répond après quatre sonneries.

— Edna ?

— Non, c'est Billie. Pas le temps de vous expliquer. Venez avec l'équipe à Rivoria Palace. Vite.

Edna lui tend sa main comme si de rien était pendant que je raccroche et je vois l'arme qui m'était destinée.

Elle l'avait prise ? Elle est folle.

Moi, j'ai peur ...

— Je suis Nia Levy. Journaliste au New York Times et voici ma collègue Victoria Imsdal. On devait vous interviewer sur vos galas caritatifs ...

Il la dévisage avec colère et crache :

— Je n'ai pas d'interview à donner et je n'ai pas le temps. Dégage !

Il fait volte-face mais Edna a complètement perdu la boule car elle lâche :

— Pardon ? Vous êtes juste super désagréable et je le noterai dans mon article. Connard ! Hypocrite ! Meurtrier, ajoute-t-elle. Voleur aussi.

Quoi ?

Mais elle veut qu'on décède ou quoi ? J'ai presque envie de crier et de pleurer là.

Mon cœur bat à mille à l'heure, j'ai presque envie de me faire pipi dessus et l'homme à la carrure imposante se retourne, évidemment.

À cet instant, je déteste Edna pour sa grande gueule.

— Pardon ? fait-il. Répète un peu.

— J'ai dit que tu étais un connard, un hypocrite, un meurtrier et un voleur.

Oh. Mon. Dieu !

Les trois hommes l'encerclent alors qu'il fait signe au type avec le corps de s'en aller et c'est ce qu'il fait.

— Tu es culottée ma petite, commente-t-il.

— Oui et je vais vous le montrer.

Ni une, ni deux, elle lui donne un coup de poing qui le fait chanceler, puis son super coup de genoux et l'homme se recroqueville sur place.

Les trois autres tentent de l'attraper, mais elle fait ses prises de Jet Li comme si c'est de la soupe et deux d'entre eux tombent, sonnés.

Quant au troisième, il tente de la frapper, mais elle évite ses coups et y trouve une issue en lui faisant un clé de bras ou je sais quoi. J'entends le craquement de son os et je grimace de douleurs et de dégoût. Elle a cassé son bras cette folle ! 

L'un deux est assommé avec son talon et les deux autres sont aussi à terre, gémissant de douleur, le boss tente une attaque qu'elle anticipe alors elle lui saute au cou, l'étrangle, puis elle lève sa robe et sort son arme qu'elle pointe sur la tempe du type.

— Vous glissez les armes à ma collègue et vous allez rester bien sage, parce que vous êtes en état d'arrestation. Dans le cas contraire, je le tue comme il a fait avec cette pauvre femme. Faites-le !

Ils se désarment sous le regard du boss et l'un d'eux tente de tirer en ma direction, mais comme un réflexe habituel, je sors l'arme de la pochette d'Edna et la pointe vers le type.

Putain, j'ai un pistolet dans les mains.

Je dégouline de sueur à cause de stress et j'ai mal au ventre. Mais, je tente de faire comme Edna.

Elle croise mon regard et je vocifère :

— Tu veux faire quoi hein ? Me buter ? Tente et j'achève ton existence ! Tu te retrouveras direct en enfer, salaud !

Je me surprends moi-même de dire des choses comme ça et je m'approche avec précaution d'eux.

Je pousse leur arme du pied vers l'arrière et désarme le gars, assommé. J'en fais de même avec son flingue.

Le boss ricane et Edna ressert son emprise autour de lui.

— Vous allez le payer.

— J'attends de voir ça. Tu vas pourrir en prison le restant de tes jours.

Et d'un coup de crosse sur la tempe, elle l'assomme et il retombe mollement.

Je laisse échapper un hoquet de stupéfaction et elle hausse les épaules.

On entend enfin les sirènes de police et le soulagement s'empare aussitôt de moi.

***

« L'adrénaline est le meilleur dopant. Dès qu'il parcourt nos veines, on est capable de tout. On a peur de rien. Il faut savoir le sécréter au bon moment, pour que vous vous découvriez une nouvelle facette que vous ne vous connaissiez pas. Et ça prouve encore et toujours, que l'humain se découvre un peu plus chaque jour, mais qu'il ne saura jamais qui il est réellement parce qu'il sait s'adapter à toutes situations ». JFL.

***

Je déchire 😜 ! 

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