1.

Je m'excuse pour les fautes d'inattentions 😊. Excellente lecture mes Loves. 

***

Quelques parts dans les rues de New-York

Drahcir Liuen-Rev se promène dans les rues de New-York.

Bien sûr, dans sa tenue de l'autre personnage qu'il déteste avec force et qu'il a marre d'endosser depuis tant d'années. Cela le répugne, mais il n'a pas vraiment le choix ...

Quoi ? Ça vous surprend ?

Drahcir n'est pas Drahcir. Et il a juste l'intelligence et l'art de mentir à tout le monde pour atteindre son but. Il s'est même trouvé des personnes qui lui ressemblaient pour parfaire son rôle suprême et personne, je dis bien, personne n'avait douté de lui. Quoique ...

Alors oui, il peut apparaitre comme vous et moi.

Peut-être que c'est un homme, peut-être que c'est une femme...

Peut-être qu'il a été toujours là, bien plus proche que l'on ne le pense, depuis le début et grâce aux pouvoirs qu'il ou elle a, eh bien, il réussira, pardon ... il réussit bien plus qu'il ne pensait.

Restons sur le « il », voulez-vous.

Comme ça, lorsque Drahcir se présentera à vous, la surprise aura l'effet escomptée.

En tout cas, Drahcir passe littéralement de l'ombre à la lumière. Ou plutôt l'inverse.

Drahcir était tout simplement deux hommes aux différentes vies.

Il était à la fois, le multi-milliardaire, l'homme qui était, fraichement à la tête de l'Ordre Suprême, le meurtrier sanguinaire, avec une soif de pouvoir colossal et l'homme que tout le monde aimait.

Parce que oui, il était apprécié. Alors que son coeur était simplement pourri voire inexistant. 

La vie l'avait endurci. Sa soif de réussite était son leitmotiv. Etre proche de l'ennemi était son crédo. 

Oui, c'était tout simplement la vie de Drahcir.

***

Lorsqu'Elliott quitte le domicile d'Eva, après y avoir déposé sa mère, parce qu'il ne voulait pas la laisser seule et que Patricia voulait soutenir Eva et Maria dans leur perte, il ne savait pas où chercher.

Alors, dans sa voiture, il contacte encore une fois Aaron, mais celui-ci ne répondit pas.

Cela le met en rogne et il tape sur le volant, avant de se calmer et de ressaisir.

Il allait tout simplement se rendre au domicile d'Aaron. Peut-être qu'il y était.

Il s'apprête donc à démarrer, quand il reçoit le coup de fil, tant attendu. Il décroche aussitôt.

— Aaron bordel ! Je t'ai appelé un milliard de fois, putain ! dit-il d'emblée.

— Je sais, je suis désolé, lui répond-t-il avec un soupir exténué. On a dû gérer pleins de choses ... Toutes mes condoléances Elliott, ajoute-t-il après avoir laissé quelques secondes de silence en suspens.

Elliott regarde en l'air et exhale sans trop savoir quoi lui répondre.

Il n'arrive toujours pas à croire que son père n'est plus parmi eux et qu'il y a eu tous ces morts.

Son cerveau a totalement bloqué le moment d'après les coups de feux. Il avait quelques flashs, mais il préférait les chasser de son esprit.

Il soupire donc et décide de changer de sujet.

— Est-ce qu'elles vont bien ?

— Plus ou moins, rétorque-t-il. Je t'envoie l'adresse du lieu. Quand tu arrives, envoies-moi un message.

— Merci.

Même pas vingt secondes plus tard, il reçoit l'adresse indiquée et Elliott démarre en direction de la base du programme.

Un peu moins de quarante cinq minutes plus tard, il y arrive. Il remarque que c'est le musée de l'aviation. Il se demande s'il ne s'est pas trompé. Ça serait étonnant que la base soit là, face aux yeux de tous.

Il appelle donc Aaron et l'informe de son arrivée.

— C'est normal que je sois à l'arrière d'un musée ?

— J'arrive.

Elliott regarde les alentours, il n'y a pas grand monde avec ce froid. Quelques badauds passent, sans réellement regarder dans sa direction.

Il patiente encore quelques minutes avant qu'Aaron n'ouvre une porte et lui fasse signe de venir. Celui-ci trottine jusqu'à lui et arrive à sa hauteur.

— C'est ici que vous vous cachez ?

— On ne se cache pas, on se prépare, lui réplique-t-il en refermant la porte derrière lui.

— Comment ça ?

Aaron le regarde brièvement avant de prendre le pas. Elliott s'inquiète donc et l'arrête pour en savoir plus.

— Tu vas tout comprendre, Elliott.

— Attends. Où est Edna ? Est-ce que je peux la voir ?

Bah oui, il était quand même là pour sa femme et sa meilleure amie. Bien qu'il soit mêlé dans cette histoire, il voulait absolument savoir comment elle allait, comment elles allaient ...

Alors, ils s'observent longuement avant qu'Elliott n'insiste.

— S'il te plaît. J'ai ... besoin de la voir.

— OK, accepte-t-il. C'est parce que je pense que ça lui ferait du bien de te voir.

— Merci Aaron ...

— C'est pour elle. Elle t'a demandé plusieurs fois depuis hier.

Aaron reprend la marche et Elliott ressent une certaine joie de savoir cette information. 

Ainsi, Edna avait donc pensé à lui ...

Après plusieurs minutes de marche dans les entrailles souterraines du musée où Elliott avait l'impression que c'était un labyrinthe, ils arrivent dans un couloir où deux portes se font face à face. En tournant sa tête vers la gauche, il voit Billie, allongée sur un lit, qui est inconsciente et Douglas lui tient la main, sans la quitter du regard. Il voit aussi un monitoring qui affiche ses constantes vitales.

À cette image, il se demande ce qu'il s'est passé et ce qu'il a raté pour que Billie soit dans cet état, mais Aaron l'interrompt dans sa fixation et il tourne sa tête vers la droite, pour voir qu'Edna est dans le même état, mais seule.

— On a trouvé notre ... taupe, commence-t-il en regardant Edna, tout comme Elliott le faisait.

Celui-ci porte son regard à son ami et laisse échapper un hoquet de surprise.

— Quoi ? Mais ... c'était qui ?

— Brittany Nurs, répond-t-il. Elle travaillait avec l'ennemi.

Il ne savait pas quoi dire, car il était tout simplement ébranlé par la nouvelle. Brittany Nurs avec qui, il avait parlé plusieurs fois, avec qui il avait travaillé, sans se douter que, déjà elle travaillait pour le programme et qu'en plus, c'était elle la traître.

Oui, il était définitivement choqué.

— Et, c'est Edna qui l'a tué, ajoute Aaron ce qui achève Elliott dans sa stupéfaction.

Edna avait tué Brittany.

Edna avait tué Brittany.

Edna avait tué Brittany.

Il sent le regard d'Aaron sur lui, mais ne le regarde pas et fixe toujours Edna qui dort à point fermé.

Il pense à tout ce qu'il sait de l'implant, du nouveau programme, de l'ancien programme et du fait qu'il ne fallait surtout pas que les candidates tuent, sinon elles déraillaient complètement.

À cette pensée, il était effrayé à l'idée de perdre Edna.

Il avait la rage contre lui et contre les autres.

Comment tout ça avait pu se produire ?

Il ne comprenait pas.

Il abaisse sa tête, comme pour retenir ses larmes de rage et de colère.

Il n'avait pas envie qu'Aaron lui parle, d'ailleurs, celui-ci le ressent. Il lui ouvre la porte de la chambre et l'invite à entrer.

— S'il y a un problème, appuie sur le bouton bleu, l'informe-t-il.

Elliott ne le regarde même pas. Il entend la porte se refermer derrière lui, puis il exhale fortement avant de s'approcher d'Edna.

Il s'assoit avec lenteur sur la chaise, puis il observe son profil.

Il la trouve si belle.

Il regrette de ne pas avoir été là.

Il est en colère qu'elle est mal au coeur, à cause de la perte de son père.

Alors, il abaisse sa tête, regarde quelques secondes ses doigts comme s'il allait obtenir des réponses.

Mais rien. Rien ne lui vient à l'esprit.

Il relève sa tête, s'adosse à sa chaise et il attend qu'elle se réveille.

Et quand elle se réveillera, il sera là et essayera de soulager sa peine, autant qu'il le pourra.

***

Edna Fall

Lorsque je prends conscience que j'étais en train de dormir, je n'ouvre pas les yeux pour autant.

Je ne voulais pas ouvrir les yeux pour faire face à la réalité de ma vie qui est devenue chaotique.

Mais au fur et à mesure, je sens qu'on me regarde, je sens que je ne suis pas seule dans cette chambre. Alors, j'ouvre les yeux et tourne ma tête. Je croise aussitôt le regard d'Elliott qui me fixe et sourit faiblement.

Je me redresse rapidement, comme si mon corps reprenait vie, je tends mes bras vers lui comme un enfant et aussitôt, il m'étreint fortement.

— Elliott, laissé-je, échapper.

Je resserre ma prise autour de lui, réellement heureuse de le voir, sain et sauf et de le sentir contre moi, vivant et bien réel. 

Je m'écarte de lui pour le regarder et voir s'il va vraiment bien.

Mes mains tremblent tandis que je les passe sur son visage et repousse ses cheveux.

Il m'a l'air bien réel. 

— Tu vas bien, oh mon Dieu, tu vas bien.

— Je vais bien, dit-il. Je vais bien, Edna. 

Je le reprends contre moi et plonge mon nez contre son cou pour m'enivrer d'une odeur rassurante. Je n'aurais jamais cru qu'il m'aurait autant manqué et que sa présence me serait aussi bénéfique.

Et à cette pensée, je pense à nos pères. Aussitôt, les larmes me montent aux yeux, avant que je n'éclate en sanglot. 

— Ça va aller, Edna. Ça va aller.

— Je suis désolée pour Daniel.

— Je suis désolé pour Idriss.

Nous restons comme ça pendant de longues minutes où nous pleurons tous les deux.

Ça nous fait tellement mal de nous dire que nos pères ne sont plus là que je ne veux pas faire face à cette autre réalité de la situation.

Je veux juste qu'il reste avec moi, comme ça, qu'il ne me lâche plus.

— Nous allons nous en sortir, me dit-il en s'écartant doucement de moi.

J'acquiesce tandis qu'il sèche mes larmes et j'en fais de même avec lui.

Cela le fait sourire, puis il s'installe près de moi, sur le lit.

— Où est ta mère ? le questionné-je tandis que je lui prends sa main ayant cette crainte profonde qu'il ne s'évapore. 

— Avec la tienne et celle de Billie. Elle voulait leur apporter leur soutien.

— C'est bien Patricia ça. De tenter de rester positive, malgré le chaos qui nous entoure.

— Mh.

Il regarde nos mains qui ne se lâchent pas. Je suis son regard et je vois nos alliances ...

Et dire que nous sommes mariés depuis plusieurs heures.

— Je suis navré que notre début de mariage soit si ...dramatique, confit-il d'une petite voix. Ça ne devait pas se passer comme ça. Nous aurions dû ... nous chamailler, parce que je devais venir vivre chez Billie et toi. Nous aurions dû être ... heureux.

Je relève sa tête et passe ma main sur sa joue.

Ses yeux d'un gris-bleu sont éteints. Il est triste et je le ressens. Il se sent coupable, alors qu'il n'a rien. Il subit lui aussi ...

— Tu n'en es pas responsable, Elliott.

— J'aurais dû te dire la vérité, mais ... je ne savais pas tout non plus, ajoute-t-il.

— Je sais. Je leur en veux à tous, sauf à toi. Tu es celui qui subit comme nous.

— Ne dis pas ça, fait-il. Ils n'avaient pas trop le choix non plus, tente-t-il de les défendre.

— Elliott. Anthony Taylor est la tête pensante du programme, lui annoncé-je ne sachant s'il le savait.

Mais à son regard, je comprends que ce n'était pas le cas. Ses yeux sont écarquillés. Il ne s'y attendait pas.

— Quoi ?

Je lui raconte tout ce que je sais en grimaçant de temps à autre, à cause de la douleur de mes blessures.

Lorsque je m'approche du fait que ... j'ai tué Brittany Nurs, je me sens embarrassée, même si je suis contente de l'avoir fait.

Bien que ma peine et ma colère soit là, j'ai ce pouvoir en moi et cette force qui fait que ... je suis prête à aller me battre et tuer ce salopard de Richard Verneuil sans aucun remord, sans aucune crainte. 

— Et ... j'ai tué ... Brittany, finis-je en baissant la tête.

Il relève ma tête et cherche mon regard qui est fuyant. 

— Regarde-moi, Edna.

Je tente de repousser sa main, mais il fait pression avec ses doigts et je finis par abdiquer.

— Tu n'es pas coupable ...

— Je suis une meurtrière, le coupé-je. Et, ... ça veut dire aussi que je suis en pleine puissance, maintenant.

Ses doigts retombent lentement et ses épaules s'affaissent.

— Elle travaillait avec Richard. Billie et moi, nous étions le dernier sacrifice. Elle a échoué. Ou peut-être qu'elle a réussi, je ne sais pas. En tout cas, je ne suis plus celle que tu as connu Elliott, dis-je d'une voix calme et consciente que je n'étais plus la Edna qu'il connaissait.

Il m'observe, dubitatif et soupire.

— Je sais que tu es toujours là et la fille a qui je parle, c'est la Edna que je connais. Je n'ai aucun doute dessus, alors ne doute pas dessus.

Je souris timidement et il me reprend la main encore une fois. Ce contact me fait le plus grand bien. C'est comme de la fraicheur en été, en pleine canicule. 

— En plus, c'est peut-être affreux de le dire mais ... Brittany le méritait.

Je l'observe et je ne sais pas quoi lui répondre en retour. Je ne sais pas si je suis d'accord avec ce qu'il dit pour me dédouaner de ce que j'ai fait, alors que c'était mal.

J'ai tué Brittany Nurs. J'ai du sang sur les mains.

— J'ai peur de ... ce que je peux faire, avoué-je.

— Je serai là. Tu accompliras juste ce que tu as à accomplir, me dit-il avec un petit sourire en coin. Tu vas réussir. Vous allez réussir. 

Tout ce que je fais face à ses propos, c'est de plonger dans ses bras pour me laisser bercer par les battements de son coeur. 

***

Billie Fernandez

Je sens le regard choqué de Douglas tandis que je ne bouge pas. 

Je fixe juste le corps inerte de Richard Verneuil que j'ai tué sans hésiter. Tout est de sa faute, même si mon instinct m'avertit du contraire.

Mais comment discerner le vrai du faux avec tout ce que nous vivons ?

— Il est mort.

C'est tout ce qui s'échappe de mes lèvres. Je n'ai même pas peur. Je me sens vraiment bien.

Je relève ma tête vers Douglas, qui est perdu. Totalement perdu face à ce qu'il voit : la nouvelle Billie.

« Et c'est parfait ! Maintenant, retrouvons Edna et détruisons cette secte avant qu'il ne soit trop tard ».

J'acquiesce comme si mon Alpha était face à moi et j'évite le corps inerte de Richard, ainsi que l'énorme flaque de sang qui ne cesse de s'agrandir. Je lâche le couteau qui laisse échapper son bruit métallique au sol et ouvre la porte, sans attendre la réaction de Douglas.

Je me décide de chercher au plus vite Edna, mais mon Alpha prend le contrôle et je sens tout simplement qu'Edna est dans la chambre d'à côté.

J'y entre, en voyant Elliott étreindre ma meilleure amie qui écarquille les yeux en me regardant. 

— Billie ...

— On s'en va Edna. Finissons-en avec cette maudite histoire. Je viens de tuer Richard. Il se baigne dans son propre sang. Je me sens ... complète. 

Je l'attrape par le bras avec force et elle quitte le lit, les yeux exorbités et la bouche ouverte.

— Billie ...

— Billie ! Ne quittez pas les lieux. Vous êtes certainement recherchés par les membres de l'Ordre Suprême, balance Elliott en alerte.

On s'apprête à quitter la chambre lorsque Douglas apparait à son tour, désemparé.

— Ne quittez pas les lieux ! s'exclame-t-il.

— Sinon quoi ? Bouge ou je m'attaque à toi, dis-je menaçante.

« Bon sang que j'aime ça Billie ! C'est exactement comme ça que tu dois agir. À nous quatre, nous pouvons tout affronter ».

Il me fixe du regard sans ciller et sort une arme qu'il pointe dans ma direction.

— Sinon, je tire et je n'aimerais pas le faire, répond-t-il tout aussi sérieux que moi.

— Wow. Range cette arme Douglas, intervient Elliott.

— Je ne peux pas. Si je les laisse quitter la base, elles pourraient disparaitre sans laisser de trace étant donné que l'Alpha qui a prit possession de chacune d'elle ait incontrôlable, explique-t-il sans me quitter du regard.

« Et c'est ce que nous voulons. Laisse-moi faire Billie ».

— Quoi ? s'exclame Elliott, choqué.

Je laisse mon Alpha prendre possession de moi et désarme aussitôt Douglas. Elle en profite pour l'assommer et se charge d'Elliott aussitôt, sans qu'Edna ne dise quoique ce soit.

Nous la regardons donc et d'une voix rauque, car je parle en même temps que mon Alpha, nous lui disons :

— Laisse ton Alpha prendre possession de toi pour qu'on soit efficiente à 100%.

— Mais Billie, nous sommes dangereuses dans cet état, dit-elle, perdue. 

— Nous n'avons pas le choix. Nous devons venger nos morts. Mon père mérite que je me batte pour lui et le tien aussi. Nous n'avons pas besoin des membres du programme. À quatre, on peut très bien s'en sortir, je poursuis en même temps que mon Alpha.

Elle semble réfléchir quelques secondes, avant de fermer les yeux. Elle les rouvre et ses yeux sont noirs opaques comme les miens.

Elle jette un rapide coup d'oeil à Elliot qui ne sait pas quoi faire ou quoi dire, alors j'en profite pour lâcher :

— Parfait ! Quittons cette base de traître et allons nous charger de cet Ordre Suprême de merde.

Edna acquiesce et nous quittons sa chambre en trottinant dans les couloirs de la base souterraine. Nos duos d'Alpha nous indique la porte de sortie avec facilité. Et c'est tellement incroyable de se sentir aussi puissantes et de ne rien sentir, à part la rage de vaincre cet Ordre qui a tué nos proches.

Au moment où nous ouvrons la porte de sortie, nous voyons des membres du programme à notre poursuite.

***

Nos pouvoirs en pleine puissance, nous trouvons facilement une voiture pour quitter la ville. Edna est silencieuse, mais j'ai l'impression qu'elle prend conscience de la situation car elle n'arrête pas de répéter que nous avions tués Brittany et Richard.

— Oui, ils ne sont plus de ce monde, comme mon père et le tien. On doit conclure cette histoire, Ed, dis-je durement.

Elle me regarde avant de fixer droit devant elle et de répliquer :

— Je veux voir ma mère.

— On ne peut pas, Ed. Je nous emmène dans la maison où Russell a tenté de te retirer la puce. Ça va être notre QG à nous et ils ne le sauront pas. Utilisons nos Alpha. On va réussir, j'ai confiance. Nous sommes assez fortes pour réussir, dis-je avec assurance. Je nous fais confiance.

Elle m'observe à nouveau et acquiesce.

Une demi-heure plus tard, nous sommes arrivées à destination. 

Ne craignant plus cette maison hantée, nous y entrons et descendons immédiatement dans la cave.

Face au lieu, nous nous figeons et j'ai presque envie de pleurer. J'arrive presque à ressentir l'odeur de mon ... père.

Je sens le regard d'Edna sur moi, mais je me ressaisis vite et dis :

— Il faut que nos Alpha nous explique notre nouveau fonctionnement.

Je prends deux chaises et je les installe l'une en face de l'autre.

— Assied-toi.

Elle s'exécuta et je m'assis face à elle.

Mon Alpha m'informe que nous allions être dans une forme de transe afin d'être pleinement les nouvelles machines de guerre que nous devions être et que ça ne sera pas facile, mais après ça, nous nous craignions plus rien.

Je prends donc les mains d'Edna et lui dis qu'au bout de trois, il fallait que nos fronts entre en collision pour que nous faisions cette sorte de fusion.

Elle hoche la tête et serre mes mains.

— T'es prête Edna ? On va faire ça pour venger la mort de nos pères et de toutes ces femmes. Ces ordures vont nous le payer.

Ressentant une certaine énergie émaner d'elle, elle sourit d'une manière qui ferait flipper plus d'une personne, mais j'ai actuellement le même sourire sur la face donc ...

— Je suis bien plus que prête Billie. Si notre histoire s'achève avec notre mort, j'espère emporter les membres de l'Ordre Suprême dans mon sillage. 

Sur ses belles paroles, nous fermons les yeux et à trois, comme prévu nos fronts entrent en collision. Aussitôt, nos corps émettent comme une force surnaturelle et nos chaises s'éloignent l'une de l'autre.

Je sens mes yeux devenir noirs et mon Alpha me dit :

— C'est parti !

Une douleur puissante engourdit mon cerveau et je me sens tomber avant de me retrouver sur les pieds, dans un autre lieu tout blanc et aux côtés de moi, il y a Edna qui est ébahie tout comme moi par ce qui se trouve face à nous. 

Qu'est-ce que nous venions de faire ? Comment est-ce possible ? J'ai l'impression de vivre un épisode de Black Mirror...

— Mais ... où nous sommes nous ? questionne-t-elle, interloquée. 

— Vous êtes avec les anciennes âmes et femmes du programme Girl Power.

La voix derrière nous n'est autre que l'Alpha d'Edna qui lui ressemble trait pour trait et la mienne est à ses côtés.

Puis, commence à arriver les autres femmes et le décor change et nous nous retrouvons comme dans une sorte de plaine sauvage, avec de la verdure à foison et un paysage majestueux digne du Roi Lion... C'est tellement magique que je tourne sur moi-même et me demande si je ne suis pas au Paradis et si nous ne sommes pas finalement mortes ...

— Est-ce que c'est ... réel ? demande Edna.

— Cet implant a tout simplement créé un univers parallèle grâce aux premières femmes du Girl Power, répond son Alpha en regardant les alentours. Ce sont leur force d'esprit et de sacrifice, si on peut le dire comme ça, qui a fait tout ça. Cela dit, vous êtes les premières à y accéder ... vivantes, ajoute-t-elle. Et lorsque vous y venez, vous êtes intraçables. C'est pour ça que le programme ne voulait pas que vous quittiez les lieux, parce qu'à partir de maintenant, vous avez les pleins pouvoirs. Ici, ils ne peuvent rien savoir et ne peuvent pénétrer dans cet univers. Tout ce qui peut vous arrêter, c'est l'ennemi et vous le connaissez. C'est l'Ordre Suprême.

— Tout à fait. Et nous sommes là pour vous donner la force de le combattre une bonne fois pour toute et découvrir qui c'est. À nous toutes, ça marchera. Vous êtes prêtes ? nous redemande l'Alpha de Billie. 

— Plus que prête, lâche-t-elle.

Je hoche la tête pour répondre positivement. 

Parmi ces femmes, l'une d'entre elles s'avance vers vous et lâche : 

— Très bien et merci Alpha Edna, merci Alpha Billie, dit une femme rousse avec une bienveillance qui irradiait de tous ses pores. Je me présente, je suis Caroline. La première a avoir reçu cet implant en 97 par les membres du programme. Et la première qui l'a fait en acceptant. Mais, ça, le gouvernement ne le savait pas. Pour les dix autres qui apparaissent dans les archives du programme, ça a été malheureusement fait sans leur consentement, ajoute-t-elle en les regardant. Nous ferons la présentation plus tard. Mais là, le temps presse. Vous allez faire un petit voyage dans le temps parce qu'il est nécessaire que vous compreniez toute l'histoire.

— Tout à fait, reprit une femme noire aux cheveux coupés à ras. Je suis la vraie première si on peut le dire ainsi, a avoir reçu l'implant. Je suis Abbie. Et nous sommes là pour vous donner la force de le combattre une bonne fois pour toute et découvrir qui sont les membres de l'Ordre et surtout son roi pour les détruire. À nous toutes, ça marchera. Vous êtes prêtes pour ce voyage ?

Edna ne faisait que de les fixer mais je voyais bien qu'à leurs mots, elle reprenait le contrôle de son mental. Elle réalisait tout comme moi que nous allions voir une partie de l'iceberg et que finalement, cette quête n'était pas si vaine.

Elle me regarde et elle n'a pas besoin de me parler pour que je sache qu'elle est plus que remotivée. Ma Edna était définitivement de retour.

Son Alpha sourit, ressentant aussi cette victoire. 

— Encore une fois, plus que prête, lâche-t-elle.

— Eh bien, c'est parti !

Les autres femmes nous entourent et nous touchent de part et d'autres et en quelques secondes, on se sent comme aspirer à une vitesse phénoménale.

Je m'entends hurler tout comme Edna et nous arrivons enfin à destination.

La dénommé Caroline, derrière nous, lance comme si ce voyage ne l'avait pas secoué :

— C'est ici que tout a commencé. Nous sommes en 1990. Et cet homme que vous devez certainement reconnaître et l'un des créateurs du Girl Power.

Nous nous trouvons dans une pièce où il y a tellement de machines de gros calibre, qu'on ne sait plus ou donner de la tête. Elles font du bruit, mais n'ont pas l'air de déranger l'homme qui travaille à la loupe.

Mon coeur s'arrête quelques secondes, car oui, je reconnais définitivement cet homme qui n'est autre que Russell McCarthy. 

Mon père.

Il avait l'air si jeune ...

Il prend des notes, puis sourit comme satisfait de lui et un autre homme entre dans la pièce.

Je ne suis pas certaine de savoir qui est cette personne, mais à l'exclamation d'Edna, je comprends aussitôt que j'avais la bonne réponse.

— Oh mon Dieu. C'est Richard Verneuil, dit-elle dans un souffle.

Évidemment, je me sens mal rapidement, mais en même temps, je ne suis pas certaine de comprendre.

— Alors Russell, nous avons bien avancés sur nos recherches non ? demande-t-il avec un accent en anglais pas terrible pour l'époque. Il y a clairement l'intonation française dedans...

Mon père lui sourit et acquiesce.

Russell s'apprête à parler lorsqu'un homme entre dans la pièce entre, comme une fusée. Il a l'air contrarié par quelque chose et d'ailleurs, Russell et Richard le regardent, inquiets.

— Les gars, nous ne pouvons pas proposer au gouvernement le programme. C'est trop tôt ! J'ai fait mes calculs et j'ai revu tes calculs Russell, mais ce n'est pas suffisamment prêt, annonce-t-il.

L'homme noir les observe tour à tour. Richard ricane ne voulant pas y croire tandis que Russell regarde ses notes et secoue la tête en total désaccord avec ce qu'il venait de dire.

Je me risque de lancer un regard vers Edna qui a l'air de tout comprendre à la vitesse lumière et elle s'exclame à l'adresse des dix anciennes du programme et nos Alpha respectifs.

— Ne me dites pas que c'est Anthony Taylor ? Ne me dites pas que c'est lui ?

Elle se retourne, en colère et plus le silence en dit long, plus je me rends que cette histoire prend une tournure des plus étranges.

Caroline et les autres femmes ne disent rien. D'ailleurs, celle-ci demande à Edna d'être attentive à ce qui va suivre.

Car effectivement, la Caroline toute jeune du passé débarque dans la pièce et constate la situation.

— Tu leurs as dit ? questionne-t-elle le boss enfin l'ancien boss d'Edna.

— Ouais. Parle à ton fiancé. Nous ne sommes pas prêts. Mais pas du tout. C'est trop précoce, trop incertain.

Quoi ? Caroline et Richard étaient donc en couple ?!

Je n'ose pas la regarder car ça doit lui remonter beaucoup de choses, mais ça explique pourquoi elle est la première femme a avoir voulu tester cet implant et qu'elle ne soit pas dans les fichiers. 

— Quoi ? s'exclame Richard, mécontent. Nous sommes prêts.

— Non, nous ne le sommes pas Richard, confirme-t-elle. Si on présente ça à notre gouvernement, ils refuseront et nous pourrions tout perdre. Ça fait moins d'un an qu'on travaille dessus. 

Elle s'approche de lui et prend sa tête entre ses mains.

Celui-ci ne veut pas la regarder, mais elle le force et il soupire.

— Si on veut battre l'Ordre Suprême, nous avons besoin de temps et d'être prêts, à 100 %. Aucune erreur est possible.  

Plus je le regarde, plus je trouve qu'elle ressemble à une femme que je semble connaitre, sauf que je n'arrive pas à mettre la main dessus.

— Cette histoire ne se finira pas en quelques mois. Cela va prendre du temps Richard, il faut que tu en es conscience. Et pense à notre petite fille. Tu veux qu'elle vive dans quel type de monde ...

— Je fais ça pour elle et pour toutes les femmes de ce monde. Si l'Ordre Suprême réalise son plan, c'est la fin de notre monde, de la liberté des femmes, de ... Je déteste ma famille, je déteste les secrets, je déteste ma vie ! s'exclame-t-il, en colère. 

Caroline le serre contre lui et cela le calme assez rapidement. 

— On va y arriver, Russell, renchérit Anthony. Prenons le temps qu'il faut. Etudions nos possibilités. Il faut que notre programme soit parfait. 

Russell regarde Richard et hoche la tête. 

— Caroline et Anthony ont raison. Refaisons 3000 fois ces calculs s'il le faut, mais ça doit être parfait... 

— En tout cas, ça ne l'a pas été, je commente face à cette scène qui est tout simplement un souvenir partagé de Caroline. 

À la suite de mes propos, elle m'observe et je soutiens son regard, car ce n'est que la stricte vérité. 

Ils ont peut-être pris plus de six années pour retravailler ce programme, étant donné que la date du programme était le 17 avril 1997, le résultat avait été lamentable. 

— Tu as raison. Nous n'avons pas atteint la perfection. Mais, à cette époque, nous ne savions pas que certains membres du l'Ordre Suprême étaient des infiltrés du gouvernement. Nous étions naïfs, admit-elle. 

— D'accord, fait Edna, l'esprit tourmenté. Mais ...quel est le secret de famille de Richard ? Et, votre fille, où est-elle aujourd'hui ? Et, Anthony travaillait donc pour le gouvernement ? Et ... comment mon père, Idriss Fall a pu être ami avec Richard sans connaitre cette partie de sa vie ? Et ..., s'arrête-t-elle pour marquer une pause, vous êtes sûre que vous pouvez répondre à toutes nos interrogations ? Aujourd'hui, il ne s'agit plus de perfection Caroline. Certes, vous et les anciennes femmes du Girl Power, êtes un soutien de taille, mais lorsqu'on reviendra à la réalité, ça va faire mal. Nous allons devoir agir vite. Est-ce que vous comprenez ? Je suis prête à me battre, mais vous devez nous dire la vérité, même si ... ça va nous faire du mal. D'accord ? 

Caroline sourit avec sincérité et échange un bref regard avec les autres femmes qui ont l'air d'être fières d'Edna. 

Evidemment, elles sont face à Edna ! Ma meilleure amie et soeur de coeur est juste une tête et c'est une policière de choc, donc évidemment, elle posait les questions justes et pertinentes. 

Je dois rester fidèle à moi-même et créer cette atmosphère de ... mh, comment dire, d'impertinence. 

— Aucun doute, je pense que ce nouveau programme est un sans faute ! commente-t-elle. 

— Minute papillon ! je fais. On va peut-être mourir à la fin de tout ça. Ne soyez pas trop sûres de vous. Certes, nous faisons bien la paire, Edna et moi, mais elle a raison. Il y a encore trop de zones sombres pour qu'on réussisse cette mission. 

— Et, elles vont y répondre, répond mon Alpha. On continue ces sauts dans les souvenirs de Caroline ? 

Nous n'avions même pas eu le temps de répondre qu'elles nous embarquèrent dans un autre souvenir. 

Le voyage s'était mieux passé, mais Edna avait dû me rattraper de justesse avant que je ne rencontre le sol. 

Dans ce nouveau lieu, nous étions dans un café. J'avais l'impression que nous étions à Brooklyn et Edna qui le pensait aussi, le dit à haute pendant que Caroline confirme ses propos et regarde en direction de la porte de ce café en ajoutant que nous étions en octobre 1997. Le programme avait déjà six mois. 

Nous en faisons de même avec Edna qui s'approche même et constate qu'à l'extérieur, il y a Caroline et Richard. Je l'imite et nous sortons pour écouter leur échange. 

— Richard ! Richard ! Regarde-moi. Idriss est ton meilleur ami. Il ne t'en voudra pas si tu lui dis que tu es marié et que tu as une magnifique fille de 16 ans qui t'admire malgré ton passé, le rassure-t-elle. Je t'aime pour ce que tu es. Je t'aime ! Tout ira bien. Mais, nous avons besoin de tout le monde pour ce qui se prépare. Plus nous sommes, mieux nous serons. 

Richard soupire et observe l'intérieur du café où il n'y a pas encore Idriss. 

— J'ai ... j'ai l'impression de me servir de lui, alors que la dernière fois qu'on s'est vu, c'était il y a 8 ans. Il a une autre vie, Caro. Il a 3 magnifiques enfants que j'aurais adoré voir grandir. J'aurais aimé ... avancer dans cette vie, avec mon frère de coeur à mes côtés. Déjà, ça serait surprenant qu'il vienne à ce rendez-vous après tant d'années... 

— Mon amour. Si ça se passe mal, c'est simple. On lui effacera la mémoire. Nous avons la substance pour. On sait le faire. D'accord ? Allez. 

Elle l'embrasse et ils rentrent dans le café. Il se dirige vers la dernière table, tandis qu'elle se place à la première table. 

Il se retourne vers elle et elle lui fait un clin d'oeil afin de prendre le journal sur la table pour le lire. 

Quelques minutes plus tard, la porte tinte et un grand homme noir entre et voyage ses yeux à travers la pièce. 

Comme si le coeur de Richard s'était arrêté, il se lève et croise le regard de son meilleur ami qu'il n'a pas vu depuis plusieurs années. Idriss, beaucoup plus jeune, contient son sourire et j'observe Edna qui se retient de pleurer. Elle suit son père et laisse échapper un "papa" qu'il n'entend car il marche, déterminé vers Richard, avec qui il échange une accolade d'une beauté émouvante. 

Idriss finit par le relâcher, tandis que Richard a les larmes aux yeux. 

— Waouh ! Je ne pensais pas que tu ... viendrais. 

— Tss. Tu sais très bien que je viendrais toujours à tes rendez-vous foireux juste pour me foutre de ta gueule, Richard ! Je n'arriverais jamais à résister. Ooooohhh et ravale ses larmes. Est-ce que je t'ai cogné pour que tu pleures ? Je ne pense pas. 

Richard éclate de rire et j'en fais de même. Idriss n'avait donc jamais changé. Il était toujours aussi incisif. 

— Assied-toi donc ! Qu'est-ce que tu veux ? Comment ça va ? 

— Respire Richard. Calme-toi hein ! C'est bien, moi, Idriss Fall. Toujours aussi beau et doux.  

— Toujours aussi fou, oui. Tu m'as pardonné ? Tu ne m'en veux pas ? Je ...

— Dou-ce-ment ! Ton babillage m'irrite les oreilles. Tchiiip ! Il m'étouffe de questions comme une gonzesse. Prenons à boire. Et tu payes ! Monsieur ? hèle-t-il. Deux cafés, s'il vous plaît. Merci. Alors ? Toi, raconte-moi ta vie et je répondrais à ton interrogatoire si tes réponses me conviennent. 

Richard a l'air d'être sur un nuage en revoyant Idriss qui n'avait pas l'air de lui en vouloir pour une histoire passée. 

— Écoute, toujours les affaires, répond-t-il vaguement. 

Idriss expire fortement tandis qu'un serveur leur dépose la commande sur la table. 

— Je sais, tu espérais que j'arrête ...

— C'est mauvais pour le coeur et pour la tête ce que tu fais... ce que nous faisions. 

— Nous ne sommes pas tous prêts à nous repentir, renchérit-il. 

Idriss ne répond rien en retour, mais prend une gorgée de son café. 

— Alors, pourquoi désirer me voir après tout ce temps ? Je te rappelle que la dernière fois qu'on s'est vu, je t'avais cassé la gueule. 

— Parce que ... j'ai ... besoin de toi, répond-t-il. 

— Je ne tuerais plus personne, Richard, réplique-t-il. C'est fini. J'ai trois merveilleux enfants avec Eva. La petite dernière a un peu plus d'un an, je ne prendrais plus cette voie. J'ai un boulot qui paye bien et je ne peux cracher dessus, car c'est à grâce à tes contacts, alors c'est fini. Je devrais peut-être y aller... 

— Non. Attends ! S'il te plait. Je comprends ton point de vue. Il faut que je te présente deux personnes avant que tu ne partes. 

Par dessus l'épaule d'Idriss, il fait un signe de main en direction de Caroline qui se lève et qui avance en direction de leur table. Idriss dévisage la femme avant de ricaner tout en secouant la tête. 

— Je tenais à te présenter, ma femme, la mère de ma fille, Caroline Lockwood. 

Celle-ci lui tend la main après sa présentation.

— Bonsoir Idriss. C'est un plaisir de te rencontrer après tant d'années. 

Idriss les regardent tour à tour, sans lui serrer la main. 

Gênée, elle s'assoit aux côtés de son mari. 

— T'as une fille ? s'exclame Idriss, choqué. 

— Ouais. Elle s'appelle Jessica. Elle a ... 16 ans. 

Idriss est tout simplement abasourdi par la nouvelle. 

— Quoi ? 16 ans ? C'est une 81 ? On se parlait encore à cette époque Richard, espèce de salaud ! Tu ne m'as jamais rien dit d'elle ... Je pensais que nous étions meilleurs amis ...

— Je sais, je sais. Mais c'était pour ton bien et ...

— Le mien, reprend Caroline. C'est compliqué les histoires de famille. 

Monsieur Fall ne dit rien et acquiesce comme si cette information était suffisante. 

— Félicitations ou t'es bien courageuse d'avoir épousé ce fou ! Tu m'as même pas invité à ton mariage, connard ! T'es vraiment un sale type, Richard. 

— C'était une petite cérémonie et ça s'est fait cette année, se défend-t-il. 

— Bon. Je laisse passer, parce que je ne veux pas m'énerver. Qui est cette deuxième personne que je me tire, parce que je sens votre odeur de problèmes. 

— Peut-être qu'on devrait t'exposer un peu la situation, non ? lui propose-t-il. 

— Je disais à ton mari que j'ai arrêté d'être sniper et je ne suis plus très jeune pour être tueur à gage et j'ai trois enfants, moi. C'est fini, ces conneries ! 

— Nous le savons très bien, Idriss. Nous ne sommes pas là pour te demander tes services. Nous sommes là, parce que Richard tient énormément à toi et qu'il a une confiance aveugle en toi ...

— C'est d'ailleurs pour ça qu'il ne m'a pas dit qu'il avait une gosse de 16 ans et une femme ! Tu as raison Clarisse ! fait-il en faisant exprès de se tromper. 

— Idriss ... 

— Quoi ? Je n'ai pas envie de vous écouter en fait. C'est trop bizarre tout ça ! Certes, la dernière fois qu'on s'est vu, je t'ai tabassé comme on te l'avait jamais fait, mais tu m'avais demandé de choisir entre ma famille et toi ...

— Parce que tu es ma famille, Idriss, tu en fais parti ! Nous avons toujours été là, l'un pour l'autre. Je ... Je suis désolé de t'avoir caché Caroline, alors que tout m'a toujours parlé d'Eva. Je voulais le faire, mais ... j'avais peur. Tu sais bien que j'avais peur de l'amour et toi, tu as toujours été très romantique...

— Ne commence pas à proférer des mensonges ...

— Ouais ! Tu lui achètes toujours des fleurs en cachette hein ! 

Idriss soupire, agacé, mais avec un sourire en coin. Nous ne connaissions pas le Idriss romantique. 

— Mais, tu aurais pu me rappeler, renchérit-il. Tu n'as rien fait ! Si tu me contactes, aujourd'hui, je suis pas con, c'est que tu veux quelque chose de moi que je ne peux te donner. 

Les deux se défient du regard et Caroline saisit l'occasion pour dire : 

— Tu n'en sais rien Idriss, si je peux me permettre. Voici la situation : Nous avons créé un programme avec deux autres hommes. Il se surnomme le "Girl Power". C'est pour contrer un premier programme que la famille de Richard avait crée : L'Ordre Suprême. Tu dois t'en souvenir. 

Idriss regarde Caroline et acquiesce. 

— Ouaiiis, répond-t-il, lassé. C'était un peu comme une secte, non ? Ultra masculine et raciste sur les bords et toutes ces autres conneries pour affaiblir davantage les pauvres ...

— C'est ça, confirme son meilleur ami. Tu connais ma famille de merde. En avril dernier, nous l'avons testé sur 10 femmes entre 20 et 30 ans. L'idéal, s'il fonctionne, c'est de l'implanter chez des jeunes femmes entre 18 et 28 ans. 

— Je suis l'intruse et celle dont le gouvernement ne sait aucunement que j'ai un implant. Malheureusement, il y a eu un problème. Sur les 10 femmes, il y en a déjà 5 qui sont mortes à cause de la puissance de l'implant. Nous soupçonnons l'Ordre Suprême de nous avoir piégé. Tout était parfait. Nous sommes recherchés. Nous sommes en danger...

— Quoi ? Mais, tu dépasses la tranche d'âge ...

— Le but final, c'est que le plus de femmes portent l'implant pour contrer les plans de l'ordre Suprême. Ils veulent faire un coup d'État et soumettre les femmes du pays, voire du monde entier, afin qu'elles ne soient que des reproductrices et que les hommes soient à la tête du pouvoir. Anthony ne devrait pas tarder à arriver. Ah, le voici ! fait Richard en regardant par dessus l'épaule d'Idriss. 

Idriss s'apprête à se retourner mais ...

— Sauf qu'à cet instant là, nous ne savions pas que l'ennemi était dans le café, commente Caroline. 

Et effectivement, en un quart de secondes, au moment où Anthony Taylor s'approchait de la table, une fusillade se produit. Des balles volèrent dans le bar et Idriss fut blessé. 

— Nous avons réussi à échapper de justesse. Nous avons effacé la mémoire de ton père, explique-t-elle. C'est pour ça qu'il ne souvenait pas de moi et encore moins du programme et tout le reste. Idriss n'a pas pu rencontrer Anthony et ... on a dû disparaitre. Je commençais à aller très mal avec l'implant. J'ai failli tuer ma fille, ma Jessica. Alors Richard a du partir avec elle, ajoute-t-elle avec mélancolie. Pour son bien, mais pour le bien des membres du programme. Il fallait que nous soyons dispersés. Il fallait mettre le programme en pause et le retravailler. 

Edna souffle et se tenant la tête, le cerveau en ébullition. 

— Au moins, les choses s'éclaircissent, dit-elle. Je crains la suite. 

— Je pense que vous êtes assez fortes pour l'encaisser, réplique Carole. Poursuivons. 

Nous acquiesçons et le même voyage se reproduit. 

***

"La vérité arrive tôt ou tard et il y a très souvent des retours inattendus dans notre présent". 

***

Hello ! 

Je ne vais pas faire long et j'espère que ça vous a plu ❤️. 

C'est parti pour les 8 chapitres restants ... 

Purée, j'ai la pression haha ! 

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