1.

Hello ! 

Bref, voici le chapitre. Sincèrement, il est moyen. Vous me connaissez moi et ma franchise sur mes chapitres. Je ne voulais même pas le poster, mais j'ai relu 45000 fois et c'était tout ce que je pouvais donner à ce chapitre. Y'a des chapitres comme ça écoutez ! Avec un peu de mou quoi ! Mais le prochain sera comme j'aime. 😜

Je vous aimes. ❤️

PEACE AND LOVE-

-JFL

PS : C'est Elliott Levy. Je l'ai vu et ... ça a fait "Toi, mon ami, tu ressembles à mon Elliott ! Yeux gris-bleu, tête mignonne mais ça se voit t'es chiant et tout ! Yes boy ! Je te veux dans mon équipe ! ". "C'est vrai ? m'a t-il dit". Je lui ai confirmé la chose. Il a un truc. Il est mignon et touchant (comme dirait une amie à moi 😂) et encore une fois, je ne cherche pas le beau gosse qui vous crève les yeux. De toute façon, je n'ai pas ce problème de "il/elle est moche ou il/elle est beau/belle. J'ai dépassé l'âge, l'ami ! 

***

Edna Fall

Quand le Chef, avec quelques uns de mes collègues comme Brittany, Chris, Jackson, Victor, Elliott et Gideon sont arrivés, avec du renfort, et qu'ils nous ont vu, avec leurs armes, tendues vers nous, sous le choc de la situation, ils les ont juste baissés, la bouche entrouverte et le choc peint sur leur visage.

Ils ont regardés les hommes au sol, puis nous.

Ils étaient tout simplement sans voix.

Comme nous.

L'adrénaline était redescendue pendant l'attente et je m'étais mise à trembler de peur, sans que Billie ne le remarque.

Elle était silencieuse comme une carpe et moi, je me rejouais la scène pour la centième fois.

Comment avais-je pu arrêter quatre hommes toute seule ?

Je sais que mes entraînements en étaient responsable, mais je m'étais découverte une nouvelle force insoupçonnée. De plus, je n'avais pas laissé la peur me submerger, alors que la situation aurait bien pu être dramatique, mais j'avais réussi.

Billie et moi, avions réussis à arrêter ces types.

Elle aussi, je n'aurais jamais cru la voir comme ça et faire preuve de sang-froid. Billie était une grande peureuse, alors tout ce qui est « affaire policière », ça ne l'intéressait absolument pas. Sauf, derrière un écran où elle pouvait hurler et insulter les acteurs en les traitant d'incapables, ce qui me faisait toujours rire.

Cependant, la donne avait changée. Ce soir, nous avions découverts de nouvelles capacités que nous n'avions pas quelques jours auparavant.

Cette combinaison de nous, si je puisse dire, avait changée la donne définitivement.

Je déglutis donc face aux regards éberlués et Billie se tient comme un piquet près de moi.

D'un signe de tête du Chef, mes collègues relèvent les hommes que j'avais blessé pour les emmener.

Il ne me quitte pas du regard et je ne saurais dire s'il était en colère ou juste choqué par la scène.

Je décide donc d'ouvrir ma bouche parce que c'est ma responsabilité. Billie ne peut pas le faire.

— Je vais tout vous expliquer.

— Je ne veux pas savoir, dit-il calmement. Tu as fait ça hors de ton service et aucunement sous mon commandement, alors tu vas te faire interroger. Et nous sommes obligés de vous embarquer, ajoute-t-il.

Je cligne des yeux, interloquée de ses propos. Un rire nerveux m'échappe tandis qu'il s'approche de nous pour pouvoir nous embarquer, mais Billie ouvre sa bouche ce qui me donne envie de l'étrangler à l'instant.

— Je ne veux pas être arrêtée ! Vous êtes malade ou quoi ?! Ces types sont dangereux ! On les a arrêté, de quoi vous vous plaignez hein ? Ton patron est nul, Edna !

Je ne préfère rien dire et détourne mon regard du patron avant de me tourner pour qu'il me mette les menottes.

À quoi bon faire la difficile ? Il respectait juste le protocole.

— Billie, fais juste ce qu'on te demande, lui dis-je.

— Edna ! s'exclame-t-elle. Non ! On a rien fait. On a tout déchiré ! 

— Gideon, ordonne le Chef.

Billie laisse échapper un hoquet de surprise, alors que Gideon s'avance et menotte Billie à son tour. J'échange un bref regard avec lui mais reste silencieuse, honteuse. 

Nous quittons les lieux sous les regards curieux des invités, puis ils nous séparent Billie et moi.

Mais avant, je lui dis de ne rien dire à personne, ce qui surprend Gideon qui entre dans la voiture avec elle.

Je me retrouve avec Elliott et le Chef ainsi que Jackson.

Le trajet se fait silencieusement et je n'émets aucun mot même, lorsqu'Elliott m'effleure le bras pour attirer mon attention. Il était juste le cadet de mes soucis. Et, je n'ai même pas envie de m'énerver pour cet attouchement qu'il se permet, comme si nous étions des grands amis depuis des années.

Tout ce qui me préoccupe en ce moment, c'est de ne pas entacher mon dossier. Et cette histoire pouvait tout changer. Mon but était de travailler au FBI alors j'avais peur. Je regrettais même d'avoir agi. Je n'aurais jamais dû écouter ces personnes. J'aurais dû écouter Billie pour une fois.

Nous arrivons enfin. Je sors de la voiture et le froid me frappe immédiatement.

Je porte toujours cette robe rouge avec un décolleté presque indécent, mais mon manque de poitrine opulente, rend cela moins vulgaire, mais quand même. J'aimerais me changer, mais j'avance sans attendre que l'un d'eux m'emmène. Je connais le chemin de toute façon.

Quelques employés qui travaillent de nuit me regardent et je monte à l'étage sans attendre encore une fois, car je savais que le Chef n'allait pas me laisser voir Billie.

Je me poste devant la porte d'une des salles d'interrogatoires.

C'est Elliott qui vient ouvrir et Billie arrive aussi, accompagnée de Chris.

Je la regarde et elle en fait de même.

Je ne sais pas pourquoi mais je lance :

— Billie, fais ce que tu as à faire.

Elle plisse les yeux et secoue la tête.

— Je ne veux pas aller en prison, Edna, chouine-t-elle. Je ne suis pas encore une star pour figurer dans les tabloïds. Tu comprends ça ? Alors, si je dois sauver mes fesses, je le ferai.

Je ris doucement tandis qu'Elliott me pousse légèrement à entrer dans la salle.

— Tu n'iras pas en prison, Billie, lui assuré-je. Nous n'avons tué personne. C'est juste la procédure.

Elle reste perplexe tandis que Chris la pousse à entrer à son tour.

Je me retrouve dans la pièce avec Elliott et je vais m'asseoir directement sur la chaise comme si j'étais l'une des plus grandes criminels.

Elle faisait tellement froid dans la pièce que je me mets à grelotter et la température extérieure n'aidait en rien.

J'espère qu'ils ont récupérés nos manteaux quand même ...

— Tu peux augmenter le chauffage s'il te plait.

Il me regarde, se regarde puis retire sa blouson qu'il veut me mettre sur les épaules. 

Ça, ce n'était pas prévu et franchement, ce genre de geste, ce n'est pas trop mon truc.

Dans l'irréalité d'une histoire fictive comme dans les films, j'admets, je craque face à ce genre de geste de la part du personnage masculin.

En revanche, venant d'un type à qui j'ai découvert son secret et qu'on partage dorénavant, non.

Je le dévisage donc et il dit après avoir levé les yeux :

— C'est le temps que la température augmente. Tu te poses trop de questions, Edna. C'est juste un geste de courtoisie. Arrête de vouloir tout déchiffrer.

Je l'observe méticuleusement puis souris en coin.

— De courtoisie ou parce que tu en as marre de ne pas contrôler tes yeux vers mon décolleté ? le taquiné-je.

Je sais que cette robe est surprenante sur moi. Et que personne ne m'a jamais vu comme ça au boulot. J'avais ignoré tout ces regards qui se portaient sur moi.

Surtout ceux des collègues masculins se posant des questions sur ma tenue.

J'étais toujours en jean, en chaussures basses alors, moi, Edna Fall avec une robe de grand couturier, je comprends qu'ils se posent des questions et qu'ils me voient sous un autre jour.

Et Elliott, j'ai bien vu ses yeux dériver quelques fois, à l'endroit stratégique.

Cependant, il ne rougit pas et ne bronche même pas face à mes mots. Bien au contraire, il secoue juste la tête et souris en coin à son tour, amusé.

— Ça te plairait hein ?! fait-il. Entre nous, au lieu de tenter de faire de l'humour, réfléchis à ce que tu vas dire aux fédéraux. Je pense que ton histoire de vision ne va pas les emballer, Edna. Peut-être la robe, mais pas ça. Et oui, elle te va à ravir. Tu es époustoufle avec. 

J'ouvre la bouche, prête à lui lancer une réplique cinglante mais rien ne vient.

C'est décidément un connard. Il ne me croyait toujours pas, vis-à-vis de ça alors que je le croyais, moi.

Je décide de ne pas répondre tandis qu'il m'enlève mes menottes. À peine libre que j'enfile en vitesse son blouson. Un soupir de bien-être m'échappe. La chaleur de son blouson me fait bien fou et après m'être massée les poignets, je croise les bras pour me réchauffer davantage.

Il va augmenter le chauffage, puis revient vers moi pour me fixer comme un crétin. 

J'évite tout bonnement son regard. 

— Tu sais, je peux t'aider, dit-il. Dis-moi ce qu'il s'est passé.

— Non.

— Tu ne devais pas rejoindre Gideon ? renchérit-il, enquiquinant qu'il était.

— Les plans ont changés, grommelé-je.

Je lève mon regard vers lui et lâche :

— Le code de mon casier, c'est le 1590. Il y a une veste. Tu pourrais l'apporter à Billie s'il te plait. Je ne veux pas qu'elle meurt de froid.

— Tu te préoccupes vraiment d'elle, commente-t-il.

— Cette fille, c'est ma soeur d'une autre mère, alors oui, dis-je sèchement. Fais ce que je te dis et laisse-moi.

— Bien. Et je dis quoi à ton Gideon ?

— Que je ne veux voir personne.

Sur ces mots, il s'en va et je me retrouve seule.

Je m'affale sur la table et soupire après avoir fermé les yeux.

*

La porte se déverrouille par un bruit sonore et je me redresse lentement en grimaçant.

Je m'étais endormie sur cette table sans demander mon reste.

Cette soirée m'avait clairement épuisée et la journée promettait d'être bien longue.

Je passe une main sur mon visage et je sens que j'ai la trace de la manche, du blouson d'Elliott sur la joue. Je me demande, l'heure actuelle lorsque Gideon pose mon Latte devant moi avec un Muffin.

Évidemment, je n'ose pas trop le regarder.

Je sais qu'il est déçu. Déçu de moi et ça me fait mal au coeur. Je le sens. Il n'a même pas besoin de parler.

Il s'appuie sur la table, à coté de moi, tandis que j'apporte le liquide chaud à ma bouche et ça me fait énormément du bien. Je reprends plusieurs gorgées, tout en réfléchissant à ce que je peux lui dire et en commençant à monter un scénario de dingue dans ma tête pour le raconter aux autres.

Mon rêve ne pouvait pas me glisser des doigts, alors que nous avions arrêtés des mauvais gars. Alors là, certainement pas.

C'est après plusieurs minutes, qu'il daigne enfin à ouvrir la bouche.

— Les Fédéraux ne vont pas tarder, annonce-t-il.

J'entame mon Muffin en acquiesçant.

Une boule en ventre s'installe, mais je masque ma peur et lui demande juste si tout va bien avec Billie. Il me confirme cela, en précisant qu'elle a demandé à avoir un endroit où dormir, de quoi manger et qu'elle subissait des conditions indignes d'une futur star.

Je ris doucement en imaginant Billie se plaindre comme à son habitude et le regarde enfin.

Il en fait de même et il est tellement mignon que je ne sais pas ce qu'il me prend, je me lève pour l'enlacer avec force. Je m'en veux tellement.

Et à chaque fois que je m'en veux, je prends la personne dans mes bras, comme si elle allait ressentir mon désarroi à travers ce geste et mon mal être par rapport à la situation.

Je le faisais depuis que j'étais petite.

Dès que je me disputais avec Zack ou mes copines, ou que j'avais fait une bêtise et que mes parents n'étaient pas contents, je sautais au cou de la personne et la serrais aussi fort que possible pour me faire pardonner.

Ça marchait 95 % du temps avec des excuses bien formulées et une petite voix douce et attendrissante dont on ne pouvait pas résister.

— Je suis totalement désolée, Gideon. Sache-le. Ne pense pas que je te néglige ou que je me fiche de toi. Tu es ma valeur sûre ici. Il m'arrive juste des trucs super bizarre...

Il m'écarte de lui à ma grande surprise sans me laisser finir, ce qui me choque presque, parce que ce n'est pas son genre.

Je comprends immédiatement qu'il est vraiment touché par cette situation et qu'il m'en veut énormément. Ainsi, ma technique venait juste de lamentablement échouer.

C'est vrai que je l'utilisais beaucoup sur lui en plus.

Il a dû comprendre ma ruse. Je soupire donc et repousse mes cheveux, devenus bouclés par le sommeil, de mon front.

— Tu m'as menti, encore, relate-t-il en me fixant profondément du regard.

Il croise les bras, les traits durs.

— Je sais, admis-je sans détour. Je le fais parce qu'il fallait que je sois certaine avant de t'en parler, dis-je en tentant de me justifier.

Il ricane juste et dit :

— Non. Ce n'est pas ça. Je constate juste que tu n'as juste pas confiance en moi, c'est tout. Je sais qu'Elliott en sait plus que moi à cet instant et ça me déçoit de toi, réplique-t-il. Ce n'est même pas que tu me négliges ou que tu te fiches de moi Edna, tu m'écartes carrément. Et ça me blesse alors que je suis ta valeur sûre ici, appuie-t-il sans me quitter du regard.

Je ne sais pas s'il a raison, mais ses mots me mettent K.O. Je me rassois donc, dépitée. Je n'aime pas blessée les gens que j'aime. Et il l'est clairement. De plus, il remet en question ma confiance envers lui alors que ce n'est absolument pas ça le problème.

En fait, j'en ai marre des gars ! Arrgff, puis qu'il aille se faire foutre hein !

— OK, lâché-je donc en haussant les épaules.

Je replace le blouson d'Elliott sous son regard quasi-meurtrier et il hoche la tête comme s'il venait d'avoir un éclair de lucidité.

— Je vois que les gens changent, commente-t-il.

— Franchement Gideon, je ne suis pas d'humeur alors pense ce que tu veux. Et avant de dire que c'est moi qui n'ait pas confiance en toi, tu devrais te remettre sérieusement en question, parce que ce n'est pas moi le problème, mais toi. Arrête de penser que je vais te lâcher. Je suis fidèle en amitié, alors ce n'est pas parce que je discute avec Elliott que ça y'est, que je change. C'est toi qui a un gros problème de confiance en toi, pas moi.

Je le fixe du regard et je sais clairement que je m'enfonce, mais ça va deux secondes. Je ne vais pas me mettre à genoux pour lui implorer son pardon. De toute façon, j'allai tout lui expliquer.

Il se redresse et s'apprête à rétorquer, mais la porte s'ouvre sur Elliott qui laisse entrevoir que la moitié de son corps.

— Salut Edna. Gideon. Les fédéraux sont là. Ils commencent par toi. J'espère que tu es prête.

Il nous regarde tour à tour et j'acquiesce, puis il s'en va.

— Bonne chance, bougonne Gideon qui décide de s'en aller à son tour.

Je ne lui réponds rien tandis qu'il s'avance vers la porte. Il l'ouvre et lance par dessus son épaule.

— La bague, ça n'est pas trop discret, Edna. Surtout si tu veux me cacher des choses.

Il s'en va et moi, j'ai juste la bouche qui reste ouverte.

Je porte mon regard à mon annulaire gauche et je la vois. J'avais complètement oublié cette fichue bague qui peut me payer une voiture et des vacances de rêve avec les filles.

Je m'insulte moi-même, mais je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur mon sort car les fédéraux se présentent. C'est une femme qui se présente en première, après qu'on lui ait ouvert la porte comme si c'était une reine. Je la reconnais rapidement avec un regard écarquillé. La grande Jessica Shawn. L'une des têtes du FBI, même si on ne parle jamais d'elle car c'est malheureusement la seule femme qui est aussi haut placée. Ça me laisse donc tout simplement pantoise.

Pourquoi elle se déplacerait elle-même alors qu'elle a tout un tas d'agents qui bosse pour elle ?

Je suis tellement choquée que j'ai l'impression d'être cette fille qui rencontre sa star préférée.

C'est un peu ma star préférée cette femme.

Elle me lance un sourire chaleureux que je ne lui retourne pas, toujours aussi effarée par la situation. Est-ce un piège du Chef ?

Ses agents s'en vont et referment la porte.

Elle m'épie quelques secondes, avant de lancer :

— Bonjour Agent Fall, dit-elle tout en s'approchant. Je suis Jessica Shawn ...

— Je sais qui vous êtes, la coupé-je.

Je me sens idiote de l'avoir interrompu aussi abruptement, mais j'ai presque envie de lui sortir tout ce que je sais sur elle. Elle esquisse un sourire puis je regarde par-dessus son épaule et elle se tourne pour voir ce que je regarde.

Je ne comprends toujours pas pourquoi elle est là et je suis convaincue que le Chef doit à cet instant regarder la scène.

— J'ai demandé à ce qu'on ait un entretien privé, Agent Fall, m'informe-t-elle. Il n'y a personne derrière le miroir sans teint.

Bon. Ça commence sérieusement à me laisser perplexe tout ça. Pourquoi un entretien privé ? Je la lorgne et elle m'observe avec minutie avant de tirer la chaise devant elle et s'assoit. Elle plonge ses billes grises dans les miennes et reprend :

— Longue nuit ?

Le sourire qu'elle arbore sur ses lèvres m'énerve presque. Cela me stresse au plus haut point.

Alors, je décide de masquer ma réaction de fan pour parler de choses sérieuses. Si elle devait m'annoncer mon licenciement, qu'elle le fasse vite.

— Je suis virée ?

Elle hausse les sourcils et s'esclaffe brièvement.

— Non. Pourquoi pensez-vous cela ? De suite, les grands mots.

Je ricane à mon tour tout en croisant mes bras, après avoir pris les pans de blouson d'Elliott pour bien caché mon décolleté.

Je dois quand même tenter de faire bonne figure.

— Parce que vous êtes là, me justifié-je. Pourquoi vous avoir appelé ? Vous devez être une femme occupée, non ?

Elle s'adosse à sa chaise et croise les bras, tout comme moi, en penchant sa tête sur le côté comme si elle allait davantage m'examiner.

Et elle a toujours ce stupide sourire sur les lèvres.

En fait, je ne l'aime plus. Même si elle est ultra canon. Ah ça oui !

Du haut de sa trente sixième année, bien affirmée, ses cheveux d'un roux foncé, lui donne un côté mystérieux qui lui allait parfaitement. Elle avait l'air d'avoir du caractère, bien qu'elle dégageait une certaine douceur.

Bien sûr, elle était classe dans son tailleur fait sur mesure. Elle me faisait littéralement penser à une actrice.

— Oui, je le suis. Mais, votre cas est particulier. Je sais aussi que vous voulez être formée à Quantico pour être un agent du FBI. N'est-ce pas ?

— Ouais, répondé-je sans hésiter. L'un de mes rêves. Tout le monde le sait, rétorqué-je avec nonchalance.

— Vous ne vous demandez pas pourquoi je voulais un entretien privé avec vous ?

Sans blague ?! C'est ce que je me demande depuis qu'elle est ici.

— C'est l'une des plus grandes questions sans réponse qui figurent dans mon esprit à cet instant.

Elle rit doucement mais avec sincérité. Je savais que j'étais marrante ...

— J'aime votre répartie. Dans ce monde très masculin, ça sert beaucoup.

Elle s'abaisse sur la table et entremêle ses doigts. Je comprends alors que la discussion va être des plus sérieuses et que la courtoisie venait de disparaitre.

— Allons droit au but. Je suis là, pour vous féliciter de ce que vous avez fait hier soir. Vous et votre amie. Et je suis ici parce que ...

Elle s'abaisse davantage et j'en fais de même inconsciemment.

— Ils m'ont contactés, termine-t-elle.

— Qui ?

Elle me fixe quelques secondes et je comprends aussitôt.

Oh mon Dieu. 

— Vous les connaissez ? Vous les avez déjà vu ? enchainé-je. On est partie à cette soirée, parce qu'ils nous l'ont demandés. Ils nous ont envoyés un courrier avec ces robes ...

— Je sais, je sais. Calmez-vous, Edna. Je sais tout ça. Ils m'ont expliqués leur projet. Et je ne sais pas qui ils sont. Ils m'ont juste mis dans la confidence et j'en suis heureuse, sourit-elle. Je vais pouvoir vous aider à ma manière. 

— Vous savez quelque chose sur le programme ? Ils m'étudient depuis quelques temps. Ils ont demandés à l'un de mes collègues de ne pas m'approcher. Il bosse pour eux. Ils ont même tués son chien ! m'exclamé-je. Ils ... Ce sont des hommes ou des femmes ? Ou les deux ?

J'avais tellement de questions qui inondaient mon esprit à cet instant que j'avais le souffle haletant.

— Je ne peux pas tout vous dire. Je fais partie du programme maintenant.

— Pardon ?

— Vous m'avez clairement comprise, Edna. Vous aurez vos réponses, ne vous en faites pas. Pour l'instant, ... 

— Ils nous prennent pour des expériences, l'interrompé-je, choquée. Nous sommes candidates d'un programme à notre insu ! Ce n'est pas normal ! Ils n'ont pas le droit ! 

La colère s'insinue en moi lentement et elle le voit.

— Je comprends totalement votre désarroi, mais c'est pour le bien de notre monde, Edna ! Si vous saviez en quoi consistait leurs travaux et pourquoi, je suis persuadée que vous seriez heureuse. 

— Pourquoi ne vous ont-ils pas sélectionnés, alors ? Vous êtes si enthousiaste. Moi, j'étais bien avec ma petite vie tranquille ! Pourquoi nous faire ça ? Est-ce que vous comprenez que j'ai des visions de scènes de crime atroces ? Qu'on travaille sur cette enquête où on ne trouve rien ? Billie a la capacité de voir les personnes qui ont une double identité. Ils vous ont dit tout ça, ces connards ? On n'a rien demandé. Contactez-les et dites leurs qu'on veut être en dehors de ce programme de merde !

Elle me sonde carrément du regard tandis que je me renfrogne sur moi-même.

— Ce que vous avez fait hier soir, c'était excellent. Vraiment. Vous êtes énervée et vous ne comprenez rien. Votre sentiment actuel est légitime, mais regardez les choses en face. Hier soir, vous avez pu arrêter un homme qu'on recherchait depuis des années. Vous et votre amie avez fait ça ! Vos nouvelles capacités vous permettent de nouvelles choses, Edna. Voyez les choses du bon côté. Si vous avez été sélectionnée, ainsi que Billie, c'est parce qu'on a besoin de vous. C'est vrai, ils auraient pu choisir n'importe qui, mais ils vous ont choisi vous parce que vous deux, vous avez quelque chose que les autres n'ont pas. Vous avez peur, mais ce n'est qu'une question de temps. Alors, je vous demande de continuer à travailler pour nous. Pour ce programme. Pour sauver notre monde de ce qu'il se prépare. Je vous le jure qu'à la fin, vous aurez la reconnaissance que vous voulez.

Je ricane et me lève, atterrée parce ses derniers mots.

Je fais quelques pas en réfléchissant à ce que je vais lui répondre.

Je fais volte face et déclare :

— Mon estime de moi me suffit. Et l'estime que me porte ma famille aussi. Les autres, j'en ai rien à faire ! Vous pensez que je suis ici grâce aux belles paroles des autres ? Je suis ici, parce que j'ai travaillé pour être ici. Pourquoi dans ce monde, on a autant besoin que les autres nous voient comme un bijou ? J'ai la réponse, Jessica. C'est parce que certains, sans cette reconnaissance des autres, ils se sentent vides et sans valeur alors que ça ne devrait pas être le cas.

— Je suis obligée d'admettre que je suis d'accord avec vous. Mais, vous ne pouvez pas mentir sur le fait que ça fasse toujours plaisir d'être aimé et d'être reconnu pour son travail. Vous ne pouvez pas dire le contraire.

Je la toise et préfère ne rien dire.

Elle reprend donc :

— Vous allez pouvoir sortir et pouvoir travailler comme d'habitude. Résolvez ces meurtres. Ils ne font pas partie de ce programme, mais je pense que vous vous doutez qu'ils sont liés. Le FBI vous aidera sur l'enquête. À l'instant même, des agents réexaminent les scènes de crime, ainsi ce que vous et vos collègues avaient trouvés. Par ailleurs, vous avez carte blanche sur la façon d'agir sur les missions qu'ils vont seront confiés. L'Agent Taylor n'aura pas à suivre la procédure. À présent, vous travaillez pour moi. Billie et vous, arrêterez le maximum de fous dans ce pauvre monde et vous ne pouvez pas refuser, dit-elle sans me lâcher du regard.

Je pouffe et me frotte le front.

— On va tout faire échouer, rétorqué-je. On vous aura prévenu !

— Faites juste votre travail, Edna. Une question a toujours une réponse, sinon, ça ne serait pas une question, mais une affirmation ou juste des allégations.

Je pose mes mains sur mes hanches et dit :

— Billie ne sait pas se battre. Et encore moins tirer ! Je ...

Elle sourit et se lève à son tour.

— Tout ça fait partie du processus. Ici Edna, la question est : comment équilibrer la balance ? Comment Billie et vous, pouvez être complémentaire à un point que vous pouvez être indissociable ? Je sais que vous avez la réponse. Billie a des choses que vous n'avez pas et vice-versa. C'est à vous deux d'écrire votre histoire.

Elle arbore un autre sourire et contourne la table pour me faire face.

— Tant qu'ils n'auront pas obtenu ce qu'ils veulent, vous allez devoir obtempérer, faire ce qu'ils vous demandent.

J'ancre mon regard dans le sien et réplique avec dureté :

— Je les retrouverai et je les tuerai, Jessica.

Elle rit doucement alors que je suis extrêmement sérieuse.

Tout cette incompréhension me rend malade. Ça me rend dingue qu'on joue avec nous comme des vulgaires pantins ! Pourquoi ne pas nous expliquez clairement la situation ?

— Vous dites ça maintenant mais le feriez-vous réellement ? Face à eux ? J'en doute fortement. Vous avez été sélectionnée, Edna. Arrêtez de riposter contre la force. 

Elle pose une main amicale sur mon bras comme pour me dire « Réalise ma pauvre fille, tu n'as pas le choix, sinon, ils te soumettront », avant de me tourner le dos et de s'en aller en direction de la porte.

Je la hèle et elle se retourne.

— Pourquoi avoir mêlé, Elliott Levy ?

— Comme je vous ai dit, je ne sais pas tout, répond-t-elle. Ça a forcément un but. Tout un but Edna. Et vous le savez. Ils savent ce qu'ils font.

— Non, ils ne le savent pas, contré-je. C'est pour ça qu'ils n'ont choisis que Billie et moi. Si c'était le cas et s'ils n'avaient pas peur que ça échoue, il y aurait d'autres personnes comme nous.

Elles esquisse un sourire et lâche :

— Je vous contacte prochainement. Ne nous décevez pas. Ah ! Vous avez votre journée pour réfléchir à tout ça.

Elle ouvre la porte et s'en va comme elle est apparue.

*

— Putain ! Ils nous ont gardé toute la nuit ces salauds ! me confie Billie. C'était l'horreur, Edna. Je n'ai même pas pu bien dormir. Et heureusement qu'Elliott est venue me donner une veste. On m'aurait retrouvé, morte, congelée.

Je suis sortie de la salle, il y a quelques minutes. Je suis donc partie chercher Billie qui est de mauvaise humeur. Elle n'arrête pas de se plaindre et de dire à quel point, elle a mal au dos. Le confort, c'est important pour elle, alors elle me fait rire aves ses cheveux en bataille sur la tête. Ça ne lui donne aucune crédibilité. Mais ça va. Elle n'a pas l'air secoué par la situation.

Elle a dû avoir une nuit aussi courte que la mienne.

— Ils ne m'ont même pas interrogés ces connards ! Il y a juste une rousse magnifique qui est venue me saluer. J'avais la haine. Genre « Regarde comment je suis belle par rapport à toi qui a dormi sur une table ! ». Je l'ai toisé Edna. Je vais porter plainte, tu vas voir !

Je la pousse à sortir de la salle, le sourire aux lèvres.

— Pourquoi tu souris ? C'est grave quand même ! Ça te fait rire toi !?

— On rentre à la maison, l'informé-je.

— Encore heureux, tiens ! Je dois absolument dormir. Aujourd'hui je ne fais rien et je suis la première à prendre ma douche. J'en ai besoin si tu vois ce que je veux dire.

Elle se hume les dessous de bras en haussant les épaules. Je secoue la tête en riant discrètement.

On traverse donc le couloir sous les quelques regards curieux.

— Tu sais, même si j'étais en colère contre Gideon, il m'a quand même apporté mon Latte ce matin avec un Muffin. J'ai été attendrie. Un amour ce type ! Sincèrement, dommage qu'il soit gay, Ed. 'Fin, j'ai des doutes dessus vu comment il te regarde, mais si ce n'est pas le cas, saute sur l'occasion hein ! C'est THE man, insiste-t-elle. 

— La ferme, Billie.

— Nan attends. Et, j'ai vu plusieurs fois Elliott. D'ailleurs, c'est lui qui m'a apporté ta veste. J'ai failli baver à sa vue. Il est gentil, en fait. Et sexy. Je devrais me faire arrêter plus souvent. T'as des collègues, ce sont des missiles. Je comprends pourquoi t'es heureuse de travailler toi ! Coquine !

Elle me fait un petit clin d'oeil, espiègle. Je lève les yeux parce qu'elle me fatigue déjà.

— Sinon, on t'a interrogé ou pas ?

— Je te raconterais à la maison, Billie.

— Wow ! Comment tu es de mauvaise humeur. Sois heureuse ! On est libre !

Nous descendons et nous arrivons à mon unité.

Billie a les yeux qui papillonnent partout tandis que je lui dis t'attendre devant la porte. Elle n'a jamais autant vu le poste de police.

— Je peux aller voir Cassandra ? Ça fait longtemps que je n'ai pas vu cette folle.

— Vas-y. Attends-moi en bas.

Elle me fit un signe du pouce et descend se moquant des regards qu'on lui porte et je rentre dans notre bureau.

Le Chef était en train de parler et tout le monde me lorgne en me voyant.

Il s'arrête donc et se retourne.

— Edna ...

— Je peux te parler ?

— Au boulot les gars, ordonne-t-il aux autres.

Mes collègues me regardent et je sais aussi qu'ils sont épuisés. Ils n'ont pas pu rentrer à cause de tout ça.

Je croise le regard de Gideon tandis que le Chef me rejoint.

— Allons dans mon bureau.

Une fois dans celui-ci, il s'appuie contre son bureau et attend que je parle. J'obtempère sans hésitation.

— Je ne suis pas virée, lui annoncé-je comme s'il ne le savait pas.

— Tu n'es pas virée, dit-il en acquiesçant. J'en suis heureux.

— On ne dirait pas.

Il m'observe et lâche un soupir.

— Parce qu'hier soir, j'étais vraiment en colère contre toi. Et j'ai eu très peur pour toi Edna, admit-il. Je me suis demandé ce qu'il s'était passé dans ta tête mais ... apparement, tout va bien pour toi.

J'opine de la tête et replace correctement le blouson d'Elliott que j'ai toujours.

D'ailleurs, il le remarque et me tend un sac où se trouve nos manteaux et nos pochettes.

— Merci. Jessica Shawn t'a parlé ?

— Bien sûr. Elle m'a fait des éloges sur Billie et toi. Tu travailles aussi pour le FBI maintenant alors ... je n'ai rien à dire sur tes agissements.

Je le sonde du regard et j'ai vraiment la sensation qu'il n'est pas heureux de cette idée, mais je ne préfère rien dire.

— Tu ... n'as donc pas de questions ?

— Ils ont embarqués les types que vous avez arrêtées, répond-t-il. Et, tu es une grande fille Edna. Tu n'as pas de compte à me rendre. Du moins, plus. Pour ton nouveau travail, tu les rends à Madame Shawn, pas à moi. J'aide juste en cas de besoin.

— Tout le monde va se poser des questions. L'une des têtes du FBI est venue ici. Je vais passée pour une personne ...

— Quoi ? Tu vas passer pour quoi ? me coupe-t-il. Tu as peur de ce que les autres vont penser ?

— J'ai toujours préféré la discrétion Anthony, me justifié-je, agacée par son attitude. Et tu le sais en tant que patron. Je n'ai jamais rien fait pour être mise en avant et là, les autres vont penser que je suis la solitaire qui travaille toute seule pour se faire une place importante. Ils doivent tous déjà le penser.

Il hausse les épaules et ricane.

— Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Edna ? Tu veux que je te défende auprès des autres ?

Je le dévisage et exhale :

— Je vais me marier avec Elliott.

Il perd aussitôt son sourire et son attitude nonchalante. Il se redresse et plisse les yeux.

— Quoi ?

— Je dois me marier avec Elliott. C'est une longue histoire. Alors, j'aimerais que tu informes les autres que je suis sur une mission ... je ne sais pas moi, spéciale. Je ne veux pas qu'on entache mon nom. Et, Shawn a dit que j'avais carte blanche alors ... fais ce qu'il y à faire.

Je le regarde une dernière fois et quitte son bureau.

Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Ils voulaient arrêter ces types ou quoi ?

Je rejoins les filles en bas.

Billie est hilare avec Cassandra qui doit lui raconter des conneries. Je la salue chaleureusement, heureuse de la voir.

— Wow. Tout le monde ne parle que de vous. Vous avez bottées le cul de méchants bonhommes. Je suis fière de vous les filles, me dit-elle avec le sourire. Girl power ! Mais chut, c'est un secret.

Elle glisse un petit clin d'oeil.

— Merci Cassandra, lui souris-je. Ça a failli coûter ma place, m'enfin. 

— Tu t'en fiches ma chérie ! Jessica Shawn s'est déplacée rien que pour toi. Tu as une place VIP pour bosser là-bas. C'est ce que tu voulais, non ?

— Cassandra a entièrement raison. Et en fait, c'était cool ! commente Billie. Mon livre devient de plus en plus parfait.

— Je suis pressée de le lire Billie ! T'as intérêt à me citer dedans, lui intime Cassandra. 

— Ne t'inquiète pas Cassandra. Tu as un rôle rien que pour toi.

— Merveilleux ma chérie, merveilleux !

Je roule des yeux et attrape par le bras ma folle de meilleure amie.

— On va rentrer, Cassandra. Je passerai peut-être ce soir pour bosser un peu.

— D'accord les jolies ! Et ces robes sont magnifiques. Reposez-vous bien ! Et on garde un oeil sur ton Gideon.

— Oui, le pauvre ! Edna va lui manquer, commente Billie.

Cassandra éclate de rire, ce qui attire quelques regards. Voilà pourquoi je ne laissais jamais Cassandra et Billie ensembles. Elles avaient trop d'imagination.

— Je vois ce que tu veux dire Billie. Allez ciao !

On la salue et on quitte le poste de police.

— T'es chiante, Billie. Gideon est en colère contre moi. Je vais devoir tout lui raconter. Je n'aime pas qu'il ...

— Ouais, pas besoin de m'en dire plus. Je pense qu'il a changé de bord, maintenant.

Je la dévisage. Billie ne sait pas qu'il n'est pas gay.

— Quoi ? Hé Ed ! On rentre comment en fait ?

J'étais en train d'avancer inconsciemment au stationnement habituel de ma voiture comme si je l'avais.

— Merde ...

— Il fait froid ! Je te jure que je ne prends pas les transports. Retournons au poste et demandons à l'un de tes collègue de nous déposer ...

Sauf qu'une berline noire s'arrête juste devant nous et la vitre avant, s'abaisse.

On baisse nos têtes pour voir que c'est notre chauffeur d'hier soir. Il nous sourit chaleureusement.

— Bonjour. Vous avez peut-être besoin qu'on vous dépose.

— Ahhhh ! Je vous bénis Edward ou quelque ce soit votre prénom ! s'exclame Billie. Vous arrivez à point nommé ! Je vous aime !

Elle ouvre la porte arrière en me bousculant presque, pour s'engouffrer dans la voiture et je m'apprête à en faire de même, après avoir balancé le sac sur Billie, lorsque j'entends la voix d'Elliott me héler.

Je me retourne donc et l'attends.

— J'ai cru que tu étais partie, dit-il en arrivant enfin à moi. Euh, on va toujours voir mon père pour l'ordinateur ?

Je me frappe le front et soupire :

— J'avais complètement oublié. Ouais, ça marche. Envoies-moi l'adresse. On se rejoint là-bas.

— Bien.

— Oh et ton blouson, je te le ramène tout à l'heure. J'ai ... la flemme de l'enlever.

— Ça va Edna ! Il a un pull. Un homme fort n'a pas peur du froid. N'est-ce pas Elliott ?

Elliott sourit à Billie et confirme avec un petit « oui ».

Ses yeux me scrutent quelques secondes et il décide de s'en aller.

— Content que tu restes dans l'équipe. Je vous laisse. À plus tard.

Il s'en va et moi, j'entre dans la voiture, heureuse de trouver de la chaleur.

*

Billie Fernandez

Le trajet jusqu'à chez nous a été des plus silencieux.

Edna était carrément plongée dans ses pensées et moi, je crevais littéralement de sommeil.

Alors une fois que le chauffeur Peter, ( il ne s'appelle pas Edward et quand j'ai supposé Peter, il a souri donc c'est peut-être son prénom, même si Edna est certaine que ce n'est pas ça) nous a déposé, la première chose qu'on ait faite, c'est d'aller nous coucher.

Je n'ai même pas eu la force de me doucher ou de me changer.

J'ai juste plongé sous ma couette chaude, dans cette robe de luxe, pour m'endormir directement. Même si quelques bribes d'images de la veille ont voulu perturber mon sommeil.

Je me réveille aux alentour de 15 heures. Avant Edna pour une fois.

Je vais donc prendre ma douche puis je me mets en pyjama. Je ne compte pas sortir de la journée juste glander devant la télé. Mon passe-temps favori.

Je nous commande des pizzas et lorsqu'Edna fait enfin son apparition vers 16 heures, elle est toute apprêtée, habillée d'un jean brut et d'un chemisier avec un petit décolleté.

Mh ... Elle veut attirer le regard d'Elliott ou quoi ?

Elle se sert d'une part de pizza et je lui demande se pousser, car elle gêne ma vision de la télé sauf qu'elle l'éteint.

— Hééééé ! Nan Edna ! J'ai passé une nuit en prison, j'en ai besoin !

Bon, j'exagère. Je n'étais même pas dans une cellule, mais c'est presque la même chose. 

— On doit parler. Je dois te raconter ce qu'il s'est passé avec Jessica Shawn, réplique-t-elle la bouche à moitié pleine.

— Pourquoi tu me parles d'elle comme si c'était quelqu'un d'archi important dans ma vie ? Je m'en fiche de cette femme. En plus, elle est belle. Elle me fout la rage.

C'est vrai ! J'ai pu la voir cette bonne femme. Sa beauté m'a presque aveuglée et en plus, elle était gentille.

Bon, je savais d'Edna que c'était une personnalité importante dans ce monde, mais dans le mien, c'est une fourmi alors ...

Bon, j'avoue, j'ai un peu trop la rage.

— Billie. On va devoir continuer à faire ce qu'on a fait hier, déclare-t-elle.

— Non, dis-je. Je refuse. Fais-le toute seule. Je ne suis pas faite pour ça.

Elle mâchouille sa part sans me quitter du regard.

— Tu t'en es bien sortie ...

— Ouais ! J'ai failli finir enfermée. Nan mais sérieux ! J'accepte les robes, le chauffeur privé et tout, mais pas ça.

— On a pas le choix, Billie.

Je souffle et me redresse du canapé en m'emmitouflant dans mon plaid.

— Edna Fall, on a toujours le choix.

— Billie, tu as confiance en moi, n'est-ce pas ?

Oh l'escroc !

Elle aime tromper sortir ce genre de phrase pour que je capitule.

— Nan Edna ! Je t'interdis de jouer cette carte !

— Je ne joue pas cette carte. Je te dis juste que si tu as confiance en moi, tu devrais m'écouter. Je ne peux pas être seule dans cette histoire. On est à deux ou rien.

— T'es une flic et moi, je suis une écrivaine ! Tu ne vois pas qu'il y a un énorme fossé là ?! Je serai inutile. Et sincèrement, ça ne m'intéresse pas. Raconte-moi juste ce qu'il se passe.

Je me rallonge et elle soupire.

— J'ai besoin de toi, Billie. S'il te plaît. Je vais t'expliquer ce que cette femme m'a dit et ... juste écoute-moi.

— Vas-y, râlé-je.

Je l'écoute donc me raconter son échange avec son ancien modèle de carrière.

J'apprends donc que cette femme a été contacté par nos psychopathes et qu'elle bosse pour eux, aussi.

Ainsi, Edna et moi, nous sommes un peu des agents à présent. C'est notre rôle attitré dorénavant. Apparement, ce qu'il s'est passé hier soir, a montré que nous étions effectivement les bonnes candidates.

J'avoue que ça flatte un peu mon ego. Et j'admets que d'arrêter des méchants, ce n'est pas si mal.

Malheureusement, nous n'avions pas pu sauver cette pauvre femme, mais grâce à ces dons, nous avions arrêtés ce type que le FBI recherchait depuis longtemps.

Bon ... J'aime bien cet aspect là. Puis, Edna me dit que ce programme a pour but de changer le monde et que nous avions le devoir de le sauver.

J'ai l'impression qu'elle tente de se convaincre en tentant de le faire avec moi.

Évidemment, elle sait que ça m'attire ce vocabulaire « sauver le monde », « douées », « équipe de choc ». Elle le sait, cette sorcière. 

Elle termine son discours par le fait qu'elle est mitigée par tout ça, mais qu'elle allait retrouver ces personnes, coûte que coûte, mais que le meilleur moyen d'atteindre son but, c'est de faire ce qu'ils demandaient.

Bien sûr, je reste dubitative à ce sujet.

— Alors ? Qu'est-ce que tu en penses ?

Je me relève et dit :

— Tu devrais faire de la politique. Tu as des discours très convaincants, Ed. Cela dit, je me laisse la réserve de te donner une réponse ... à notre prochaine mission. Tu as raison. On ne peut pas se braquer directement sans avoir plus d'informations. Puis, Dieu a fait de nous des élues.

— Arrête avec ça !

Je rigole et ça lui arrache un sourire.

— Bah quoi ? Il a entendu mes prières, point. Ne sois pas jalouse. Enfin bref, je te suis.

— Merci Billie. Je savais que tu accepterais !

— Ouais, parce que je suis une amie fidèle, rétorqué-je.

— En parlant d'amitié, je vais présenter Elliott à mes parents, demain. Je me dis que plus vite ça sera fait, plus vite ça sera réglé !

— Tu as appelé ta mère ?

— Ouais. Je lui ai dit qu'on venait diner, toi, moi et un ami à toi.

— Tu as mentis sur moi ? C'est ton futur mari, pas le mien !

— Je ne pouvais pas lui parler d'Elliott comme ça !

— Il y aura tout le monde alors ?

— Yep. Même mon frère et sa famille, grommelle-t-elle.

J'éclate de rire ce qui l'agace.

— Ça va être juste dé-men-tiel, Edna ! Ta famille voudra lui arranger le portrait. Quoique les filles peuvent succomber à son charme. Il est si craquant !

Elle se lève de son canapé après m'avoir jeté un oreiller.

Nan mais Elliott est vraiment un petit dessert à savourer du regard avant de le manger. 

Je ne sais pas comment elle fait pour ne pas succomber. Avec toute cette testostérone au poste, depuis longtemps, je serai en couple, voyons !

— Je me tire, tu me saoules là, se vexe-t-elle.

— Bah quoi ? Je ne dis que la vérité. Demain soir sera une soirée mé-mo-rable ! Allez, va le rejoindre et annoncez à son père votre futur mariage.

Elle me fait un doigt et quitte le salon. Je ricane comme une sorcière. La faire chier est une autre de mes passions.

J'ai le sourire aux lèvres tandis que je rallume la télé pour regarder la rediffusion de « Lie to me ».

Edna refait son apparition avec mon ordinateur en main et le blouson de son futur faux-mari super avenant avec elle. Ahhhhh, j'aime cette histoire d'amour que je vais retranscrire dans mon histoire.

— Je ne rentre pas tard.

— Tu peux prendre touuuuuuuut ton temps, Edna ! C'est très important de connaitre son futur époux. Ne t'en fais pas pour moi. Faudra l'annoncer aux filles aussi.

Elle me fait une grimace et s'en va.

Enfin seule, j'augmente donc le son de la télé et me met à l'aise lorsque mon téléphone sonne.

Ça m'énerve ces personnes qui appellent au mauvais moment ! Je décroche donc sans regarder l'appelant parce que je suis certaine que c'est Edna qui va m'insulter.

— Ouais ?

— Hé Billie ! C'est Zack !

Pour la centième fois de la journée, je me redresse du canapé et me racle la gorge. Je me recoiffe comme s'il me voyait.

—Hééé ! Comment ça va ?

Pourquoi il m'appelle ?

J'ai le coeur qui palpite. Ça me fait toujours ça lorsque Zack m'appelle. Pas que je sois amoureuse de lui ou quoique ce soit. C'est juste que Edna et moi, on a toujours eu peur de ses coups de fil. Surtout inattendu. Comme maintenant. C'est le stress. Vous ne connaissez pas ces coups de fil qui vous stresse ? Comme les appels de vos parents qui vous appellent au moment où, vous êtes sur le point de faire une connerie ...

— Très bien. Fatima va t'appeler dans la journée. Ou peut-être qu'elle t'en parlera demain soir, tu sais pour ton boulot en tant qu'assistante. Je crois que c'est dans la poche.

Oh ! Finalement, je n'avais vraiment pas envie de travailler. Je suis bien dans mon canapé en train de manger des bonbons. Et si je travaille, je n'aurais plus le temps d'écrire ...

Oh, j'ai besoin d'argent !

Merdeuuuuuh !!!!

— Parfait. Génial. Cool.

Voilà que je stresse, mais je sais que lorsque Zack m'appelle, c'est qu'il a des soupçons sur sa soeur. Il a toujours eu un sixième sens pour Edna.

C'est comme lorsqu'Edna sortait avec Aaron et que Zack avait des suspicions dessus. Il m'avait contacté moi ! Ou lorsqu'elle s'était inscrite au concours de police alors qu'elle avait menti à ses parents, il l'avait deviné et m'avait appelé.

C'est toujours moi qu'on appelle et qu'on interroge et qu'on dérange alors que moi, je ne demande rien.

— Sinon, je t'appelle parce que demain, repas de famille. Mama m'a dit que tu emmenais un ami. Tu nous as donc caché que tu avais un copain, Billie ?

Sa voix est détendue et amusée, mais je sais qu'il sait qu'il ne s'agit pas de moi. Il a des pouvoirs magiques, j'en suis sûre !

— Euh ... C'est juste un ami, Zack. Pas besoin de s'emballer. Je lui ai parlé des plats de ta mère et ça lui a donné envie et Edna a accepté.

Je suis assez bonne en mensonge, mais avec certaines personnes, c'est vraiment difficile. Comme lui !

— Edna a accepté... Sérieusement Billie, ma petite soeur a organisé ce diner parce qu'elle a quelques chose à nous annoncer n'est-ce pas ?

Je me fige et écarquille les yeux comme s'il me voyait. Je déglutis et apporte mon doigt à la bouche pour ronger mon ongle.

Et miiiiince ! Qu'est-ce que je dois faire ?

Est-ce que je devais lui dire la vérité ?

***

« Dans une amitié forte, profonde et sincère, on est prêt à suivre partout, la personne à laquelle on tient. Pourquoi ? Parce que c'est un autre amour qui a aussi toute sa puissance et sa vulnérabilité. On se serre les coudes, on tombe ensemble et on se relève ensemble. On protège l'autre et on ment pour l'autre. La vraie amitié n'a pas de limite. Sa seule limite, c'est la trahison ». JFL

***

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