Chapitre 3
(Attention ce chapitre contient une crise de panique)
-Papa ! Papa tu va bien ?
Demanda le garçon d'un ton suppliant presque une réponse tandis qu'il secouait son père toujours immobile sur les débris de son plan de travail en morceau.
Après un petit moment l'adulte finit par se redresser en se massant la tête d'un air confus avant de se rappeler ce qui venait d'arriver.
-Qu'est-ce que tu a fait ? demanda-t-il d'un ton bien plus dur que d'habitude.
-J-je sais pas... bredouilla le garçon en reculant d'un air presque effrayé, je t'ai même pas toucher...
-Ne bouge pas ! Ordonna-t-il en se relevant.
Dib obéit et arrêta tout mouvement alors que son père fouillait dans toutes ses inventions et en sortit une qui ressemblait à une caméra mais avec un faux œil dans l'objectif. Sans rien expliquer il alluma l'appareil qui projeta un faisceau lumineux sur le garçon puis après quelques secondes l'appareil émit une sonnerie stridente et le professeur l'éteignit peu après.
Le professeur resta silencieux un moment, quoi qu'il est conclus de cet "examen" ça l'avait perturbé... son expression déjà difficile à lire au vue de son visage couvert était encore plus insondable que d'habitude.
-Papa...? commença Dib mais il fut tout de suite couper.
-Tu es... tu es un psychique, déclara le professeur d'un ton impassible.
-Que... que quoi ?
-Tu es un psychique ! Mes psycho-détecteurs ne mentent pas tu vient d'utiliser de la télékinésie sur moi ! s'exclama Membrane en s'approchant de façon presque menaçante de son fils, son ton laissant deviner une grande émotion contenu tant bien que mal.
Dib sembla se ratatiner sur place, en murmurant des excuses d'une voix éteinte que le professeur ne semblant même pas l'entendre, il attrapa le bras de son fils et le souleva d'un seul coup sans le moindre effort.
-C'est merveilleux ! S'exclama-t-il soudainement en éclatant d'un rire extatique devant l'air d'incompréhension de son fils. C'est merveilleux mon garçon !
-T'est... t'est pas en colère ? bredouilla Dib d'un air hésitant, même si son père paraissait content il n'était pas rassuré, il avait toujours un horrible pressentiment, un malaise augmenté par le choc de la révélation qu'il disposait également de pouvoir psychique.
-En colère ? Pourquoi je serait en colère Dib ? Cela fait des années que je veux étudier un psychique et de pouvoir expliquer scientifiquement comment ils développent ces habiletés ! s'esclaffa le professeur en arrêtant de regarder son fils pour fixer son laboratoire d'un air presque rêveur. Je n'ai jamais réussi à trouver de sujet de test psychique mais maintenant que je t'ai sous la main tout est régler ! Oublie tout ce que je t'ai dit avant, nous pouvons révolutionner la science dès maintenant !
Dib devint blême à ces déclarations, d'abord son père voulait l'envoyer à l'asile et maintenant il voulait se servir de lui comme cobaye ? Il y a encore quelques minutes ça l'aurait mit en rage mais le garçon n'osait et n'arrivait plus à ce mettre en colère.
L'enfant ouvrit la bouche mais ces mots moururent dans sa gorge, son père se tournant à nouveau vers lui, continuant de le maintenir en l'air, et lui demanda:
-Tu est d'accord pas vrai ? Tu ne va pas encore me décevoir ?
Dib essaya d'éviter le regard de son père, sentant la panique monter en lui tout ce qu'il réussit à prononcer fut un "oui" à la première question.
-Parfait ! s'enthousiasma le professeur en le reposant au sol, allez maintenant file, j'ai des choses à régler.
Il n'eut pas à le dire deux fois car Dib s'enfuit tout de suite du laboratoire pour retourner dans sa chambre et s'effondrer sur son lit, totalement recroqueviller sur lui-même.
Qu'est-ce qu'il allait lui arriver ? Qu'est-ce que son père allait lui faire au juste ? Il n'allait quand même pas lui faire de mal ? Même si il était prêt a tout pour la science il n'allait quand même pas risquer de blesser son fils, pas vrai ? De qui il se moquait son père était prêt à prendre tout les risques y comprit le risque de le tuer ! Et si ça arrivait est-qu'il manquerait seulement à quelqu'un ?
Et en plus de ça il devait digérer le fait qu'il était un psychique, d'où ça sortait ? Pourquoi ça ne s'était pas manifester avant ? Pourquoi il en a aucun contrôle ? Est-ce qu'il allait finir par blesser quelqu'un ou se blesser lui-même ? Comment les gens le regarderait après ça, il était déjà vu comme un fou est-ce que maintenant on le verrait comme un monstre ?
Tout ces problèmes se mélangeait dans sa tête et furent très vite rejoint par d'autre, comme qui allait arrêter Zim pendant qu'il servirait de cobaye ?
Il essaya de stopper ses pensées sans succès, elles revenaient toujours plus forte, tandis qu'il sentait sa respiration devenir incontrôlable et des larmes lui bruler les yeux, ses pouvoirs n'était plus la seule chose qu'il ne contrôlait pas, il ne contrôlait plus rien.
Il ignorait combien de temps il passa dans cet état pitoyable ou même comment il s'était calmer mais ça avait finit par s'arrêter, il se leva de son lit, ayant l'impression que tout son corps était plus lourd et il regarda l'heure, il avait raté le repas et il était tard.
Il resta immobile quelques temps puis il commença à entendre du bruit venant de la chambre de sa sœur, Gaz n'était pas encore endormit, sans vraiment savoir pourquoi il sortit de sa chambre pour y aller.
Il prit une grande inspiration et fit un effort pour retrouver son attitude de normal avant de rentrer dans la chambre lugubre et effrayante de sa petite sœur qui était dans son lit en train de jouer sur sa Game Slave.
-Gaz... salua mal-assurément Dib, chaque mot qu'il prononçait était un défi.
-Qu'est-ce que tu veux ? répondit-elle d'un ton sec sans même le regarder, continuant de jouer.
-Papa veux expérimenter sur moi...
-Je sais, et ?
-T-tu sais de quoi il est capable... quand il t'avait prit comme sujet il t'avait mis dans une cage exposé au monde entier !
-Oui et si je me souviens bien c'était de ta faute ! Dit-elle en haussant subitement le ton, ce qui fit sursauter son frère, avant de reprendre une voix normale. Où tu veux en venir ? Fait vite.
-Tu... tu crois qu'il va me faire du mal ?
Gaz arqua un sourcil et regarda son grand frère pour la première fois
-Je sais pas et je m'en fous ! aboya-t-elle sans réfléchir mais elle ouvrit les yeux d'un air surpris quand elle constata pour la première fois l'état tremblotant de son frère. Wow... Dib qu'est-ce que-
Elle n'eut pas le temps de finir que le garçon s'éclipsa en vitesse, elle se contenta donc d'hausser les épaules et de retourner à son jeu.
Dib de son côté était retourner se recroqueviller dans son lit, des pensées angoissantes surgissant dans son esprit toute la nuit, il ne sut même pas si il avait finit par s'endormir et que ces pensées était devenu des cauchemars où si il n'avait pas du tout dormit.
En tout cas une fois le matin venu il était toujours fatigué mais même si il était réveillé dès 8h il ne se leva pas de son lit avant midi pour aller manger avec sa famille.
Le professeur avait annoncer d'un ton tout guilleret qu'il emmènerait Dib à son laboratoire principal, là où se trouvait tout ses employés, pour commencer les tests demain à la première heure et qu'aujourd'hui serait son dernier jour de pleine liberté. Sa gaieté était tel qu'il ne sembla pas remarquer la pâleur, les cernes ou plus globalement l'air maladif et fébrile de son fils du tout.
Gaz quand à elle semblait encore plus renfermé que d'habitude, elle n'avait jamais été un grand soutien avant pourquoi elle le serait maintenant ? pensa Dib.
Une fois le repas terminé Dib se rua dehors malgré qu'il se sentait encore faible, pour se rendre à toute vitesse au magasin où il avait acheté ses bandes-dessinés sur les Psychonauts pour complétement retourner la petite étagère où se trouvait tout les numéros de la dites BD, un espace où personne ne regardait si bien qu'il put fouiller sans la moindre protestation du staff du magasin.
Qu'est-ce qu'il cherchait au juste ? Lui-même ne savait pas. C'était la seule œuvre parlant de psychique qu'il connaissait, il espérait peut-être y trouver une solution miracle à tout ses problèmes à comprendre, ce qui lui arrivait.
-Allez... quelque chose... n'importe quoi... gémit-il en fouillant dans tout les numéros.
Puis alors qu'il était sur le point d'abandonner une brochure tomba de l'intérieur d'une des BD, il la ramassa par curiosité et la lu, son cœur manqua un battement.
C'était une brochure pour un camp de vacance ou plutôt d'entrainement pour les jeunes psychiques, un refuge, et il y avait l'adresse sur la brochure. Il la fourra dans sa poche et sortit du magasin en vitesse sans ranger tout le désordre qu'il venait de mettre.
Il avait regagné un peu d'espoir d'échapper à son sort, essayant d'oublier le fait que le camp serait probablement fermé vu que les vacances d'été était terminer depuis un moment, mais il devait essayer.
Il rentra chez lui et utilisa l'ordinateur commun de la maison pour rechercher l'adresse du camp: c'était loin et au milieu de nulle part... mais il avait l'habitude des longs voyages dans la nature. Il imprima ses recherches puis en effaça toute trace sur l'ordinateur pour que personne n'ai de soupçons ou ne puisse savoir où il était une fois partit et retourna dans sa chambre.
Il passa le reste de la journée à essayer avec un succès douteux de reprendre des forces avant de partir, repos qui fut perturbé par des dizaines de pensées parasites : la peur de ce que pourrait faire Zim en son absence, l'angoisse de ce qui allait arriver dans le futur et la honte qu'il avait de fuir ainsi, de décevoir une nouvelle fois son père sur des craintes qui était peut être injustifié.
Oui, il avait honte, un sentiment horrible qui lui compressait le torse et rendait sa respiration difficile, mais il ne pouvait pas prendre le risque de rester.
Le repas du soir se passa normalement, Dib faisant comme si tout allait bien même si il ne pouvait arrêter de se répéter que c'était certainement le dernier diner qu'il passerait peut être jamais avec sa famille.
Tous retournèrent vaquer à leurs occupations et Dib en profita pour préparer en vitesse ses provisions pour le voyage, heureusement sa tente et son matériel de "camping" n'avait pas été confisqué, sa mallette par contre lui avait bien été retiré et probablement jeté avec le reste de ces affaires donc il l'avait remplacer par son sac d'école.
Il sortit dans le jardin par la fenêtre de sa chambre et jeta un dernier regard a sa maison.
Il sentit les larmes monter mais il ne pleura pas, il détourna le regard en serrant les poings et partit dans la nuit en direction de l'inconnu.
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