Puis-je te payer un tour ?
Nous arriveons à la foire et Ryck gare sa moto à l'entrée de la place. Nous pouvons entendre les hurlements de joie et de peur des personnes dans les manèges. J'aime les manèges à sensation mais il ne faut pas qu'ils montent trop haut, sinon, mon vertige prend le dessus et je peux aller jusqu'à faire une crise d'angoisse. Foutu phobie !
L'ambiance de la foire était explosive. D'habitude, les habitant du village doivent rouler 20 à 30 minutes pour aller s'amuser autant, mais pas cette année, cette année c'est les autres villages qui se déplacent ! Et tout cela est grâce à Ryck. Je me demande encore si ce qu'il m'a dit est vrai, s'il est vraiment revenu pour moi, même s'il l'avait dit sur le ton de la plaisenterie.
Nous entrons dans l'enceinte de la foire et l'euphorie du lieu prend rapidement possesion de nous. Je suis comme une enfant, courrant de manège en manège. Ryck, lui plus calme me suit, en souriant. Je me tourne vers lui et lui dis:
"Arêtes de sourire, t'es habitué toi, tu sais pour moi c'est pas habituel, ça fait quinze ans que je ne suis pas allée à la foire !
-T'es belle quand tu souris comme ça...
-Merci" dis-je en rougissant légèrement puis je repars vers les manèges, pour cacher mes rougeures. Il me suit, quelque peu gêné par ce qu'il vient de dire sans s'en rendre compte. Je ris car pour une fois, c'est lui qui est le plus gêné. Il se reprend et m'attrape par les épaules puis me dit :
"Puis-je te payer un tour ?"
Je me retourne vers lui et suis son regard pour tomber sur le pire manège qui soit. Tellement rapide et surtout tellement haut !
"Non mais t'es fou ! Je monte pas là-dedand !
-Aller ! "
Il dit ça et me fit son regard de chien battu, auquel il avait compris tout à l'heure que je ne pouvais pas résister.
Cinq minutes plus tard, je me retrouve dans le manège qui est prêt à partir. Les barrières se baissent pour bien nous maintenir dans les sièges et je commance à paniquer. Le manège se met en route et commance de faibles rotations en montant et descendant. Rien que cela me fait peur alors qu'est-ce que ce sera quand il sera à sa vitesse maximale ! Je sent une boule se former dans mon ventre, grossisant à chaque accélération. Puis le manège entreprant de plus rapides rotation jusqu'à atteindre sa vitesse maximale, plus il allait vite, plus mon cri montait dans les aigus. Quand il atteind le sommet de sa puissance, j'attrape la main de Ryck et prend fermement son bras entre les miens puis ferme les yeux très fort. Lentement, le manège s'arrête et je sens mes pieds retoucher le sol puis les barres de sécurité se relevèrent, enlevant la pression qu'elles exersaient sur nous. Je pris une grande inspiration et ouvris les yeux. Ryck me regardait amusé, attandant que je me lève, ce que je fis. Il baissa son regard vers son bras que je tenais toujours en mes mains. Je le lâchai et remarquais des marques rouges sur son bras.
"Désolé, je crois que je t'ai serré un peu fort...
-Je pense que l'on peut ajouter les manèges à sensation sur ta liste de peurs.
-J'ai pas eu peur.
-Non, pas du tout.
-Bon, d'accord t'as raison, j'ai eu peur. Mais c'était le but, tu voulais que j'ai peur, j'me trompe ?
-Ouais, je voulais que t'ai peur mais en tout cas, pas que tu me lacères le bras, répondit-il en souriant.
-Pardon, j'ai pas fais exprès. "
Il me reprit par les épaules et me fit descendre du plateau sur lequel le manège était placé.
"Tu m'as pas dis si tu me pardonnais.
-Alors je te le dis : je te pardonne.
-Merci, aufait pleur pas, je sais que t'es douillet.
-Moi, douillet !
-Oui, toi, douillet. C'est toi qui a pleuré pour une écharde en primaire.
-Oh, mais... ça n'a rien à voir.
-Si cela à à voir, tu es douillet, c'est tout.
-J'avais 7 ans...
-C'est vrai mais tu étais douillet.
-Ok, je l'admet, j'étais peut-être douillet à 7 ans mais toi tu étais psychopathe !
-Psychopathe !
-Oui, tu voulais me l'enlever avec un cutter ! Déjà qu'est-ce que tu faisais avec un cutter à l'école ?
-Je l'avais amené pour t'enlever ton écharde t'avais pleuré à cause de ça toute la matinée ! Et puis ça marche comme technique pour retirer une écharde, pas comme toutes ces manoeuvre innutiles visant à faire sortir l'écharde à l'aide d'eau de javel et la retirer avec une pince à épiler.
-Je savais pas que tu avais en hantisse la médecine douce et que tu préférais la souffrance.
-Tu penses toujours que ça fait souffrir ? En enlevant l'écharde avec un cutter tu ne sens rien, c'est indolore, je vais devoir te le dire combien de fois et pendant combien de temps ?
-Jusqu'à ma mort !
-Oh pitié, tu vas pas me suivre jusqu'à la mort quand même.
-Je suis censé le prendre comment ?
-A toi de voir. Moi je vois qu'une façon de l'interpréter, tu es agaçant !
-Cours !
-Avec plaisir, m'écriais-je tout en me mettant à courrir dans la foule."
Il me poursuivit mais ne parvint point à percer la foule qui était désormais plus dense.
Quand il réusit enfin à passer la masse de gens, je me remis à courir dès qu'il arriva à mes côtés. Il me rattrapa quelques allés plus loin, devant une baraque à churos.
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