Je n'ai pas pu revenir
Après nous êtres calmés un petit peu, il s'exclame :
"Attend moi là, j'ai un cadeau pour toi.
-Quoi ? Un cadeau ? Mais un cadeau pour quoi ?
-Tu verras."
Il disparaît ensuite dans mon couloir et revient avec un paquet à la main et me le tend.
Je l'ouvre et découvre avec stupeur qu'il contient mon écharpe.
"Comment l'as-tu récupérée ?
-J'y suis pour rien moi, le vent l'a déposé en haut de la grande roue. J'ai juste eu à aller là-haut la rechercher.
-T'es monté en haut de la grande roue pour mon écharpe.
-Je monte tout le temps en haut, pour la monter, la démonter, et pour avoir une vue imprenable sur la ville.
-Je pourrais jamais monter jusque là-haut...
-Pourquoi, je t'emènerais si tu veux, si t'es avec moi tu as tous les droits.
-Non, c'est pas une question d'avoir ou pas le droit... C'est que j'ai le vertige.
-Sans déc' t'as le vertige ?
-Arrêtes de te moquer, c'est pas drôle.
-Je ne me moque pas.
-Si tu te moques ! Tu fais un sourire en coin et on voit tes fossettes.
-Vraiment ?
-Hun, hum...
-ok, si tu le dit."
Je m'enroule dans mon foulard et me blottis de nouveau dans les bras de Ryck. Il déclama :*
"Donc tu n'as toujours pas vaincu ta peur de l'orage depuis tes 9 ans et maintenant, tu as aussi la peur des hauteurs. T'as peur de tout ce qui est drôle.
-Y'a rien de drôle dans les orages et les hauteurs non plus.
-Si ! Viens."
Il me tire jusqu'à ma baie vitrée et l'ouvre. Puis il m'attire à l'extérieur.
"Et tu trouves ça drôle ? On est trempés maintenant !
-Shuutt... Regarde."
Je pose mon regard sur ce qu'il pointe du doigt.
"Heu Ryck...Il n'y a rien là-bas.
-Regarde mieux, ce que tu vois là c'est l'horizon, la ligne qui nous guide, là où le soleil apparaît chaque matin et disparaît au crépuscule. Si tu suis le soleil, il t'amènera toujours à cette ligne, la ligne du destin.
-J'apprécie ta philosophie, ta façon de voir la vie."
Il me prend dans ses bras. Je regarde les éclairs foudroyer la terre, le spectacle est d'une splendeur inouïe. Le tonnerre, fort et puissant gronde dans l'atmosphère et ce répercute sur les murs vitrés des immeubles alentours.
"C'est magnifique... J'ai pas les mots pour décrire ça...
-Il suffit parfois de ne rien dire pour faire passer le plus puissant des messages."
Je fais un pas et m'appuie sur la balustrade de mon balcon. Il me suit. Je souris et dit soudain :
"Pourquoi après le CE2 on ne t'as plus revu ?
-Je n'ai pas pu revenir..."
Sur ce, nous rentrons dans mon appartement, trempés. J'ai le sourire aux lèvres.
"Tu vois que c'est drôle l'orage, tu souris.
-T'as gagné, c'est drôle et ça fait pas si peur que ça l'orage mais maintenant je n'ai plus de raisons aucunes pour me blottir contre toi.
-Parce qu'il faut une raison maintenant ?"
Et il m'étreind de ses bras puissants.
"Je vais chercher des serviettes pour que l'on puisse s'essuyer.
-Ok, je t'attend."
Je reviens quelques minutes plus tard, les bras chargés de serviettes.
"T'es sûre qu'on en aura assez, ironise-t-il face à la quantité de serviettes que j'ai ramené.
-Phff... Tient, dis-je en lui en envoyant une toute petite.
-Heu y'a pas une plus grande là ?
-Bah si mais tu dits que j'en ai amené de trop alors je me suis dis que celle-là te conviendrais...
-Allez, fait pas ta radine ! "
Je ris et dis, pour me venger :
"Tu me supplies à genoux ?
-Là, tu rêve !
-Tempi...
-Tu fais chier.
-Mais quelles sont ces grossièretés ?
-Nan mais ça c'est ma phrase.
-T'as déposé un brevet ?
-Heu...non...
-Bah alors c'est pas Ta phrase.
-Si tu le dis.
-Et je le dis !
-Gamine ! "
Je me tourne vers lui et le vois, torse nu en train d'essuyer des abdos bien dessinés. J'en reste un instant bouche bée puis éclate de rire quand je vois la serviette que je lui ai passé, c'est ma serviette de quand j'étais petite, celle avec une capuche représentant une tête de dalmatien...
"Qu'est ce qu'il y a encore ?
-Rien."
Je m'approche de lui, lui met la capuche sur la tête et prend une photo avec mon téléphone puis lui montre.
"T'es bête.
-Non, là c'est toi qu'a l'air bête !"
Il enlève la serviette et essaye de m'attraper mais je m'en vais en courant. Une course poursuite s'en suivis.
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