Epilogue
Septembre 1927. New York, Etats-Unis.
L'accouchement de Mabel Cole fut étonnamment rapide. Si rapide que Percival Graves ne pût arriver à temps à l'hôpital pour sorciers.
Heureusement pour la sorcière, elle put compter sur le soutien de son ami Curtis qui avait pris plusieurs jours de congé du MACUSA afin de garder un œil sur elle pendant que Percival travaillait. Durant les derniers jours de grossesse de Mabel, Curtis s'était montré être une nounou légèrement envahissante mais il avait été si affectueux et prévenant que Mabel n'avait pas pu lui en vouloir. Il avait d'ailleurs été en train de lui préparer un assortiment de fruits de saison pour qu'elle « ne manque pas de vitamines », comme il aimait à le répéter tous les jours, quand elle avait eu ses premières contractions. Curtis avait alors immédiatement contacté sa fiancé, Nevaeh Atkins, qui était médicomage, pendant que Mabel avait envoyé un hibou à Percival pour le prévenir du début du travail.
Le couple ayant voulu bien faire, ils avaient préparé plusieurs scénarios afin de rendre l'accouchement le plus relaxant possible. C'était pour cette raison que Curtis était présent avec elle. Percival la rejoindrait dès qu'elle partirait pour l'hôpital mais il devait pouvoir se préparer à partir à tout moment. Surtout en raison de la distance qui séparait leur domicile de son nouveau lieu de travail.
Le couple avait ainsi emménagé plusieurs mois auparavant dans une petite maison en banlieue de New York. Suffisamment éloignée de la ville pour pouvoir profiter d'un environnement calme et entouré d'espaces verts mais suffisamment proche de la grande ville afin de pouvoir si rendre régulièrement. Percival, qui avait démissionné de son poste de Directeur de la Sécurité Magique au Congrès, n'y officiait désormais qu'en tant que conseiller sur certaines affaires et il semblait s'en parfaire pour la simple et bonne raison qu'il adorait son nouveau travail en tant que professeur de défenses contre les forces du mal à Ilvermorny. Cependant, en raison de l'éloignement de l'école de leur domicile, ce dernier devait transplaner sur de grandes distances et cela lui prenait énormément d'énergie et de temps. Le couple avait donc estimé à une heure le temps que prendrait Percival à rejoindre Mabel. Et cela leur avait semblé suffisant.
Mabel s'attendait à ce que le travail dure de longues heures et ce fut le cas pour la première partie. Elle fut sous la surveillance de Curtis et Nevaeh la majeure partie de la matinée et de l'après-midi. Malgré sa forte affection pour ses deux jeunes amis, elle fut cependant rapidement lassée par leur demande d'inspirer et d'expirer à intervalles réguliers.
— Je sais respirer ! avait-elle fini par grogner, regrettant le calme et le soutien que lui aurait fourni Percival.
Et à son plus grand soulagement, les contractions devinrent plus rapprochées peu de temps après et le trio dut se diriger vers l'hôpital, non sans prévenir Percival avant. Mabel avait pensé avoir de longues heures devant elle mais seulement trente minutes plus tard, elle s'était retrouvée à broyer la main de Curtis dans la sienne alors qu'elle accouchait difficilement.
Son ami endura la douleur avec bienveillance et après ce qui leur parut une éternité, Mabel mit au monde un petit garçon qui réveilla l'hôpital de ses pleurs.
Le temps pour Mabel de passer par les soins nécessaires, elle put prendre le petit bonhomme endormi dans ses bras plusieurs minutes plus tard. Ce fut à ce moment-là que Percival, l'air paniqué, entra en trombe dans la pièce.
Il s'arrêta aussitôt sur le seuil de la porte de la petite chambre, semblant pris de court. Mabel l'accueillit avec un sourire radieux et il vint finalement la rejoindre, sous les regards de Curtis et Nevaeh.
— J'ai fait aussi vite que j'ai pu, souffla-t-il en s'arrêtant près du lit et en posant les yeux sur leur nouveau-né.
Mabel y lit un profond soulagement à la vue de la peau métisse du petit être ainsi qu'à ses courts cheveux bruns. Elle ressentait la même chose. Le petit avait pris plus de la mère que du père et elle espérait que cela resterait comme cela.
— Tu veux le tenir ?
Percival acquiesça avec émotion et Mabel savait qu'il était intimidé ; lui qui n'avait jamais pensé avoir d'enfants un jour.
À la vue des deux personnes, qui comptaient désormais le plus dans sa vie, réunies, Mabel fut envahi d'amour. Elle ne regrettait absolument pas son choix d'avoir gardé l'enfant.
Percival déposa un baiser sur le front du petit et Mabel sut, comme une évidence, qu'il serait un père formidable.
Légèrement exténuée, la sorcière s'adossa contre son oreiller alors que la porte s'ouvrait de nouveau, cette fois-ci laissant entrer Netanya et son mari Isaac, lui aussi chargé d'un petit être endormi. Le petit Thomas, âgé de deux mois.
— Tu as déjà accouché ! s'exclama Netanya en faisant attention à garder sa voix basse.
Avec un sourire radieux mais les traits tirés, montrant le peu de sommeil qu'elle avait eu au cours des dernières semaines, elle s'approcha de Percival pour contempler le nouveau-né. Elle fut aussi soulagée que tous les autres avant elle.
— Tu n'as pas loupé grand-chose, la rassura Mabel en récupérant l'enfant dans ses bras.
— Estime-toi heureuse ! ronchonna Curtis en lui montrant sa main rougie où trônait des marques de griffures. Cela aurait pu être ta main !
Il eut un sourire taquin auquel Nevaeh répondit :
— Ça te servira d'entrainement.
Mabel sourit face à leur complicité. Elle était infiniment heureuse que son ami ait trouvé chaussure à son pied.
— Comment s'appelle-t-il ? intervint Isaac d'une voix basse pour ne pas réveiller le petit bonhomme aux cheveux dorés qui se reposait dans ses bras.
Mabel baissa les yeux sur son nouveau-né. Elle caressa sa peau douce du bout des doigts, son alliance dorée brillant à son annulaire gauche. Semblable à celle qu'arborait Percival, elle datait de moins d'un mois, quand le couple s'était marié en toute simplicité.
— Matthew, il s'appelle Matthew Graves, répondit-elle en remerciant Percival d'un sourire touché.
Percival avait accepté d'appeler leur enfant ainsi en hommage aux anciens coéquipiers britanniques de Mabel. La sorcière avait choisi Matthew car elle se souvenait de lui comme d'un homme dont la joie de vivre contagieuse lui avait, plus d'une fois, fait perdre son sérieux. Elle espérait donc que son fils puisse devenir aussi heureux et bon que l'homme dont il portait désormais le prénom.
Comme s'il avait senti que l'on parlait de lui, Matthew battit des paupières. Le cœur de Mabel fit un bond dans sa poitrine quand elle plongea ses yeux marron foncé dans ceux vairons de l'enfant.
Tel père, tel fils ?
FIN
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