8| Travail de nuit
Ses paupières papillonnant sur ses iris, Mabel tentait, avec un acharnement inconscient, de repousser aussi loin qu'elle le pouvait le souvenir terrible qui combattait pour l'atteindre.
Un souvenir qu'elle ne souhaitait plus revivre mais qui, pourtant, revenait sans cesse la hanter. Un souvenir qui la faisait, sans jamais manquer, la réveiller en sursaut et en sueur au beau milieu de la nuit puis, qui la gardait éveillée, la peur au ventre, jusqu'au petit matin.
La sorcière ne s'habituait donc pas aux cauchemars qui rythmaient ses nuits. A la manière dont ces quelques secondes semblaient durer des heures. A la manière dont ces images défilaient devant ses yeux, qu'elle le veuille ou non. A la manière dont elle naviguait d'un état éveillé à un état somnolant, prenant pleinement conscience de ce qu'elle était en train de revivre mais ne pouvant jamais arrêter ce visionnage immonde qui ne manquait pas de lui retourner l'estomac.
Mais ce soir-là, entre le brouillard blanc qui s'étendait à perte de vue, la froideur de Minsk qui semblait l'entourer de nouveau, et la paralysie liée au sommeil qui ressemblait, à si méprendre, à un sort la pétrifiant sur place, l'esprit embué et endormi de Mabel était dans l'impossibilité de discerner la réalité de l'illusion.
Le sourire de prédateur qui ornait son visage. Ses yeux dépareillés qui la dévisageaient comme si elle n'était rien d'autre qu'un amusement temporaire.
Était-il vraiment devant elle ?
Son instinct lui criait que oui. Il lui criait d'attraper sa baguette et de se défendre.
Cole.
Sa voix froide et grave. Aussi forte que dans la réalité. Mabel se sentit frissonner, sans savoir si cela était une réaction dû au froid ou à sa peur.
— Cole.
La voix semblait plus insistante. Plus proche aussi.
Mabel se réveilla en sursaut. Elle ouvrit grand les yeux mais fut aussitôt éblouie par la lumière vive qui régnait dans la pièce où elle se trouvait. Cela ne l'empêcha pas d'agripper sa baguette et de la pointer en direction de la voix.
Clignant des yeux, elle eut tout juste le temps d'apercevoir une silhouette sombre se précipiter sur elle et agripper son bras.
— Immobilis, cria-t-elle aussitôt.
Le sort partit à l'instant où la sorcière reconnut la personne en face d'elle.
L'éclair de lumière la fit fermer les yeux mais elle entendit très clairement le sort frapper le mur du fond de la pièce et le bruit d'une lampe tombant au sol.
— Nom d'un gobelin, Cole !, s'indigna Graves qui avait échappé au sort de justesse.
Mabel rouvrit les yeux pour le voir à moitié écroulé sur son bureau. Elle lâcha sa baguette qui tomba sur le sol.
Elle était au MACUSA. A son bureau. Elle avait rêvé, une fois de plus.
— Oh mon- je suis tellement désolée.
Mabel se leva et voulut aider le directeur, et non pas Grindelwald comme elle l'avait imaginé, à se remettre debout. Il ignora son geste sans toutefois la quitter des yeux. A la fois remonté et déstabilisé.
Quand il la quitta enfin des yeux pour observer les dégâts engendrés par son sort, Mabel sentit ses jambes faiblir. Elle s'appuya aussitôt sur son bureau avec une main et se rendit alors compte que l'un de ses dossiers était resté ouvert.
Un dossier contenant plus de trois semaines de recherches inconcluantes sur les faits et gestes de Gellert Grindelwald. Un dossier qu'elle ne devrait pas avoir et un dossier qui montrait très clairement le travail supplémentaire qu'elle avait fait durant tout le mois de juillet.
Un travail que le directeur de la sécurité magique n'approuverait pas.
Mabel le referma rapidement avant que Graves ne puisse le voir et qu'elle ne s'attire encore plus d'ennuis.
Se passant une main sur le visage, elle essaya de se débarrasser du choc de son cauchemar et de sortir son corps de la léthargie dans laquelle il était plongé.
Quand ses pensées s'éclaircirent, elle eut envie de se donner une gifle.
Trois semaines de dur labeur jetées aux oubliettes à cause d'un stupide cauchemar. Trois semaines à faire attention à tout ce qu'elle faisait. Trois semaines à essayer de prouver à Graves, son supérieur, que tout allait bien, qu'il pouvait lui faire confiance, qu'il n'avait pas à s'inquiéter pour elle, que son absence lors de l'attaque des lutins de Cornouailles il y avait de cela un mois faisait partie du passé. Et voilà qu'elle venait de l'attaquer.
— M. Graves, je suis infiniment désolée, s'excusa-t-elle dans un souffle.
Avec appréhension, elle le regarda se retourner vers elle.
Les sourcils du sorcier se rapprochèrent avant de s'éloigner de nouveau. Il secoua la tête et serra les lèvres.
— Non, ne vous excusez-pas. Je n'aurais pas dû vous réveiller de cette manière.
Graves ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose mais préféra s'abstenir et Mabel se demanda bien ce qu'il ne souhaitait pas lui dire. Elle aurait préféré qu'il ne se retienne pas, ne serait-ce que pour avoir une explication vis-à-vis de son laisser-aller plus qu'étonnant à son égard.
Après tout, elle venait de trouer le mur de leurs bureaux, de fracasser une lampe au sol et avait failli le blesser mais il se blâmait lui ? Cela n'avait aucun sens.
Sans aucune autre parole, Graves récupéra la baguette de Mabel qu'elle avait fait tomber au sol et la lui tendit. La sorcière hésita, sa main flottant au-dessus de sa propriété.
Était-ce une bonne idée ?
Avec sa baguette, elle était dangereuse.
Et visiblement, le manque de sommeil provoqué par ses cauchemars, qui devenaient de plus en plus fréquents et paraissaient de plus en plus réels, commençait à avoir un impact important sur son comportement.
De plus, elle commençait, de plus en plus souvent, à perdre pied avec la réalité. Comme ce qui était arrivé dans ce bar miteux lors de sa sortie avec Curtis et Netanya, ou plus récemment lors de l'attaque des lutins de Cornouailles dans le hall du Congrès. Ses souvenirs s'entremêlaient à la réalité et la plongeaient dans un état catatonique qui était tout sauf rassurant.
Avec sa baguette, elle risquait donc de blesser ceux qui lui étaient proches.
Mais sans, elle était vulnérable.
Et elle ne souhaitait plus jamais se retrouver dans cette situation.
Elle récupéra sa baguette de la main de l'Auror.
— Tout va bien ?, demanda-t-il, visiblement alarmé par son hésitation.
Ses yeux marron foncé vrillaient ceux de Mabel mais à sa surprise, ils ne semblaient pas chercher de réponse. Comme s'il les connaissait déjà.
Mabel hocha la tête.
— Je suis simplement fatiguée, répondit-elle en jetant un coup d'œil à sa montre pour échapper au regard insistant de l'Auror.
Il était 23 heures. Elle en fut soulagée, au moins, son excuse tenait la route.
Mais maintenant, elle se demandait surtout ce que lui faisait toujours ici.
Pour avoir passé un certain nombre de ses soirées au Congrès durant ces dernières semaines, Mabel pouvait certifier que ce n'était pas dans les habitudes du directeur de rester aussi tard dans le bâtiment.
— Il s'est passé quelque chose pendant que j'étais endor- ici ?, demanda-t-elle, soudainement inquiète d'avoir manqué une mission.
Graves fronça les sourcils, perdu.
— Ce n'est pas dans vos habitudes de rester aussi tard, précisa-t-elle, repensant à toutes les fois où elle l'avait vu partir peu avant 20 heures.
Le sorcier la dévisagea pendant une courte seconde et Mabel s'alarma d'en avoir trop dit. Après tout, la seule raison pour laquelle elle savait cela était parce qu'elle restait, elle aussi, bien après que la plupart des employés soient partis.
Elle serra les lèvres et tâcha de rester impassible. Graves soupira.
L'impassibilité de Mabel s'effondra aussitôt et un pli soucieux se creusa entre ses sourcils.
Elle ne connaissait le sorcier que depuis quelques mois mais elle se rendait bien compte qu'au cours des dernières semaines, l'état de ce dernier avait empiré.
Ses traits étaient de plus en plus tirés, il semblait régulièrement être perdu dans ses pensées et surtout il passait de plus en plus de temps à travailler dans son bureau, quand il n'était pas tout simplement en déplacement à l'autre bout des Etats-Unis.
Graves eut un sourire triste, son regard se posant sur un bureau vide à quelques mètres d'eux. Celui de Tina Goldstein.
— Je m'occupais d'un transfert.
— Tina... J'ai appris ce qu'il s'est passé. C'est malheureux, murmura Mabel, faisant le lien entre ce qu'il lui disait et les rumeurs qu'elle avait entendues durant la semaine.
Cette histoire avait provoqué de majeures disputes dans leur département. Certains Aurors considéraient que Tina avait été trop loin et qu'elle n'aurait pas dû utiliser la magie pour attaquer un moldu. D'autres, dont elle, comprenaient que Goldstein ait pu perdre ses moyens face à une telle situation et ait voulu rendre justice à sa manière.
Et pour être tout à fait honnête, Mabel était persuadée qu'elle aurait réagi de la même manière si elle avait été à la place de Tina.
Mais la personne devant elle n'avait pas besoin d'entendre ce genre de choses et Mabel opta pour ce qu'elle espérait être réconfortant.
— Elle s'en remettra.
Graves garda les yeux rivés sur le bureau vide de l'ex-Auror, silencieux. Puis, il se retourna vers Mabel.
— Vous avez probablement raison.
Mabel fut soulagée par sa réponse mais voyait bien, à son regard légèrement voilé, qu'il était toujours préoccupé par quelque chose. Que ce soit à propos de Tina ou autre, Mabel ne se voyait pas le lui demander.
Et alors qu'il tournait la tête en direction des ascenseurs, une mèche de ses cheveux tomba sur le côté, quittant ses congénères pour venir caresser sa tempe. Il ne le remarqua pas.
Mabel, elle, ne voyait que ça.
Cet infime changement semblait le transformer. Comme si, avec cette simple mèche de cheveux brune rebelle, s'effondrait son statut de directeur. Son autorité, sa froideur et son impassibilité.
Et à ce moment-là, Mabel aurait presque pu dire qu'il semblait détendu.
— Il se fait tard, nous ferions mieux de partir, dit-il en se tournant vers elle et en surprenant Mabel qui le dévisageait.
Décontenancée par ce qui venait de lui traverser l'esprit, elle put tout juste acquiescer avant de baisser les yeux et de se racler la gorge un peu trop bruyamment.
Sans un mot, elle prit sa veste et son sac et suivit Graves vers les ascenseurs tout en ordonnant à son cerveau d'arrêter de lui jouer des tours et en essayant d'oublier qu'elle laissait un dossier rempli de ses recherches illégales en évidence sur son bureau.
Elle n'aurait qu'à se lever tôt le lendemain matin pour arriver avant tout le monde et le cacher avant qu'un de ses collègues un peu trop fouineurs ne mettent le nez dedans.
La cage de l'ascenseur s'ouvrit devant eux aussitôt qu'ils l'atteignirent. Cette rapidité était bien le seul avantage à rester aussi tard au Congrès.
Non pas que la tranquillité qui y régnait et le calme que cela lui faisait ressentir la dérangeait. Au contraire, au cours des dernières semaines, elle avait fini par considérer ce bâtiment comme sa seconde maison. Elle se sentait en sécurité ici.
Et cela était renforcé par la présence silencieuse et rassurante de Graves à ses côtés.
Mabel se sentait en sécurité avec lui. Et petit à petit, elle savait qu'elle en venait presque à lui faire confiance.
Mais elle ne se l'était jamais avouée à elle-même auparavant et aussitôt que cette pensée lui traversa l'esprit, elle fronça les sourcils, comme surprise par ses propres sentiments.
Voilà bien une tournure qu'elle n'aurait jamais imaginé en arrivant à New York.
Les étages sombres et silencieux du Congrès défilant à travers les barreaux en fer forgé de l'ascenseur, Mabel se mit à réfléchir. Et très vite, elle réalisa que tout ce qui l'avait initialement repoussé chez le sorcier devenait progressivement des qualités à ses yeux.
Que ce soit son impassibilité, son aura d'autorité, ou bien la froideur qui émanait de lui, -même si Graves semblait se dévoiler un peu plus à elle et lui montrer une nouvelle facette de sa personnalité- tout cela devenait en quelque sorte rassurant pour elle. Principalement parce que cela était tangible, familier, constant.
Et Mabel savait que le fait qu'il se soit bien souvent trouvé à proximité d'elle lors de ses épisodes hallucinatoires n'y était pas pour rien. Il devenait la seule chose à laquelle Mabel avait l'impression de pouvoir se raccrocher, quoi qu'il arrive. Et par sa froideur et son impassibilité, Mabel avait l'impression que le sorcier pouvait tout supporter, même son état psychologique instable actuel. Qu'il serait comme un rocher salvateur au milieu d'une mer tourmentée, prêt à l'amarrer à la réalité si elle en éprouvait le besoin.
Bon sang, Curtis avait raison, pensa amèrement Mabel. Je suis en train de tomber sous son charme.
Perturbée, elle jeta un coup d'œil à l'Auror qui se tenait sur sa droite.
Il était familier.
Rassurant.
Séduisant.
Et visiblement ennuyé.
Mabel dirigea aussitôt son regard dans la direction qu'il fixait et faillit laisser échapper un juron quand elle vit un Billywig posé tranquillement sur un barreau de leur cage d'ascenseur.
Elle ne fit aucun geste pour l'attraper, tout comme Graves.
La petite créature bleue resta immobile pendant plusieurs secondes, le temps qu'il fallut à l'ascenseur pour monter deux étages, avant de s'engouffrer dans les ténèbres du département s'occupant de la régulation des créatures magique.
Quelle ironie, pensa Mabel.
Un sourire mi-amusé et mi-fatigué sur les lèvres en repensant au chaos provoqué par les quatre adolescents sorciers qu'ils avaient arrêté il y a un mois, Mabel marmonna :
— Ce qui est sûr, c'est que cette petite farce aura été réussie.
— C'est le moins que l'on puisse dire, répondit Graves d'un ton las.
Mabel comprenait sa lassitude. Cela faisait plus d'un mois que des Billywigs se baladaient en liberté dans tout le Congrès. Et même si, lors des premières semaines, certains employés faisaient l'effort de les attraper afin de s'en débarrasser, désormais, une certaine fatigue s'était installée dans les bureaux et tout le monde semblait se parfaire à les ignorer.
Et les adolescents en question responsables de cette situation n'étaient pas d'une très grande aide. Mabel savait que Graves les avait fait écopé de plusieurs jours de travaux d'intérêt général où ils avaient dû ratisser le Congrès de long et en large pour récupérer les nombreux Billywigs et lutins qui avaient échappé aux Aurors. Le problème était que les adolescents n'étaient ni très motivés, ni très doués et n'avaient pas accès à tout le Congrès. Et au final, ils n'avaient rattrapé presque aucune créature.
Mabel ne s'en plaindrait probablement pas s'il n'y avait que les Billywigs mais ils n'étaient pas les seuls à se cacher dans les recoins du bâtiment et la sorcière détestait se retrouver face à un lutin de Cornouailles en allant prendre son café le matin.
Ce souvenir la fit grogner silencieusement. Elle repensait à toutes ses chemises fichues à cause de ces créatures quand Graves l'interpella.
— Il semblerait d'ailleurs que vous ayez eu raison.
L'anglaise leva un sourcil interrogateur et Graves ajouta :
— A Brooklyn, dans la boutique d'instruments de musique, vous m'aviez proposé l'idée que cela ne pouvait être qu'une farce idiote, et vous aviez raison. J'aurais dû accorder plus d'intérêt à votre proposition.
Mabel ne cacha pas son étonnement à ses propos. Il devait avoir une excellente mémoire pour se souvenir d'une phrase qu'elle avait prononcé il y avait au moins deux mois.
— Je n'étais pas convaincue moi-même par cette idée, pourquoi l'auriez-vous été ?
Pour être honnête, la sorcière avait encore du mal à penser que tous ces accidents n'avaient été que le fruit d'un pari qui avait dégénéré et de l'ego d'adolescents inconscients. Mais peut-être avait-elle quitté les bancs de l'école depuis trop longtemps pour se rendre compte de ce que certains étaient prêt à faire pour être populaire.
Ce qui était sûr en tout cas, c'étaient que ces quatre ahuris devaient regretter amèrement leur décision, surtout après avoir passé deux semaines sous la supervision de Graves.
Mabel sourit en imaginant la scène : le regard implacable de son supérieur et les quatre adolescents gigotant nerveusement devant lui.
Elle était persuadée qu'ils ne referaient plus l'erreur de s'attaquer au MACUSA.
Mabel ne se départit de son sourire que quand elle sortit du bâtiment et se retrouva sous un ciel d'un noir opaque.
Une légère brise l'enveloppa et elle fut immédiatement parcourue d'un frisson. Elle serra ses bras autour de sa poitrine pour se réchauffer.
Graves lui lança un regard interloqué que Mabel ignora.
Elle savait que ce n'était pas normal. Le mois d'août qui réchauffait la métropole était de loin le plus chaud qu'elle n'ait jamais connu. Elle aurait dû mourir de chaleur ainsi habillée. Et pourtant, elle aurait tout aussi bien pu être soumis au froid mordant de Biélorussie à l'heure actuelle. Peut-être d'ailleurs n'avait-elle jamais quitté le pays. Comme si la partie d'elle-même qui refusait de tourner le dos à ce qui s'était passé là-bas souhaitait constamment lui rappeler tout ce qu'elle y avait enduré.
En pénétrant dans la ruelle sur la droite du Woolworth Building, Mabel pouvait presque distinguer un petit nuage de vapeur blanc sortir de sa bouche. Elle savait qu'elle l'hallucinait mais cela ne l'aidait pas pour autant à le faire disparaître.
Comme s'il avait senti un problème, Graves lui conseilla :
— Rentrez chez vous et reposez-vous. Vous m'avez l'air fatiguée.
Aussitôt, Mabel sentit une vague de chaleur l'envahir et elle se détendit. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle répondait :
— Je pourrais vous conseiller la même chose.
Graves lui rendit son sourire.
— Vous avez raison, admit-il en plongeant ses yeux dans les siens. A demain, Mabel.
Sur ces mots, il transplana.
L'anglaise ne sut pas combien de temps elle resta plantée dans l'obscurité de la ruelle ; à écouter les battements de son cœur s'apaiser, à laisser la chaleur envahir de nouveau son corps et à répéter en boucle son prénom dans sa tête, sans jamais pouvoir mettre un mot sur ce qu'elle avait ressenti quand il l'avait appelé ainsi.
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