20| Questionnement, infirmerie et descente de bar

La neige grinçant sous ses bottines, Mabel Cole cherchait un coin tranquille où transplaner. Le gigantesque pont de Brooklyn se tenant majestueux dans son dos, elle s'engouffra parmi la foule de New Yorkais qui faisait ses emplettes dans un petit marché bruyant qui se tenait au bout de l'infrastructure. Alors qu'elle traversait d'un pas rapide la place, plusieurs vendeurs l'accostèrent afin de lui vendre du poisson dont la fraîcheur discutable contredisait leurs dires d'une pêche matinale. Mabel, qui ne cherchait ni à s'alimenter, ni à contracter une intoxication, les ignora royalement.

Ses mains gantées plongées dans les poches de son manteau noir et le bas de son visage caché sous une large écharpe, elle se battait contre ses pensées. Comme elle l'avait deviné avant son départ trois heures auparavant, elle n'avait trouvé aucune trace des deux évadés à Brooklyn ainsi que dans les quatre autres lieux mentionnés dans les lettres qu'elle avait reçues. Malgré ce pressentiment, elle avait tout de même passé ces longues heures dans le froid à questionner du mieux qu'elle le pouvait des témoins aussi fiables que les vendeurs ambulants du marché qu'elle traversait. Certains témoins lui indiquèrent d'autres lieux à proximité, jurant que Scamander et Goldstein s'y étaient dirigés. Mabel s'était rendu à tous, ne voulant pas passer à côté de ce qui pourrait être un indice. Elle ne trouva rien. Cela la déprimait quelque peu mais au moins, elle avait le sentiment de faire tout ce qu'elle pouvait pour améliorer la très mauvaise situation dans lequel le MACUSA se trouvait.

Car après ces trois heures d'enquêtes gâchées, elle priait pour que ses collègues Aurors aient eu plus de succès qu'elle. Elle savait que dans le cas contraire, la une du New York Ghost leur serait désastreuse. Elle pouvait déjà imaginer son titre, écrit en majuscule grasse afin de mieux attirer l'attention des badauds : « Deux prisonniers dangereux en liberté dans New York. Le MACUSA faillit à son devoir une nouvelle fois. ». L'article ne manquerait pas de souligner l'incompétence de son département ainsi que du rôle de la présidente dans cette affaire. Mabel ne connaissait pas grand-chose à la politique des Etats-Unis mais elle était convaincue que Picquery ne survivrait pas à un tel cauchemar médiatique. Et si la présidente tombait alors il y avait de fortes chances pour que son bras droit, Percival, tombe avec elle.

Mabel aurait voulu ressentir de l'inquiétude pour lui et sa position dans le Congrès. Elle savait qu'il aimait son travail plus que tout au monde et que le perdre le briserait. Mais elle se trouvait incapable de ressentir la moindre émotion. Ses muscles étaient tendus, sa mâchoire serrée et son front plissé, comme si elle se préparait à recevoir un coup. À la place, elle se concentra sur lui, Percival.

Trois versions de l'homme qu'elle aimait se battaient dans son esprit et elle ne savait plus à laquelle se fier. À son ancienne version, représentant l'homme dont elle était tombée amoureuse il y a de cela plusieurs mois. À sa nouvelle version, semblable et pourtant si différente de la première, comme si un imposteur avait pris les traits du sorcier. Ou bien à cette étrange version qui lui était apparu deux fois à l'esprit depuis le début de la journée : Percival, le visage en sang, et qui faisait naître un sentiment de panique inexpliqué chez la sorcière.

Aucune de ces trois versions ne s'accordaient et Mabel ne savait plus quoi penser.

Les souvenirs qu'elle avait de leurs derniers mois ensemble étaient aussi limpides que de l'eau de roche dans son esprit.

Elle se souvenait d'un homme froid en public mais chaleureux en privé. Un homme tendre et affectueux mais aussi passionnel sans jamais être brutal. Un amant à l'écoute et dévoué à son bien-être. Un sorcier qui l'éblouissait de ses sourires rares. Un homme dont une petite partie de son être semblait toujours hors d'atteinte. Et un sorcier qui aurait tout fait pour Mabel sans rien lui demander en retour.

Elle ne retrouvait rien de tout cela chez lui désormais. Elle ne savait pas quand il avait changé mais cela était arrivé.

En empruntant une ruelle à l'ombre de deux immeubles en briques rouges, Mabel se remémora ces derniers jours.

Ce moment passionnel partagé dans une ruelle déserte, un jour auparavant, alors qu'ils partaient en mission ensemble lui apparut différemment. Suspect, fut le premier mot qui franchit ses lèvres.

L'hématome en forme de main qui ornait sa hanche depuis son réveil et qui était le résultat d'une passion mal contrôlée fit frissonner son corps de peur.

Et la colère et l'agacement non contenue de leur échange plusieurs heures auparavant confirma ses doutes.

Il était différent. Et elle ne put contenir la question qui brûlait ses lèvres : que lui était-il arrivé pour qu'il subisse un tel changement ?

L'agitation qui régnait dans le hall du Congrès quand elle y pénétra fit dévier ses pensées de cette question à laquelle elle ne trouvait de toute manière aucune réponse. La sorcière pensa immédiatement au deuxième homme le plus important de sa vie et se dirigea donc résolument vers l'infirmerie, où elle savait qu'elle le trouverait.

En chemin, elle se rendit compte à quel point elle désirait tout raconter à son ami. Lui parler de ses peines et de ses doutes. Partager avec lui la part la plus importante de sa vie. Une part qu'elle lui avait caché bien trop longtemps.

Elle hésita longuement, la main sur la poignée de porte de l'infirmerie. Puis décida de tenir sa langue un peu plus longtemps. Ils avaient une mission sur les bras. Une mission importante qui plus est. Elle ne voulait pas le distraire inutilement. Au fond de son esprit cependant, une petite voix lui soufflait qu'elle se refusât de le faire car elle craignait que Curtis ne confirme ses soupçons et qu'elle doive quitter Percival, l'homme qui l'avait tant aidé et rendu si heureuse.

Elle refusa de laisser cette pensée s'attarder et força les coins de sa bouche à se relever alors qu'elle atteignait le lit où reposait Curtis. Il répondit à son sourire forcé par un sourire resplendissant.

— Tu nous as fait une belle frayeur, tu le sais ça ?, plaisanta-t-elle difficilement en s'asseyant sur la chaise en bois qui trônait à côté de son lit.

— Je n'en attendais pas moins de toi et de Netanya, répondit-il avec un regard malicieux avant de lui montrer du doigt le bandage blanc qui recouvrait l'arrière de son crâne. Qu'est-ce que tu penses de mon nouvel accessoire de mode ?

— Je pense que cela ne te va pas du tout et que j'ai hâte que tu en sois débarrassé.

— C'est adorable, tu es inquiète pour moi !, la taquina-t-il en s'asseyant dans son lit qui grinça sous son poids.

— Tu as beau être le plus horripilant des collègues, je tiens quand même un minimum à toi, rétorqua la sorcière qui se laissait gagner par la bonne humeur de son ami.

Curtis se contenta de répondre par un grand sourire amusé. Toutes traces de griffures avaient disparu de son visage joyeux à la peau d'ébène. Et en dehors de la bosse présente à l'arrière de son crâne qui disparaissait lentement, Curtis n'avait aucune séquelle visible de son agression. Mabel en était infiniment soulagée mais elle savait aussi que trop bien que toutes les séquelles n'étaient pas toujours visibles.

— Rassure-moi, tu n'es pas simplement venu pour te moquer de moi, pauvre victime que je suis, mais pour me sortir de ce trou, l'interpella Curtis en remarquant l'absence des deux autres Aurors qui avaient été emmenés avec lui à l'infirmerie plusieurs heures auparavant.

Une lueur d'espoir traversa son regard et Mabel acquiesça. Curtis bondit aussitôt hors du lit. Il grimaça légèrement sous la douleur mais la potion qu'il avait ingurgité à son arrivé fit disparaître aussitôt son malaise.

— Tu sais, tu aurais pu sortir plus tôt si tu n'avais pas dormi aussi longtemps, se moqua légèrement Mabel.

Curtis se contenta de marmonner une excuse pathétique pour justifier son sommeil de plomb tandis qu'il enfilait sa paire de chaussures cirée, puis son veston. Il voulut se précipiter vers la sortie mais Mabel l'arrêta. Elle jeta un sort sur les vêtements du jeune homme pour défroisser sa chemise et son pantalon et lui redonner ainsi une apparence digne de son poste. Il la remercia d'une étreinte chaleureuse et les deux collègues se dirigèrent vers la sortie. Curtis ne manqua pas de remercier chaleureusement l'infirmière qui s'était occupée de lui et alors que Mabel et lui se dirigeait vers l'ascenseur le plus proche, cette dernière lui demanda avec sérieux :

— Tu te sens bien, Curtis ? Vraiment bien ?

Le jeune homme fronça les sourcils, déstabilisé par la question et l'inquiétude qui transparaissait du ton de Mabel.

— Tu t'es fait attaquer, ce n'est pas rien. Je peux comprendre si tu ne te sens pas prêt à retourner travailler, tu sais.

— Je vais bien, vraiment. Tu n'as pas besoin de t'inquiéter pour moi, ce n'est pas la première fois que je me retrouve dans ce lit d'hôpital, confia-t-il avec un sourire penaud.

— En tout cas, si tu as besoin de parler, je suis là pour toi. Ne fais pas comme moi, confie-toi à moi et à Netanya.

— Je m'en souviendrais, si tu fais de même. Ne garde pas tout pour toi, d'accord ? Tu peux nous faire confiance. Sur tous les sujets, ajouta-t-il avec gravité.

Mabel acquiesça, sentant que Curtis essayait de lui faire passer un message important, qu'elle ne comprenait hélas pas.

Les deux collègues firent le reste du trajet vers leur bureau en silence. Leur arrivée, plutôt discrète, n'empêcha pas Netanya de se précipiter sur Curtis aussitôt qu'il mit un pied dans la grande pièce de travail commune. L'étreinte qu'elle lui fit subir ressembla plus à une prise de catch qu'à une embrassade affectueuse.

— Va t'asseoir, il ne faut pas que tu te fatigues inutilement, s'empressa d'ordonner Netanya à Curtis.

Elle le poussa gentiment jusqu'à sa chaise de bureau et ce dernier se laissa faire de bonne grâce. Il était pleinement conscient de l'inquiétude qu'elle avait ressentie. Cependant, aussitôt le trio assit, Netanya reprit sa casquette de cheffe et questionna Curtis.

— Tu comptes me faire passer un interrogatoire ? Je croyais pourtant qu'il ne fallait pas que je me fatigue ?, se moqua Curtis en s'affalant dans sa chaise et en posant ses pieds sur son bureau.

— Tu es suffisamment en forme pour répondre à deux ou trois petites questions, rétorqua-t-elle en levant un sourcil puis en dévisageant sa position.

Curtis grogna dans sa barbe en reconnaissant son expression et se rassied convenablement. Mabel en profita pour lui lancer un sourire moqueur.

— C'est mieux, reprit Netanya dont l'autorité naturelle laissait penser que ses futurs enfants seraient les mieux élevés de tout New York. Bon, tout d'abord, est-ce que tu t'es souvenu de quelque chose durant ton repos ? Le sommeil aide quelques fois à raviver la mémoire.

Curtis haussa les épaules, dépité.

— Très peu. Je me souviens vaguement avoir aperçu Scamander et Goldstein courir entre les piliers, à une dizaine de mètres de moi, mais avant même d'avoir pu sortir ma baguette, je me suis fait attaquer par une sorte de créature volante. De cette taille-là, à peu près. (Il ouvrit grand les bras pour démontrer sa taille.) Elle m'a mis à terre et après, c'est le brouillard complet. Je dois dire que toute la matinée est floue. Je me souviens de bribes de conversations mais rien de très net. Pour tout vous dire, je ne sais même plus pourquoi j'étais descendue là-bas.

Netanya prit sur elle-même de tout lui rappeler. De l'arrestation de Newt Scamander et Tina, à la réunion organisée par la présidente en compagnie de sorciers éminents ainsi que de la révélation que la créature en liberté dans New York était un Obscurial. Curtis écouta son récit avec attention. Il avait oublié une grande partie de ces évènements et Mabel se demanda si son coup à la tête n'avait pas été plus fort qu'ils l'avaient tous pensé.

— Je me souviens avoir discuté avec un garde lors de ma descente là-bas. Collenn... Collins ! Il m'a dit que Graves avait condamné Goldstein et Scamander à mort. C'est pour ça que j'étais près des escaliers quand vous m'avez trouvé, je crois que je m'apprêtais à repartir... Enfin, je pense, ce n'est pas encore très clair..., s'excusa-t-il en se frottant les tempes.

Reconnecter ses souvenirs incomplets entre eux semblait lui donner une migraine atroce, pensa Mabel alors qu'elle lui demandait :

— Condamnés à mort, tu es sûr ? (Curtis confirma d'un hochement de tête.) Cela explique leur fuite, alors !

La sorcière ne comprenait pas vraiment pourquoi mais elle était infiniment soulagée de pouvoir expliquer cette évasion. Elle était cependant déstabilisée de savoir qu'une telle sentence leur avait été appliqué. Elle n'était pas habituée à ces condamnations à mort et rechignait à l'idée de penser que c'était Percival qui avait appliqué cette sentence. Mais d'un autre côté, cela ne faisait qu'accentuer ses soupçons.

— Ils voudront probablement quitter le pays... Il serait bon de renfoncer les contrôles de sécurité dans tous les ports avec des départs pour le Royaume-Uni, réalisa Netanya qui se levait déjà pour s'entretenir de ces contrôles renforcés avec la présidente.

Elle fut coupée dans son élan par une note rouge vibrante qui traversa la pièce à toute allure et s'écroula avec force sur le bureau de l'Auror le plus proche. Carter regarda la note qui était tombé sur ses parchemins avec de grands yeux. Tout comme Mabel. Rouge signifiait informations urgentes. Elle pria pour que ce soit une piste.

Les doigts fins de l'Auror n'ouvrirent pas la lettre assez vite au goût de Mabel. Elle eut le temps de se lever et de rejoindre son bureau, comme bon nombre des autres Aurors avant que celui n'ait même entamé la lecture de la note. Elle vit ses yeux scanner le message à toute vitesse. Elle y lut de la surprise et de l'excitation.

— Ils sont au Cochon Aveugle !, s'exclama-t-il dans la seconde qui suivit. Ils veulent s'entretenir avec Gnarlak !

Le brouhaha qui s'ensuivit rappela celui de la matinée. Les Aurors se précipitèrent sur leur baguette et leur manteau, puis en direction de l'ascenseur, ne prenant même pas la peine de demander qui était ce « ils ». Ils le savaient tous.

— Qui est Gnarlak ?, demanda Mabel à Netanya alors qu'elle se serrait dans la cabine.

— Un gobelin. Il possède un bar clandestin sur Macdougal Street. C'était l'un des informateurs de Goldstein.

— Il fait aussi du trafic de créatures magiques pendant son temps libre, renchérit Curtis d'un ton désapprobateur.

— Si c'était moi, cela ferait longtemps qu'il aurait été arrêté, ajouta Tony d'une voix étouffée par la masse de corps se trouvant entre eux.

— Aussi horrible soit-il, si son info est bonne, il nous aura sauvé la mise, contra Karen d'un ton ferme, ce qui mit fin au débat.

Tous les Aurors présents dans l'étroite cabine d'ascenseur qui montait à toute allure savaient qu'ils avaient été mauvais sur cette affaire. Ils avaient laissé un prisonnier important s'évader et leur fierté en prenait un sacré coup.

Donc quand la cabine d'ascenseur recracha tous les Aurors dans le hall pratiquement désert, ils se précipitèrent vers la sortie, faisant tomber au passage des balais qui nettoyaient tranquillement le sol. Ils s'engouffrèrent dans la ruelle déserte jouxtant le MACUSA mais durent attendre qu'un moldu, qui souhaitait y déposer ses ordures illégalement, parte en courant de peur de se faire arrêter en les voyant débarquer. Son sac en tissu rempli de vieilles conserves métalliques tapa dans son dos sur une bonne dizaine de mètres avant qu'il ne disparaisse de vue et puisse ainsi permettre aux Aurors de transplaner en direction du Cochon Aveugle, prêt à arrêter Goldstein et Scamander et à redorer, au passage, le blason du MACUSA.

Mabel fut l'une des dernières à apparaître dans le bar miteux et caverneux du gobelin et son arrivée fut accueilli par des cris féminins et le brouhaha reconnaissable de dizaine de sorciers transplanant.

Tout allait très vite et dans cette agitation, elle eut du mal à discerner des visages. Cependant, la noirceur des cheveux de Tina attira son attention alors qu'elle empêchait un deuxième sorcier de transplaner et qu'elle le stupéfixiait au sol. Elle se précipita dans la direction de Goldstein en sachant pertinemment que Scamander ne pouvait pas être loin non plus.

Elle sentit une vague d'espoir gonfler dans sa poitrine. Ils étaient si près du but. Elle n'était qu'à deux mètres d'elle quand elle sentit quelque chose de dur venir percuter son ventre. Elle se courba en deux sous la douleur, le souffle court. Un sorcier dont une cicatrice immense barrait le visage s'écroula sur la table qu'il avait poussé contre Mabel en tombant.

Mabel força de l'air à rentrer dans ses poumons et se redressa avec un grognement. Goldstein était toujours là, debout dans une robe de soirée et accompagnée d'une grande femme blonde ainsi que d'un petit homme rondelet. Elle fit un pas dans leur direction, ses chaussures glissant sur du verre cassé au sol, au même moment que deux autres Aurors qui s'approchaient au pas de course d'eux pour les encercler mais c'était trop tard. Un homme au manteau bleu, Scamander, les rejoint et ils disparurent tous les quatre dans un tourbillon flou.

— Bon sang !, s'emporta Mabel.

La main gauche collé contre son abdomen, elle frappa son autre main contre la même table qui l'avait blessé. Elle jeta un regard noir au sorcier stupéfixié écroulé sur celle-ci. Elle avait été si près du but.

Dans sa précipitation, elle n'avait cependant pas vu le corps qui se trouvait à quelques centimètres de ses pieds et qu'elle aurait probablement écrasé si elle avait eu le temps de s'élancer vers les évadés.

Un gobelin à l'apparence repoussante était allongé par terre. Son long nez pointu était rouge, comme si on l'avait frappé et sa bouche était grande ouverte, montrant ainsi ses horribles dents acérées.

Mabel grimaça de dégoût. Cela devait être Gnarlak. Elle le releva par le col, ce qui le fit grogner. Elle-même du retenir un grognement de douleur.

Elle jeta un regard circulaire autour d'elle. Les seuls sorciers encore debout étaient des Aurors.

— Qu'est-ce qu'on fait de lui ?, demanda-t-elle à Carter qui traînait deux sorciers menottés devant lui.

— On le ramène avec nous pour l'interroger.

Gnarlak la dévisagea de ses yeux entièrement noirs mais ne dit rien quand elle le menotta. Il semblait aussi énervé qu'eux.

Mabel comprenait. Son établissement était dans un état lamentable. Tables et chaises renversées et cassées et la moitié de sa clientèle, allongée au sol et en route vers le Congrès où ils passeraient une longue nuit et peut-être bien quelques années de plus en captivité. Mabel se doutait qu'il n'avait donné ce tuyau au MACUSA que pour la récompense en échange de la capture de Scamander et Goldstein et la voir ainsi lui passer sous le nez ne devait pas aider à faire passer la pilule.

Mabel n'aurait pas touché de récompense mais elle aurait tout de même tout donné pour remettre les deux fugitifs dans leur cellule. Rentrer sans eux serait encore un signe de leur défaite et même les gros criminels qu'ils venaient de coincer dans ce bar ne les aiderait pas à améliorer leur situation. Le gros poisson s'était échappé pour la deuxième fois et ils étaient tous responsables. 

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