19| Évasion
L'étage réservé aux Aurors était plongé dans un silence épais. Chaque sorcier était perdu dans ses pensées et faisait abstraction du monde extérieur. Penchés sur leurs dossiers, ils évitaient soigneusement tout échange entre eux. La nouvelle d'un Obscurial à New York les avait profondément ébranlés et ils s'acharnaient sur leur travail pour ne pas avoir à y penser. Mabel, elle, était préoccupée par autre chose.
Le regard rivé sur la chaise vide en face de son bureau, elle se demandait ce qui pouvait bien prendre Curtis autant de temps. Cela faisait presque une heure que celui-ci s'était précipité aux cachots pour en savoir plus sur l'implication de Scamander dans cette affaire d'Obscurial et il n'était toujours pas revenu. Bien sûr, il pouvait être en pleine conversation avec Newt Scamander mais elle en doutait sincèrement. Non, il avait dû être ralenti en chemin mais par quoi ? Ou par qui ?
— Si tu essaies de bouger cette chaise juste avec tes pensées, arrête. Ça ne marche visiblement pas, ironisa Netanya sans lever le nez de ses parchemins.
— Il est parti depuis plus d'une heure, marmonna Mabel en tapotant nerveusement des doigts.
Elle avait un mauvais pressentiment.
— Tu le connais, il s'est probablement arrêté pour discuter avec le premier employé qui est passé devant lui.
Mabel répondit par une moue perplexe.
Curtis était bavard, certes, mais pendant sa journée de travail, il évitait bien souvent de traînasser aussi longtemps.
Les doigts de Mabel se mirent à pianoter la surface en bois de son bureau avec plus de force et de rapidité et Netanya leva la tête de son travail. Une réprimande sur les lèvres, la voix de la future mère fut engloutie par une alarme stridente qui fit trembler les murs et relever toutes les têtes de la dizaine d'Aurors présent dans la pièce.
Dans une imitation presque parfaite de statues grecques dans un musée, les sorciers s'immobilisèrent. Leur plume toujours en main, figée au-dessus de parchemin, et leur respiration au point mort, ils se mirent à compter dans leur tête.
Un rugissement sonore traversa la pièce de bout en bout. Puis un silence glacial pris place. D'une durée de seulement une seconde, il fut aussitôt remplacé par un nouveau rugissement sonore. À son tour, celui-ci s'éteint. Une autre seconde s'écoula et un troisième rugissement les frappa de plein fouet. Puis enfin, le silence. À la fois court et infiniment long pour les sorciers qui en comptait la durée.
Au bout de cinq secondes exactement et alors même que l'alarme reprenait son refrain incessant, tous les Aurors de la pièce reprirent vie en même temps. Ils se précipitèrent sur leur baguette avant de se diriger comme un seul homme vers les deux ascenseurs du Congrès au bout de leur couloir, pestant silencieusement au passage contre l'impossibilité de transplaner dans l'enceinte du MACUSA. Fort heureusement, et comme bien souvent lors d'une situation comme celle-ci - aussi rare soit-elle -, ils ne perdirent pas une seule seconde.
Au pas de course, la quinzaine d'Aurors se scinda en deux groupes ordonnés et s'engouffra dans les cabines d'ascenseur, dépassant au passage une allée d'honneur faite d'employés.
Pour certains les bras chargés de dossiers, les gratte-papiers du MACUSA s'étaient fait plus ou moins gentiment expulser des cabines en fer forgé afin de permettre aux Aurors de s'y engouffrer sans perdre de temps.
Mabel vit certains des employés être passablement irrités à l'idée d'avoir été ainsi traités mais l'alarme qui braillait encore en fond sonore décourageait les plus énervés de faire entendre leurs sentiments.
La britannique s'engouffra dans la cabine en dernière. Aussitôt, la grille se referma derrière elle et l'elfe de maison mit en branle l'ascenseur qui fit une chute vertigineuse en direction des entrailles du Congrès, faisant tomber au passage des accroches souples du plafond. Mabel s'y agrippa comme si sa vie en dépendait, ce qui n'était pas entièrement faux vu la vitesse à laquelle ils descendaient.
Mabel sentit la tension émaner du corps des autres Aurors présents dans l'ascenseur. Personne n'aimait cette descente aux enfers. Donc naturellement, quand la cabine ralentit afin de s'arrêter au tout dernier étage du bâtiment, plusieurs d'entre eux eurent un soupir de soulagement retentissant.
Le choc de l'arrêt se répercuta dans tout le corps de Mabel et elle sentit son estomac protester mais elle n'avait pas le temps de s'apitoyer sur son sort. La grille s'ouvrit dans un grincement sonore qui la fit grimacer. Ce n'était pas particulièrement discret, surtout avec le silence oppressant qui régnait à cet étage. L'alarme stridente de leur étage n'était plus. Dans de telles situations, celle-ci n'était activée qu'à l'étage des Aurors afin d'éviter un mouvement de panique qui ne rendrait que plus difficile leur mission, déjà dangereuse, mais Mabel pouvait très distinctement la rejouer dans sa tête. Chaque alarme avait son tempo. Chaque tempo, sa situation. Et chaque situation avait son protocole.
Les Aurors avaient tout d'abord été séparé en deux groupes. Le premier groupe était en charge de la protection de la présidente ainsi que du contrôle des entrées et sorties des sorciers dans le bâtiment. Le deuxième groupe, celui dont Mabel faisait partie, devait s'occuper de l'inspection de l'étage renfermant les cachots. Ils devaient fouiller de fond en comble les lieux, dans l'espoir de retrouver les prisonniers en cavale ou bien dans le cas contraire, alerter leurs collègues en charge de la surveillance des étages supérieurs, de leur évasion.
Mabel sortit de la cage d'ascenseur avec agilité et s'élança en direction des cachots.
Elle se trouvait au tout dernier étage du Congrès, à des centaines de mètres sous la surface. Bien plus bas qu'aucun souterrain moldu. Le silence était palpable, brisé seulement par l'écho des pas de Netanya résonnant derrière Mabel. Les cinq autres Aurors qui s'étaient trouvés dans l'ascenseur se dispersèrent eux aussi dans le labyrinthe inextricable qu'était l'étage réservé à l'emprisonnement, l'interrogatoire et à la condamnation des prisonniers. Pour cela, cet étage était conçu pour ralentir au maximum la fuite de prisonniers si ceux-ci s'échappaient mais rendait aussi, de la même manière, leur poursuite difficile par les Aurors.
Au cours de ses nombreux mois au MACUSA, Mabel avait participé à trois missions de reconnaissance dans ce labyrinthe, lui permettant donc d'être relativement familière avec les tours et détours qu'elle devait emprunter à travers ce dédale d'arches et de piliers afin d'accéder aux cachots où étaient gardé les prisonniers. Elle atteint donc rapidement le premier espace qu'elle devait fouiller avec Netanya : les cellules ainsi que la salle d'interrogatoire les jouxtant.
Aussi silencieusement que des chats, elles ralentirent l'allure. Leur baguette tendue devant elles, les deux sorcières se placèrent de part et d'autre d'une rangée de piliers. La lumière blanche des plafonniers reflétant leur ombre mouvante et amplifiant la froideur de la pierre sombre qui constituait le sol, le plafond ainsi que les arches qui le soutenait, comme si tout l'étage avait été découpé dans la roche.
Les cellules apparurent face à elles. Trois boites sombres et froides entourées de barreaux rouillés. Netanya, sa queue de cheval virevoltant dans son dos, fit un signe de tête dans cette direction à Mabel. Cette dernière répondit d'un hochement de la tête et elles se séparèrent.
Pendant que Netanya continuait dans la même direction pour inspecter les cellules, Mabel se dirigeait de l'autre côté, vers la salle d'interrogatoire. À seulement trois rangées d'arches plus loin, elle en trouva la porte de fer forgé grise. Entrouverte. Elle se glissa par l'embrasure.
La pièce industrielle était vide. Les murs noirs composés de métal et de rouille entouraient deux chaises blanches rangées sous une table de la même couleur. Une main glacée parcourut la colonne vertébrale de Mabel. Cette pièce était oppressante. Combien de sorciers avaient été condamnés dans cet espace même ? Combien de secrets avaient transpirés dans cet espace clos ? Mais surtout comment diable Scamander s'était-il échappé de sa cellule ?
Elle sortit de la salle d'interrogatoire et se dirigea de nouveau vers les cellules.
— RAS, chuchota-t-elle à l'intention de Netanya qui sortait de la dernière cellule.
Le son sembla se disperser tout autour d'elle pour se perdre dans les tréfonds de l'étage.
— RAS, répéta la femme enceinte.
Sans un autre mot, les deux sorcières tournèrent le dos aux cellules. Devant elles s'étendait à l'infini un réseau de 2769 piliers reliés entre eux par des arches et s'étendant sur huit cents mètres carrés. Et seulement deux sorties. Les ascenseurs et les escaliers.
Netanya et Mabel se mirent à arpenter ce labyrinthe.
Elles avaient un périmètre de deux cents mètres carrés à quadriller autour des cachots. Le reste du labyrinthe était à la charge des autres Aurors.
Tony Pastillo, Karen Blake et Piotr Metelli, qui devaient avoir fini l'inspection de la salle d'exécution et l'interrogatoire des deux sorcières en charge des exécutions, devaient probablement entamer leurs deux cents mètres carrés au même instant. Quant à Jimmy Denver et Carla Kane, ils s'occupaient du reste.
Mabel agrippa plus fermement sa baguette. Elle priait pour que le signal bleuté indiquant la capture de l'évadé apparaisse dans les airs mais elle redoutait que ce soit l'inverse. Que flottant dans l'air, ce soit le signal verdâtre de détresse qui l'atteigne, signifiant qu'un Auror ou un employé était blessé. Après tout, l'espace qu'ils avaient à couvrir était immense et ils étaient en sous-effectif. Habituellement dispatché en trio, il manquait deux des leurs : Camilla Green, qui avait dû prendre un congé à cause de problèmes familiaux, et Curtis, qui manquait à l'appel.
Mabel essaya de repousser l'horrible pensée qui s'insinuait dans son esprit : qu'il était arrivé quelque chose à Curtis. Il était censé être à cet étage. Cela voulait dire qu'il aurait déjà dû les rejoindre à l'heure actuelle. Comme Netanya et elle, il connaissait la procédure comme sa poche. Il savait où il devait aller et quand. Pourquoi n'était-il donc pas là ?
Elle secoua aussitôt la tête, refusant de céder à la panique. Curtis était un sorcier compétent et aguerri. Même si Newt Scamander était bien coupable de la libération de l'Obscurus, elle avait confiance en les capacités de Curtis. Il pourrait l'empêcher de s'évader.
La sorcière inspira et expira lentement plusieurs fois à la suite afin de calmer ses nerfs. Tous ses sens étaient à l'affut mais c'était sur son ouïe qu'elle comptait le plus. Elle était à l'aguet du moindre son pouvant la conduire au prisonnier : une botte rencontrant la pierre, une respiration forte, des cris de poursuite. Mais elle n'entendit rien d'autre que sa propre respiration pendant ce qui lui parût une éternité.
Dans cet environnement coupé du monde, il était impossible de déterminer le temps qui passait et les deux sorcières avaient pratiquement atteint la fin de leur périmètre quand elles entendirent un bruit étouffé.
Elles se figèrent sur place, entre deux rangées de piliers désertes, et attendirent. Le gémissement plaintif s'éleva de nouveau dans l'air moins de dix secondes plus tard.
À pas de loup, elles se dirigèrent dans la direction du bruit. Elles tombèrent sur une scène qui les prit au dépourvu.
— Par la barbe de Merlin ! Curtis !
Le jeune homme était étendu à terre, visiblement assommé. Mabel s'agenouilla à côté de lui alors qu'il reprenait difficilement connaissance. Elle eut comme une impression de déjà-vu. Une figure chère à son cœur blessée à ses côtés, un sentiment de panique grandissant dans sa poitrine et une menace pesant au-dessus d'elle. Elle chassa cette pensée étrange de son esprit et se concentra sur son ami, scannant son corps du regard afin de discerner une blessure. La seule qu'elle trouva fut celle derrière son crâne quand elle y glissa sa main brune. Le sang sur ses doigts la pétrifia. Percival apparut devant ses yeux, le visage couvert de sang. La vision disparut aussi rapidement qu'elle était apparue.
Netanya se matérialisa de l'autre côté de Curtis. Une étincelle verte fusant de sa baguette et s'éloignant à toute vitesse des trois sorciers jusqu'à disparaître entièrement.
— Attent-... Il... Ailes...
Mabel et Netanya échangèrent un regard inquiet tandis que Curtis grognait de douleur. Il tenta de se relever tout en continuant de marmotter des propos incohérents.
— Curtis, regarde-moi !, ordonna Mabel en faisant claquer ses doigts tâchés de sang devant les yeux marrons foncés du jeune homme.
Il fixa son regard perdu sur elle, ne la reconnaissant pas immédiatement. Puis, il agrippa le poignet de la sorcière avec force, essayant de nouveau de se relever.
Un vertige le prit et il s'écroula sur son amie qui le rattrapa.
— Scamander- vite !, grogna-t-il difficilement.
— On sait, Curt', le rassura Netanya. On s'occupe de tout, ne bouge pas !
— Son oiseau, fais attention à son oiseau !, marmonna-t-il à travers sa respiration hachée.
Les yeux fermés, il ne tenait assis que parce que Mabel le soutenait dans ses bras. Celle-ci scruta son visage et y vit de nombreuses griffures sur ses tempes et sa mâchoire.
— Est-ce que tu te souviens quand tu l'as vu pour la dernière fois ?, demanda Mabel avec lenteur, ne voulant pas presser son collègue blessé.
Elle se détestait de questionner son ami alors qu'il était au bord de l'évanouissement et souffrait visiblement d'un fort coup à la tête mais toute information susceptible de retrouver Scamander pouvaient leur être utile.
— Je ne sais plus...
— Par où est-il parti ? Par les escaliers ?, questionna Netanya à son tour.
Elle lui serra fortement la main, comme pour se faire pardonner. Se détestant probablement autant que Mabel pour lui faire subir un tel interrogatoire.
— Je ne sais pas. Je suis désolé, je ne me souviens de rien. Juste de sa bestiole...
— Ce n'est pas grave, Curt'.
Mabel le serra contre elle alors qu'elle le sentait perdre connaissance. La panique prit possession de son corps. Elle ne pouvait pas le perdre. Pas lui aussi.
Aussitôt que cette pensée traversa son esprit, elle se demanda pourquoi elle l'avait formulé. Qui était cette autre personne qu'elle venait de perdre ?
Elle n'eut pas le temps de s'y attarder car quatre infirmiers apparurent autour d'elle. L'étincelle verte qu'ils suivaient s'évapora au contact de Curtis et ils l'entourèrent.
Mabel dû abandonner son ami à son sort. Elle ne pouvait pas rester à son chevet même si elle le désirait ardemment. Elle rejoignit Netanya qui dit :
— À mon avis, Scamander a quitté l'étage depuis longtemps. Les escaliers sont juste à côté.
Elle avait à peine fait un geste du menton en direction de la sortie qu'une autre étincelle verte passa à toute vitesse devant elles pour atteindre l'équipe de secours. Deux des infirmiers qui s'occupaient de Curtis se lancèrent à la recherche des autres blessés. Netanya et Mabel les suivirent.
Ils coururent sur une vingtaine de mètres avant de trouver deux Aurors inconscients. De légères griffures encadraient leur visage et ils semblaient avoir été assommés, comme Curtis. Piotr vint à leur rencontre. L'immense Auror brun les avait trouvés. Il semblait déstabilisé.
Les trois collègues échangèrent leurs informations. Les deux victimes étaient Collins et Greveen, des Aurors chargés de l'escorte des prisonniers. Ils avaient dû se lancer à la poursuite des évadés et être les premiers à tomber. Les trois blessés furent escorté à l'infirmerie pendant que Netanya et Mabel passèrent le restant de la matinée, avec les autres équipes, à fouiller le Congrès. Ils ne trouvèrent aucune trace de Scamander, ni de Goldstein, qui à la surprise de Mabel s'était visiblement évadée aussi.
C'est ainsi que Mabel se retrouva en début d'après-midi à fixer deux nouveaux avis de recherche sur le tableau en liège qui se trouvait dans son bureau. Tous deux portant la mention « extrêmement dangereux ». L'un au nom de Newt Scamander et l'autre au nom de Tina Goldstein.
Mabel regrettait d'avoir tant douté de la culpabilité du frère de Thésée. Il était évident après les évènements de la matinée qu'il était bien plus dangereux qu'il ne le laissait paraître. Quant à Tina, Mabel n'avait aucune explication à son comportement mais d'un autre côté, elle ne l'avait jamais vraiment bien connu.
Tapotant des doigts sur son bureau, elle lut le parchemin qu'elle venait de recevoir avec exaspération. Un homme roux ressemblant à Newt Scamander aurait été aperçu près du pont de Brooklyn selon un sorcier du nom de George Kenney. Mabel soupira. Elle était obligée de se rendre sur place même si elle se doutait que ce serait une fausse alerte.
Les avis de recherche des deux évadés avaient été disséminés dans toute la ville depuis trois heures à peine mais déjà les Aurors croulaient sous les parchemins, chacun affirmant la présence des sorciers à un bout de la ville. Les Aurors se devaient de vérifier chaque information en se rendant sur place mais pour l'instant, ils avaient tous fait chou blanc ce qui rendait l'ambiance au sein de leur étage extrêmement déplaisante. Chacun se cachant derrière une pile de lettres et maugréant à chaque fois qu'ils devaient se déplacer. Ce qui était incessant et provoquait donc des allers-retours à n'en plus finir.
Mabel fourra les cinq lettres qu'elle avait lu dans la poche de son long manteau. Elle irait vérifier chaque lieu et parler à chaque « témoin ». Elle ne croyait pas une seconde que Newt et Tina puisse se trouve à Brooklyn ou encore à Newport mais de toute manière ce n'était pas comme si elle avait quelque chose de mieux à faire.
En se dirigeant vers le rez-de-chaussée, elle se mit à penser à Percival. Elle se demandait si tout allait bien pour lui. Elle n'avait pas eu l'occasion de lui parler depuis qu'ils s'étaient quittés en de drôles de circonstances le matin-même. Elle décida de faire un détour par son bureau avant de partir.
En frappant à la porte de son bureau, elle n'était pas convaincue de le trouver à l'intérieur. Il devait être sur le pied de guerre. Probablement lui-même sur le terrain pour retrouver les deux fugitifs. À sa surprise, il lui ouvrit la porte.
— Un problème, Mabel ?, demanda-t-il d'un ton où perçait l'agacement.
Un tel accueil surprit la sorcière. Il lui fallut quelques secondes pour répondre à la question de l'américain et celui-ci fronça les sourcils impatiemment.
— Je voulais savoir comment c'était passé l'interrogatoire de Scamander et Goldstein. S'ils t'avaient dit quelque chose susceptible de nous aider à les retrouver ?
— Si c'était le cas, je ne serais pas là.
— Oui, ça semble évident, répondit-elle déstabilisée par le regard sombre et menaçant de son compagnon.
Percival était à cran et cela se ressentait dans son comportement. Cependant, il parut se rendre compte de son agressivité et son visage s'adoucit.
— De toute manière, ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils refassent surface et à ce moment-là, on les attrapera.
Il ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose mais s'arrêta. Il posa sa main sur la poche droite de son veston puis se précipita pour enfiler son manteau.
— Il faut que j'y aille, Mabel. On se revoit plus tard, dit-il avec empressement.
Il passa en trombe devant elle et s'éclipsa dans le couloir comme s'il répondait à un appel urgent que lui seul pouvait entendre et que le temps lui était compté.
Mabel le regarda faire, dénuée de toute émotion. Du moins, pas entièrement. Elle se sentait légèrement apeurée, comme si elle ne se sentait plus en sécurité en présence de Percival.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top