2 ✩ Premier pas


[Point de vue d'Ochaco]

Mes parents m'ont fait la surprise de venir passer mes quelques jours de repos d'après-tournois avec moi ! J'étais tellement heureuse que j'ai fondu en larme en les voyants ! Nous avons parlé et mangé toute la soirée mais pourtant, ce matin, je me suis levé avant le soleil.

Je ne peux m'empêcher d'être inquiète pour Iida dont le frère vient d'être hospitalisé... mais je ne peux rien faire de plus que de le soutenir de loin, comme Deku.

Mes baskets foulent le sol en béton dans un rythme soutenu alors que ma respiration se stabilise pendant ce footing matinal improvisé.

J'ai beaucoup réfléchi après mon match contre Bakugo et je pense que si j'avais une meilleure forme physique, j'aurais pu tenir plus longtemps et continuer à me battre contre lui...

Il faut à tout prix que je m'améliore !

J'ai beau penser ça, ce n'est vraiment pas évident de garder les pieds au sol alors que je pourrais léviter. En courant comme ça, j'ai l'impression d'être plus lourde.

Je m'éloigne petit à petit des quartiers que je connais avant de traverser un pont et d'entrer dans un nouveau quartier où je repère au loin un grand square parfait pour m'étirer.

Soudain, un frisson. Mon corps entier se tend sans que je ne puisse expliquer pourquoi.

J'entends le pas de course régulier de quelqu'un derrière moi lorsqu'une silhouette me dépasse.

Une chevelure hérissée blonde. Bakugo Katsuki.

C'est pour ça que mon corps a eu instinctivement peur : son aura est inquiétante même quand il ne fait rien !

« Oh ! Bakugo ! » m'écrié-je pour le saluer par politesse.

Il tourne à peine la tête vers moi et continue sa course jusqu'au square où je voulais m'entrainer. Je m'arrête le plus loin possible de lui et ose croiser son regard qui est déjà tellement menaçant alors que le soleil se lève à peine.

Peut-être est-il en colère parce que je « squatte » son terrain d'entrainement ?

— Euh... Bakugo ? l'interpellé-je en m'approchant de lui.

— Qu'est-ce que tu veux tête d'œuf ?! s'écrie-t-il comme il a l'habitude de faire pour s'exprimer.

— Tête d'œuf ?...

— Tu me déranges là ! Va mourir !

— Ahah...

Je m'éloigne par peur qu'il me tue et j'aimerais penser qu'il est comme ça parce qu'il n'est pas du matin mais... Bakugo n'est d'aucune heure ! Est-ce qu'il y a un moment où il n'est pas en colère ?

Je pouffe de rire en l'imaginant dormir les sourcils froncés en train de crier « Va mourir ! » et en balançant des explosions de ses mains.

Une scène qui me vaut un nouveau regard agressif de sa part.

Peut-être que...

« Bakugo ? Tu es encore en colère à cause du tournoi ? » demandé-je avec une pointe de naïveté. Ce dernier se redresse et s'approche de moi, les mains dans les poches de son jogging, avant d'arborer une expression à glacer le sang.

Je prends tout de même mon courage à deux mains, certaine d'avoir compris son attitude :

— Tu es en colère parce que tu n'as pas vraiment gagné la première place, c'est ça ?

— Qu'est-ce que tu racontes ?! T'étais aveugle pour ne pas m'avoir vu en haut du podium ?!

— Personne ne t'a loupé vu comment tu étais attaché, chuchoté-je presque.

Son air intimidant m'a poussé jusqu'au banc derrière moi où je m'écroule pour ne pas me cogner contre lui. Il baisse la tête jusqu'à moi et lorsque je sens une goutte de sueur couler le long de ma nuque me faisant frissonner, je me dis que je n'ai plus rien à perdre, que je suis déjà à sa merci.

« Tu voulais être le meilleur mais Shoto ne s'est pas donné à fond et tu as l'impression qu'il t'a dévalorisé, et tu déteste ça. Alors qu'il avait utilisé ses flammes pour son combat contre Deku, il a hésité même si vous étiez en final. Tu es en colère car tu aimes qu'on se batte sérieusement contre toi. »

J'ouvre les yeux, ne m'étant pas rendu compte de les avoir fermés et découvre une nouvelle expression sur le visage de Bakugo. Ses traits sont plus détendus et il oscille entre la réflexion et la surprise.

— En fait, continué-je en rougissant, on est pareil.

— ...On n'est pas pareil Uraraka ! s'écrie-t-il à nouveau en retrouvant son aplomb.

Il attrape le col de mon sweat rose pastel alors que je sens qu'il est à deux doigts de me frapper mais... il ne fait rien. Ses paupières tremblent de colère et ses dents sont serrés mais... rien.

« Toi et moi, on déteste être dévalorisé. Que les gens nous sous-estiment et ne donne pas leur maximum contre nous. » répété-je la voix tremblante par peur de sa réaction.

Il est tellement proche de moi... Sentir son odeur, son souffle sur ma peau... C'est perturbant...

Je me sens soudainement rougir à cause de notre proximité, ce que remarque Bakugo dont les traits toujours tendus commencent à se teindre doucement de rouge. Il me relâche rapidement et me tourne le dos, les mains dans les poches avant de déclarer :

« Ici c'est mon lieu d'entrainement ! J'y suis tous les matins donc t'as pas intérêt à ramener ton cul ici ! C'est compris ?! »

J'hoche la tête même s'il ne me regarde pas et commence à m'étirer dans mon coin, le plus loin possible de lui. Jusqu'à ce que je tilte.

Est-ce que Bakugo m'a dit ça exprès pour que je sois bien au courant que si je reviens, il va me frapper ? C'est... possible. Bakugo s'en moque que je sois une fille, il ne fait pas de distinction tant qu'il peut balancer un « Va crever ! » à son opposant.

Je vais devoir me faire discrète.



J'espère que ce chapitre vous a plu ! N'hésitez pas à voter si c'est le cas et à me donner votre avis en commentaire :D

PLUS ULTRA !✩

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